RTBF https://www.rtbf.be/auvio/detail_devoir-d-enquete?id=2108817 (Début à 23:40)
Youtube https://www.youtube.com/watch?v=0hooCnLw3w8
Sur l’image du haut, Hassan Al-Banna, le fondateur des Frères Musulmans (1906-1949), le logo de la confrérie et Sayyid Qutb (1906-1966), un de ses principaux idéologues.
Sur celle du bas, les étapes de la stratégie globale d’islamisation promue par le fondateur des Frères Musulmans.
La RTBF (Radio-Télévision belge de la Communauté française) est le service public de radio-télévision qui diffuse en français en Belgique.
Le reportage s’ouvre avec la devise des Frères Musulmans (00:07) et conclut avec une remarque de l’expert Michaël Prazan (53:55) qui affirme que les décideurs belges sont allés d’erreur en erreur dans le dialogue qu’ils ont eu avec les Frères Musulmans depuis les années ’80. À la question de savoir s’il est encore possible de freiner l’influence qu’exercent les Frères Musulmans au sein de la communauté musulmane de Belgique, il affirme que s’il n’est peut-être pas trop tard, il est certainement très tard.
À tous ces politiciens et ces leaders d’opinion qui affirment ne pas être au courant de l’important travail de sape des Frères Musulmans en Belgique, Michaël Prazan leur répond : «Celui qui ne sait pas est celui qui ne veut pas savoir». Michaël Prazan est l’auteur de Frères Musulmans : enquête sur la dernière idéologie totalitaire (vidéo sur France 24). Marie-Cécile Royen, qui enquête elle-même depuis plusieurs années sur les Frères Musulmans de Belgique, a également été mise à contribution pour ce reportage. En 2015, elle avait réalisé un important dossier sur le sujet.
FAITS SAILLANTS DU REPORTAGE
NOTE : Les indications de temps sont celles de la vidéo sur Youtube.
00:07 La devise des Frères Musulmans :
Allah est notre but
Le prophète est notre guide
Le Coran est notre constitution
Le jihad est notre voie
Le martyre est notre plus grande espérance
09:18 Les étapes de la stratégie globale d’islamisation promue par le fondateur des Frères Musulmans sont présentées par l’image au début du texte.
09:38 La collaboration des Frères Musulmans avec les nazis dans les années ’30, puis celle avec Nasser sont évoquées. Dans le cas de la première, elle se termina par la défaite militaire des nazis et dans le cas de la seconde, Nasser y mit fin peu après avoir pris le pouvoir en Égypte.
22:45 Mohamed Louizi, un ex-membre des Frères Musulmans en Belgique, rappelle qu’avant de formellement devenir membre de la confrérie en prêtant un serment spécial, on demande aux nouvelles recrues d’étudier une épître «particulièrement belliqueuse» de Hassan Al-Banna qui, dans les débuts de l’organisation, était destinée à ceux qui allaient joindre sa branche paramilitaire.
33:27 La condamnation des adversaires du projet islamiste pour ‘islamophobie’ est une constante de l’approche des Frères Musulmans dans le monde occidental. Le reportage s’y attarde en présentant des extraits du discours de Nabil Ennasri à la Muslim Expo de Charleroi en février 2016. Ennasri est un responsable de L’Observatoire du Qatar / Archive.Today, un site qui présente la pétromonarchie sous un jour favorable. En 2011, Nabil Ennasri a été présenté à la télé française comme le président du Collectif des musulmans de France. Ennasri attribue à des motivations financières la publication d’articles critiques du programme islamiste par des magazines comme Le Point, L’Express et Marianne en France. Le reportage fait ressortir que le concept d’islamophobie est utilisé par les Frères Musulmans pour empêcher toute critique de l’islam. Le sociologue Gilles Kepel souligne : «L’islamophobie est une arme contre les non-musulmans qui critiqueraient l’islam. C’est aussi une arme contre ceux des musulmans dont ils ont le sentiment qu’ils ont une interprétation erronée de l’islam, c’est-à-dire une interprétation qui n’est pas la leur».
36:04 Reportage RTBF : «Pourtant, sur le profil Facebook du CCIB, nous avons trouvé ce post [intitulé] : Comment construire l’islamophobie. Sur la photo, des livres traitant de terrorisme, de djihadisme, le livre de Mohamed Louizi [qui a quitté les Frères Musulmans de Belgique], celui de Nicolas Hénin, ce journaliste français retenu en otage par l’État islamique. Pour le CCIB, dénoncer le terrorisme pousserait donc à l’islamophobie.»
45:33 Le reportage fait également une place à l’inévitable Tariq Ramadan. On résume les ambitions ‘réformistes’ que Ramadan s’attribue de la façon suivante : alors que les gens comprennent souvent que Ramadan veut adapter l’islam au monde moderne, en réalité il cherche à changer la réalité en fonction des textes.
50:02 Reportage RTBF : «Appeler à la citoyenneté en nourrissant un sentiment de perte d’identité, revendiquer le voile, le halal, la non-mixité. [D]es discours clivants qui poussent au communautarisme, au repli sur soi.»
Michaël Prazan : «Daesh [l’État islamique], aujourd’hui, récolte les fruits d’un travail qui, en partie, a été fait pendant des années par les Frères Musulmans.»
Marie-Cécile Royen : «Historiquement, la prise de conscience de la communauté musulmane, par elle-même, de son identité, des choses qu’elle doit défendre, des conflits qu’elle doit éventuellement entretenir, ça c’est parallèle à l’installation des Frères Musulmans en Belgique et, en particulier, à Molenbeek et à Verviers.»
51:10 Le reportage rappelle que si les Frères Musulmans n’aiment pas être associés aux salafistes, ils n’en ont pas moins conclu des ententes avec eux ces dernières années, notamment le 13 juin 2013 en Égypte lorsque les deux parties se sont entendues pour signer un appel au jihad armé en Syrie.
52:34 Reportage RTBF : «Après avoir clairement contribué à polluer le climat, après avoir attisé le communautarisme, après avoir appelé au jihad, les Frères Musulmans condamnent, aujourd’hui avec force, les terribles attentats qui ont touché Paris ou Bruxelles. [Néanmoins,] dans certains pays les responsables politiques ont affirmé officiellement la dangerosité de l’organisation. […] Aux États-Unis, il existe une proposition de loi pour inscrire les Frères Musulmans sur la liste des organisations terroristes.»
Raymond Ibrahim (25 octobre 2014) : La technique ‘Good Cop / Bad Cop’ utilisée par les islamistes
53:18 Daniel Ducarme (Député fédéral belge) : «Nous allons demander au ministre de l’Intérieur de faire produire un rapport non pas sur le radicalisme mais sur les courants qui alimentent le radicalisme… et ce radicalisme qui alimente le terrorisme, on le sait. […] Sur le courant salafiste et le courant des Frères Musulmans en particulier, nous souhaitons, en effet, objectiver [définir] davantage la situation. C’est un groupe radical dangereux.»
Références supplémentaires
Point de Bascule : FICHE Hassan Al-Banna
Hassan Al-Banna (1936) : Le manifeste en 50 points
Point de Bascule : FICHE Sayyid Qutb
Point de Bascule : FICHE Youssef Qaradawi
Point de Bascule : FICHE Tariq Ramadan
Point de Bascule : FICHE Belgique