https://www.facebook.com/CanadainTunisia/posts/539286472942253 / WebArchive – Archive.Today
Dans la photo du bas, Herman Deparice-Okomba (À GAUCHE), du comité d’experts de la conférence Québec-UNESCO sur la radicalisation et Carol McQueen (À DROITE), l’ambassadeur du Canada en Tunisie.
Le 11 septembre 2016, l’ambassade du Canada en Tunisie a remercié le Center for the Study of Islam & Democracy (CSID) «pour avoir organisé un échange productif d’idées sur la prévention de la radicalisation» entre Herman Deparice-Okomba et une quinzaine d’imams en Tunisie.
Le 26 mai, Radio-Canada a annoncé que M. Deparice-Okomba avait été nommé par le Gouvernement du Québec au comité d’experts de la conférence Québec-UNESCO sur l’internet et la radicalisation des jeunes qui doit se dérouler à Québec du 30 octobre au 1er novembre.
Le CSID, qui a accueilli M. Deparice-Okomba en Tunisie, est lié de près à l’infrastructure de Frères Musulmans. Il dispose de bureaux à Washington et Tunis. L’an dernier, le portail d’information tunisien Kapitalis a décrit le leader du CSID, Radwan Masmoudi, comme «ce lobbyiste proche du parti islamiste Ennahdha et de l’Organisation internationale des Frères musulmans». Selon le Center for Islamic Pluralism, «Le Center for the Study of Islam and Democracy (CSID) est un think-tank basé à Washington qui déclare appuyer un islam modéré et qui cible le gouvernement américain. […] Le CSID sert de relai à certains des membres les plus détestables du ‘lobby wahhabite’ aux États-Unis ».
Radio-Canada a indiqué que la conférence coordonnée par M. Deparice-Okomba «ne vise pas directement le radicalisme islamique». Selon Indrajit Banerjee, un responsable de l’UNESCO assigné à la conférence, «Ça ne sert à rien de pointer le doigt à un groupe ou une religion en particulier, parce que le problème est beaucoup plus répandu. Que ce soit les gangs en Amérique latine, les gens qui réagissent à la vague d’immigrants en Europe, nous on le voit plus largement».
Peu après l’annonce de la conférence sur l’internet et la radicalisation par le Gouvernement du Québec en janvier 2016, Point de Bascule a publié un article qui faisait ressortir les points suivants :
- Nous exprimions notre crainte que cette conférence sur la radicalisation qui refuse d’identifier la menace islamiste et qui se concentre sur le médium (l’internet) plutôt que sur ceux qui l’utilisent ne soit qu’un prétexte pour des propositions de censure inspirées du projet de loi 59 présenté par le Gouvernement du Québec l’an passé. Déjà en 2015, lors d’une autre conférence sur le même thème, l’UNESCO a affirmé l’importance «de bien comprendre les limites de la liberté des médias vis-à-vis des discours de haine». C’est l’argument habituel des pro-censure ces jours-ci. Cette année, l’atelier 6.2 annoncé dans le programme provisoire de la conférence de Québec s’intitule Discours haineux, propagande extrémiste, liberté d’expression, Internet et médias. En 2014, lorsqu’à son tour il invoqua le ‘discours haineux’, Jacques Frémont, alors président de la Commission des droits de la personne du Québec, demanda au gouvernement d’accorder plus de pouvoirs à sa Commission afin qu’elle puisse initier des procédures contre «des gens qui écriraient contre la religion islamique». L’actuel gouvernement du Québec avait acquiescé à sa demande et présenté le projet de loi 59. Après un filibuster dirigé par la députée Agnès Maltais qui dura plusieurs semaines, le gouvernement a fini par retirer les dispositions de censure de son projet.
- La sous-structure de l’UNESCO qui organise cette conférence sur la radicalisation avec le Gouvernement du Québec est le Programme intergouvernemental Information pour tous (PIPT). Chafica Haddad est la présidente du PIPT. Elle est de Grenade. L’ambassadeur de ce pays à l’UNESCO est l’homme d’affaires saoudien Hamza B. Alkholi. Il possède vraisemblablement la double citoyenneté. En juin 2006, M. Alkholi (également Al Kholi), le prince saoudien Turki Al Faisal, John Esposito, l’imam Feisal Abdul Rauf et d’autres ont été identifiés comme des membres du Council of 100 Leaders (C-100) on West-Islamic World Dialogue / Archive.Today. Ce Conseil a eu recours au ‘dialogue interreligieux’ pour influencer les décisions des pays occidentaux dans un sens favorable aux intérêts de l’Arabie saoudite. Les médias américains ont décrit M. Alkholi comme un partenaire financier d’un membre de la famille Bush et un important contributeur à la Clinton Foundation.
Le 11 octobre, le Journal de Québec a rapporté que le Gouvernement du Québec refusait de rendre publique la liste des conférenciers qui vont prendre la parole lors de la conférence à la fin d’octobre. Un porte-parole a justifié ce refus en invoquant «la sensibilité des sujets abordés».
Journal de Montréal (17 octobre 2016) : #confqcunesco – Lise Ravary commente la décision du gouvernement de garder secrets les noms des conférenciers invités à la conférence Québec-UNESCO sur la radicalisation
Étant donné que Point de Bascule et d’autres ont fait ressortir des liens entre des conseillers du gouvernement et les islamistes dans le passé, est-ce que le gouvernement veut empêcher que les antécédents de ses conférenciers soient examinés? Combien de conférenciers attendus à Québec à la fin du mois se sont faits conseiller par les leaders des Frères Musulmans en Tunisie ou ailleurs ou sont liés à leur réseau?
Ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles du Québec (5 novembre 2009) : Le MICC se dissocie publiquement de Tariq Ramadan et de son organisation Présence Musulmane (Le ministère de l’Immigration a pris ses distances après que Point de Bascule ait évoqué une collaboration entre le ministère et Présence Musulmane dans une pleine page publiée par Le Devoir / voir Marie-Bernarde Pérèz le 27 mai 2006.)
Point de Bascule (12 mars 2015) : Congrès maghrébin au Québec : Deux gouverneurs de l’organisation choisie par le gouvernement Couillard pour l’aider à contrer la radicalisation sont de nouveau arrêtés par l’UPAC
Point de Bascule (27 juin 2016) : Good cop Bad cop : À Paris, Haroun Bouazzi déclare que son dialogue avec le gouvernement du Québec doit être mené de pair avec une agitation ‘révolutionnaire’ (sic) pour atteindre ses objectifs politiques
Un échantillon des idéologues promus par le CSID
Au début des années ’90, le guide spirituel des Frères Musulmans, Youssef Qaradawi, a affirmé qu’à l’étape actuelle, ce sont les lacunes technologiques du monde musulman qui l’empêchent de mener des offensives militaires comme celles du passé contre les pays non-musulmans (voir : we depend on others for military power). Néanmoins, il s’était dit confiant que le monde musulman puisse conquérir l’Europe grâce à une offensive de nature idéologique.
En 2002, Qaradawi présenta l’offensive islamiste contemporaine en Europe comme un prolongement des offensives militaires islamiques des siècles passés / Archive.Today. C’est le contexte dans lequel l’offensive idéologique du CSID doit être comprise :
Youssef Qaradawi : «L’islam va retourner en Europe comme un conquérant et un vainqueur après en avoir été expulsé à deux reprises, une fois au sud en Andalousie [Espagne – 1492] et une seconde fois à l’est quand il frappa à plusieurs reprises aux portes d’Athènes [1830]. […] Cette fois-ci, je maintiens que la conquête ne se fera pas par l’épée mais grâce au prosélytisme et à l’idéologie.»
Voici un échantillon d’idéologues que le CSID a invités ou auxquels il s’est associé ces dernières années. Nous avons consulté le site Global Muslim Brotherhood Daily Watch (GMBDW) pour cette portion de l’article. Il fournit une couverture élaborée des activités du CSID.
JAMAL BARZINJI (1939-2015) et TAHA AL-ALWANI (1935-2016) – Le 21 avril 2016, le CSID a remis une récompense à titre posthume à ses deux fondateurs. Les deux hommes ont également joué un rôle clé dans l’établissement des Frères Musulmans en Amérique du Nord en participant, notamment, à la fondation de l’International Institute of Islamic Thought (IIIT). Bio Barzinji / Bio Al-Alwani
Ian Johnson, l’auteur du livre A mosque in Munich, consacré aux débuts des Frères Musulmans en Europe, décrit «le rôle véritable» de l’IIIT comme étant de «fournir les bases théoriques qui permettent l’expansion de l’islamisme en Occident». Cherchez le terme ‘underpinnings’ dans la version originale anglaise pour retrouver le passage.
L’IIIT fait partie des 29 organisations énumérées dans un mémorandum interne des Frères Musulmans comme faisant partie de l’infrastructure de la confrérie en Amérique du Nord (voir la dernière page du mémorandum). Ce document a été produit en preuve lors d’un procès pour terrorisme qui a mené à la condamnation de tous les accusés en 2008.
Dans ce mémorandum, le programme hégémonique poursuivi par les Frères Musulmans en Amérique du Nord est clairement présenté. C’est également le programme du CSID qui a reçu Herman Deparice-Okomba en Tunisie. Le CSID n’apparait pas dans la liste des organisations liées aux Frères Musulmans dans le mémorandum de 1991 car il a été fondé seulement en mars 1999.
Mission des Frères Musulmans en Amérique du Nord (Section 4.4 du mémorandum / Traduction française de Point de Bascule) : Le processus d’implantation est un ‘processus djihadiste et civilisationnel’ avec tout ce que le terme peut signifier. Les Frères Musulmans doivent comprendre leur travail en Amérique comme une sorte de grand jihad visant à éliminer, à détruire de l’intérieur la civilisation occidentale et à saboter sa misérable demeure par leurs efforts [ceux des non-musulmans] et les efforts des croyants [les musulmans] afin que la religion d’Allah soit victorieuse sur toutes les autres religions.
RACHID GHANNOUCHI – GMBDW a documenté plusieurs événements du CSID qui ont mis en vedette le leader islamiste tunisien et fondateur du parti Ennahda, Rachid Ghannouchi (mars 2012, juin 2013, mars 2014, etc.) L’administration Obama a grandement facilité la pénétration des agences gouvernementales par les Frères Musulmans, ce qui a conduit des responsables américains à participer à des événements du CSID à Washington avec Ghannouchi. Contrairement à l’administration Obama, le gouvernement canadien (sous une administration libérale) a empêché Ghannouchi d’entrer au pays en 1998 en raison de ses antécédents terroristes.
Dans son refus de 2003 d’accorder le statut de réfugié à un des lieutenants de Ghannouchi, la Cour fédérale d’appel du Canada (section 20) a décrit Ghannouchi comme «un terroriste faisant partie intégrante de l’internationale islamiste [qui] est considéré par certaines sources comme étant l’un des maîtres à penser du terrorisme [et qui] a fait un appel à la violence contre les États-Unis et a menacé de détruire leurs intérêts dans le monde arabe. En outre, il a demandé la destruction de l’État d’Israël.»
La section 21 de la même décision énumère plusieurs activités terroristes menées par l’organisation Ennahda de Ghannouchi dans les années ’80 et ’90 : attentats à la bombe en France et en Tunisie, incendies criminels d’un bâtiment et de voitures, de l’acide projeté au visage d’individus, agressions physiques dans les lycées et universités, utilisation de cocktails Molotov, etc.
TARIQ RAMADAN – Le CSID a invité le leader islamiste Tariq Ramadan en février 2010. Dans une interview accordée à Egypt Today en 2004, Tariq Ramadan a incité les islamistes opérant au Canada à utiliser le cadre légal canadien («un des plus ouverts dans le monde», avait-il souligné) pour faire passer discrètement les principes de charia un à un. À l’époque, Tariq Ramadan avait fortement enjoint ses partisans ne pas mentionner ouvertement leur appui à la charia : «Le terme charia est mal vu dans l’esprit des Occidentaux», avait déclaré Ramadan. «Ce n’est pas nécessaire de mettre l’accent là-dessus. […] Pour le moment, ce n’est pas comme ça qu’on veut être perçus», avait-il ajouté.
Dans un discours prononcé à Detroit en 2013, Tariq Ramadan a défini le jihad comme étant «le moyen par lequel nous faisons appliquer la charia». Cette formulation de Ramadan a l’avantage d’englober autant les méthodes violentes que celles de nature idéologique utilisées par les islamistes pour atteindre leur but.
Le 27 juillet 2011, dans un discours livré lors d’une levée de fonds organisée par l’Islamic Circle of North America à Dallas, Tariq Ramadan a ouvertement enjoint ses partisans de coloniser les États-Unis «avec notre compréhension de l’islam, avec nos principes».
Dans un autre discours livré le premier jour de la conférence islamiste RIS de Toronto en décembre 2013, Tariq Ramadan a déclaré à ses partisans que «Nous [les musulmans] ne sommes pas ici pour être acceptés. Nous sommes ici pour changer la société». (Vidéo TR 48:56 – Extrait sur PdeB)
FATHI OSMAN (1928-2010) – Fathi Osman a été membre du conseil de direction du CSID et un leader de plusieurs organisations liées aux Frères Musulmans (UASR, MPAC, etc.) En 1999, Osman a produit un article pour une édition d’Islamic Horizons (la principale publication de l’ISNA) consacrée au fondateur des Frères Musulmans, Hassan Al-Banna. Al-Banna y était présenté comme «un véritable guide» par le magazine. Dans son article, Osman a décrit une proposition d’Al-Banna de dissoudre les partis politiques comme un exemple de ‘l’importance [qu’Al-Banna a] accordée à la démocratie’. Rien de moins! Al-Banna encourageait la dissolution des partis politiques «afin qu’ils puissent se combiner en une seule entité en conformité avec l’islam». La «canalisation des forces politiques de la nation dans un front commun et une seule phalange» est également la première proposition du Manifeste en 50 points d’Al-Banna. L’influence fasciste peut être détectée non seulement dans la proposition elle-même mais dans la terminologie utilisée pour l’exprimer. Le manifeste d’Al-Banna a été publié en 1936 au moment où l’influence de Hitler était importante dans le monde arabe. Dans son livre To What Do We Invite Humanity?, Al-Banna présente Adolf Hitler comme un modèle à ses partisans en quête «de succès et de fortune».
Conclusion
En plus d’être membre du comité d’experts de la conférence ‘Internet et la radicalisation des jeunes’ qui doit se dérouler à la fin du mois à Québec, Herman Deparice-Okomba est également directeur général du Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence (CPRMV) de Montréal.
À ce titre, M. Deparice-Okumba a accès à toute l’information nécessaire pour comprendre la situation dans laquelle nous nous trouvons et le programme séditieux mené par le CSID aux États-Unis, en Tunisie et au Canada. Son implication avec le CSID est inexcusable.
Après le refus du Gouvernement du Québec de dévoiler la liste des conférenciers qui vont s’adresser à la conférence Québec-UNESCO sur la radicalisation, l’implication d’un coordonnateur de la conférence avec les islamistes donne une autre raison d’avoir des doutes sur les motifs réels de cet événement.
Lectures complémentaires
Hashtag de la conférence Québec-UNESCO sur l’internet et la radicalisation : #confqcunesco
Point de Bascule : FICHE UNESCO
Nadia El-Mabrouk (Le Devoir – 26 août 2016) : Rapport sur la radicalisation: déconnecté et imprégné de rectitude politique / WebArchive – Archive.Today
Le rapport commenté a été produit par le Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence (CPRMV) dirigé par Herman Deparice-Okomba.
«Les conclusions du rapport sont en total décalage avec l’enquête de terrain. Alors que l’on souligne les dérives liées à un excès de religiosité, alors que les dérogations accordées pour des lieux de prière n’ont fait qu’envenimer la situation, voilà que le rapport préconise ‘l’accommodation de la pratique confessionnelle’, décrite comme un ‘besoin réel’.
Alors que l’élément de radicalisation principal soulevé par le rapport est la présence d’agents de radicalisation, la conclusion préconise de faire appel aux imams, décrits comme des ‘théologiens de grande valeur’, qui doivent servir de ‘guides spirituels avertis auprès des individus vulnérables’. […] Comment le CPRMV va-t-il établir les critères d’un ‘vrai islam’?»
Point de Bascule (8 février 2016) : L’UNESCO s’associe au Gouvernement du Québec pour une conférence sur la ‘radicalisation par internet’
Point de Bascule (12 octobre 2016) : #confqcunesco – Le Gouvernement du Québec refuse d’identifier les participants à une conférence sur la ‘radicalisation par internet’ qu’il organise avec l’UNESCO