https://www.nccm.ca/people/eve-torres/ / WebArchive – Archive.Today
Table des matières
PARTIE 1 – Profil d’Ève Torres (alias Hawa Bens et Hawa Eve Bens)
1.1 Profil
1.2 Comparution devant le Comité permanent du patrimoine canadien de la Chambre des Communes
1.3 Animatrice à Radio Ville-Marie
1.4 Courrier des lecteurs
PARTIE 2 – Les efforts du CNMC / CAIR-Canada au Québec
2.1 Historique
2.2 Le CNMC / CAIR-Canada se joint à AMAL-Québec, au FMC, au CCAI et à la Fondation 29 janvier dans leur campagne contre ‘l’islamophobie’
PARTIE 3 – Faits saillants au sujet du lobby islamiste CNMC / CAIR-Canada
3.1 Le CNMC / CAIR-Canada, une partie intégrante de l’infrastructure nord-américaine des Frères Musulmans
3.2 Les maitres à penser du CNMC / CAIR-Canada
3.3 Amira Elghawaby
PARTIE 4 – La Voie des femmes
PARTIE 1 – Profil d’Ève Torres (alias Hawa Bens et Hawa Eve Bens)
Ève Torres vient de se joindre au lobby islamiste Conseil national des musulmans canadiens (CNMC / l’ancien CAIR-Canada) à titre de coordonnatrice aux affaires publiques pour le Québec. C’est ce qu’indique le site de l’organisation mieux connue, depuis son changement de nom en 2013, sous l’appellation anglaise de National Council of Canadian Muslims (NCCM). En se basant sur les captures d’écrans disponibles, on peut déduire qu’Ève Torres a commencé à travailler au CNMC / CAIR-Canada entre le 30 août et le 30 septembre 2017.
En octobre 2016, le CNMC / CAIR-Canada avait fait paraitre une offre d’emploi pour un coordonnateur aux communications pour le Québec.
Rima Elkouri et Katia Gagnon de La Presse, deux articles publiés par le journal Métro en février et avril 2017, le site du CNMC / CAIR-Canada, La Voie des femmes qu’Ève Torres dirige et Ève Torres elle-même sur Facebook ont rapporté les informations suivantes :
Ève Torres est née en France de parents catholiques;
Elle s’est convertie à l’islam en 1998 (à 26 ou 27 ans);
Elle vit au Québec depuis 18 ans;
Elle dirige l’organisme La Voie des femmes depuis 2013;
Elle utilise les alias d’Hawa Bens et d’Hawa Eve Bens.
1.2 COMPARUTION DEVANT LE COMITÉ PERMANENT DU PATRIMOINE CANADIEN DE LA CHAMBRE DES COMMUNES
Une des premières activités publiques à laquelle a participé Ève Torres dans ses nouvelles fonctions au CNMC / CAIR-Canada a été de comparaitre le 4 octobre dernier devant le Comité permanent du patrimoine canadien de la Chambre des Communes sur la question du ‘racisme systémique’. Pour l’occasion, elle était accompagnée d’Ihsaan Gardee, le directeur exécutif du lobby islamiste. Le procès-verbal du meeting, l’audio (début à 16:28:56) et la transcription de la présentation d’Ève Torres sont disponibles sur le site du gouvernement.
Elle a consacré son intervention à dénoncer la montée de ‘l’extrême droite’ au Québec.
Le CNMC / CAIR-Canada a également archivé sur son site les notes sur lesquelles Ève Torres et Ihsaan Gardee se sont appuyés durant leur intervention du 4 octobre à Ottawa : https://www.nccm.ca/wp-content/uploads/2017/10/NCCM_Oral_Submissions_M-103_Study.pdf / WebArchive – Archive.Today.
1.3 ANIMATRICE À RADIO VILLE-MARIE
Au moment d’écrire ces lignes, Radio Ville-Marie (Montréal) présente toujours Ève Torres comme l’une de ses animatrices sans cependant indiquer l’heure de l’émission qu’elle y animerait à l’automne 2017. Une page Facebook indique qu’Ève Torres a animé l’émission L’Islam, les musulmans et moi à l’automne 2016 et à l’hiver-printemps 2017.
Le 3 mars 2017, Ève Torres a annoncé son interview avec Tariq Ramadan, le fondateur de l’organisation Présence Musulmane à Radio Ville-Marie.
Entre le 22 septembre 2012 et 9 janvier 2015, soit deux jours après la boucherie islamiste contre Charlie Hebdo, le site internet de l’organisation de Tariq Ramadan a présenté un article qui justifiait le recours à la violence contre le magazine. L’article a été retiré seulement après que Point de Bascule en ait dénoncé l’existence.
Tariq Ramadan fait partie de l’Union mondiale des savants musulmans, un groupe sélect d’exégètes présidé par le guide spirituel des Frères Musulmans, Youssef Qaradawi.
En 2008, dans son livre La réforme radicale, Ramadan a décrit Qaradawi, comme étant «au premier rang» des exégètes qui se penchent sur les attitudes et les comportements que les musulmans doivent adopter lorsqu’ils vivent en Occident.
En 2002, Qaradawi a présenté l’offensive islamiste contemporaine en Europe comme un prolongement des offensives militaires islamiques des siècles passés.
En 2014, lors d’une soirée organisée en appui à l’islamiste Samira Laouni, c’est une autre représentante de La Voie des femmes, Samia Bouzourene, qui a présenté la biographie de l’islamiste contestée. Dans le passé, La Presse a décrit Samia Bouzourene comme un membre «de l’antenne montréalaise du groupe Présence musulmane, qui n’existe plus depuis quelques années». Le Registre des entreprises du Québec confirme les responsabilités de Samia Bouzourene au sein de Présence Musulmane (NEQ 1165094765 et 3362068978).
Selon l’annonce qu’Ève Torres en a faite sur Facebook, son émission du 31 mars 2017 à Radio Ville-Marie a été consacrée aux mosquées. Pour l’occasion, elle avait invité Mahdi Tirkawi de la mosquée Al Rawdah à Montréal. Selon le Registre des entreprises du Québec, ‘Mosquée Al Rawdah’ est l’un des nombreux noms sous lesquels opère la Muslim Association of Canada (MAC), le principal relai des Frères Musulmans au Canada.
La mosquée Al Rawdah et le Centre communautaire Laurentien de la MAC sont adjacents dans le nord de Montréal.
C’est précisément dans ce complexe qu’en 2009, Ekrima Sabri, un promoteur des attentats-suicide, a été invité pour une campagne de financement au profit d’IRFAN-Canada qui recueillait des fonds pour l’organisation terroriste Hamas. En 2000, Sabri a déclaré : «Plus jeune est le martyr et plus je le respecte.»
En 2011, c’est Chiheb Battikh qui, au nom de la mosquée Al Rawdah, a invité les supporteurs de la MAC à participer aux activités organisées pour la fête de l’Aïd. La vidéo de son invitation est disponible. Quelques mois plus tard, Battikh a été arrêté pour le kidnapping pour rançon du petit-fils d’un riche homme d’affaires dans un parc de Montréal. En 2014, il a été condamné à six ans de prison. Au moment du kidnapping, Battikh était l’administrateur de la MAC responsable de l’achat de l’ancien siège social de la firme d’ingénierie SNC sur la rue Belmont à Montréal.
En 2013, dans un sermon délivré en arabe à la mosquée Al Rawdah (traduit par Jonathan Halevi), l’imam Ahmed Kandil a justifié la condamnation à mort des musulmans qui abandonnent l’islam.
En 2014, la mosquée Al Rawdah a reçu l’imam Siraj Wahhaj. Dans le passé, cet imam a ouvertement incité les musulmans vivant aux États-Unis à convertir les jeunes qui se sentent exclus et éventuellement à les armer de fusils mitrailleurs Uzi afin qu’ils mènent le jihad dans les rues américaines.
Sur son site, la MAC qui gère la mosquée Al Rawdah s’engage à «[Traduction] adopte[r] et fai[re] tous les efforts pour appliquer l’islam […] tel qu’il a été compris dans le contexte contemporain par le regretté imam Hassan Al-Banna».
En ce qui concerne spécifiquement le rôle des mosquées, Al-Banna les considérait comme des «centres de la révolution islamique». C’est Ibrahim Abu-Rabi, un intellectuel associé aux Frères Musulmans, qui le rapporte dans son livre consacré aux origines intellectuelles du renouveau musulman au XXe siècle. Jusqu’à sa mort en 2011, Abu-Rabi dirigeait la Chaire d’études islamiques de l’Université de l’Alberta (Edmonton).
Au moment d’écrire ces lignes, aucun extrait audio des émissions d’Ève Torres n’est disponible sur le site de Radio Ville-Marie (les extraits audio de la station sont archivés sur dropbox.com).
Une bonne partie de la programmation de Radio Ville-Marie est orientée vers l’œcuménisme et le dialogue interreligieux. Historiquement, étant donné la bonne foi et souvent naïveté de leurs vis-à-vis non-musulmans, les islamistes ont toujours été maitres dans l’art de tirer avantage de ces forums.
En 2009, dans un journal qatari / Archive.Today, le guide spirituel des Frères Musulmans, Youssef Qaradawi, a indiqué que ses partisans s’engagent toujours dans le dialogue interreligieux avec un motif ultérieur :
Youssef Qaradawi : «[Traduction] Nous [les musulmans] entretenons un dialogue avec eux [les chrétiens] seulement pour trouver des points communs qui serviront de fondements à une action ultérieure».
Youssef Qaradawi : «We [Muslims] only carry out dialogue with them [Christians] in order to find common grounds that serve as a basis for further action.»
Dans deux de ses textes, Qaradawi mentionne quatre de ces «actions ultérieures» justifiant d’engager un dialogue interreligieux avec les non-musulmans :
- Améliorer l’image de l’islam (Cherchez l’expression ‘image of Islam’ dans le texte);
- Convertir les chrétiens;
- Rallier les chrétiens contre Israël;
- Décourager les leaders chrétiens de supporter d’autres chrétiens impliqués dans des conflits avec les musulmans. Qaradawi mentionne les cas spécifiques du Soudan et des Philippines (Cherchez l’expression ‘in southern Sudan’ dans le texte).
En 2017, le journal Métro de Montréal a publié au moins quatre lettres d’Ève Torres dans son courrier des lecteurs (28 février, 7 avril, 23 juin, 28 août). Toutes ces lettres promouvaient une facette ou autre du programme islamiste. Celle du 23 juin, en particulier, critiquait le premier ministre Couillard après qu’il ait évoqué le lien qui existe entre l’islam et le terrorisme suite à l’attaque au couteau d’un policier du Michigan par un résident de Montréal d’origine tunisienne au cri d’’Allah Akbar’.
Malgré le leadership qu’exerce Ève Torres à La Voie des femmes depuis 2013 (incluant sa défense d’une islamiste notoire comme Samira Laouni en 2014), malgré qu’une journaliste de Métro l’ait interviewée au début de février 2017, précisément en tant que coordonnatrice de La Voie des femmes, jamais le journal n’a fourni cette information essentielle à ses lecteurs lorsqu’il publiait ses lettres. Ce faisant, le journal Métro a implicitement fait passer les messages d’Ève Torres comme étant ceux d’une femme ordinaire alors qu’ils provenaient d’une militante responsable d’une organisation islamique.
Dans des circonstances similaires en 2014, le Conseil de presse du Québec a critiqué une journaliste du Devoir après qu’elle ait évoqué les positions politiques d’une islamiste sans mentionner son affiliation au Collectif 1ndépendance qui avait invité des prédicateurs islamistes à Montréal l’année précédente :
Décision majoritaire du Conseil de presse : [L]a journaliste a manqué de rigueur en n’expliquant pas comment furent recrutées ces jeunes femmes interviewées, en ne mentionnant pas le rôle joué par Mme [Hajar] Jerroumi dans sa communauté ainsi que son appartenance au Collectif 1ndépendance. De plus, ces informations auraient apporté un éclairage important sur les positions de ces jeunes musulmanes qui, autrement, risquaient d’être perçues comme de simples étudiantes.
Le CNMC / CAIR-Canada comptabilise de façon précise le nombre de lettres que ses militants réussissent à faire publier par les médias grand public, leur pourcentage de succès à faire publier des lettres soumises aux éditeurs (entre 90 et 95% en 2004-2005) et la valeur monétaire de cet espace fourni gratuitement à leur cause totalitaire. Quelques rapports annuels du CNMC / CAIR-Canada ont rendu publiques ce genre d’informations dans le passé. Consultez les rapports annuels 2004 (p.63), 2005 (p.24), 2006 (p.30), 2007 (p.36), 2008 (p.36) et 2013 (p.27).
En 2004, le CNMC / CAIR-Canada a estimé la valeur de l’espace fourni gratuitement par le Globe and Mail pour la publication de 27 de ses commentaires entre janvier 2001 et octobre 2004 à 447 848$ et à 110 456$ pour les 25 commentaires parus dans d’autres journaux canadiens.
En septembre 2004, le président du Conseil musulman de Montréal (CMM), Salam Elmenyawi, s’est référé à une fatwa du guide spirituel des Frères Musulmans, Youssef Qaradawi, pour indiquer que l’argent de la zakat (charité islamique) peut être dépensé pour payer ceux qui travaillent dans les médias à promouvoir l’islam.
En février 2017, La Voie des femmes d’Ève Torres a endossé une activité organisée par le CMM de Salam Elmenyawi.
Dans son texte paru dans le Métro du 23 juin 2017, Ève Torres critique le rapprochement fait par le premier ministre Philippe Couillard entre l’islam et le terrorisme après l’attaque au couteau d’un policier du Michigan par un résident de Montréal d’origine tunisienne au cri d’’Allah Akbar’.
PARTIE 2 – Les efforts du CNMC / CAIR-Canada au Québec
Le Conseil national des musulmans canadiens a d’abord été établi à Montréal en 1997 comme une succursale du Council on American-Islamic Relations (CAIR) basé à Washington. Cette entité a été mise sur pied par Sheema Khan et elle opérait sous le nom de CAIR-Montréal.
CAIR-Montréal a eu une existence très brève. Rapidement, il a été remplacé par CAIR-Ottawa lorsque sa fondatrice est déménagée dans la capitale fédérale.
Une des seules activités connues de CAIR-Montréal a été le dépôt d’une plainte au Conseil de presse du Québec contre La Presse pour un article publié en novembre 1996. La décision du Conseil de presse mentionne seulement l’identité de la plaignante Sheema Khan. C’est un bulletin d’information publié par le CAIR de Washington à l’automne 1997 qui rapporte l’implication de CAIR-Montréal dans la plainte contre La Presse.
L’article de La Presse, intitulé Le voile, hors de toute rationalité, est un compte rendu d’un livre qui établit un parallèle entre l’intégrisme islamique et le nazisme. Dans sa décision, le Conseil de presse n’avait adressé aucun blâme à la journaliste mais avait exprimé des réserves sur le choix de la photo utilisée pour illustrer l’article. L’article de La Presse est disponible.
Le 10 juillet 2000, le CNMC a été incorporé sous son nom d’origine de Council on American Islamic Relations (Canada).
À partir de ce moment-là, d’autres militants basés au Québec ou s’exprimant en français de l’extérieur du Québec ont travaillé pour le CNMC / CAIR-Canada mais il semble que leur passage au sein du lobby islamiste ait toujours été de courte durée.
Dans son rapport annuel 2006 (p.33), le CNMC / CAIR-Canada annonça son intention de mener des activités en français (‘CAIR-CAN going French’) avec Karl Nickner (un natif de la ville de Québec) et Sarah Elgazzar, respectivement directeur exécutif et responsable des communications en français. Quelques mois plus tard, ils démissionnaient.
En 2014, sur une base temporaire, Amy Awad a offert de donner des interviews en français au nom du CNMC à partir d’Ottawa.
En novembre 2016, Haroun Bouazzi a animé (sur une base ponctuelle semble-t-il) une rare activité publique du lobby islamiste CNMC / CAIR-Canada à Montréal. Quelques mois plus tôt AMAL-Québec, le lobby coprésidé par Haroun Bouazzi, avait été honoré par le CNMC / CAIR-Canada.
Dans le passé, Haroun Bouazzi et son organisation AMAL-Québec ont collaboré avec La Voie des femmes d’Ève Torres. En 2014, il a notamment participé à la campagne d’appui à l’islamiste Samira Laouni lancée par l’organisation d’Ève Torres.
En 2008, la Commission Bouchard-Taylor a recommandé au gouvernement du Québec d’appuyer le lobby islamiste CNMC / CAIR-Canada. La recommandation de la Commission se trouve à la note 91 de la page 236 de son rapport final. La lettre commune à laquelle se réfère le rapport est archivée sur Point de Bascule.
2.2 LE CNMC / CAIR-CANADA SE JOINT À AMAL-QUÉBEC, AU FMC, AU CCAI ET À LA FONDATION 29 JANVIER DANS LEUR CAMPAGNE CONTRE ‘L’ISLAMOPHOBIE’
Avec la nomination d’une représentante officielle au Québec, le CNMC / CAIR-Canada se joint à au moins quatre autres organisations qui y font campagne contre ‘l’islamophobie’ :
AMAL-Québec co-présidée par Haroun Bouazzi et Nadia Reguigui;
Le Forum musulman canadien (FMC) dirigé par Samer Majzoub, une entité intimement liée à la Muslim Association of Canada, le relai des Frères Musulmans au pays;
Le Collectif canadien anti-islamophobie (CCAI) d’Adil Charkaoui (anciennement le Collectif québécois contre l’islamophobie);
La Fondation 29 janvier d’Aziz Djaout.
Plusieurs liens peuvent être établis entre les leaders de ces organisations.
Un récent document produit avec la collaboration du CNMC / CAIR-Canada nous a rappelé que l’offensive anti-islamophobie n’est rien d’autre qu’une campagne pour censurer la moindre critique de ce qui émane du monde musulman. Dans un récent guide sur l’islam publié par le Toronto District School Board (la Commission scolaire de Toronto) pour lequel le CNMC agissait comme conseiller, voici la définition de l’islamophobie qu’on présenta (p.33) :
[Traduction] L’islamophobie se manifeste par la crainte, la discrimination, la haine ou l’aversion envers l’islam ou les musulmans ou envers la politique ou la culture islamiques».Islamophobia refers to fear, prejudice, hatred or dislike directed against Islam or Muslims, or towards Islamic politics or culture.
La collaboration du CNMC / CAIR-Canada à la production du guide est indiquée à la page V du document.
À partir du moment où vous êtes considérés suspects parce que vous critiquez la «politique islamique», ce qui veut dire en pratique ‘n’importe quelle politique émanant du monde musulman’, il n’y a plus de liberté d’expression quand ce genre de définitions est adopté par l’État ou par ses sous-structures comme des commissions scolaires.
Cette fois-ci, cette définition a été exclue de la deuxième version du guide après que des organisations torontoises aient protesté mais elle ne nous en indique pas moins ce que le CNMC / CAIR-Canada cherche à accomplir. Ça a été le cas à Toronto et ce le sera désormais au Québec avec la nomination d’Ève Torres comme représentante locale du CNMC / CAIR-Canada. Ce projet de censure est identique à la proposition de Jacques Frémont (alors qu’il dirigeait la Commission des droits de la personne du Québec) de poursuivre «des gens qui écriraient contre la religion islamique». Ce projet de la Commission s’était matérialisé dans le projet de loi 59, abandonné par le gouvernement Couillard après une opposition vive de presque tous les secteurs de la société québécoise.
PARTIE 3 – Faits saillants au sujet du lobby islamiste CNMC / CAIR-Canada
3.1 LE CNMC / CAIR-CANADA, UNE PARTIE INTÉGRANTE DE L’INFRASTRUCTURE NORD-AMÉRICAINE DES FRÈRES MUSULMANS
Tel que mentionné précédemment, le CNMC / CAIR-Canada a d’abord été établi en 1997 en tant que CAIR-Montréal, une succursale du Council on American-Islamic Relations (CAIR) basé à Washington.
Le CAIR lui-même a été fondé en 1994 par trois leaders de l’Islamic Association of Palestine (IAP), une entité qui représentait l’organisation terroriste Hamas aux États-Unis à ce moment-là. Consultez la partie 5a de la décision Holy Land Foundation for Relief and Development v. Ashcroft sur ce point spécifique.
L’article 2 de la charte du Hamas décrit l’organisation terroriste comme une section des Frères Musulmans à Gaza.
Les liens du CAIR de Washington avec l’organisation terroriste Hamas ont été confirmés lors d’un important procès pour terrorisme aux États-Unis et, en 2009, c’est ce qui a amené le FBI à mettre un terme à tous ses contacts avec le CAIR de Washington.
Pendant des années après son incorporation en 2000, le leadership du CNMC / CAIR-Canada a ouvertement reconnu ses liens avec le CAIR de Washington. Ainsi, en 2003, à l’occasion de procédures judiciaires concernant la marque de commerce ‘CAIR’, la fondatrice de la succursale canadienne, Sheema Khan, a affirmé dans un affidavit que le CAIR de Washington «a un contrôle direct» (“has direct control”) sur les activités de CAIR-CAN au Canada.
Au fil des ans, le rappel constant des liens de son organisation-mère américaine avec le Hamas ainsi que la condamnation de dirigeants du CAIR de Washington pour des activités criminelles ont considérablement nui à la filiale canadienne dans ses efforts pour pénétrer les principaux services de police du pays en vue de les désorienter sur la nature de la menace islamiste actuelle et sur la façon de la contrer.
En 2013, c’est vraisemblablement ce qui amena CAIR-Canada à adopter son nouveau nom, un prélude à la réécriture de l’histoire de ses origines qui allait suivre.
En décembre 2012, quelques mois après avoir démissionné de son poste de directeur du CNMC / CAIR-Canada, et quelques jours après avoir démissionné de son poste de président de la Muslim Association of Canada (MAC), le principal relai des Frères Musulmans au pays, Wael Haddara était identifié dans un document officiel des Nations Unies comme un des principaux conseillers de Mohamed Morsi qui dirigeait le gouvernement des Frères Musulmans en Égypte à ce moment-là. Voici un exemple parmi d’autres de la proximité des leaders du CNMC / CAIR-Canada avec l’infrastructure internationale des Frères Musulmans.
Jamal Badawi est un autre acteur important qui confirme les liens entre le CNMC / CAIR-Canada et l’infrastructure internationale des Frères Musulmans. Badawi a joué un rôle clé dans la mise en place du réseau des Frères Musulmans en Amérique du Nord. Orginaire d’Égypte, il est arrivé aux États-Unis (Indiana) en tant qu’étudiant puis a obtenu un poste de professeur à l’Université St-Mary’s d’Halifax. C’est un des principaux collaborateurs du guide spirituel des Frères Musulmans au sein de l’Union mondiale des savants musulmans.
Badawi a siégé au conseil de direction du CNMC / CAIR-Canada au moins de 2001 à 2013. Le 26 février 2004, lors d’une comparution devant un comité du Sénat canadien, le directeur exécutif du CNMC / CAIR-Canada a décrit Jamal Badawi comme «l’un des meilleurs sinon le grand spécialiste de l’Islam en Amérique du Nord». Dans un guide publié en 2014 (p.13), le CNMC / CAIR-Canada a présenté Badawi comme un des mentors vers lesquels il se tourne «pour bien comprendre» l’islam.
Dans un mémorandum interne des Frères Musulmans produit en preuve lors d’un procès pour terrorisme qui s’est soldé par la condamnation de tous les accusés en 2008, Jamal Badawi est l’un des seuls leaders qui y soit explicitement mentionné (p.12).
Au point 4.4 de ce mémorandum, les Frères Musulmans décrivent ainsi l’offensive dans laquelle ils sont engagés en Amérique du Nord :
[Traduction] Le processus d’implantation est un ‘processus djihadiste et civilisationnel’ avec tout ce que le terme peut signifier. Les Frères Musulmans doivent comprendre leur travail en Amérique comme une sorte de grand jihad visant à éliminer, à détruire de l’intérieur la civilisation occidentale et à saboter sa misérable demeure par leurs efforts [ceux des non-musulmans] et les efforts des croyants [les musulmans] afin que la religion d’Allah soit victorieuse sur toutes les autres religions.
Le CAIR de Washington et le CNMC / CAIR-Canada participent ensemble à des activités organisées par l’infrastructure des Frères Musulmans. En février 2016, le site Global Muslim Brotherhood Daily Watch a rapporté la présence de Nihad Awad du CAIR de Washington et celle d’Ihsaan Gardee du CNMC / CAIR-Canada au lancement d’une nouvelle coalition des Frères Musulmans, le US Council of Muslim Organizations (USCMO). L’événement se déroulait à Arlington (Virginie) et il était commandité par Turkish Airlines.
Les antécédents du CNMC / CAIR-Canada ont été examinés avec plus de détails dans un article de Point de Bascule publié en septembre 2016 : Les antécédents islamistes du Conseil national des musulmans canadiens qui manquaient dans un récent article de La Presse.
3.2 LES MAITRES À PENSER DU CNMC / CAIR-CANADA
Outre Jamal Badawi et Siraj Wahhaj déjà mentionnés dans ce texte, des exégètes des Frères Musulmans de premier plan comme Hassan Al-Banna, Youssef Qaradawi et Tariq Ramadan ont également été endossés par le CNMC / CAIR-Canada ou par ses leaders dans le passé. Ces endossements confirment également la proximité du lobby islamiste avec l’infrastructure des Frères Musulmans.
Hassan Al-Banna – Khadija Haffajee fait partie du conseil de direction du CNMC / CAIR-Canada et ce, au moins depuis 2001. Alors qu’elle faisait partie du bureau éditorial d’Islamic Horizons publié par l’Islamic Society of North America (ISNA) basée en Indiana, cette publication a consacré deux longs textes à faire l’éloge du fondateur des Frères Musulmans, Hassan Al-Banna, présenté comme «un véritable guide».
Dans un des articles, on décrit une proposition d’Al-Banna de dissoudre les partis politiques comme un exemple de «l’importance [qu’Al-Banna a] accordée à la démocratie». Rien de moins! Al-Banna encourageait la dissolution des partis politiques «afin qu’ils puissent se combiner en une seule entité en conformité avec l’islam». La «canalisation des forces politiques de la nation dans un front commun et une seule phalange» est également la première proposition du Manifeste en 50 points d’Al-Banna. L’influence fasciste peut être détectée non seulement dans la proposition elle-même mais dans la terminologie utilisée pour l’exprimer (le recours au terme ‘phalange’ notamment). Dans son livre To What Do We Invite Humanity?, Al-Banna présente d’ailleurs Adolf Hitler comme un modèle à ses partisans en quête «de succès et de fortune».
Dans une interview accordée en 2004, Jamal Badawi, directeur du CNMC / CAIR-Canada au moins de 2001 à 2013, a déclaré qu’Hassan Al-Banna, le fondateur des Frères Musulmans, «avait incarné la pensée et l’idéologie islamique au XXe siècle» («he has epitomised twentieth century Islamic thought and ideology»). Il a également affirmé qu’Al-Banna est la personne qui a le plus influencé sa vie.
Outre l’élimination des partis politiques, dans son manifeste en 50 points, Al-Banna a encouragé la modification des lois afin qu’elles se conforment à la charia, il a lancé un appel à multiplier les associations vouées à promouvoir l’esprit du jihad dans la jeunesse, etc. Al-Banna a également consacré un livre complet à la recension de passages du Coran, des hadiths et d’autres écrits qui justifient le recours au jihad armé pour imposer la charia.
Youssef Qaradawi – Dans une chronique qu’elle signa dans le Globe and Mail à titre de présidente de CAIR-Canada, Sheema Khan a rendu hommage au guide spirituel des Frères Musulmans, Youssef Qaradawi, qu’elle a présenté comme «un exégète musulman renommé» («renowned Muslim scholar»).
Outre sa déclaration d’Al-Jazeera dans laquelle il a décrit Hitler comme un envoyé d’Allah venu punir les juifs, Qaradawi a multiplié les déclarations de nature totalitaire avant comme après son endossement en 2002 par la fondatrice de CAIR-Canada. Un résumé des principales positions défendues par Youssef Qaradawi a été présenté lors de l’annonce par Point de Bascule de l’admission de Tariq Ramadan à une organisation d’exégètes dirigée par Qaradawi.
Tariq Ramadan – Dans l’annonce d’une activité de financement organisée par le CNMC / CAIR-Canada à Toronto en 2005, on indiqua qu’un message de Tariq Ramadan serait présenté durant la soirée.
L’année précédente, dans une interview accordée à Egypt Today, Tariq Ramadan, avait enjoint les islamistes opérant spécifiquement au Canada d’utiliser le cadre légal canadien («un des plus ouverts dans le monde», avait-il souligné) pour faire passer discrètement les principes de charia un à un. À l’époque, Ramadan avait fortement enjoint ses partisans de ne pas mentionner ouvertement leur appui à la charia : «Le terme charia est mal vu dans l’esprit des Occidentaux», avait déclaré Ramadan. «Ce n’est pas nécessaire de mettre l’accent là-dessus. […] Pour le moment, ce n’est pas comme ça qu’on veut être perçus», avait-il ajouté.
L’approche dite ‘des accommodements raisonnables’ ou ‘religieux’ ainsi que la censure de la critique de l’islam promue par la motion M-103 à Ottawa constituent des exemples d’applications de la charia (ou des tentatives de la faire appliquer dans le cas du PL59 abandonné au Québec) qui se font sans que le terme ‘charia’ lui-même ne soit mentionné.
L’arrivée d’Ève Torres au CNMC / CAIR-Canada a précédé de quelques semaines le départ d’Amira Elghawaby de son poste de directrice des communications du même lobby. Le nom d’Elghawaby a été retiré du site de l’organisation entre le 4 octobre et le 6 octobre 2017. Sur son propre compte Twitter, elle se présente désormais comme une représentante du Congrès du Travail du Canada (CTC), le plus gros syndicat au pays. Amira Elghawaby est devenue la responsable de la présence du syndicat sur les médias sociaux. Elle a répondu à une offre d’emploi / Archive.Today publiée par le CTC le 1er août dernier. Depuis mai 2014, le CTC est dirigé par Hassan Yussuff.
PARTIE 4 – La Voie des femmes
Voici quelques-unes des activités et positions de La Voie des femmes et de sa coordonnatrice Ève Torres rapportées ces dernières années :
13 MARS 2014 – Lancement d’une campagne d’appui à l’islamiste Samira Laouni. Selon la page Facebook de La Voie des femmes, la campagne visait à amasser des fonds pour poursuivre les critiques de Samira Laouni devant les tribunaux :
La Voie des femmes : [Cette campagne] vise à apporter notre appui à Samira [Laouni] et, par le fait même, aux femmes musulmanes qui, comme elle, ont décidé d’assumer leur identité religieuse et de ce fait sont victimes de salissage médiatique tant dans les réseaux sociaux que par quelques personnalités publiques.
Cette campagne permettra également de ramasser des fonds pour que ces militantes puissent saisir la justice afin de faire cesser ces attaques diffamatoires et injustifiées.
Dans un article récent évoquant l’appui de Samira Laouni aux consultations sur le racisme systémique du gouvernement Couillard, Lise Ravary a rappelé, qu’en 2007, «madame Laouni avait distribué des ouvrages religieux inspirés des écrits de l’ayatollah Khomeini lors d’une visite de ‘rapprochement’ à Hérouxville et choisi comme chef de campagne [électorale] l’auteur d’un poème qui traitait les Québécoises de putes publié dans un journal montréalais pro-Hezbollah».
En 2008, Lysiane Gagnon a décrit Samira Laouni comme une «chargée de projets au Conseil islamique canadien, une organisation qui ne croit pas à la liberté d’expression (le CIC a traîné le magazine Maclean’s en cour pour un article critique sur l’islam)».
De toutes les activités organisées par La Voie des femmes, la campagne d’appui à Samira Laouni est assurément celle qui a eu le plus d’appui auprès des compagnons de route des islamistes. À l’époque, un communiqué de presse avait rapporté la participation des personnalités suivantes à l’événement :
- Charles Taylor;
- Geneviève Rail, directrice de l’Institut Simone-de-Beauvoir;
- Alexa Conradi, présidente de la Fédération des femmes du Québec;
- Jean Dorion, président des Indépendantistes pour une laïcité inclusive;
- Rémi Bourget, président de Québec inclusif;
- Haroun Bouazzi, co-président d’AMAL;
- Témoignage de Julie Miville-Dechêne, présidente du Conseil du statut de la femme (lu par Rima Demanis);
- Témoignage de Micheline Dumont, historienne (lu par Samia Bouzourene);
- Témoignage de Patrice Brodeur, titulaire de la Chaire «Islam, pluralisme et globalisation» (lu par Andréanne Pâquet);
- Témoignage de Michèle Vatz-Laaroussi, professeure titulaire (lu par Lamine Foura / Archive.Today).
À l’époque, la page Facebook de La Voie des femmes avait identifié d’autres participants à l’événement :
- Ève Torres / Archive.Today, coordonnatrice de La Voie des femmes;
- Samia Bouzourene / Archive.Today, La Voie des femmes;
- Graham Carpenter, présenté comme le responsable de la campagne électorale de Tom Mulcair dans Outremont en 2015 par Global News.
Une image regroupant les participants non identifiés dans le communiqué de presse ainsi que Samira Laouni est archivée sur Point de Bascule.
5 MARS 2017 – Ève Torres a donné son appui à Manon Massé alors qu’elle cherchait à se faire élire comme porte-parole de Québec solidaire par les membres de son parti.
25 MARS 2017 – Ève Torres a signé une lettre collective demandant au gouvernement Couillard de mettre sur pied une commission de consultation publique sur le ‘racisme systémique’. Plusieurs islamistes et leurs compagnons de route ont également signé la lettre.
14 AVRIL 2017 – Ève Torres a participé à la soirée organisée par Défi-lles et des ailes lors de laquelle sa présidente, Me Soraya Zaïdi, a fait la promotion d’une DPJ musulmane au Québec.
22 JUIN 2017 – Le National Post a rapporté qu’Ève Torres a accusé le premier ministre Couillard «d’avoir jeté de l’huile sur le feu» lorsqu’il a rappelé que l’islam est indissociable du terrorisme après l’attaque au couteau d’un policier du Michigan par un résident de Montréal d’origine tunisienne au cri d’’Allah Akbar’. Dans l’article du National Post, Ève Torres est identifiée comme la coordonnatrice de La Voie des femmes bien que le nom de l’organisation ne soit pas explicitement mentionné.
Lectures complémentaires
Point de Bascule : FICHE CNMC / CAIR-Canada
Point de Bascule (21 décembre 2012) : Le Conseil national des musulmans canadiens / CAIR-CAN condamne Point de Bascule et utilise John Ralston Saul comme tête d’affiche pour légitimer le programme islamiste
Article en anglais / Trois jours après que le CNMC / CAIR-CAN ait dénoncé Point de Bascule pour ‘islamophobie’ pour avoir critiqué la participation de Justin Trudeau à une conférence islamiste commanditée par IRFAN-Canada, le collecteur de fonds du Hamas, cette organisation s’est retirée de l’événement. En 2014, IRFAN a été désigné ‘entité terroriste’ par le gouvernement du Canada.
Point de Bascule (4 octobre 2017) : La fondatrice du lobby islamiste CNMC / CAIR-Canada donne son approbation à l’orientation du Centre de prévention de la radicalisation de Montréal