La photo de Sheema Khan provient du site de l’Olive Tree Foundation.
Dans son édition du 5 janvier 2017 (version internet), le Globe and Mail a publié un endossement du Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence (CPRMV) par Sheema Khan, la fondatrice du lobby islamiste CNMC / CAIR-Canada.
Sheema Khan : [Traduction] Le CPRMV mérite d’être salué pour avoir abordé la radicalisation d’une façon globale en impliquant autant d’acteurs concernés que possible : les jeunes, les enseignants, les conseillers et les leaders de la communauté musulmane. Ainsi, son plus récent rapport intitulé L’engagement des femmes dans la radicalisation violente [Résumé] fournit un contexte historique à la radicalisation violente des femmes dans diverses cultures et idéologies.
Sheema Khan: The CPRLV deserves much credit for its attempt to approach radicalization in a holistic, comprehensive manner, by engaging as many stakeholders as possible, such as youth, teachers, counsellors and Muslim community leaders. For example, the centre’s most recent report, Women and Violent Radicalization [Summary], provides a historical context of violent female radicalization across cultures and ideologies.
Des endossements du CPRMV par des islamistes qui lui sont extérieurs ne constituent pas des exemples de collaboration active comme ceux que nous avons documentés ces dernières semaines. Néanmoins, ces endossements sont très utiles pour comprendre ce que les islamistes jugent être dans leur intérêt. Quand on combine ces endossements donnés au CPRMV par des entités et des individus liés au réseau des Frères Musulmans avec les exemples de collaboration active entre le CPRMV et les islamistes, il devient évident que cette organisation nuit à la sécurité des Québécois.
Toute l’activité du CPRMV est basée sur le postulat que l’extrémisme islamique serait causé par le sentiment d’être attaqué éprouvé par des musulmans vulnérables. Implicitement, selon cette thèse, il suffirait d’éliminer la cause alléguée de ces ‘attaques’, soit la critique de l’islam, pour en finir avec l’extrémisme islamiste. L’idéologie et les appels à la conquête lancés par les mentors des lobbies islamistes avec lesquels collabore le CPRMV font l’objet d’un aveuglement volontaire de la part d’Herman Deparice-Okomba et de ses collaborateurs. Par contre, quand vient le temps de présenter la menace d’extrême droite (qui serait la cause de la menace islamiste selon le CPRMV), alors là les motivations de nature idéologique abondent : attrait pour le fascisme, racisme, etc. Ouvrez la fenêtre ‘Extrémisme de droite’ pour retrouver l’évocation de la menace fasciste par le CPRMV.
Il est à espérer qu’avec l’élection prévue au Québec pour 2018, les partis d’opposition s’engageront à mettre fin au financement du CPRMV par le gouvernement du Québec s’ils sont élus. Des députés libéraux de la région de Québec (à Radio-Canada) et la commentatrice Lise Ravary (à BLVD.fm / Archive.Today) ont affirmé que les consultations sur le racisme systémique au Québec organisées par le gouvernement Couillard ont contribué à la défaite de la candidate libérale à l’élection partielle du 2 octobre 2017 dans Louis-Hébert. Lise Ravary a ajouté l’appui de la candidate libérale Ihssane El Ghernati au port du niqab lors de la cérémonie d’assermentation des nouveaux citoyens aux facteurs qui avaient été défavorables au gouvernement Couillard lors de l’élection. Souhaitons qu’ils aient raison dans leurs analyses et que les électeurs perçoivent le fil conducteur qui lie le CPRMV à l’assermentation masquée et à la notion de ‘racisme systémique’ lors des prochaines élections générales.
Pour déterminer ce qui peut bien motiver les islamistes à appuyer le CPRMV d’Herman Deparice-Okomba et à s’y associer, il n’y a rien de mieux que d’examiner leurs positions passées sur les enjeux qui leur tiennent à cœur. Voici donc une rétrospective des positions passées de Sheema Khan qui ont débouché sur son appui au CPRMV en 2017 :
1996-1997 Après que La Presse ait publié la recension d’un livre qui comparait le fondamentalisme islamique au nazisme le 17 novembre 1996, Sheema Khan a porté plainte auprès du Conseil de presse du Québec. Elle allégua que l’article de La Presse «associe une partie de la population québécoise aux nazis». Le 1er juillet 1997, le Conseil de presse rejeta sa plainte tout en critiquant le choix de la photo qui illustrait l’article. Bien que la décision du Conseil de presse n’en fasse pas mention, Sheema Khan agissait dans ce dossier au nom de CAIR-Montréal, une succursale du Council on American-Islamic Relations (CAIR) basé à Washington. C’est un bulletin publié par cette organisation à l’automne 1997 qui en fait mention.
Le CAIR a été fondé en 1994 par trois leaders de l’Islamic Association of Palestine (IAP), une entité qui représentait l’organisation terroriste Hamas aux États-Unis à ce moment-là. Un des fondateurs du CAIR, Nihad Awad, fait toujours partie du leadership du CAIR à titre de directeur exécutif. L’article 2 de la charte du Hamas décrit l’organisation comme une section des Frères Musulmans à Gaza.
L’IAP est l’entité #22 dans une liste d’organisations identifiées en 1991 dans un mémorandum interne des Frères Musulmans comme étant associées à la confrérie aux États-Unis. Ce mémorandum a été produit en preuve lors d’un procès pour terrorisme qui s’est soldé par la condamnation de tous les accusés en 2008.
Au point 4.4 de ce mémorandum, le leadership des Frères Musulmans définit son offensive actuelle comme étant «[Traduction] une sorte de grand jihad visant à détruire de l’intérieur la civilisation occidentale et à saboter sa misérable demeure par leurs efforts [ceux des non-musulmans] et les efforts des croyants [les musulmans] afin que la religion d’Allah soit victorieuse sur toutes les autres religions.»
10 JUILLET 2000 – Incorporation du Conseil national des musulmans canadiens (CNMC) sous son nom d’origine de Council on American Islamic Relations (Canada). Entre 2000 et 2013, les formes écourtées CAIR-CAN et CAIR-Canada étaient le plus souvent utilisées.
Outre Sheema Khan, un autre cofondateur du CNMC / CAIR-Canada a été Faisal Kutty. De la fondation (incorporation) en 2000 à 2007, Kutty a été conseiller juridique, directeur, puis vice-président du CNMC. La description du rôle de Faisal Kutty au sein du CNMC / CAIR-Canada est fournie aux pages 5-6 du rapport annuel 2008 de l’organisation.
Faisal Kutty a été un auteur prolifique avant et après son passage au CNMC. Son endossement de poids lourds islamistes comme Hassan Tourabi, Wagdi Ghoneim, Ismail Faruqi, Youssef Qaradawi et Rachid Ghannouchi nous aide à mieux comprendre les fondements idéologiques sur lesquels le CNMC / CAIR-Canada a été établi.
C’est durant le mandat d’Hassan Tourabi comme solliciteur-général du Soudan en 1985 que le théologien musulman Mahmoud Mohamed Taha a été exécuté pour apostasie parce qu’il encourageait la réforme de certains principes islamiques. Un article du New Yorker de 2006 a décrit l’implication d’Hassan Tourabi dans la mise à mort de Mahmoud Taha.
Le cofondateur du CNMC / CAIR-Canada a également défendu Wagdi Ghoneim et Rachid Ghannouchi lorsque le gouvernement canadien (libéral à l’époque) les a empêchés de venir au Canada en raison de leurs liens avec le terrorisme. Ghoneim promeut également l’excision des jeunes filles. Ghannouchi a dirigé une organisation impliquée dans de nombreux actes terroristes en Tunisie et en France dans les années ’90 (projeter de l’acide au visage d’individus, attentats à la bombe, etc.) Consultez les sections 4, 9 et 20 d’un jugement de la Cour fédérale du Canada à ce sujet.
7 AOÛT 2000 – Alors que Sheema Khan était présidente du CNMC / CAIR-Canada, le CAIR de Washington a annoncé qu’elle venait d’être nommée sur son conseil de direction. Depuis les débuts du CNMC / CAIR-Canada, la nature des liens qu’il entretient avec le CAIR de Washington fait périodiquement surface dans l’actualité. À ses débuts, l’entité canadienne reconnaissait ouvertement ses liens avec l’entité américaine. Dans un document de 2003, par exemple, CAIR-Canada présentait le CAIR de Washington comme son organisation-mère (voir ‘parent organization’ p.14). La participation simultanée de Sheema Khan aux conseils de direction des deux entités en 2000 est une autre preuve de leur proximité. En raison des nombreux liens avérés du CAIR de Washington avec le terrorisme, les leaders du CNMC / CAIR-Canada ont maintes fois soutenu ces dernières années que leur organisation n’a jamais eu de liens avec l’organisation américaine. C’est complètement faux, évidemment.
7 OCTOBRE 2000 – Sous le leadership de Sheema Khan, le CNMC / CAIR-Canada a enjoint ses supporteurs de contribuer au Jerusalem Fund, le collecteur de fonds du Hamas au Canada. Quelques années plus tard, les activités du Jerusalem Fund ont été réorganisées et il est devenu IRFAN-Canada.
En 2007, IRFAN et le Jerusalem Fund ont été identifiés comme une composante du réseau d’appui financier du Hamas en Amérique du Nord dans un important procès pour terrorisme aux États-Unis (sous-section VIII).
En 2011, l’Agence du revenu du Canada a révoqué le statut charitable d’IRFAN-Canada pour avoir transféré 14,6 millions de dollars au Hamas uniquement durant la période 2005-2009. En 2014, IRFAN lui-même a été ajouté à la liste des organisations terroristes bannies par le Canada.
13 NOVEMBRE 2002 – Dans une chronique qu’elle signa dans le Globe and Mail à titre de présidente du CNMC / CAIR-Canada, Sheema Khan a rendu hommage au guide spirituel des Frères Musulmans, Youssef Qaradawi, en le présentant comme «un exégète musulman renommé» («renowned Muslim scholar»). Outre sa déclaration d’Al-Jazeera dans laquelle il décrit Hitler comme un envoyé d’Allah venu punir les juifs, Qaradawi a multiplié les déclarations de nature totalitaire avant comme après son endossement en 2002 par la fondatrice de CAIR-Canada.
Au début des années ’90, Qaradawi, a affirmé qu’à l’étape actuelle, ce sont les lacunes technologiques du monde musulman qui l’empêchent de mener des offensives militaires comme celles du passé dans les pays non-musulmans (voir : we depend on others for military power). Néanmoins, il s’était dit confiant que le monde musulman puisse conquérir l’Europe grâce à une offensive de nature idéologique.
En 2002, Qaradawi a présenté l’offensive islamiste contemporaine en Europe comme un prolongement des offensives militaires islamiques des siècles passés / Archive.Today :
Youssef Qaradawi : [Traduction] L’islam va retourner en Europe comme un conquérant et un vainqueur après en avoir été expulsé à deux reprises, une fois au sud en Andalousie [Espagne – 1492] et une seconde fois à l’est quand il frappa à plusieurs reprises aux portes d’Athènes [1830]. […] Cette fois-ci, je maintiens que la conquête ne se fera pas par l’épée mais grâce au prosélytisme et à l’idéologie.
À une conférence à Toledo (Ohio) en 1995, Qaradawi a déclaré : «Nous allons conquérir l’Europe, nous allons conquérir l’Amérique! Non pas par l’épée mais par le prosélytisme.»
Youssef Qaradawi a écrit que «le véritable islam est essentiellement politique». Il décrit la mosquée comme une institution politique où les participants sont mobilisés pour le jihad («It must be the role of the mosque to guide the public policy of a nation, raise awareness of critical issues, and reveal its enemies. From ancient times the mosque has had a role in urging jihad for the sake of Allah»).
Youssef Qaradawi déclare légitime de recourir à la force «à toutes les fois que c’est possible» pour faire appliquer les principes de l’islam («changing wrong by force whenever possible».
Youssef Qaradawi justifie le meurtre des musulmans qui quittent l’islam en expliquant que «s’ils [les musulmans] s’étaient débarrassés du châtiment pour apostasie, l’islam n’existerait plus aujourd’hui» Vidéo. Qaradawi justifie les mutilations génitales féminines et il justifie le meurtre des homosexuels.
Conformément à la position des Frères Musulmans rapportée par le New York Times dès 1949, Youssef Qaradawi encourage l’enrôlement de militants pour mener des attentats-suicides. BBC Arabic / MEMRI
30 AVRIL 2005 – Sheema Khan a été présidente de CAIR-Canada jusqu’en 2005. Un communiqué de CAIR-Canada daté du 31 mai 2005 archivé par son organisation-mère, le CAIR de Washington, présentait toujours Sheema Khan comme sa présidente à la fin mai 2005.
Le 30 avril 2005, donc durant ce qu’il appert être le mandat de Sheema Khan à la tête de CAIR-Canada, ce lobby islamiste a organisé une activité de financement à Toronto. Le CAIR de Washington a archivé l’annonce de l’événement originalement publiée par CAIR-Canada. Dans le document, on présente CAIR-Canada comme «the Canada office of the Council on American-Islamic Relations» et on indique qu’un message de Tariq Ramadan devait être présenté durant la soirée de financement.
Cet endossement de Tariq Ramadan par Sheema Khan nous aide à comprendre encore un peu mieux la nature de ses motivations.
En avril 2005, Tariq Ramadan avait déjà pris plusieurs positions publiques qui ne laissaient aucun doute sur ses ambitions totalitaires islamistes.
En octobre 2004 notamment, dans une interview au magazine Egypt Today, Tariq Ramadan, a enjoint les islamistes opérant spécifiquement au Canada d’utiliser le cadre légal canadien («un des plus ouverts dans le monde», avait-il souligné) pour faire passer discrètement les principes de charia un à un. À l’époque, Tariq Ramadan avait fortement enjoint ses partisans de ne pas mentionner ouvertement leur appui à la charia : «Le terme charia est mal vu dans l’esprit des Occidentaux», avait déclaré Ramadan. «Ce n’est pas nécessaire de mettre l’accent là-dessus. […] Pour le moment, ce n’est pas comme ça qu’on veut être perçus», avait-il ajouté.
15 SEPTEMBRE 2005 – Le CNMC / CAIR-Canada et plusieurs autres organisations islamistes opérant au Québec ont publié une lettre ouverte dans Le Devoir et The Gazette pour condamner comme ‘discriminatoire’ une motion de l’Assemblée nationale du Québec qui venait de s’objecter à la reconnaissance des tribunaux de la charia en matière de droit familial par l’Ontario.
La même journée, le Globe and Mail a publié une chronique de la fondatrice du CNMC / CAIR-Canada, Sheema Khan, qui plaidait que «La charia mérite un examen équitable». Dans son article, Sheema Khan condamnait Fatima Houda-Pepin, Homa Arjomand et Lysiane Gagnon pour avoir mis des bâtons dans les roues à l’offensive islamiste.
La suite des choses a démontré combien la démarche du Québec avait été la bonne en 2005. En Grande-Bretagne où l’on a suivi le chemin inverse et endossé les tribunaux islamiques en droit familial dirigés par des imams liés aux mêmes réseaux islamistes que ceux qui les promouvaient au Québec et en Ontario (Frères Musulmans et Jamaat-e-Islami), on ne compte plus les cas de décisions inéquitables et incompatibles avec les normes occidentales en matière de droits de la personne.
En 2014, la UK Law Society (l’équivalent du Barreau au Québec) s’est excusée auprès du public britannique après avoir donné des directives pour rédiger des testaments discriminatoires conformes à la charia. Les principes juridiques islamiques que faisaient appliquer la UK Law Society nient aux femmes une portion égale de l’héritage et nient aux non-musulmans quelque portion que ce soit. Les enfants nés hors-mariage ne peuvent pas être considérés comme des héritiers légitimes, etc.
11 AVRIL 2006 – Lors d’une rencontre avec un groupe d’employés du Service canadien du renseignement de sécurité, Sheema Khan a demandé à ce que plus de conseillers en matière de sécurité et de juges musulmans soient embauchés par les autorités canadiennes. À ce moment-là, Khan était devenue présidente honoraire de l’organisme islamiste CNMC / CAIR-Canada qu’elle avait fondé.
Quelques années plus tôt, Jamal Badawi, avec qui Sheema Khan a longtemps collaboré à la tête de CAIR-Canada, avait déclaré dans une interview que les juges et les fonctionnaires musulmans doivent tirer avantage de leur position d’influence pour cesser d’appliquer les dispositions légales actuelles qui sont incompatibles avec la charia.
24 AVRIL 2006 – Après que l’expert en sécurité David Harris ait mis en garde contre le CNMC / CAIR-Canada lors d’une émission à la radio d’Ottawa le 1er avril 2004, il a été poursuivi pour diffamation par Sheema Khan et le CNMC / CAIR-Canada qu’elle dirigeait à l’époque. Lors de son intervention, M. Harris avait évoqué de possibles liens entre CAIR-Canada et le CAIR de Washington lié au Hamas. Dans leur demande initiale, le CNMC / CAIR-Canada avait soutenu que ce rapprochement fait par David Harris était diffamatoire.
Le procès qui devait s’ouvrir allait donc tourner autour de la démonstration de liens entre les entités canadienne et américaine.
Avant l’ouverture d’un éventuel procès, le camp Harris a produit pour le tribunal un affidavit de la fondatrice de CAIR-Canada, Sheema Khan, qui avait déclaré sous serment en 2003, dans une autre affaire, que le CAIR de Washington «exerce un contrôle direct» sur les activités de CAIR-Canada. Incapables de démontrer la moindre distance entre leur succursale canadienne et l’organisation-mère de Washington liée au Hamas, Sheema Khan et le CNMC / CAIR-Canada ont tout simplement laissé tomber leur poursuite.
Le 24 avril 2006, après l’abandon de la poursuite par Sheema Khan, David Harris a publié un communiqué de presse pour présenter sa synthèse de la situation.
À la même époque, l’organisation américaine Anti-CAIR et le National Post ont réglé des poursuites en diffamation que leur avaient intentées le CAIR et sa filiale canadienne sans rétractations, ni excuses.
19-20 MAI 2007 – Sheema Khan a fait partie du comité organisateur de la 33e conférence d’ISNA-Canada qui s’est déroulée à Ottawa. Les membres du comité organisateur sont identifiés dans la version imprimable du programme de l’événement (p.2). Parmi les autres membres du comité organisateur, il y avait Khadija Haffajee et Salah Basalamah.
En mars-avril 1999, alors que Khadija Haffajee faisait partie du bureau éditorial d’Islamic Horizons publié par l’Islamic Society of North America (ISNA), cette publication a consacré deux longs textes à faire l’éloge du fondateur des Frères Musulmans, Hassan Al-Banna, présenté comme «un véritable guide». En octobre 2017, Khadija Haffajee fait partie du conseil de direction du lobby islamiste CNMC / CAIR-Canada
Dans son manifeste en 50 points, le fondateur des Frères Musulmans, Hassan Al-Banna, promeut l’abolition des partis politiques et l’instauration d’un système de parti unique, la modification des lois pour les rendre conformes à la charia, la multiplication d’associations vouées à la promotion de l’esprit du jihad dans la jeunesse, l’interdiction de la danse, la censure des films et des pièces de théâtre et un code vestimentaire unique pour la population surveillé par une police religieuse, etc.
Dans son livre Le droit de traduire (Presses de l’Université d’Ottawa, 2009), Salah Basalamah présente Tariq Ramadan comme son «frère d’armes intellectuel». Dans un colloque auquel participait Salah Basalamah à Montréal en 2008, l’organisateur Peter Leuprecht, un ancien doyen de la Faculté de droit de McGill l’a présenté comme le «représentant de Tariq Ramadan ici au Canada».
En 2002, Salah Basalamah a été choisi par le guide spirituel des Frères Musulmans, Youssef Qaradawi, pour traduire un de ses livres et, en 2007, Basalamah a endossé Qaradawi comme «un des exégètes musulmans les plus fameux dans le monde» malgré ses innombrables positions totalitaires dont plusieurs sont énumérées à l’inscription datée 13 novembre 2002 dans cette chronologie.
En 2013 et en 2017, trois des sous-structures d’ISNA-Canada, qui présentait la conférence de 2007, ont vu leur statut charitable révoqué en raison de leurs liens avec des organisations impliquées dans le terrorisme. Des sous-structures d’ISNA-Canada avaient mis en place un stratagème par lequel certaines d’entre elles (sans statut charitable) recueillaient des fonds apparemment pour leurs activités au Canada alors qu’en réalité les fonds recueillis étaient transférés vers des organisations menant le jihad armé au Cachemire. Par la suite, une sous-structure d’ISNA-Canada (avec statut charitable cette fois-ci) émettaient des reçus pour fins d’impôt aux donateurs.
Ingrid Mattson a fait partie des conférenciers qui s’adressèrent à la 33e conférence annuelle d’ISNA-Canada en 2007. À l’époque, elle était présidente de l’Islamic Society of North America (ISNA) basée en Indiana. En 2009, durant le mandat d’Ingrid Mattson à la présidence de l’ISNA, le juge américain Jorge Solis a tranché que «Le gouvernement [américain] a fourni beaucoup de preuves pour démontrer l’existence d’une association entre […] l’ISNA […] et le Hamas» (pp.14-15 de 20).
L’endossement par Ingrid Mattson du tafsir (commentaire coranique) de Syed Maududi qui justifie notamment le viol des prisonnières de guerre est documenté à l’inscription datée 6 juillet 2013 dans cette chronologie.
28 JANVIER 2009 – Dans une chronique publiée par le Globe and Mail, la fondatrice du CNMC, Sheema Khan, a affirmé que les musulmans vivant au Canada ont une prédilection pour la charia («have a fondness for…sharia law») et que le débat sur la reconnaissance des tribunaux islamiques en droit familial n’est pas clos. Elle basait son affirmation sur un sondage rendu public quelques jours plus tôt qui avait conclu que 53% des musulmans vivant au Canada désirent que les conflits d’ordre familial entre musulmans soient réglés en se basant sur la charia et non sur la jurisprudence canadienne. Chez les musulmans âgés de 18 à 29 ans, l’appui à la charia atteint 59%.
28 AVRIL 2009 – Le FBI a mis un terme à tous ses contacts avec le CAIR de Washington, l’organisation-mère du CNMC / CAIR-Canada, après qu’un tribunal américain ait reconnu que le gouvernement américain «a fourni beaucoup de preuves» («has produced ample evidence») au sujet des liens qui existent entre le CAIR et l’organisation terroriste Hamas. (Section IV / United States of America v. Holy Land Foundation for Relief and Development).
6 JUILLET 2013 – Après que la publicisation des liens de leur organisation-mère américaine (voir ‘parent organization’ p.14) avec le terrorisme soit devenue un obstacle à leurs efforts pour influencer les services de police canadiens et d’autres acteurs dans un sens conforme aux intérêts islamistes, CAIR-Canada a changé de nom et est devenu le Conseil national des musulmans canadiens (CNMC). À l’époque Muslim Link, l’organe de presse qui diffuse les nouvelles de l’infrastructure des Frères Musulmans au Canada, a souligné la participation de la fondatrice du CNMC / CAIR-Canada, Sheema Khan, aux activités entourant le dévoilement du nouveau nom.
L’année suivante, dans une brochure rejetée par la GRC, le CNMC / CAIR-Canada a présenté (p.13) Siraj Wahhaj, Ingrid Mattson et d’autres islamistes vivant en Amérique du Nord comme des exégètes qu’il consulte «pour bien comprendre» l’islam. Dans le passé, Siraj Wahhaj a ouvertement incité les musulmans vivant aux États-Unis à convertir les jeunes qui se sentent exclus et éventuellement à les armer de fusils mitrailleurs Uzi afin qu’ils mènent le jihad dans les rues américaines.
Quant à Ingrid Mattson, en 2000 elle a déclaré que l’exégète et leader politique Syed Maududi (1903-1979) a produit le meilleur tafsir (commentaire coranique) disponible en langue anglaise. Dans son explication du verset 4:24, Maududi justifie le viol des prisonnières de guerre. C’est ce genre d’explications doctrinales qui justifia l’État islamique d’encourager le viol à grande échelle des prisonnières de guerre yézidies en Irak ces dernières années. Selon ce que rapporta le Guardian, le leader de l’État islamique, Abu Bakr Al-Baghdadi, a abondamment cité Maududi lorsqu’il s’est proclamé calife de l’État islamique dans une mosquée de Mosul en 2014.
En août 2015, Rukmini Callimachi a décrit de la façon la plus touchante pour le New York Times les conséquences de ce qu’elle a appelé fort justement la ‘théologie du viol’. La traduction française est disponible sur Point de Bascule. En 2000, un tribunal canadien a également souligné que Maududi justifiait le recours à l’esclavage comme une prescription de l’islam à notre époque.
Exemples de collaboration entre le CPRMV et l’infrastructure des Frères Musulmans
En plus de l’endossement donné au CPRMV par Sheema Khan et d’autres leaders et entités islamistes, il existe plusieurs exemples de collaboration active entre les deux groupes. Point de Bascule en a documenté plusieurs ces dernières semaines :
22 NOVEMBRE 2015 – Samer Majzoub, le président du Forum musulman canadien (FMC) et leader de la Muslim Association of Canada (MAC), le principal relai des Frères Musulmans au Canada, et la porte-parole du FMC ont participé à l’inauguration du CPRMV. Les liens de la MAC avec le terrorisme sont nombreux.
Le 22 mars 2004, la MAC a ouvertement appuyé le Hamas dans un communiqué de presse plus d’un an après que le gouvernement du Canada (libéral à l’époque) l’ait inscrit sur une liste d’entités terroristes. La MAC a continué de transférer des milliers de dollars au collecteur de fonds du Hamas, IRFAN-Canada, même après que les liens d’IRFAN avec le groupe terroriste Hamas aient été soulignés à la Chambre des Communes en 2004 et dans un procès pour terrorisme aux États-Unis en 2007 (sous-section VIII). La MAC a reçu des fonds de la même organisation saoudienne qui finança une entité liée à Al-Qaïda en 2002 et 2003. En 2014, un des principaux leaders de la MAC a été condamné à six ans de prison pour le kidnapping pour rançon du petit-fils d’un riche homme d’affaires dans un parc de Montréal.
5 JANVIER 2016 – Herman Deparice-Okomba est allé chercher conseil auprès du Conseil des imams du Québec. Parmi les imams consultés, il y avait Hussein Amer de la MAC, Ahmed Kandil qui justifie la condamnation à mort des musulmans qui abandonnent l’islam et Saïd Fawaz, un représentant de la Ligue islamique mondiale sous influence saoudienne. La Ligue islamique mondiale promeut activement le jihad armé pour faire triompher les principes de l’islam.
30 JANVIER 2016 – Le DG du CPRMV, Herman Deparice-Okomba, a participé à une table ronde en compagnie de l’islamiste Aziz Djaout associé publiquement à la MAC en 2007 et 2012 et un partisan déclaré de Sayyid Qutb (pp.15-16) et Youssef Qaradawi.
Dans un article publié en août 2017, Djaout a ouvertement posé à ses lecteurs la question du bien-fondé du recours à la violence contre les opposants à la menace islamiste. Au chapitre 4 de son livre Milestones, l’idéologue Sayyid Qutb, dont Djaout se réclame, a clairement répondu à la question en indiquant que «[Traduction] Ce serait naïf d’assumer que l’appel pour libérer toute l’humanité [i.e. imposer l’islam] puisse être limité à des prêches et des discours.»
5 MARS 2016 – Le responsable de la recherche au CPRMV, Benjamin Ducol, a participé à une table ronde en compagnie de Samer Majzoub de la MAC et du Forum musulman canadien.
15 JUIN 2016 – Alan Shepard du CA du CPRMV a animé une table ronde mettant en vedette Stavros Yiannouka, le PDG d’une organisation de la Qatar Foundation. La Qatar Foundation appuie financièrement un centre d’étude de la charia dont le guide spirituel des Frères Musulmans, Youssef Qaradawi, est le principal exégète et qui porte son nom. En 2009 sur les ondes du réseau de télévision qatari Al-Jazeera, Youssef Qaradawi a déclaré qu’Hitler avait été envoyé par Allah pour punir les juifs et qu’il espère que le prochain massacre de juifs se fera aux mains des musulmans.
10 SEPTEMBRE 2016 – Herman Deparice-Okomba s’est rendu en Tunisie pour visiter le Center for the Study of Islam and Democracy lié au parti islamiste Ennahda de Rachid Ghannouchi, un membre de l’Union mondiale des savants musulmans dirigé par le guide spirituel des Frères Musulmans, Youssef Qaradawi. En 1998, le Canada (sous un gouvernement libéral) a refusé d’accorder un visa à Ghannouchi pour lui permettre de venir au Canada en raison des activités terroristes de son organisation. Dans un jugement de 2001 (sections 4, 9 et 20), la Cour fédérale du Canada énuméra ces activités terroristes : utilisation de cocktails Molotov, acide projeté aux visages d’individus, agressions physiques dans les lycées et les universités, incendies de voitures, lettres de menaces, complot en vue d’assassiner des personnalités du gouvernement tunisien, tentatives d’incendies dans des facultés, attentats à la bombe en Tunisie et en France, trafic d’armes, etc.
Lectures complémentaires
Point de Bascule : FICHE Sheema Khan
Point de Bascule (1 septembre 2016) : Les antécédents islamistes du Conseil national des musulmans canadiens qui manquaient dans un récent article de La Presse (Chronologie)