http://www.lapresse.ca/actualites/education/201608/24/01-5013721-un-guide-pour-aider-les-ecoles-avec-lislamophobie.php / WebArchive – Archive.Today
La Presse a récemment annoncé le lancement d’un guide sur l’islamophobie / Archive.Today par le Conseil national des musulmans canadiens (CNMC) à l’intention des écoles au Canada sans avoir fourni aucune information sur les antécédents islamistes du CNMC. Le Winnipeg Free Press et le Calgary Herald (version papier du 27 août, p.C10) ont fait la même annonce dans les mêmes conditions. Notre article vise à corriger cette situation. L’Islamic Social Services Association et la Commission canadienne des droits de la personne se sont associées au CNMC pour produire le guide et la Croix-Rouge canadienne a contribué à son financement.
Le 24 août dernier, La Presse a publié un texte annonçant le lancement d’un guide sur l’islamophobie à l’intention des écoles du Canada par le Conseil national des musulmans canadiens (CNMC, l’ancien CAIR-Canada), la Commission canadienne des droits de la personne et l’Islamic Social Services Association de Winnipeg. Pourtant, nulle part le texte n’a mentionné les liens du CNMC avec l’islam radical depuis son incorporation en 2000 et même avant en tant que CAIR-Montréal. Ce manque d’information devait être corrigé et c’est ce que nous tentons de faire avec cet article.
En mai 2014, le Conseil de presse du Québec a retenu une plainte contre une journaliste du Devoir pour information incomplète car elle avait évoqué les positions politiques d’une jeune musulmane sans mentionner son affiliation au Collectif 1ndépendance qui avait invité des prédicateurs islamistes à Montréal l’année précédente :
Décision majoritaire du Conseil de presse : «[L]a journaliste a manqué de rigueur en n’expliquant pas comment furent recrutées ces jeunes femmes interviewées, en ne mentionnant pas le rôle joué par Mme [Hajar] Jerroumi dans sa communauté ainsi que son appartenance au Collectif 1ndépendance. De plus, ces informations auraient apporté un éclairage important sur les positions de ces jeunes musulmanes qui, autrement, risquaient d’être perçues comme de simples étudiantes.»
S’il était légitime de s’attendre à ce qu’une journaliste du Devoir mentionne l’implication d’une militante islamiste dans l’organisation d’une conférence mettant en vedette des prédicateurs qui soutiennent qu’un homme qui serre la main d’une femme, «c’est déjà de la fornication, de l’adultère» comme l’avait rapporté Fabrice de Pierrebourg dans La Presse à l’époque, il n’est certainement pas moins indispensable d’informer les lecteurs que, dans le passé, le CNMC a endossé des exégètes comme Siraj Wahhaj qui a prôné de convertir les jeunes qui se sentent exclus aux États-Unis et éventuellement de les armer de fusils mitrailleurs Uzi afin qu’ils mènent le jihad dans les rues américaines.
Le concept d’islamophobie lui-même est un outil de combat utilisé par les islamistes pour tenter de neutraliser les critiques de leur programme totalitaire. Les attentats terroristes perpétrés en Belgique en mars 2016 ont d’ailleurs amené des médias grand public de ce pays à reconsidérer les organisations qui brandissent l’accusation d’islamophobie dès qu’un commentateur critique un courant ou un autre de l’islam.
C’est ainsi qu’un reportage récent de la radio-télévision publique belge de langue française, la RTBF, a expliqué comment les islamistes, et ceux proches de l’infrastructure des Frères Musulmans en particulier, utilisent l’accusation d’islamophobie pour faire avancer leur cause. Dans ce reportage, le sociologue Gilles Kepel souligne que «L’islamophobie est une arme contre les non-musulmans qui critiqueraient l’islam. C’est aussi une arme contre ceux des musulmans dont ils ont le sentiment qu’ils ont une interprétation erronée de l’islam, c’est-à-dire une interprétation qui n’est pas la leur».
Ce que la notion de ‘phobie’ dans ‘islamophobie’ laisse entendre c’est que ceux qui en sont accusés auraient une ‘peur irrationnelle’ d’un courant ou d’un autre de l’islam, d’une facette ou d’une autre de l’islam.
En décembre 2012, le CNMC (qui s’appelait alors CAIR-CAN, CAIR-Canada) a accusé Point de Bascule d’islamophobie après que nous ayons critiqué Justin Trudeau (alors candidat au leadership du Parti libéral) pour avoir accepté de s’adresser à la conférence islamiste RIS qui allait se tenir plus tard dans le mois à Toronto. Point de Bascule avait condamné la décision de M. Trudeau car l’événement était commandité par IRFAN-Canada dont le statut charitable avait été révoqué par l’Agence du revenu du Canada l’année précédente. IRFAN avait perdu son statut pour avoir transféré plusieurs millions de dollars à l’organisation terroriste Hamas. La journée même de la parution de notre texte en anglais, le CNMC avait répliqué que Point de Bascule était «islamophobe». Si la dénonciation d’une organisation dont le statut charitable a été révoqué pour financement d’une entité terroriste est inacceptable aux yeux du CNMC, rien de moins qu’une complète servilité envers les islamistes passera leur test de ce qui est acceptable et empêchera que des propos ne soient éventuellement qualifiés ‘d’islamophobes’ ou de ‘haineux’.
Le 15 décembre 2012, cinq jours après que la version initiale française de l’article de Point de Bascule ait été publiée et reprise par des médias grand public comme le National Post, IRFAN annonçait qu’il retirait sa commandite de l’événement. Il avait fallu à peine quelques jours pour que ce que le CNMC avait présenté comme une peur irrationnelle, une phobie, de l’islamophobie se révèle être une menace digne d’intérêt. En 2014, IRFAN lui-même a été ajouté à la liste des organisations terroristes bannies par le Canada.
Le Council on American-Islamic Relations (CAIR) de Washington est l’organisation-mère du CNMC / CAIR-Canada (voir ‘parent organization’ p.14). En 2009, le FBI a mis un terme à tous ses contacts avec le CAIR après qu’un tribunal américain ait reconnu que le gouvernement américain «a fourni beaucoup de preuves» («has produced ample evidence») au sujet des liens qui existent entre le CAIR et l’organisation terroriste Hamas. (Section IV / United States of America v. Holy Land Foundation for Relief and Development).
Au Canada en 2014, le quartier-général de la GRC à Ottawa a ordonné à sa division du Manitoba de se dissocier d’un autre guide du CNMC qui endossait l’imam Siraj Wahhaj qui a déjà justifié de convertir des jeunes puis de les inciter à mener le jihad armé dans les rues américaines.
Plusieurs autres positions prises par le CNMC depuis ses débuts à Montréal en 1996 et son incorporation en 2000 méritaient de se retrouver dans l’article de La Presse publicisant la brochure du CNMC sur l’islamophobie afin de permettre aux lecteurs de mieux comprendre le contexte de l’initiative islamiste. Nous en mentionnons quelques-unes dans la chronologie qui suit.
Ceux qui désirent en savoir plus sur le message comme tel du dernier guide produit par le CNMC et ses partenaires liront avec intérêt un commentaire de Lise Ravary sur le sujet publié par le Journal de Montréal le 30 août dernier.
Faits saillants de l’histoire du Conseil national des musulmans canadiens (CNMC / CAIR-CAN)
1994 – Le CAIR de Washington a été fondé par trois leaders de l’Islamic Association of Palestine (IAP), une organisation qui représentait le Hamas aux États-Unis à ce moment-là. Un des fondateurs du CAIR, Nihad Awad, est toujours dans le leadership de l’organisation à titre de directeur exécutif. L’article 2 de la charte du Hamas décrit l’organisation terroriste comme une section des Frères Musulmans à Gaza. L’IAP est l’entité #22 dans une liste d’organisations identifiées dans un mémorandum interne de 1991 des Frères Musulmans comme étant associées à la confrérie aux États-Unis. Ce mémorandum a été produit en preuve lors d’un procès pour terrorisme qui s’est soldé par la condamnation de tous les accusés en 2008.
Ce mémorandum interne de 1991 des Frères Musulmans présentait très clairement le projet auquel s’active la confrérie en Amérique du Nord :
[Traduction française de Point de Bascule] Point 4.4 Le processus d’implantation est un ‘processus djihadiste et civilisationnel’ avec tout ce que le terme peut signifier. Les Frères Musulmans doivent comprendre leur travail en Amérique comme une sorte de grand jihad visant à éliminer, à détruire de l’intérieur la civilisation occidentale et à saboter sa misérable demeure par leurs efforts [ceux des non-musulmans] et les efforts des croyants [les musulmans] afin que la religion d’Allah soit victorieuse sur toutes les autres religions.
En 2009, les liens du CAIR avec le Hamas ont été soulignés dans une cause américaine quand le juge Solis a tranché que «Le gouvernement [américain] a fourni beaucoup de preuves pour démontrer l’existence d’une association entre […] le CAIR […] et le Hamas» (pp.14-15 de 20). Peu après, le FBI a pris la décision de mettre un terme à tous ses contacts avec le CAIR.
PRINTEMPS 1997 – Le rapport annuel 2005 du CNMC (qui s’appelait alors CAIR-CAN, CAIR-Canada) a présenté ainsi les débuts de l’organisation au Canada :
[Traduction de Point de Bascule / Page 3] En 1996, un groupe de musulmans canadiens préoccupés a commencé un réseau informel au Canada afin de travailler avec le CAIR basé à Washington, une organisation bien connue des Canadiens musulmans depuis 1994. Au printemps 1997, CAIR-Montréal a été mis sur pied et rapidement remplacé par CAIR-Ottawa. En 2000, CAIR-CAN a été incorporé en tant qu’organisation qui parle au nom de la population musulmane du Canada.
Point de Bascule (12 février 2014) : Précision au sujet de la date de fondation de CAIR-CAN / CNMC
5 AOÛT 1997 – Une des seules activités connues de CAIR-Montréal a été le dépôt d’une plainte au Conseil de presse du Québec contre La Presse pour un article publié en novembre 1996. La décision du Conseil de presse mentionne seulement l’identité de la plaignante Sheema Khan. C’est un bulletin d’information publié par le Council on American-Islamic Relations (CAIR) de Washington à l’automne 1997 qui mentionne l’implication de CAIR-Montréal dans la plainte contre La Presse.
L’article de La Presse était un compte rendu d’un livre par la journaliste Martine Turenne qui s’intitulait Le voile, hors de toute rationalité. La première phrase du compte rendu de La Presse se lisait comme suit : «L’intégrisme islamique, idéologie tentaculaire dans tout le monde arabe, ressemble au nazisme : foi aveugle, ferveur exagérée, obéissance et loyauté sans faille sont à l’agenda.»
Sheema Khan s’était plainte que «Mme Turenne associe une partie de la population québécoise aux nazis» mais le Conseil de presse accepta plutôt l’explication du vice-président et éditeur-adjoint de La Presse de l’époque, Claude Masson, qui avait fait valoir que «la seule référence au nazisme, au début de l’article, était relative à l’islamisme qui est la version politique de l’Islam». En bout de compte, le Conseil de presse ne retint «aucun blâme contre la journaliste Martine Turenne [et aucun] contre le journal en regard du titre».
Malgré tout à Washington, l’organisation-mère de CAIR-Montréal émit une déclaration qui proclamait que le Conseil de presse lui avait donné raison. Le CAIR tentait de capitaliser sur une réserve que le Conseil de presse avait exprimée sur la photo choisie pour illustrer l’article.
Pour mettre en perspective l’indignation de Sheema Khan pour l’association entre l’islam radical et le nazisme, il est utile de rappeler que, quelques années plus tard, dans une chronique qu’elle signa dans le Globe and Mail à titre de présidente de CAIR-Canada, Sheema Khan rendit hommage au guide spirituel des Frères Musulmans, Youssef Qaradawi, qu’elle présenta comme «un exégète musulman renommé» («renowned Muslim scholar»). Or, c’est le même Qaradawi qui déclara sur les ondes d’Al-Jazeera en 2009 que Hitler avait été envoyé par Allah pour punir les juifs et qu’il espérait que le prochain massacre de juifs se ferait aux mains des musulmans.
Point de Bascule (1 juillet 2014) : Retour sur une plainte de Sheema Khan contre La Presse en 1996 alors qu’elle était représentante à Montréal du CAIR de Washington lié au Hamas
10 JUILLET 2000 – Incorporation du Conseil national des musulmans canadiens sous son nom d’origine de Council on American Islamic Relations (Canada). Entre 2000 et 2013, les formes écourtées CAIR-CAN et CAIR-Canada étaient le plus souvent utilisées.
Outre Sheema Khan, un autre cofondateur du CNMC / CAIR-Canada a été Faisal Kutty. De la fondation (incorporation) en 2000 à 2007, Kutty a été conseiller juridique, directeur, puis vice-président du CNMC. La description du rôle de Faisal Kutty au sein du CNMC / CAIR-Canada est fournie aux pages 5-6 du rapport annuel 2008 de l’organisation.
Faisal Kutty a été un auteur prolifique avant et après son passage au CNMC. Son endossement de poids lourds islamistes comme Hassan Tourabi, Wagdi Ghoneim, Ismail Faruqi, Youssef Qaradawi et Rachid Ghannouchi nous aide à mieux comprendre les fondements idéologiques sur lesquels le CNMC a été établi.
Loin de se distancer de son passé, le CNMC a invité son ancien vice-président Kutty à s’adresser à ses militants sur le thème de l’islam dans les médias en mars 2016. Dans cette invitation récente, le CNMC rappelle qu’en 2016, Kutty fait partie des 500 musulmans les plus influents dans le monde.
Contrairement aux islamistes qui affirment aujourd’hui que l’islam n’a rien à voir avec la violence ou le terrorisme, Faisal Kutty a fourni une explication complètement différente de l’origine de la violence islamiste quand il a cité Hassan Tourabi dans un texte publié par le Washington Report on Middle East Affairs / Archive.Today en 1996.
Cet extrait choisi par Faisal Kutty provient d’un texte de Tourabi intitulé The Islamic State qui fait partie d’une compilation de textes islamistes édités par John Esposito en 1983 (Voices of resurgent Islam). Nous reproduisons l’extrait de Tourabi choisi par Faisal Kutty suivi de notre traduction. Notre traduction inclut entre crochets [ ] une portion du texte original qui avait été laissée de côté par Kutty. Cliquez sur l’image plus bas à droite pour consulter l’extrait original de Hassan Tourabi :
Hassan Tourabi cité par Faisal Kutty : “Whenever religious energy is … suppressed, it builds up and ultimately erupts either in isolated acts of struggle or resistance, which are called terrorist by those in power, or in a revolution. On the other hand, when Islam is allowed free expression, it will bring about social change peacefully and gradually.”
Hassan Tourabi : [Traduction de Point de Bascule] «Quand l’énergie religieuse est […] étouffée, elle s’accumule et finit par exploser soit dans des actes individuels de lutte ou de résistance qui sont appelés terroristes par les gens au pouvoir ou alors, dans une révolution. D’un autre côté, quand on permet à l’islam de s’exprimer librement, il va apporter le changement social pacifiquement et graduellement [et le mouvement islamique développe des programmes d’islamisation avant de prendre contrôle des destinées de l’État].»
Kutty ajoute que, selon Tourabi, l’islam est basé sur une conviction sincère et une adhésion volontaire et que l’État islamique ne peut être imposé à une société récalcitrante.
Pourtant, tout ce qu’il y avait à savoir sur Hassan Tourabi et ses méthodes totalitaires était connu en 1996.
Hassan Tourabi a été la force principale derrière l’introduction de la charia au Soudan dans les années ’80. Dans la brève présentation qu’il fait de Tourabi dans son livre Voices of resurgent Islam en 1983, John Esposito le décrit comme «le fondateur des Frères Musulmans au Soudan et l’actuel solliciteur-général du Soudan».
Dans une cause entendue par la Commission de l’immigration du Canada en 2000, on décrit le Soudan de Tourabi comme un «pays des horreurs [où] on flagelle au nom de la charia, on abrite des bases terroristes et on extermine les chrétiens du Sud». Dans cette cause, Tourabi lui-même est décrit comme étant «à la tête [d’une] véritable ‘Internationale islamiste’» et «l’idéologue du régime militaire du Soudan» (cherchez le mot anglais ‘ideologue’ dans le texte).
C’est durant le mandat de Hassan Tourabi comme solliciteur-général du Soudan en 1985 que le théologien musulman Mahmoud Mohamed Taha a été exécuté pour apostasie parce qu’il encourageait la réforme de certains principes islamiques. Un article du New Yorker de 2006 / Archive.Today a décrit l’implication de Hassan Tourabi dans la mise à mort de Mahmoud Taha.
En 2012, le CAIR américain a honoré Faisal Kutty pour sa contribution «en faveur des droits de l’homme». En 2009, le FBI a coupé les liens avec le CAIR américain après que son association avec le terrorisme ait été reconnus par les tribunaux américains (voir partie IV).
7 OCTOBRE 2000 – Le CNMC / CAIR-Canada a enjoint ses supporteurs de contribuer au Jerusalem Fund, le collecteur de fonds du Hamas. Quelques années plus tard, les activités du Jerusalem Fund ont été réorganisées et il est devenu IRFAN-Canada.
En 2007, IRFAN et le Jerusalem Fund ont été identifiés comme une composante du réseau d’appui financier du Hamas en Amérique du Nord dans un important procès pour terrorisme aux États-Unis (sous-section VIII).
En 2011, l’Agence du revenu du Canada a révoqué le statut charitable d’IRFAN-Canada pour avoir transféré 14,6 millions de dollars au Hamas uniquement durant la période 2005-2009. En 2014, IRFAN lui-même a été ajouté à la liste des organisations terroristes bannies par le Canada.
Moins d’informations étaient évidemment connues sur le Jerusalem Fund / IRFAN-Canada en 2000 qu’aujourd’hui. Par contre, il était connu que le Jerusalem Fund avait invité Yusuf Islam (l’ex-chanteur Cat Stevens) à une activité de financement en 1998. Or, en 1989, le même Yusuf Islam a appuyé la fatwa de l’ayatollah Khomeini demandant aux musulmans de tuer l’écrivain Salman Rushdie. Consultez l’interview de la BBC.
13 NOVEMBRE 2002 – Dans une chronique qu’elle signa dans le Globe and Mail à titre de présidente de CAIR-Canada, Sheema Khan rendit hommage au guide spirituel des Frères Musulmans, Youssef Qaradawi, qu’elle présenta comme «un exégète musulman renommé» («renowned Muslim scholar»). Outre sa déclaration d’Al-Jazeera dans laquelle il décrivit Hitler comme un envoyé d’Allah venu punir les juifs mentionnée précédemment, Qaradawi a multiplié les déclarations de nature totalitaire avant comme après son endossement en 2002 par la fondatrice de CAIR-Canada.
Au début des années ’90, Qaradawi, a affirmé qu’à l’étape actuelle, ce sont les lacunes technologiques du monde musulman (voir : we depend on others for military power) qui l’empêchent de mener des offensives militaires comme celles du passé dans les pays non-musulmans. Néanmoins, il s’était dit confiant que le monde musulman puisse conquérir l’Europe grâce à une offensive de nature idéologique.
En 2002, Qaradawi présenta l’offensive islamiste contemporaine en Europe comme un prolongement des offensives militaires islamiques des siècles passés / Archive.Today :
Youssef Qaradawi : «L’islam va retourner en Europe comme un conquérant et un vainqueur après en avoir été expulsé à deux reprises, une fois au sud en Andalousie [Espagne – 1492] et une seconde fois à l’est quand il frappa à plusieurs reprises aux portes d’Athènes [1830]. […] Cette fois-ci, je maintiens que la conquête ne se fera pas par l’épée mais grâce au prosélytisme et à l’idéologie.»
À une conférence à Toledo (Ohio) en 1995, Qaradawi a déclaré : «Nous allons conquérir l’Europe, nous allons conquérir l’Amérique! Non pas par l’épée mais par le prosélytisme.»
Youssef Qaradawi a écrit que «le véritable islam est essentiellement politique». Il décrit la mosquée comme une institution politique où les participants sont mobilisés pour le jihad («It must be the role of the mosque to guide the public policy of a nation, raise awareness of critical issues, and reveal its enemies. From ancient times the mosque has had a role in urging jihad for the sake of Allah»).
Youssef Qaradawi déclare légitime de recourir à la force «à toutes les fois que c’est possible» pour faire appliquer les principes de l’islam («changing wrong by force whenever possible».
Youssef Qaradawi justifie le meurtre des musulmans qui quittent l’islam en expliquant que «s’ils [les musulmans] s’étaient débarrassés du châtiment pour apostasie, l’islam n’existerait plus aujourd’hui» Vidéo. Qaradawi justifie les mutilations génitales féminines et il justifie le meurtre des homosexuels.
Conformément à la position des Frères Musulmans rapportée par le New York Times dès 1949, Youssef Qaradawi encourage l’enrôlement de militants pour mener des attentats-suicides. BBC Arabic / MEMRI
26 FÉVRIER 2004 – Lors d’une comparution devant un comité du Sénat canadien, le directeur exécutif du CNMC / CAIR-Canada a décrit Jamal Badawi comme «l’un des meilleurs sinon le grand spécialiste de l’Islam en Amérique du Nord». Badawi a siégé au conseil de direction du CNMC / CAIR-Canada au moins de 2001 à 2013.
Badawi est l’un des responsables de l’Union mondiale des savants musulmans dirigée par le guide spirituel des Frères Musulmans, Youssef Qaradawi. Ce dernier a promu la conquête islamique de l’Occident, défendu les attentats-suicide, justifié le meurtre des musulmans qui quittent l’islam, présenté Hitler comme un envoyé d’Allah venu punir les juifs, etc.
Jamal Badawi lui-même a fréquemment manifesté son allégeance islamiste :
- Dans une interview accordée en 2004, Jamal Badawi a déclaré que Hassan Al-Banna, le fondateur des Frères Musulmans, «avait incarné la pensée et l’idéologie islamique au XXe siècle» («he has epitomised twentieth century Islamic thought and ideology»). Dans son manifeste en 50 points, Al-Banna a incité ses supporteurs à abolir les partis politiques et à les remplacer par un système à parti unique, il a encouragé la modification des lois afin qu’elles se conforment à la charia, il a lancé un appel à multiplier les associations vouées à promouvoir l’esprit du jihad dans la jeunesse, etc. Dans son livre To What Do We Invite Humanity? (À quoi convions-nous l’humanité?), Al-Banna présente Adolf Hitler comme un modèle à ses partisans en quête de «succès et de fortune». Il a également consacré un livre complet à la recension de passages du Coran, des hadiths et d’autres écrits qui justifient le recours au jihad armé pour imposer la charia.
- Au début des années 2000, Jamal Badawi a déclaré qu’à l’étape actuelle, les musulmans devraient accepter de devenir juges et fonctionnaires au Canada malgré que le pays ne soit pas régi par la charia, la loi islamique. Il a ajouté que ces juges et ces fonctionnaires musulmans devraient tirer avantage de leur position d’influence pour cesser d’appliquer les dispositions légales actuelles qui sont incompatibles avec la charia. Après que le directeur de Point de Bascule ait mis en garde contre ce volet spécifique du projet islamiste lors de sa comparution devant un comité du Sénat canadien le 23 février 2015, Jamal Badawi avait réagi en mettant au défi ses opposants de produire un texte où il avançait cette proposition. C’est dans une interview publiée par le site islamiste SoundVision au début des années 2000 qu’il l’a fait. Fidèles à leur habitude, les islamistes ont retiré l’interview de leur site après qu’elle soit devenue compromettante. Cette interview est cependant archivée sur Point de Bascule et sur différents site d’archivage.
Point de Bascule (17 février 2014) : Jamal Badawi – Le principal dirigeant musulman sunnite au Canada incite juges et fonctionnaires musulmans à ne pas appliquer les dispositions des lois actuelles contraires à la charia
- Dans un texte et également sur vidéo, Jamal Badawi a déclaré que nous sommes à l’avant-dernière des cinq étapes d’un programme menant à l’implantation d’un califat, un gouvernement islamique mondial. «Voilà où nous nous dirigeons», déclare Jamal Badawi. «That’s where we are going». Ça ne saurait être plus clair.
3 MARS 2004 – Alors que Jamal Badawi et Wael Haddara siégeaient simultanément aux conseils de direction du CNMC / CAIR-Canada et de la Muslim Association of Canada (MAC), la MAC a endossé le Hamas. C’était plus d’un an après que le gouvernement du Canada (libéral à l’époque) ait inscrit le Hamas sur la liste des organisations terroristes bannies.
En plus d’œuvrer à la destruction d’Israël (Charte – article 13), les leaders du Hamas ont fréquemment prôné la conquête islamique de l’Occident ces dernières années (2006 – 2008 – 2011 – 2012). En 2011, par exemple, le leader du Hamas, Mahmoud Al-Zahhar, a déclaré à la télévision que la civilisation occidentale «ne sera pas capable de résister au grand et glorieux islam». Le 16 juillet 2013, le Hamas a menacé de lancer des attaques terroristes dans les pays où se trouvent les ambassades d’Israël. Le Canada fait évidemment partie des cibles potentielles.
30 AVRIL 2005 – Le CAIR de Washington a annoncé que sa succursale canadienne identifiée dans son communiqué comme «the Canada office of the Council on American-Islamic Relations» allait organiser une activité de financement à Toronto. Le communiqué ajoute qu’un message de Tariq Ramadan sera présenté durant la soirée.
En octobre 2004, dans une interview au magazine Egypt Today, Tariq Ramadan, a enjoint les islamistes opérant spécifiquement au Canada d’utiliser le cadre légal canadien («un des plus ouverts dans le monde», avait-il souligné) pour faire passer discrètement les principes de charia un à un. À l’époque, Tariq Ramadan avait fortement enjoint ses partisans de ne pas mentionner ouvertement leur appui à la charia : «Le terme charia est mal vu dans l’esprit des Occidentaux», avait déclaré Ramadan. «Ce n’est pas nécessaire de mettre l’accent là-dessus. […] Pour le moment, ce n’est pas comme ça qu’on veut être perçus», avait-il ajouté.
15 SEPTEMBRE 2005 – Le CNMC / CAIR-Canada et plusieurs autres organisations islamistes opérant au Québec ont publié une lettre ouverte dans Le Devoir et The Gazette pour condamner comme ‘discriminatoire’ une motion de l’Assemblée nationale qui rejetait la reconnaissance des tribunaux de la charia en matière de droit familial envisagée par l’Ontario.
La même journée, le Globe and Mail publia une chronique de la fondatrice du CNMC / CAIR-Canada, Sheema Khan, qui plaidait que «La charia mérite un examen équitable». Dans son article, Sheema Khan condamnait Fatima Houda-Pepin, Homa Arjomand et Lysiane Gagnon pour avoir mis des bâtons dans les roues de l’offensive islamiste.
La suite des choses a démontré combien la démarche du Québec avait été la bonne en 2005. En Grande-Bretagne où l’on a suivi le chemin inverse et endossé les tribunaux islamiques en droit familial dirigés par des imams liés aux mêmes réseaux islamistes que ceux qui les promouvaient au Québec et en Ontario (Frères Musulmans et Jamaat-e-Islami), on ne compte plus les cas de décisions inéquitables et incompatibles avec les normes occidentales en matière de droits de la personne.
En 2014, la UK Law Society (l’équivalent du Barreau au Québec) s’est excusée auprès du public britannique après avoir donné des directives pour rédiger des testaments discriminatoires conformes à la charia. Les principes juridiques islamiques que faisaient appliquer la UK Law Society nient aux femmes une portion égale de l’héritage et nient aux non-musulmans quelque portion que ce soit. Les enfants nés hors-mariage ne peuvent pas être considérés comme des héritiers légitimes, etc.
11 AVRIL 2006 – Lors d’une rencontre avec un groupe d’employés du Service canadien du renseignement de sécurité, Sheema Khan a demandé à ce que plus de conseillers en matière de sécurité et de juges musulmans soient embauchés par les autorités canadiennes. À ce moment-là, Khan était devenue présidente honoraire de l’organisme islamiste CNMC / CAIR-Canada qu’elle avait fondé.
Quelques années plus tôt, Jamal Badawi, avec qui Sheema Khan a longtemps collaboré à la tête de CAIR-Canada, avait déclaré dans une interview que les juges et les fonctionnaires musulmans doivent tirer avantage de leur position d’influence pour cesser d’appliquer les dispositions légales actuelles qui sont incompatibles avec la charia.
24 AVRIL 2006 – Dans un communiqué de presse, David Harris a décrit les circonstances qui ont amené le CNMC / CAIR-Canada à laisser tomber sa poursuite en diffamation contre lui. Dans leur demande initiale, le CNMC / CAIR-Canada avait soutenu que le rapprochement fait par Harris entre leur organisation et le CAIR de Washington lié au Hamas était diffamatoire. Le camp Harris avait réagi en produisant pour le tribunal un affidavit de la fondatrice de CAIR-Canada, Sheema Khan, qui avait déclaré sous serment en 2003, dans une autre affaire, que le CAIR de Washington «exerce un contrôle direct» sur les activités de CAIR-Canada. Incapables de démontrer la moindre distance entre leur succursale canadienne et l’organisation-mère de Washington, les responsables du CNMC avaient tout simplement laissé tomber leur poursuite. Voir également un guide produit par le CNMC / CAIR-Canada qui présente le CAIR de Washington lié au Hamas comme étant l’organisation-mère de la succursale canadienne (cherchez ‘parent organization’ p.14).
À la même époque, l’organisation américaine Anti-CAIR et le National Post ont réglé des poursuites en diffamation que leur avaient intenté le CAIR et sa filiale canadienne sans rétractations ni excuses.
28 JANVIER 2009 – Dans une chronique produite pour le Globe and Mail, la fondatrice du CNMC, Sheema Khan, a affirmé que les musulmans vivant au Canada ont une prédilection pour la charia («have a fondness for…sharia law») et que le débat sur la reconnaissance des tribunaux islamiques en droit familial n’est pas clos. Elle basait son affirmation sur un sondage rendu public quelques jours plus tôt qui avait conclu que 53% des musulmans vivant au Canada désirent que les conflits d’ordre familial entre musulmans soient réglés en se basant sur la charia et non sur la jurisprudence canadienne. Chez les musulmans âgés de 18 à 29 ans, l’appui à la charia atteignait 59%.
28 AVRIL 2009 – Le FBI a mis un terme à tous ses contacts avec le CAIR après qu’un tribunal américain ait reconnu que le gouvernement américain «a fourni beaucoup de preuves» («has produced ample evidence») au sujet des liens qui existent entre le CAIR et l’organisation terroriste Hamas. (Section IV / United States of America v. Holy Land Foundation for Relief and Development).
8 JUIN 2012 – Une délégation de leaders islamistes liés à l’infrastructure des Frères Musulmans au Canada a rencontré le ministre de la Sécurité publique, Vic Toews. La délégation était dirigée par Hussein Hamdani et Maryam Dadabhoy y représenta le CNMC / CAIR-Canada.
Aussi invraisemblable que cela puisse paraitre, c’est Naseer Syed, alors l’avocat d’IRFAN-Canada, le collecteur de fonds du Hamas au Canada, qui avait rendu public le rapport de la rencontre entre les islamistes et le ministre Toews sur son site MuslimLegal.ca. De l’aveu même de Naseer Syed, c’est Hussein Hamdani qui lui a fourni le rapport de la rencontre.
Selon la présentation PowerPoint faite par Hussein Hamdani devant Vic Toews, l’objectif premier de la délégation islamiste était de faire pression sur le ministre afin qu’il empêche les employés de son ministère de faire quelque allusion que ce soit à l’islam et à ses principes pour décrire la menace à laquelle le Canada et les autres démocraties occidentales font face.
Cette politique a été adoptée par le SCRS après que Michel Coulombe en ait pris la direction en octobre 2013.
Une des règles essentielles à respecter pour triompher d’un ennemi dans quelque guerre que ce soit est de connaitre ses objectifs et ce qui l’anime. En pratique, interdire de parler de l’islam et de ses principes mène à interdire les références aux textes et aux discours de ceux qui nous menacent pour essayer de comprendre leurs objectifs et comment ils comptent s’y prendre pour les atteindre.
Comme l’a déjà expliqué Stephen Coughlin, un ancien conseiller du Pentagone maintenant associé au Center for Security Policy de Washington (VIDEO 2:34), même en admettant que l’ennemi ait une mauvaise compréhension de l’islam, on doit admettre qu’il ne l’utilise pas moins pour nous menacer. Dans ce contexte, pour notre propre protection, il est essentiel de maîtriser sa compréhension de l’islam, sa doctrine, et non pas d’agir comme si ses actions n’obéissaient pas à des principes qui sont compréhensibles et prévisibles.
Dans un deuxième temps, il est important d’évaluer combien cette interprétation de l’islam est répandue afin de déterminer l’ampleur de la menace.
Point de Bascule (5 septembre 2014) : 8 juin 2012 – Une délégation des Frères Musulmans dirigée par Hussein Hamdani a rencontré le ministre de la Sécurité publique Vic Toews / Les détails ont été fournis par l’avocat du collecteur de fonds du Hamas [Article en anglais]
6 JUILLET 2013 – Après que la publicisation des liens de leur organisation-mère américaine (voir ‘parent organization’ p.14) avec le terrorisme soit devenue un obstacle à leurs efforts pour influencer les services de police canadiens et d’autres acteurs dans un sens conforme aux intérêts islamistes, CAIR-Canada a changé de nom et est devenu le Conseil national des musulmans canadiens (CNMC).
Le communiqué qui annonçait le changement de nom précisa que l’organisation demeurait la même, que l’ensemble de son travail passé était bien connu du public et que le leadership du CNMC / CAIR-CAN en était très fier. (“We remain the same organization. […] Our vast body of work is a matter of public record and of which we are very proud.”)
Si fier, en fait, qu’on s’assura que les documents de l’ancien site ne soient pas transférés vers le nouveau site, en particulier les nombreuses preuves de liens entre CAIR-Canada et le CAIR de Washington.
Point de Bascule (18 juillet 2013) : Conseil national des musulmans canadiens : Le nouveau nom choisi par CAIR-CAN aide à dissimuler ses liens avec le CAIR de Washington lié au Hamas [Article en anglais]
28 JANVIER 2014 – Le CNMC a initié une poursuite en diffamation contre le premier ministre Stephen Harper après que, plus tôt dans le mois, son directeur des communications ait déclaré que le CNMC avait des «liens documentés avec une organisation terroriste comme le Hamas».
Cette journée-là, Evan Solomon a reçu le directeur exécutif du CNMC, Ihsaan Gardee, à son émission Power and Politics à CBC pour l’interviewer sur les procédures légales que venait d’initier son organisation. Une partie importante de l’interview porta sur la nature des liens du CNMC avec le Council on American-Islamic Relations (CAIR). Le sommaire que nous en présentons ici est basé sur la transcription des principaux extraits de l’interview archivée sur Point de Bascule. La vidéo de l’interview est également disponible.
Puisque les liens entre le CAIR de Washington et l’organisation terroriste Hamas ont été reconnus par les tribunaux américains, notamment par le juge Solis en 2009 (pp.14-15 de 20), il est essentiel pour le CNMC de démontrer qu’il n’a pas de liens et qu’il n’a pas eu de liens avec le CAIR dans le passé s’il veut prouver qu’il n’est pas lui-même lié au Hamas. C’est ce qu’Ihsaan Gardee a tenté de faire durant son interview avec Evan Solomon.
Notez bien qu’Ihsaan Gardee affirme que la relation entre le CAIR de Washington et le CNMC n’a jamais existé. Il ne tente pas d’expliquer qu’elle aurait pu avoir changé au fil des ans. Il met la barre très haute.
Dans ces circonstances, pourquoi les deux organisations ont-elles utilisé le même nom durant treize ans, a demandé Evan Solomon à Ihsaan Gardee. Gardee répondit que les fondateurs du CNMC avaient choisi le nom CAIR-CAN «parce que le CAIR est une organisation bien connue et reconnue de défense des libertés civiles des musulmans aux États-Unis».
En réalité, l’acronyme CAIR a été enregistré comme marque de commerce au Canada par le CAIR de Washington auprès de l’Office de la propriété intellectuelle au Canada. D’ailleurs, quand une autre organisation islamiste, ISNA-Canada, a voulu utiliser l’acronyme CAIR pour une de ses propres organisations, le CAIR de Washington s’était objecté. C’est dans ce contexte que la fondatrice de CAIR-CAN, Sheema Khan, a déclaré sous serment dans un affidavit en 2003 que le CAIR de Washington «exerce un contrôle direct» sur les activités de CAIR-Canada. Voir le point 6 de l’affidavit («has direct control»).
Point de Bascule (13 août 2013) : L’affrontement judiciaire entre le CAIR et l’ISNA pour l’utilisation de l’acronyme CAIR comme marque de commerce au Canada [Article en anglais]
Evan Solomon demanda également à Ihsaan Gardee si des personnes siégeaient simultanément sur les conseils de direction du CAIR de Washington et du CNMC / CAIR-CAN. Gardee l’assura que «Nous avons des membres distincts dans nos conseils de direction, des personnels distincts et nous n’avons jamais eu de relation financière».
Pourtant en 2000, alors que Sheema Khan était présidente du CNMC / CAIR-CAN, le CAIR de Washington annonça qu’elle venait d’être nommée sur son conseil de direction.
Peut-être Evan Solomon l’ignorait-il mais autant le CAIR de Washington que CAIR-Canada (devenu le CNMC) ont fréquemment reconnu la nature de leurs liens au fil des ans. Outre l’affidavit de Sheema Khan dans lequel elle affirma sous serment que le CAIR de Washington «exerce un contrôle direct» sur les activités de CAIR-Canada, un guide produit par CAIR-Canada à l’intention des journalistes a présenté le CAIR de Washington comme son «organisation-mère» (voir ‘parent organization’ p.14).
Il existe même des exemples de communiqués de CAIR-Canada portant sur des événements survenus au Canada qui ont été émis à Washington et signés uniquement par des responsables de Washington avec des numéros de contact à Washington. D’autres communiqués de CAIR-Canada ont été signés conjointement par des responsables du lobby islamiste à Washington et à Ottawa.
Du côté du CAIR de Washington, on ne compte plus les communiqués indiquant que CAIR-CAN est la filiale canadienne du CAIR de Washington.
À titre d’exemple, en 2005, le CAIR de Washington annonça une activité de sa succursale canadienne à Toronto en la présentant comme «the Canada office of the Council on American-Islamic Relations».
D’autres communiqués du CAIR de Washington et de ses succursales américaines ont évoqué beaucoup plus récemment le statut de CAIR-Canada comme une des «35 succursales à la grandeur du pays [les États-Unis] et au Canada».
Voici l’exposé de la mission de CAIR qu’on retrouve au bas de documents produits par le Council on American-Islamic Relations en 2008, 2009, 2010 et même en 2015 :
CAIR Mission statement: «CAIR, America’s largest Islamic civil liberties group, has 35 offices and chapters nationwide and in Canada. Its mission is to enhance understanding of Islam, encourage dialogue, protect civil liberties, empower American Muslims, and build coalitions that promote justice and mutual understanding.»
Durant son interview avec Evan Solomon, Ihsaan Gardee a même comparé la relation qui existe entre le CAIR de Washington et le CNMC / CAIR-Canada à celle qui existe entre Pepsi et Coke. Peu importe comment a pu évoluer la relation entre le CAIR de Washington et le CNMC / CAIR-Canada après 2007-2008, les deux entités ne sont certainement pas devenus des compétiteurs comme Coke et Pepsi comme l’a fait remarquer Tarek Fatah en 2014 :
- En 2012, le CAIR américain a honoré Faisal Kutty, le co-fondateur du CNMC / CAIR-Canada;
- Selon le guide produit par le CNMC en 2014, un des exégètes vers lesquels le lobby islamiste du Canada se tourne pour «pour bien comprendre» l’islam est Ihsan Bagby. Or, ce dernier a été sur le conseil de direction du CAIR de Washington de 1995 à 2013;
- Le CAIR de Washington et le CNMC participent à des réunions de coordination avec d’autres entités liées à l’infrastructure des Frères Musulmans en Amérique du Nord. Le site Global Muslim Brotherhood Daily Watch a rapporté un tel événement en février 2016 et souligné la présence de Nihad Awad qui représentait le CAIR de Washington et celle d’Ihsaan Gardee qui représentait le CNMC / CAIR-Canada.
29 SEPTEMBRE 2014 – Le quartier-général de la GRC à Ottawa a ordonné à sa division du Manitoba de se dissocier d’un guide du CNMC prétendument contre le terrorisme qui vantait le jihad comme «un effort pour faire le bien» et qui présentait treize exégètes musulmans basés en Amérique du Nord comme des mentors vers lesquels le CNMC se tourne «pour bien comprendre» l’islam (Guide p.13). Parmi ceux-ci, on trouvait Siraj Wahhaj et Jamal Badawi auxquels on a déjà fait allusion dans cette chronologie.
Siraj Wahhaj a déjà prôné de convertir les jeunes qui se sentent exclus aux États-Unis et éventuellement de les armer de fusils mitrailleurs Uzi afin qu’ils mènent le jihad dans les rues américaines. Jamal Badawi a déclaré que nous sommes à l’avant-dernière des cinq étapes d’un programme menant à l’implantation d’un califat, un gouvernement islamique mondial, et il a présenté le fondateur des Frères Musulmans, Hassan Al-Banna, comme «l’incarnation de la pensée et de l’idéologie islamique au XXe siècle» et ce, malgré le programme ouvertement totalitaire qu’on retrouve dans son Manifeste en 50 points et dans d’autres de ses écrits.
Une autre des exégètes vers laquelle se tourne le CNMC «pour bien comprendre» l’islam est Ingrid Mattson.
En 2009, durant le mandat d’Ingrid Mattson à la tête de l’Islamic Society of North America (ISNA), le juge américain Jorge Solis a tranché que «Le gouvernement [américain] a fourni beaucoup de preuves pour démontrer l’existence d’une association entre […] l’ISNA […] et le Hamas». (pp.14-15 de 20)
En 2000, dans une assemblée de l’ISNA, Ingrid Mattson a endossé l’exégète islamiste Syed Maududi (1903-1979) en affirmant qu’il avait produit le meilleur tafsir (commentaire coranique) en langue anglaise. Dans l’explication du verset 4:24 qu’il a fournie dans son tafsir, Maududi justifie le viol des prisonnières de guerre. C’est ce genre d’explications doctrinales qui incita l’État islamique à encourager le viol à grande échelle des prisonnières de guerre yézidies en Irak ces dernières années. L’extrait pertinent peut être consulté sur Point de Bascule et l’ensemble du commentaire coranique est disponible sur le site English tafsir.
Déjà en 2000, la Commission de l’Immigration du Canada avait fait remarquer dans son refus d’accorder le statut de réfugié à un leader du parti Ennahda vivant au Canada que «Mawdudi, le grand savant religieux pakistanais dont s’inspire largement Ghannouchi, leader d’Ennahda, considère lui aussi l’esclavage comme étant légitime».
À l’été 2016, l’ex-présidente de l’ISNA et mentor du CNMC, Ingrid Mattson, a laissé tomber sa poursuite en diffamation contre l’expert en terrorisme David Harris (qui l’avait décrite comme ‘une radicale’) au moment où ses activités passées s’apprêtaient à être examinées.
Point de Bascule (10 novembre 2014) : Un imam encourageant le jihad armé dans les rues américaines et d’autres exégètes radicaux consultés par le CNMC (l’ancien CAIR-CAN) «afin de bien comprendre» l’islam
23 FÉVRIER 2015 – Shahina Siddiqui a été invitée à faire un exposé sur la radicalisation devant le Comité sénatorial de la Défense nationale. Madame Siddiqui est présidente de l’Islamic Social Services Association et membre du conseil de direction du CNMC / CAIR-Canada. Les deux organisations sont les auteures du récent guide sur l’islamophobie et du guide prétendument antiterroriste de 2014 qui endossait des exégètes islamistes comme Siraj Wahhaj qui a déjà prôné de convertir les jeunes qui se sentent exclus aux États-Unis et éventuellement de les armer de fusils mitrailleurs Uzi afin qu’ils mènent le jihad dans les rues américaines.
Déjà à l’été 1997, Shahina Siddiqui avait organisé la venue de Siraj Wahhaj à Winnipeg pour une formation intensive d’un mois offerte à des leaders de la Muslim Student Association (MSA). La MSA a été la première organisation mise sur pied par les Frères Musulmans à leur arrivée en Amérique du Nord dans les années soixante. En 2007, un rapport de la police de New York sur la radicalisation en Occident a décrit la MSA comme un «incubateur de radicalisme» (p.68).
Aux sénateurs qui demandèrent à Shahina Siddiqui comment on peut faire confiance à son organisation qui endosse des exégètes radicaux et qui a des liens avec d’autres organisations liées au terrorisme, madame Siddiqui a répondu que le CNMC / CAIR-Canada n’a aucun lien avec le CAIR de Washington et que le problème n’est pas avec le guide de 2014 endossant Wahhaj, Badawi, Mattson et les autres mais plutôt avec ses critiques qui «ont une bien faible connaissance de l’islam et de ce que signifie la terminologie islamique» («have very little knowledge of what Islam is and what Islamic terminology means»).
Lors de son passage à Ottawa en 2015, madame Siddiqui a rappelé aux sénateurs qu’elle siégeait au Comité consultatif du commissaire de la GRC sur la diversité et au Comité de la mise en valeur de la diversité culturelle de la division ‘D’ (Manitoba) de la GRC. Dans la photo plus haut à droite, madame Siddiqui est en compagnie d’officiers de la GRC impliqués dans des ‘programmes de rapprochement’.
Brian Daly (Agence QMI – 24 février 2015) : Le Sénat questionne un leader musulman sur de présumés liens avec des radicaux / Archive.Today [Article en anglais]
2 DÉCEMBRE 2015 – La juge Liza Sheard de la Cour supérieure de l’Ontario a ordonné au CNMC de fournir des documents reliés au Hamas aux avocats de Stephen Harper afin qu’ils puissent préparer leur défense.
Irena Alifanova (CIJ News – 12 décembre 2015) : Une juge ordonne que le CNMC / CAIR-CAN fournisse des documents reliés au Hamas aux avocats de Stephen Harper afin qu’ils puissent préparer leur défense dans une cause de diffamation
5 MAI 2016 – Bien que le CNMC / CAIR-Canada soit originaire de Montréal, il n’a jamais été très actif au Québec. Pendant longtemps, d’autres organisations de l’infrastructure locale des Frères Musulmans comme le Conseil musulman de Montréal et le Forum musulman canadien ont exercé son genre de lobbying. Depuis quelques années, c’est l’organisation AMAL-Québec, coprésidée par Haroun Bouazzi et Nadia Reguigui, qui mènent les campagnes contre ‘l’islamophobie’ qui s’apparentent le plus à celles du CNMC / CAIR-Canada. Le 5 mai 2016, le CNMC a d’ailleurs honoré Bouazzi et son organisation.
Point de Bascule (27 mai 2016) : AMAL-Québec, choisie par le gouvernement Couillard pour représenter la communauté musulmane en 2014, vient d’être honorée par le lobby islamiste CNMC / CAIR-Canada
Communiqué du CNMC / CAIR-CAN émis à Washington
Le 28 janvier 2014, lors de son passage à l’émission Power and Politics à CBC, Ihsaan Gardee a déclaré qu’il n’y a jamais eu de relation financière ou opérationnelle entre CAIR-CAN et son organisation-mère, le CAIR de Washington lié au Hamas.
04:28 IHSAAN GARDEE / NCCM – “Well Evan, what I can tell you is that we’ve never had any funding relationship with them, never any operational relationship with them.”
Ce communiqué du CNMC / CAIR-CAN portant sur un événement survenu au Canada et émis à Washington, signé uniquement par un leader du CAIR basé à Washington, avec uniquement un numéro de contact à Washington est l’un des nombreux exemples de l’existence d’une relation opérationnelle (‘operational relationship’) entre CAIR-CAN et son organisation-mère, le CAIR de Washington lié au Hamas.
Lectures complémentaires
Point de Bascule : FICHE Conseil national des musulmans canadiens
Les sites suivants fournissent quotidiennement de nouvelles informations sur le CNMC / CAIR-CAN et son organisation-mère, le CAIR de Washington lié au Hamas :
Global Muslim Brotherhood Daily Watch
Investigative Project on Terrorism