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Le 13 février 2014, Mohammed Azhar Ali Khan est redevenu président du Muslim Coordinating Council of the National Capital Region (MCCNCR – Conseil de coordination musulman de la région de la capitale nationale). Ali Khan a mis sur pied cette organisation-parapluie d’Ottawa en 2007 et en avait été le président jusqu’en 2010 la première fois.
Au début de son nouveau mandat, Mohammed Azhar Ali Khan a fait valoir que le MCCNCR «représente désormais la plupart des organisations musulmanes de la région [d’Ottawa] et peut parler aux gouvernements et aux médias en leur nom». Ali Khan a tenu ses propos peu de temps avant que la GRC n’annonce, au début de mars, qu’elle compte contacter les leaders de la communauté musulmane dans le cadre d’un programme de déradicalisation qu’elle lancera bientôt.
Mohammed Azhar Ali Khan est né en Inde en 1932 et a déménagé au Pakistan en 1950, trois ans après la partition de l’Inde. Après avoir étudié aux États-Unis et travaillé comme éditeur de journal au Pakistan et correspondant de deux journaux américains, il a immigré à Ottawa en 1965. Peu après son arrivée, il a commencé à travailler comme journaliste à l’Ottawa Citizen et est devenu membre de son bureau éditorial en 1967. Il a démissionné de son poste en 1990 pour devenir directeur du multiculturalisme et conseiller principal du Forum des citoyens sur l’avenir du Canada, généralement identifié comme la Commission Spicer. Après l’échec de l’accord du Lac Meech, le premier ministre Brian Mulroney avait demandé à l’ancien éditeur de l’Ottawa Citizen, Keith Spicer, de prendre le pouls des Canadiens au sujet de l’avenir politique du pays. De 1996 à 2006, Mohammed Azhar Ali Khan a été adjudicateur du statut de réfugié pour la Commission de l’immigration et du statut de réfugié.
Mohammed Azhar Ali Khan a également occupé diverses positions dans des organisations islamistes membres du MCCNCR.
Il a dirigé l’Ottawa Muslim Association (OMA) et a été identifié comme son représentant en 2011. Dans un texte de 2013, Ali Khan a écrit avoir dirigé l’OMA dans les années ‘80, tandis que dans un autre plus récent, il a mentionné l’avoir fait dans les années ‘70.
Durant cinq ans (2008 – 2009 – 2010 – 2011 – 2012), Mohammed Azhar Ali Khan a été membre du bureau de direction de Human Concern International, certaines années comme directeur et d’autres en tant que vice-président. L’organisation bénéficie toujours du statut d’organisme de bienfaisance malgré son appui à des activités politiques impliquant la promotion de la charia au Canada.
Exemples de l’appui de HCI à la promotion de la charia au Canada:
2008 – Commandite d’une conférence d’ISNA mettant en vedette le leader du Jamaat-e-Islami Qazi Hussain Ahmad
2012 – Commandite de la conférence RIS
2013 – Commandite de la conférence 1ndépendance
2013 – Transfert de fonds (45000$) à l’Institut Al-Maghrib / Profil de son leader Yasir Qadhi par IPT News
Selon Michael Petrou du Maclean’s, «En 1995, Oussama ben Laden a déclaré à un intervieweur égyptien que Human Concern International a financé une organisation charitable appelée ‘Blessed Relief’ qui servait de couverture à al-Qaïda. [Ahmed Said] Khadr était responsable du bureau de Human Concern International au Pakistan à cette époque. […] Khadr est mort en 2003 en compagnie de membres des Taliban et d’al-Qaïda lorsque des troupes pakistanaises ont attaqué leur refuge au Waziristan du sud. Un site internet d’al-Qaïda honorant ‘120 martyrs de l’Afghanistan’ le décrit comme un leader de l’organisation de Ben Laden et le loue pour ‘avoir jeté son petit enfant [Omar] dans le feu de la bataille’». Une décision rendue par un tribunal américain en 2005 a également évoqué les liens de HCI avec al-Qaïda.
En 2008, alors que Mohammed Azhar Ali Khan était un directeur de HCI, son organisation s’est jointe à l’Islamic Society of Cumberland pour commanditer un congrès d’ISNA mettant en vedette Qazi Hussein Ahmad, le leader du Jamaat-e-Islami au Pakistan. Avant le début du congrès, les autorités canadiennes refusèrent d’accorder un visa au leader islamiste. L’aile armée du JEI, Hizbul Mujahideen, mène le jihad militaire au Cachemire. L’Agence du revenu du Canada a souligné les activités militaires du JEI au Cachemire lorsqu’elle révoqua le statut charitable d’ISNA Development Foundation en 2013 (Vérification comptable d’ISNA – Notes 53 & 54 / p. 15/36). Le statut charitable de cette sous-structure d’ISNA a été révoqué après que l’Agence du revenu du Canada ait découvert qu’elle fournissait des reçus pour fins d’impôt à une organisation sans statut charitable qui recueillait des fonds pour le jihad en Inde. Le JEI compte de nombreux partisans en Amérique du Nord, particulièrement chez les musulmans originaires du sud-est asiatique.
Bien que le leader du JEI se soit fait interdire l’accès au Canada en 2008, il n’en a pas moins participé à d’autres activités islamistes en Amérique du Nord dans le passé. Islamic Horizons, la principale publication d’ISNA, rapporta qu’il prononça un discours à Baltimore en 2000. La même année, à la fin du mandat de Bill Clinton comme président des États-Unis, des responsables du Département d’État ont même rencontré Qazi Hussein Ahmad malgré que le fondateur du JEI, Syed Maududi, ait ouvertement encouragé la destruction de tous les gouvernements non-islamiques de la face de la terre.
Le fondateur du JEI Syed Maududi (1903-1979) a défini le programme de son organisation comme suit dans son livre Jihad in Islam :
(Traduction de Point de Bascule) «L’islam cherche à détruire tous les états et les gouvernements opposés à l’idéologie et au programme de l’islam où qu’ils soient sur terre. […] L’islam a besoin de la terre – pas seulement d’une partie – mais de la planète au complet.»
Dans son refus de 2000 d’accorder le statut de réfugié à un islamiste tunisien, la Commission de l’Immigration et du statut de réfugié (CISR) a examiné les antécédents du parti islamiste Ennahda du revendicateur et de son leader Rachid Ghannouchi. À la section 5.3.16 de leur décision, les adjudicateurs font remarquer que l’influence de Maududi sur Ghannouchi l’a amené à justifier la discrimination à l’égard des non-musulmans en se basant sur la nature de l’état islamique. La CISR nota également que Maududi (Mawdudi) «considère lui aussi l’esclavage comme étant légitime».
En 2000, l’endossement des idées de Maududi a été considéré par des adjudicateurs de la CISR comme une manifestation de radicalisme islamique et a été pris en considération au moment de refuser le statut de réfugié à un islamiste qui le revendiquait. En 2008, cependant, deux ans après avoir pris sa retraite de la CISR, Mohammed Azhar Ali Khan endossa l’idéologie de Maududi lorsqu’en tant que membre du conseil de direction de HCI, il commandita une conférence donnée par son successeur.
En 2011, le successeur de Qazi Hussein Ahmad à la tête du JEI, Syed Munawwar Hassan, a louangé Oussama ben Laden comme «un homme de caractère et un symbole du jihad et de la résistance aux États-Unis». En 2014, Hassan a déclaré qu’Oussama ben Laden est «toujours vivant dans le cœur des gens».
En 1996, le Globe and Mail a rapporté que, lorsque le représentant de HCI au Pakistan et leader d’al-Qaïda Ahmed Said Khadr a été arrêté en rapport avec un attentat à la bombe à l’ambassade d’Égypte à Islamabad qui a fait 16 morts et 60 blessés, c’est le Jamaat-e-Islami qui lui avait procuré un avocat.
Point de Bascule : Fiche Jamaat-e-Islami
Des renseignements disponibles sur le site internet de l’Agence du revenu du Canada démontre que la propre fondation charitable de Mohammed Azhar Ali Khan a transféré des montants significatifs vers les deux commanditaires de la conférence d’ISNA de 2008 mettant en vedette le leader du JEI Qazi Hussein Ahmad jusqu’à ce qu’un visa lui soit refusé.
Transferts de la Fondation Ali Khan vers Human Concern International :
2004 / 2700$ – 2005 / 5900$ – 2006 / 6800$ – 2007 / 6740$ – 2008 / 6140$
2009 / 6272$ – 2010 / 9796$ – 2011 / 6540$ – 2012 / 6440$
> Total / 57328$
Transferts de la Fondation Ali Khan vers l’Islamic Society of Cumberland :
2007 / 400$ – 2008 / 500$ – 2009 / 1000$ – 2010 / 200$ – 2011 / 200$
> Total / 2300$
En 2011, Mohammed Azhar Ali Khan a également représenté l’Islamic Society of Cumberland / Masjid Bilal.
Mohammed Azhar Ali Khan : Invoquer l’islamophobie plutôt que réfuter les faits soulevés par ses adversaires anti-islamistes
Durant le dernier mois, Mohammed Azhar Ali Khan a défendu deux autres organisations appartenant au réseau du MCCNCR. Dans un média saoudien, il a critiqué le premier ministre Harper et son directeur des communications après que ce dernier ait déclaré à la mi-janvier que le Conseil national des musulmans canadiens (CNMC / anciennement nommé CAIR-CAN) a des «liens documentés» avec l’organisation terroriste Hamas. Dans un article récent, Point de Bascule a présenté au moins trois façons par lesquelles le CNMC / CAIR-CAN est lié à l’infrastructure du Hamas.
La Fondation Ali Khan (ARC 859953440RR0001) mise sur pied et dirigée par Mohammed Azhar Ali Khan lui-même a également transféré de l’argent vers le collecteur de fonds du Hamas en 2008.
Dans un récent débat sur l’immigration musulmane au Canada organisé par le MacDonald-Laurier Institute, Salim Mansur, un professeur à l’Université Western Ontario, a parlé de la menace islamiste au Canada. Selon le rapport qu’en a fait Ali Khan dans le Toronto Star, Mansur a mentionné que la Muslim Association of Canada (MAC) «tire son inspiration des Frères Musulmans qui cherche à miner l’Occident de l’intérieur par l’immigration».
Ali Khan déteste que ces faits soient mentionnés mais ne peut pas les réfuter. Il a donc réagi en les présentant comme des manifestations d’«islamophobie», espérant que cela en découragera d’autres d’approfondir la question.
Le lien entre la MAC et les Frères Musulmans peut facilement être démontré puisqu’il provient directement du propre site internet de la MAC :
Selon le Global Muslim Brotherhood Daily Watch, hormis le Hamas (charte – article 2), «la Muslim Association of Canada (MAC) semble être l’une des seules organisations dans le monde qui affiche ouvertement ses liens avec les Frères Musulmans».
Quant à la subversion de l’Occident par l’immigration, Ismail Faruqi et d’autres leaders des Frères Musulmans ont ouvertement présenté cette stratégie comme une méthode pour islamiser l’Amérique du Nord dans le passé.
En 1980, lors d’un symposium à l’Université de l’Alberta (Edmonton), Faruqi a prononcé une conférence intitulée Islamic Ideals in North America (Les idéaux islamiques en Amérique du Nord). Selon ce que Faruqi a présenté à l’époque, les immigrants musulmans ont deux devoirs :
- Inviter les non-musulmans à l’islam;
- Transformer la réalité nord-américaine pour qu’elle se conforme aux normes islamiques.
La conférence de Faruqi est disponible dans un livre intitulé The Muslim Community in North America publié en 1983 et est archivée sur Point de Bascule. A la page 269, Ismail Faruqi énonce clairement que l’aspiration de l’immigrant musulman devrait être d’éloigner l’Amérique du Nord «de son passé répréhensible» (“from its past evil”) et «de marcher vers l’avant sous la bannière d’Allahu Akbar!». A la même page, Faruqi déclare que «la vision islamique fournit à l’immigrant [musulman] le critère par lequel il peut comprendre, juger et chercher à transformer les réalités malheureuses de l’Amérique du Nord».
Ça ne peut pas être plus clair. Faruqi enjoint de transformer l’Amérique du Nord où plusieurs de ses partisans ont choisi de s’établir pour qu’elle ressemble davantage au territoire que plusieurs de ses partisans ont choisi de quitter.
En 1977, Faruqi, Youssef Qaradawi et d’autres leaders des Frères Musulmans se sont rencontrés à Lugano (Suisse) pour établir les bases de ce qui allait devenir l’International Institute of Islamic Thought (IIIT) quatre ans plus tard. Depuis lors, l’IIIT est devenu le principal centre de recherche des Frères Musulmans en Occident. Basé à Herndon (Pennsylvanie), l’IIIT fournit aux activistes islamistes les ressources théoriques pour faire appliquer la charia dans leur environnement non-musulman et transformer les institutions là où ils vivent pour qu’elles se conforment aux normes islamiques.
En 1983, alors que Mohammed Azhar Ali Khan travaillait pour l’Ottawa Citizen, il a fait la critique du livre contenant le discours de Faruqi mais s’est abstenu de rapporter l’appel de Faruqi à l’islamisation de l’Amérique du Nord.
Point de Bascule (5 octobre 2012) : Edmonton / Mai 1980 – Le leader des Frères Musulmans Ismail Faruqi a mis en évidence le rôle de l’immigration musulmane dans l’islamisation de l’Amérique du Nord
Mohammed Azhar Ali Khan et l’Arabie saoudite
Ces dernières années, Mohammed Azhar Ali Khan a fréquemment collaboré à la Saudi Gazette, un journal saoudien en langue anglaise possédé par Okaz de Jeddah, un des principaux journaux en langue arabe du pays. En 2004, le journaliste Lawrence Wright a écrit un dossier fouillé sur la Saudi Gazette pour le New Yorker (faits saillants – article complet). À ce moment-là, Wright a écrit que «Bien qu’apparemment indépendant, Okaz est associé de près au prince Naif bin Abdul Aziz Al-Saud, le ministre de l’Intérieur, qui contrôle également la police secrète et les médias».
En 1987, alors qu’il faisait partie du bureau éditorial de l’Ottawa Citizen, Mohammed Azhar Ali Khan a manifesté une attitude complaisante envers l’Arabie saoudite lors de la visite d’un prince important au Canada. Dans son texte pour le Citizen, Ali Khan a mentionné qu’en 1971 il avait rencontré le roi Faisal, le père du prince visiteur. À cette occasion, le roi avait rappelé à Ali Khan combien il est important que les musulmans vivant au Canada se souviennent de leur «fraternité islamique».
Le texte d’Ali Khan de 1987 répétait les assurances données au monde par le monarque saoudien d’alors, le roi Fahd, selon lequel la conduite de l’Arabie saoudite «est fondée sur la charité, la compassion, la solidarité, la fraternité et le respect mutuel et est dépourvue d’oppression, de tromperie et de traîtrise».
Une version du Coran publiée par le King Fahd Complex for the Printing of the Holy Qu’ran présente une autre histoire. Une explication du jihad ajoutée pour clarifier le sens du verset 2:190 promeut le recours au jihad militaire pour imposer la doctrine islamique :
Traduction de Point de Bascule
«Le Jihad (saint combat) pour la cause d’Allah (avec des effectifs complets et de l’armement) jouit d’un statut de la plus haute importance dans l’islam et est un des piliers (qui le supporte). C’est par le Jihad que l’islam est établi, que la parole d’Allah est amenée à dominer (…) et que sa religion (l’islam) est propagée. En abandonnant le Jihad (puisse Allah nous en protéger), l’islam est détruit et les musulmans tombent dans une position d’infériorité; leur honneur est perdu, leurs terres sont volées, leur pouvoir et leur autorité disparaissent. Le Jihad est un devoir obligatoire dans l’islam pour chaque musulman et celui qui essaie de se défiler de son devoir, ou qui ne souhaite pas y participer au plus profond de son cœur meurt avec une des caractéristiques d’un hypocrite».
Original anglais
“Al-Jihad (holy fighting) in Allah’s Cause (with full force of numbers and weaponry) is given the utmost importance in Islam and is one of its pillars (on which it stands). By Jihad Islam is established, Allah’s Word is made superior […] and His Religion (Islam) is propagated. By abandoning Jihad (may Allah protect us from that) Islam is destroyed and the Muslims fall into an inferior position; their honour is lost, their lands are stolen, their rule and authority vanish. Jihad is an obligatory duty in Islam on every Muslim, and he who tries to escape from this duty, or does not in his innermost heart wish to fulfill this duty, dies with one of the qualities of a hypocrite.”
Dans son article de 1987, Ali Khan vantait également la soi-disant générosité de l’Arabie saoudite. Selon Ali Khan, le pays était le plus grand donateur d’aide étrangère en 1987 (6,62 % du PNB).
Malgré qu’il ait été un membre spécialisé dans les affaires internationales du bureau éditorial d’un important journal canadien, Mohammed Azhar Ali Khan relaya le message saoudien sans le moindre filtre. Nulle part dans son article Ali Khan n’a expliqué qu’une large portion des sommes consacrées par l’Arabie saoudite à l’aide étrangère va à la radicalisation des musulmans du monde (dans les pays musulmans et non-musulmans). Nulle part dans son article Ali Khan n’a mentionné que les droits humains sont violés en Arabie saoudite, que les non-musulmans sont forcés de se cacher pour pratiquer leur religion et sévèrement punis lorsqu’ils sont pris.
BBC (15 mars 2002) : Saudi religious police stopped girls from leaving a blazing school because they were not wearing correct Islamic dress (La police a empêché des filles de quitter une école en feu car elles ne portaient pas les vêtements islamiques requis – Quinze filles périrent dans le feu.)
Nina Shea et Paul Marshall (Hudson Institute – 16 septembre 2011) : Ten Years On: Saudi Arabia’s Textbooks Still Promote Religious Violence (Dix ans plus tard : Les manuels scolaires de l’Arabie saoudite promeuvent toujours la violence religieuse)
Ce qui est vrai de l’Arabie saoudite aujourd’hui l’était tout autant dans les années ’80.
Bien que la majorité des gens se soient éveillés à la menace de l’islam radical et au rôle joué par l’Arabie saoudite dans sa propagation seulement après les événements du 11 septembre 2001, l’appui financier saoudien à la radicalisation des musulmans à travers le monde n’en était pas moins déjà connu dans les années ’80. L’information était disponible à Ali Khan au moment où il écrivait pour le Citizen. Voici l’extrait d’un article publié par The Gazette (Montréal) en 1988 illustrant comment l’apport de l’Arabie saoudite au Jamaat-e-Islami a permis à ce parti islamiste de devenir une des principales forces politiques au Pakistan :
(Traduction de Point de Bascule) «L’inspiration fondamentaliste du parti sunnite Jamaat-e-Islami vient de la variété wahhabite sévère et orthodoxe de l’islam pratiquée en Arabie saoudite. Bien que l’appui dont il jouisse ne soit pas estimé à plus de 20% de l’électorat, les analystes déclarent que son organisation rigoureuse, sa discipline interne et son financement présumé par l’Arabie saoudite lui ont donné une influence disproportionnée. L’aile jeunesse du parti, dont on dit qu’elle est fortement armée, est soupçonnée d’avoir joué un rôle important dans les confrontations entre sunnites et chiites ces dernières années.»
«Fondé en 1941, le parti a toujours adhéré à une idéologie basée sur l’action politique plutôt que sur les rituels religieux. Doté d’un important think-tank à Islamabad et d’une quantité importante de littérature définissant l’État islamique dans la pratique, il a gagné plusieurs partisans au sein de la classe moyenne religieuse, incluant des professionnels, des fonctionnaires et des officiers de l’armée, dont le plus important est [le président du Pakistan] Zia lui-même. ».
Dans son rapport de 2004 sur la Saudi Gazette, Lawrence Wright a également expliqué en quoi consiste «l’aide étrangère» saoudienne :
(Traduction de Point de Bascule) «Bien que plusieurs de ses propres citoyens en arrachent financièrement, le gouvernement saoudien envoie environ deux milliards de dollars par année à d’autres pays islamiques pour la construction de mosquées et de madrassas, le financement d’universités islamiques, la distribution de livres et de dépliants, les subventions à des organismes charitables – et pour appuyer le jihad. Ces dons qui sont approuvés par le cercle restreint des princes âgés qui dirigent le gouvernement sont faits dans le but d’apaiser les extrémistes religieux du pays; ils permettent également que la variété wahhabite de l’islam sunnite, le dogme officiel du royaume, soit la voix musulmane qui a préséance sur toutes les autres.»
Le rôle de l’Arabie saoudite dans la radicalisation des musulmans au Canada et à l’étranger a été discuté à la Chambre des Communes à plusieurs reprises : Dr. Patrick Armstrong en 2000, Député Bernard Patry en 2001, Dr. Rachel Ehrenfeld en 2005, M. Antoine A. Malek en 2011, etc.
The Investigative Project on Terrorism (10 septembre 2003) : Saudi Support for Islamic Extremism in the United States (L’appui saoudien à l’extrémisme islamique aux États-Unis / Témoignage devant le Comité judiciaire du Sénat des États-Unis – Sous-comité sur le terrorisme, la technologie et la sécurité intérieure)
Robert Fife (The Ottawa Citizen – 30 juillet
Le programme de déradicalisation de la GRC : Mohammed Azhar Ali Khan ne fait pas partie de la solution, il fait partie du problème
Le nouveau président du MCCNCR Mohammed Azhar Ali Khan désire que la police et les autres agences gouvernementales passent par son organisation pour rejoindre les musulmans d’Ottawa. En autant que le programme de déradicalisation que la GRC compte bientôt lancer soit concerné, Ali Khan et son organisation ne font pas partie de la solution, ils font partie du problème.
- En 1983, quand Mohammed Azhar Ali Khan a critiqué pour l’Ottawa Citizen un livre contenant un texte du dirigeant des Frères Musulmans Ismail Faruqi enjoignant les immigrants musulmans d’islamiser la réalité nord-américaine, il a choisi de ne pas parler de cette partie du livre à ses lecteurs. Trente ans plus tard, Ali Khan vient de condamner Salim Mansur comme une sorte de raciste pour avoir évoqué la même stratégie de conquête qu’il a choisi de ne pas rapporter à ses lecteurs. Pourquoi la GRC devrait considérer qu’Ali Khan sera moins cachotier quand la discussion portera sur d’autres aspects de la radicalisation islamiste?
- En tant que membre du conseil de direction de HCI en 2008, Mohammed Azhar Ali Khan a endossé la conférence du leader d’une organisation qui mène le jihad armé au Cachemire et qui s’engage à détruire tous les gouvernements non-islamiques de la planète. Quoi d’autre est nécessaire à la GRC pour écarter Ali Khan et ses partisans de quelque implication que ce soit dans des discussions concernant la sécurité du Canada?
- Alors qu’il était journaliste à l’Ottawa Citizen, Mohammed Azhar Ali Khan a présenté une image complaisante de l’Arabie saoudite. Ces jours-ci, il a choisi de collaborer avec une importante entreprise de presse saoudienne dans un pays qui rejette la liberté de la presse. Ali Khan est dans un conflit d’intérêts. On ne peut pas lui faire confiance pour présenter un portrait réaliste de la radicalisation des musulmans au Canada, particulièrement lorsque le rôle de l’Arabie saoudite en cette matière sera examiné.
Références supplémentaires
Point de Bascule : Fiche Mohammed Azhar Ali Khan
Point de Bascule (4 mars 2014) : Mohammed Azhar Ali Khan – Saudi Gazette publishes reservations of a National Council of Canadian Muslims’ ally about suing PM Harper’s office for defamation over links with Hamas (Mohammed Azhar Ali Khan – La Saudi Gazette publie les réserves d’un allié du Conseil national des musulmans canadiens sur la poursuite du PM Harper pour diffamation au sujet de l’évocation de ses liens avec le Hamas)