VIDÉO https://www.youtube.com/watch?v=LaeB6mjmvzE
Le 4 mai 2016, tout en saluant le travail d’AMAL-Québec, Jean Dorion s’est distancé de l’amalgame que fait cette organisation entre les concepts ‘d’islamophobie’ et de ‘racisme’. M. Dorion a fait sa remarque durant la période de questions qui suivait une conférence de Haroun Bouazzi devant l’Association Middle East and North Africa (MENA) à l’Université de Montréal. D’après ce qu’on retrouve sur la vidéo de la conférence diffusée par l’association MENA, Haroun Bouazzi n’a pas réagi publiquement à l’objection de M. Dorion à ce moment-là.
Durant sa conférence, Haroun Bouazzi avait présenté Jean Dorion comme un de ses mentors (vidéo / 2:10:25). Dans le passé, M. Dorion a été député du Bloc québécois (2008-2011) et président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (1989-1994 et 2003-2008).
Table des matières
PARTIE 1 – On peut se défendre d’une accusation de ‘peur irrationnelle de l’islam’ (islamophobie) en démontrant l’existence de la menace
PARTIE 2 – Haroun Bouazzi invoque le concept ‘d’islamophobie’ pour justifier la censure de ceux qui critiquent la menace islamiste
PARTIE 3 – Trois situations précises pour lesquelles Point de Bascule a été accusé ‘d’islamophobie’ : Examiner les faits pour déterminer s’il s’agissait de craintes fondées et légitimes ou de peurs irrationnelles
PARTIE 4 – La reconnaissance de Haroun Bouazzi dans les cercles officiels
PARTIE 5 – Transcription de l’intervention de Jean Dorion
* * *
PARTIE 1 – On peut se défendre d’une accusation de ‘peur irrationnelle de l’islam’ (islamophobie) en démontrant l’existence de la menace
Ces dernières années, Haroun Bouazzi et l’organisation AMAL-Québec qu’il copréside avec Nadia Reguigui se sont imposés auprès des décideurs politiques, des médias et de chercheurs universitaires comme des références à consulter lorsqu’il est question de la menace islamiste et d’autres enjeux rattachés à l’islam au Québec. Selon Haroun Bouazzi lui-même, durant l’année 2015 seulement, AMAL-Québec a accordé 200 interviews aux médias (vidéo / 2:10:00).
AMAL-Québec a été fondée en juin 2012 / Archive.Today et immatriculée au registre des entreprises du Québec le 10 juillet 2013 (REQ 1169303162).
Cette visibilité de plus en plus grande de Haroun Bouazzi et son rôle accru auprès des décideurs politiques nous incitent à consacrer plus de temps à analyser ses discours et son programme.
La conférence qu’il a donnée le 4 mai 2016 devant l’association MENA à l’Université de Montréal était passablement longue (58 minutes). Elle a été suivie d’une longue période de questions (84 minutes). Dans le futur, nous comptons présenter une liste de tous les points importants qui furent abordés lors de cette conférence et revenir plus en détail sur certains d’entre eux dans des articles distincts.
Notre premier article consacré à cette conférence de Haroun Bouazzi porte sur l’intervention de Jean Dorion à la fin de la période des questions. M. Dorion s’objecta à l’assimilation des concepts ‘d’islamophobie’ et de ‘racisme’ comme le font Haroun Bouazzi et son organisation AMAL-Québec.
Haroun Bouazzi a présenté ‘l’islamophobie’ comme une forme de racisme à 13:07 de sa conférence et dans un article du Huffington Post en mai 2016.
2:19:03 JEAN DORION – Je veux, par ailleurs, émettre un petit bémol sur un terme qui a été traité ce soir : c’est l’assimilation qu’on fait entre ‘islamophobie’ et le ‘racisme’. Moi, je soumets que c’est très dangereux de faire cette association-là et que ça doit être fait avec beaucoup de prudence. Les islamophobes, comme le dit l’étymologie, c’est les gens qui ont la phobie de l’islam, qui ont peur de l’islam. […] Mais, utiliser les deux mots comme des synonymes me semble extrêmement risqué.
Comme nous avons eu l’occasion de le souligner à plusieurs reprises durant le débat sur le projet de loi 59, l’islam est une doctrine, un ensemble d’idées et, à ce titre, on devrait pouvoir en critiquer une facette ou une autre, une tendance ou une autre sans s’exposer à des poursuites judiciaires.
Si nous nous objectons à ce que le concept ‘d’islamophobie’ puisse être utilisé dans un contexte judiciaire pour poursuivre les critiques de la menace islamiste, il va de soi que, dans le débat public qui a lieu dans les sociétés où prévaut la liberté d’expression, il est inévitable que des termes comme ‘islamophobe’ ou ‘islamiste’ soient utilisés. C’est dans ce contexte non judiciaire que nous nous arrêtons à la nuance formulée par Jean Dorion sur le sens du mot ‘islamophobie’ le 4 mai dernier.
C’est pour faire empêcher la critique d’un aspect ou d’un autre de l’islam que des organisations comme AMAL-Québec réfèrent à ‘l‘islamophobie’ comme à une sorte de racisme. Ils cherchent à présenter la critique de l’islam comme un équivalent à la discrimination contre les Noirs ou les handicapés qui est interdite par les chartes. Pourtant, il y a une différence de taille entre les deux. La religion est une croyance qu’on peut abandonner alors que la couleur de la peau est un attribut hors de notre contrôle.
C’est tellement vrai que la charia prévoit la peine de mort pour les musulmans qui abandonnent leur religion. Le guide spirituel des Frères Musulmans, Youssef Qaradawi, a d’ailleurs déjà reconnu à la télévision arabe (article – vidéo) que «s’ils [les musulmans] avaient cessé d’appliquer les châtiments pour apostasie, l’islam n’existerait plus aujourd’hui».
En utilisant une définition de l’islamophobie conforme à l’étymologie du mot comme le soutient Jean Dorion, il est possible de s’en défendre en démontrant que la crainte soulevée par un aspect ou un autre de l’islam n’est pas une phobie, qu’elle n’est pas irrationnelle mais qu’au contraire il s’agit d’une crainte rationnelle et légitime.
Comme l’indique la Fondation des maladies mentales basée à Montréal, la phobie n’est pas une simple crainte ou une simple peur mais «une peur irrationnelle» / WebArchive – Archive.Today.
PARTIE 2 – Haroun Bouazzi invoque le concept ‘d’islamophobie’ pour justifier la censure de ceux qui critiquent la menace islamiste
Tout en collaborant avec des organisations comme le CCIF en France et le CNMC / CAIR-Canada dont les leaders ou les mentors plaident pour l’introduction graduelle de la charia dans nos sociétés, AMAL-Québec accuse systématiquement d’islamophobie et de racisme ceux qui rapportent des manifestations d’islamisation. En 2015, AMAL a donné son appui au projet de loi 59 que le gouvernement Couillard voulait utiliser pour censurer ceux qui critiquent la menace islamiste.
Quand la Commission des droits de la personne du Québec (CDPDJ) a remis un prix Hommage à Haroun Bouazzi en décembre 2015, elle a d’ailleurs souligné son appui au projet de loi 59 qui répondait à une recommandation de censure de la CDPDJ. La photo de droite montre Haroun Bouazzi en compagnie de ses parents Marie et Ahmed Bouazzi et de la ministre Kathleen Weil lorsqu’il a reçu son prix de la CDPDJ. En 2012, sa mère, Marie Bouazzi a condamné la rédaction de Charlie Hebdo comme «complètement irresponsable» pour avoir publié des caricatures critiques de l’islam. Au moment où il a reçu son prix de la CDPDJ, Haroun Bouazzi avait brièvement présenté ses parents dans une interview au Devoir.
La CDPDJ décrit sa mission comme étant «d’assurer la promotion et le respect des droits énoncés dans la Charte des droits et libertés de la personne». Un de ces droits, celui à la liberté d’expression, est garanti à l’article 3 de la Charte. Pourtant, en décembre 2014, sur les ondes de Radio-Canada, le président de la CDPDJ, Jacques Frémont, justifia les nouveaux pouvoirs de censure qu’il demandait au gouvernement d’octroyer à la CDPDJ (et qui menèrent au #PL59) en plaidant qu’ils permettraient à la Commission d’initier elle-même des poursuites contre ceux qui critiqueraient certaines idées, notamment contre «des gens qui écriraient contre […] la religion islamique».
En mai 2016, le gouvernement Couillard a finalement abandonné les dispositions de censure du #PL59 qui lui avaient été demandées par la CDPDJ après une levée de boucliers à travers le Québec (et même à l’extérieur) et un filibuster de l’Opposition à l’Assemblée nationale. Après avoir été malmené par ceux qu’il appela «les intégristes de la liberté de presse», Jacques Frémont a finalement abandonné la direction de la CDPDJ en cours de mandat.
S’il restait le moindre doute sur la nature radicale des objectifs politiques poursuivis par Haroun Bouazzi, une de ses récentes déclarations à Paris l’a dissipé. Là-bas, Bouazzi a reconnu être engagé dans une dynamique ‘good cop bad cop’ pour provoquer des changements dans la société en comptant sur des agitateurs qui utilisent des méthodes qu’il a lui-même qualifiées de ‘révolutionnaires’ et ‘d’extrême-gauche’. À Paris, Bouazzi s’est complètement disqualifié pour continuer d’agir comme conseiller du gouvernement Couillard sur les questions de sécurité. Son endossement du candidat à la chefferie du PQ, Alexandre Cloutier, et sa collaboration avec Québec solidaire doivent également être analysés à la lumière des objectifs politiques qu’il poursuit.
Point de Bascule (27 juin 2016) : Good cop Bad cop : À Paris, Haroun Bouazzi déclare que son dialogue avec le gouvernement du Québec doit être mené de pair avec une agitation ‘révolutionnaire’ (sic) pour atteindre ses objectifs politiques
Les attentats de Bruxelles ont provoqué un réveil brutal chez plusieurs grands médias en Belgique. Après avoir constaté la proximité qui existe entre des associations anti-islamophobie en Europe et ceux qui propagent les écrits de promoteurs du jihad armé comme Hassan Al-Banna (RTBF @ 04 :11), la radio-télévision publique belge de langue française, la RTBF, a remis en cause le concept même d’islamophobie et conclut un de ses reportages en rapportant les propos du sociologue Gilles Kepel : «L’islamophobie est une arme contre les non-musulmans qui critiqueraient l’islam. C’est aussi une arme contre ceux des musulmans dont ils ont le sentiment qu’ils ont une interprétation erronée de l’islam, c’est-à-dire une interprétation qui n’est pas la leur».
Le 5 mai 2016, le Conseil national des musulmans canadiens (CNMC / l’ancien CAIR-Canada) a honoré Haroun Bouazzi et son organisation. Au fil des ans, le CNMC a endossé de nombreux exégètes islamistes dont Siraj Wahhaj qui a prôné de convertir les jeunes qui se sentent exclus aux États-Unis et éventuellement de les armer de fusils mitrailleurs Uzi afin qu’ils mènent le jihad dans les rues américaines. Au début des années 2000, Jamal Badawi, un mentor du CNMC / CAIR-Canada qui a longtemps été directeur de ce lobby islamiste, a déclaré qu’à l’étape actuelle, les musulmans devraient accepter de devenir juges et fonctionnaires au Canada malgré que le pays ne soit pas régi par la charia, la loi islamique. Il a ajouté que ces juges et ces fonctionnaires musulmans devraient tirer avantage de leur position d’influence pour cesser d’appliquer les dispositions légales actuelles qui sont incompatibles avec la charia.
Point de Bascule (17 février 2014): Jamal Badawi – Le principal dirigeant musulman sunnite au Canada incite juges et fonctionnaires musulmans à ne pas appliquer les dispositions des lois actuelles contraires à la charia
Plutôt que de nous mettre en garde contre les idéologues du CNMC / CAIR-Canada et leur programme totalitaire, Haroun Bouazzi endosse ce lobby islamiste et collabore avec lui.
PARTIE 3 – Trois situations précises pour lesquelles Point de Bascule a été accusé ‘d’islamophobie’ : Examiner les faits pour déterminer s’il s’agissait de craintes fondées et légitimes ou de peurs irrationnelles
Parfois les islamistes et leurs compagnons de route accusent Point de Bascule d’être ‘islamophobe’ sans apporter d’éléments spécifiques pour étayer leurs accusations. Ça a été le cas lorsqu’Aziz Djaout, étudiant au doctorat sous la direction de Solange Lefebvre, a accusé Point de Bascule d’être ‘islamophobe’ sans plus de détails en janvier 2016.
Dans les cas où ceux qui nous ont accusés d’islamophobie ont référé à des déclarations spécifiques, il a été possible de nous défendre en expliquant la nature légitime de la crainte ou de la peur soulevée par nos affirmations qualifiées ‘d’islamophobes’.
Dans ce qui suit, nous présentons trois situations qui ont valu à Point de Bascule d’être accusé d’islamophobie. L’examen des faits permet de déterminer si les craintes que nos articles soulevaient étaient rationnelles ou non.
Justin Trudeau à la conférence islamiste RIS de Toronto en 2012
En décembre 2012, le Conseil national des musulmans canadiens (CNMC qui s’appelait alors CAIR-Canada) a accusé Point de Bascule d’islamophobie après que nous ayons critiqué Justin Trudeau (alors candidat au leadership du Parti libéral) pour avoir accepté de s’adresser à la conférence islamiste RIS qui allait se tenir plus tard dans le mois à Toronto. Point de Bascule avait condamné la décision de M. Trudeau car l’événement était commandité par IRFAN-Canada dont le statut charitable avait été révoqué par l’Agence du revenu du Canada l’année précédente. IRFAN avait perdu son statut pour avoir transféré plusieurs millions de dollars à l’organisation terroriste Hamas. La journée même de la parution de notre texte en anglais, le CNMC avait répliqué que Point de Bascule était «islamophobe». Si la dénonciation d’une organisation dont le statut charitable a été révoqué pour financement d’une entité terroriste est inacceptable aux yeux du CNMC, rien de moins qu’une complète servilité envers les islamistes passera leur test de ce qui est acceptable et empêchera que des propos ne soient éventuellement qualifiés ‘d’islamophobes’ ou de ‘haineux’.
Le 15 décembre 2012, cinq jours après que Point de Bascule ait publié la version initiale française de l’article et qu’elle ait été reprise par des médias grand public comme le National Post, IRFAN annonçait qu’il retirait sa commandite de l’événement. Il avait fallu à peine quelques jours pour ce que le CNMC avait présenté comme une peur irrationnelle, une phobie, de l’islamophobie se révèle être une menace digne d’intérêt. En 2014, IRFAN lui-même a été ajouté à la liste des organisations terroristes bannies par le Canada.
Mohammed Azhar Ali Khan niait que Human Concern International ait commandité des conférences islamistes
Après avoir été désigné président du lobby islamiste Muslim Coordinating Council of the National Capital Region (MCCNCR) en février 2014, Mohammed Azhar Ali Khan présenta son organisation comme une interlocutrice privilégiée de la police et des autres agences gouvernementales à Ottawa. Le MCCNCR est une organisation parapluie regroupant les principales organisations musulmanes d’Ottawa.
MCCNCR / Archive.Today: “New President Mohammed Azhar Ali Khan declared that MCC now represents most of the Muslim organizations of the area and can speak to the governments and the media on their behalf.”
Cette annonce (datant de février 2014) a été faite peu de temps avant que la GRC n’annonce (au début de mars 2014) son intention de travailler avec diverses communautés au Canada pour prévenir la radicalisation.
Dans le contexte de cette annonce de la GRC, Point de Bascule avait réagi en publiant un article qui rappelait plusieurs positions islamistes du nouveau président Ali Khan et nous avions conclu qu’il faisait partie du problème de radicalisation islamiste à Ottawa et non de la solution. Parmi les faits spécifiques qu’on reprochait à M. Ali Khan, il y avait ces commandites de conférences mettant en vedette des prédicateurs islamistes par Human Concern International (HCI), une organisation dont il avait été vice-président et directeur.
Point de Bascule (19 mars 2014) : Le nouveau président Azhar Ali Khan présente le MCCNCR comme le relais par lequel la police et les autres agences gouvernementales devraient passer pour rejoindre les musulmans d’Ottawa
Plus d’un an après la publication de ce premier article par Point de Bascule, M. Ali Khan avait réagi en consacrant non pas une, ni deux mais au moins quatre de ses chroniques hebdomadaires dans le journal saoudien Saudi Gazette pour affirmer que Point de Bascule tenait des propos diffamatoires et que nous étions des ‘menteurs’ et des ‘islamophobes’. Il nous a accusés de mentir notamment lorsque nous affirmions que HCI avait commandité des conférences de prédicateurs islamistes. Son article du 23 juin 2015 était intitulé : Les mensonges et les distorsions sont les principales armes des islamophobes (Lies and distortions main weapons of Islamophobes).
Mohammed Azhar Ali Khan (Saudi Gazette – 23 juin 2015): “[Point de] Bascule accuses it [HCI], falsely, of “supporting political activities involving the promotion of Shariah in Canada. […] HCI, a relief agency, does not sponsor conferences. It contributes to such gatherings to be able to display its literature and collect donations for the needy.”
Mohammed Azhar Ali Khan (Saudi Gazette – 23 juin 2015) : [Traduction de Point de Bascule] «[Point de] Bascule accuse faussement [HCI] d’appuyer des activités politiques impliquant la promotion de la charia au Canada. […] HCI est une organisation humanitaire et elle ne commandite pas de conférences. Elle s’implique dans ces événements en distribuant sa littérature et en collectant des dons pour les nécessiteux.»
Les quatre articles de Mohammed Azhar Ali Khan publiés contre Point de Bascule dans la presse saoudienne entre juin et août 2015 sont disponibles sur des sites d’archivage : 5 juin 2015 – 23 juin 2015 – 26 juin 2015 – 7 août 2015.
Le 26 juin 2015, Point de Bascule a répondu en présentant les posters de quatre conférences islamistes commandités par HCI. Il y en a encore plus de disponibles. En 2008, Qazi Hussein Ahmad (1938-2013), un des invités à la conférence commanditée par HCI s’est même fait interdire l’entrée au Canada. Ahmad a longtemps dirigé le Jamaat-e-Islami (JEI) basé au Pakistan, une organisation dont une des ailes mène le jihad armé en Inde comme le confirme l’Agence du revenu du Canada.
Point de Bascule (26 juin 2015) : Le columnist Mohammed Azhar Ali Khan de la Saudi Gazette accuse Point de Bascule de mentir au sujet des commandites d’événements (mettant en vedette des prédicateurs radicaux) par Human Concern International. Vraiment? [Article en anglais]
Quelques semaines après que nous ayons démontré que les dénégations d’Azhar Ali Khan concernant les commandites de Human Concern International (HCI) étaient fausses, tous ses articles concernant HCI ont été retirés du site saoudien.
Quand des islamistes font disparaitre des preuves que Point de Bascule ou d’autres ont identifiées pour démontrer qu’ils font partie du problème de la radicalisation au Canada, cela confirme que les craintes que nos informations ont pu susciter ne sont pas des phobies (comme dans ‘islamophobie’) mais qu’elles sont tout à fait rationnelles et légitimes.
Le 27 octobre 2015, Health Partners International of Canada, un organisme charitable qui distribue des médicaments à travers le monde a annoncé qu’il suspendait sa collaboration avec HCI par voie de communiqué. Le motif spécifique de la décision n’est pas mentionné mais Health Partners indique dans son communiqué que, dans le passé, ils ont suspendu leurs liens avec d’autres organisations pour des raisons comme «la perte du statut de bienfaisance de l’Agence du revenu du Canada, la gestion inadéquate de l’entrepôt où nos dons sont stockés, ainsi que l’omission de fournir les rapports requis».
Un conseiller en sécurité du gouvernement fédéral suspendu (puis remplacé) après une enquête de Point de Bascule
Le 29 avril 2015, Sécurité publique Canada a suspendu (puis remplacé) Hussein Hamdani après que TVA ait diffusé les conclusions d’un dossier monté par Point de Bascule qui démontrait que son conseiller avait eu des liens avec trois organisations liées au financement du terrorisme (WAMY, IRFAN-Canada et ISNA / IDF) et une quatrième, la MAC, qui endossa le Hamas en 2004 après sa désignation comme entité terroriste par le gouvernement du Canada en 2002.
Des informations plus anciennes, compilées par Point de Bascule également, avaient démontré qu’à titre de leader de la Muslim Students Association (MSA), la première organisation mise sur pied par les Frères Musulmans à leur arrivée en Amérique du Nord dans les années ’60, Hussein Hamdani avait encouragé ce qu’il appela «l’islamisation de la politique étudiante» sur les campus universitaires nord-américains. Pour Hamdani cette «islamisation» passait, notamment, par un contrôle des finances des associations générales d’étudiants par les musulmans. Hussein Hamdani avait résumé ses idées dans un document publié par MSA National, l’organisme basé à Washington qui coordonne l’activité des MSA locales. Son texte intitulé ‘Islamization of campus politics and the politicization of the MSA’ s’appuyait sur sa propre expérience comme trésorier de la MSA à l’Université McMaster (Hamilton) dans les années ‘90 :
Hussein Hamdani : [Traduction de Point de Bascule] «À McMaster, tous les fonds alloués à chaque club sont administrés par une seule personne. D’autres universités ont peut-être une concentration de pouvoir aux mains d’une seule personne ou d’un comité. Quoiqu’il en soit, il est essentiel que les musulmans soient sur ces comités et y occupent des positions. Dans une université, aucune instance ne peut autant aider la MSA que celle qui distribue les budgets destinés aux étudiants. En 1993-1994, c’est un musulman qui administrait les budgets destinés aux activités étudiantes à l’Université McMaster et il a essentiellement donné un chèque en blanc à la MSA. Il a grandement aidé l’oumma [la communauté musulmane].»
Hussein Hamdani in the 1996 MSA guide: “At McMaster, all the funds that are allocated to each club is handled by only one person, the club administrator. Other universities may have the same system, concentration of authority in one person, or in a committee. Nevertheless, it is imperative that Muslims get on these committees and occupy positions. No one single university institution can help the MSA more than the one that allocates the funding. The 1993-1994 McMaster clubs administrator was a Muslim and he basically gave the MSA a blank cheque. He greatly helped his ummah [Muslim community].”
Après la suspension de Hussein Hamdani par le gouvernement fédéral, la journaliste Catherine Solyom a publié un long article qui a fait la une du National Post, de la Gazette et de tous les principaux journaux grand format de langue anglaise au Canada. Elle prit la défense de Hamdani, le présenta comme une victime et s’assura de citer un soi-disant expert américain (Matthew Duss) qui présenta Point de Bascule comme une composante d’un «réseau islamophobe international». Rien de moins.
Comme tant d’autres avant et après elle, plutôt que d’aborder les faits spécifiques, nombreux et documentés soulevés par Point de Bascule, Catherine Solyom a brandi l’accusation d’islamophobie. Dans le seul cas où elle a tenté d’invalider un fait mentionné par Point de Bascule, elle s’est trompé de date et a référé à un autre événement que celui qu’on avait identifié.
Jamais Catherine Solyom ne s’est demandé si les liens qu’entretenait Hussein Hamdani avec des organisations liées au financement du terrorisme mentionnées par Point de Bascule étaient compatibles avec ses fonctions de conseiller de Sécurité publique Canada.
Point de Bascule a publié une réponse détaillée à l’article extrêmement complaisant de Catherine Solyom sur l’affaire Hamdani.
PARTIE 4 – La reconnaissance de Haroun Bouazzi dans les cercles officiels
Voici quelques événements auxquels a participé Haroun Bouazzi qui attestent de l’influence grandissante dont lui et son organisation jouissent auprès des décideurs politiques, des médias et de chercheurs universitaires :
18 JANVIER 2012 – En 2012, Haroun Bouazzi a été identifié comme le président de la section montréalaise de l’Association démocratique des Français à l’étranger (ADFE). L’ADFE a été créée en novembre 1980 par des personnalités socialistes proches de François Mitterand (alors premier secrétaire du PS) pour contacter les expatriés français à la veille des élections de mai 1981.
22 MARS 2013 – Colloque sur la discrimination à l’embauche organisé par AMAL-Québec et le C.O.R. de Samira Laouni. Participation d’élus appartenant à plusieurs partis politiques provinciaux, fédéraux et municipaux et de Paul Eid, l’auteur d’un rapport de la CDPDJ sur le sujet.
4 NOVEMBRE 2014 – Haroun Bouazzi rencontre le président français François Hollande et la ministre Najat Vallaud-Belkacem lors de leur passage à Montréal.
17 NOVEMBRE 2014 – Haroun Bouazzi a été invité à participer à une rencontre sur la radicalisation avec le premier ministre Couillard et d’autres leaders musulmans quelques jours après les assassinats par des islamistes de l’adjudant Patrice Vincent (Saint-Jean-sur-Richelieu) et du caporal Nathan Cirillo (Ottawa).
29 OCTOBRE 2015 – Haroun Bouazzi a été invité à participer à un symposium universitaire sur l’islamophobie organisé par l’INRS à Montréal. Pour la plupart, les participants étaient des chercheurs universitaires, des islamistes ou des responsables d’agences gouvernementales.
10 DÉCEMBRE 2015 – La Commission des droits de la personne du Québec (CDPDJ) a décerné un prix Hommage à Haroun Bouazzi en soulignant son mémoire (favorable) au projet de loi 59 qui visait à censurer les critiques de la menace islamiste.
JANVIER-DÉCEMBRE 2015 – Lors de sa conférence du 4 mai 2016 (vidéo / 2:10:00), Haroun Bouazzi a rapporté que, durant l’année 2015 seulement, son organisation AMAL avait accordé 200 interviews aux médias. Ça fait sans doute de Haroun Bouazzi la personne la plus sollicitée par les médias québécois lorsqu’il est question de ‘radicalisation’ et de ‘menace islamiste’. Cette grande visibilité devrait inciter les médias à examiner avec attention les discours, le programme et les alliés de Haroun Bouazzi.
4 MAI 2016 – Durant sa conférence à l’UdeM, Haroun Bouazzi a indiqué que, la journée même, il avait transmis des recommandations au premier ministre Couillard (vidéo / 2:16:40). Il n’a pas indiqué si cette démarche était ponctuelle ou si elle s’inscrivait dans le cadre d’une collaboration continue avec le gouvernement. Notez, au passage, que Bouazzi a fait ricaner son auditoire en mettant en doute les capacités intellectuelles du premier ministre Couillard de comprendre les subtilités de ses recommandations. Plus tôt dans sa conférence, Haroun Bouazzi avait traité la comédienne et réalisatrice Denise Filiatrault de ‘folle’ (vidéo / 0:42:55).
5 MAI 2016 – Le Conseil national des musulmans canadiens (CNMC) a honoré Haroun Bouazzi pour le travail d’AMAL-Québec. Le CNMC / CAIR-Canada a été établi comme une filiale du Council on American-Islamic Relations de Washington. Dans une cause de 2009, le juge Solis a rappelé les liens qui unissent le CAIR de Washington et l’organisation terroriste Hamas (voir la page 15 du jugement).
Point de Bascule (24 mai 2016) : AMAL-Québec, choisie par le gouvernement Couillard pour représenter la communauté musulmane en 2014, vient d’être honorée par le lobby islamiste CNMC / CAIR-Canada
Point de Bascule (1 septembre 2016) : Les antécédents islamistes du Conseil national des musulmans canadiens qui manquaient dans un récent article de La Presse (Chronologie)
11 AOÛT 2016 – L’Institut du Nouveau Monde (INM) a invité Haroun Bouazzi à son École d’été pour qu’il agisse comme ‘mentor’ auprès des participants à une activité financée par le ministère de l’Immigration dans le cadre d’un programme de lutte à la radicalisation. Point de Bascule a publié un article pour faire ressortir le manque de jugement des responsables de l’INM et nous avons donné en exemple sa collaboration avec le lobby islamiste Présence Musulmane dans le passé.
Point de Bascule (23 août 2016) : Hajar Jerroumi, agente de projets à l’Institut du Nouveau Monde et Haroun Bouazzi invité comme ‘mentor’ pour ‘guider’ les participants à son École d’été 2016
7 SEPTEMBRE 2016 – Haroun Bouazzi a encouragé ses partisans à devenir membres du Parti québécois et à voter pour le prochain chef au-dessus d’une photo du candidat Alexandre Cloutier.
MI-NOVEMBRE 2016 – Le 27 septembre 2016, Québec solidaire a annoncé la présence de Haroun Bouazzi à une assemblée publique sur l’islamophobie à l’Université du Québec en Outaouais qui devrait se tenir à la mi-novembre.
PARTIE 5 – Transcription de l’intervention de Jean Dorion
2:17:50 JEAN DORION – J’osais pas intervenir parce que je suis un gars assez gêné. Mais, on a nommé mon nom tellement souvent durant la soirée que je pense que je vais le faire. Je vais, en particulier, souligner le travail de Haroun [Bouazzi] que je connais depuis les événements de Tunisie, depuis les manifestations pour que Ben Ali dégage à Montréal, dont Haroun était l’un des principaux organisateurs et, je pense que ce qui est fait par AMAL est, effectivement, extraordinaire. Ça désarme même un peu les islamophobes les plus virulents. Je pense qu’il y a des gens que moi je connais, qui se sont mis à réfléchir en écoutant AMAL et en particulier en écoutant Haroun Bouazzi. J’oserais même faire une prédiction que ce que Haroun fait, il ne le fait pas seulement pour les musulmans et AMAL, il le fait pour tout le Québec et je pense que le rôle que Haroun joue, en ce moment, est quelque chose d’extrêmement fondamental pour l’avenir du Québec. Alors, je voudrais l’en féliciter.
2:19:03 JEAN DORION – Je veux, par ailleurs, émettre un petit bémol sur un terme qui a été traité ce soir : c’est l’assimilation qu’on fait entre ‘islamophobie’ et le ‘racisme’. Moi, je soumets que c’est très dangereux de faire cette association-là et que ça doit être fait avec beaucoup de prudence. Les islamophobes, comme le dit l’étymologie, c’est les gens qui ont la phobie de l’islam, qui ont peur de l’islam. Et, là-dedans, il y en a qui ont tellement peur qu’ils sont racistes. Il y en a qui, de toutes façons, seraient racistes indépendamment de la question de l’islam mais je conçois très bien qu’on puisse dire que beaucoup d’islamophobes sont des racistes. Mais, utiliser les deux mots comme des synonymes me semble extrêmement risqué parce que quelqu’un qui a peur, c’est pas en lui tapant dessus, puis en l’insultant, parce que ‘raciste’ c’est quand même une insulte dans notre société, c’est pas ça qui va faire qu’il va avoir moins peur. Il va avoir encore plus peur probablement. Donc c’est risqué de faire ça.
2:20:03 JEAN DORION – Moi, je n’emploie jamais le mot ‘raciste’, pratiquement jamais, pour désigner des gens qui ont des phobies culturelles, même si certaines de ces personnes-là, effectivement, sont racistes. Oui, c’est vrai, certaines d’entre elles, mais c’est pas nécessairement quand même le cas de tous. Donc, il y a un risque dans cette assimilation-là et je pense que c’est préférable de toujours présumer, le plus possible, d’une ignorance de bonne foi et d’essayer de corriger et il y en a qui sont incorrigibles, on pourra jamais en venir à bout mais il y a d’autres gens qui peuvent changer, qui peuvent évoluer.
2:20:44 JEAN DORION – Moi, j’étais… Il y a de la bière légère… Moi, j’étais un islamophobe léger autrefois. Pas un militant d’aucune façon. Jamais vous retrouverez… J’ai écrit beaucoup de choses, j’ai fait beaucoup de discours dans ma vie et jamais vous allez trouver un seul mot contre les musulmans là-dedans mais j’avais des préjugés qui sont répandus dans le monde occidental sur les musulmans et c’est en connaissant les musulmans et en les fréquentant que ces préjugés-là se sont évanouis. Je pense que cette trajectoire-là… beaucoup de gens peuvent le faire et c’est là-dessus qu’il faut travailler en priorité. Magnifique soirée. Merci beaucoup. Au revoir.
Lectures complémentaires
Point de Bascule : FICHE Charia / Islamophobie
Point de Bascule : FICHE Haroun Bouazzi
https://www.youtube.com/watch?v=LaeB6mjmvzE
Conférence de Haroun Bouazzi devant l’association MENA de l’Université de Montréal (4 mai 2016)