Syed Maududi, Ekrima Sabri et les logos de trois organisations islamistes liées au CCIQ et qualifiées en 2011 de ‘colonnes de fumée’ sur lesquelles les gouvernements devraient enquêter par l’ex-agent du SCRS, Michel Juneau-Katsuya.
MISE À JOUR (3 mai 2017) : Le 20 février 2017, Le Soleil a rapporté la conclusion d’une entente entre le Centre culturel islamique de Québec (CCIQ) et l’entreprise funéraire Harmonia pour l’acquisition d’un terrain à Saint-Apollinaire destiné à devenir un cimetière musulman.
Le 26 avril 2017, Radio-Canada a rapporté qu’un nombre suffisant de citoyens de Saint-Apollinaire ont demandé la tenue d’un référendum pour pouvoir s’opposer à la modification de zonage requise pour développer le cimetière musulman promu par le CCIQ dans leur cour.
Le 1er mai 2017, Radio-Canada a suggéré que le référendum pourrait avoir lieu en juillet
Table des matières
Introduction
Mise au point : Les ‘colonnes de fumée’ évoquées par Michel Juneau-Katsuya
2. Des transferts de fonds du CCIQ vers IRFAN-Canada désigné entité terroriste en 2014
3. Syed Maududi, un idéologue de l’État islamique et du CCIQ
6. Le CCIQ et le voile intégral devant la Commission Bouchard-Taylor
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Introduction
Chaque fois que des citoyens manifestent leurs craintes face à un aspect ou un autre de l’islamisation de la société, ils sont immanquablement accusés de faire montre d’une peur irrationnelle de l’islam, d’islamophobie par les islamistes et leurs compagnons de route.
Ça a été le cas pour les opposants à l’ouverture d’une mosquée à Ahuntsic (Montréal) et pour ceux qui firent avorter le développement d’un cimetière à Huntingdon. C’est aujourd’hui le cas pour ceux qui s’opposent au projet de cimetière musulman à Saint-Apollinaire.
Vous voulez démontrer que tel ou tel projet musulman est justifié et que les craintes qu’il suscite sont irrationnelles? Rien de plus simple. Parlez de la feuille de route de ses promoteurs.
Dans le cas du projet de cimetière musulman à Saint-Apollinaire, plusieurs promoteurs du projet sont associés au Centre culturel islamique de Québec (CCIQ).
Quels sont les exégètes musulmans qui guident les actions du CCIQ? Quels sont les prédicateurs musulmans qu’il a invités? Quelles organisations musulmanes ont reçu des fonds du CCIQ dans le passé? De quelles organisations musulmanes le CCIQ a-t-il lui-même reçu des fonds? Quel est le programme de ces organisations?
Mise au point : Les ‘colonnes de fumée’ évoquées par Michel Juneau-Katsuya
Une nouvelle organisation, la Fondation 29 janvier 2017 vouée à combattre la soi-disant islamophobie a récemment accusé Point de Bascule / Archives PdeB et d’autres organisations opposées à la menace islamiste de ‘criminalité islamophobe’ et de ‘radicalité d’extrême-droite’. La Fondation a inclus le logo de Point de Bascule dans une de ses publications immédiatement après un encadré qui affirme que «Selon un ancien agent du Service canadien de renseignement de sécurité (cité par La Presse), les agences policières au Québec surveillent au moins 10 groupes très organisés de l’extrême droite, totalisant près de 50 000 membres.» Voir document pp.2-3.
Bien que la Fondation ne l’identifie pas, l’ex-agent du SCRS en question est Michel Juneau-Katsuya. Il a fait son affirmation dans un commentaire publié par La Presse le 3 mars 2017.
La Fondation se réfère également à l’existence d’une menace de ‘l’extrême-droite québécoise’ dont Point de Bascule ferait partie et qui a été évoquée par le Centre de prévention de la radicalisation de la ville de Montréal (CPRVM).
Dans un article récent, Point de Bascule a eu l’occasion de présenter deux raisons pour lesquelles le CPRVM est dénué de toute crédibilité :
- Son président Herman Deparice-Okomba est allé chercher conseil en septembre 2016 auprès d’une organisation tunisienne, le Center for Study of Islam and Democracy, liée de près au parti Ennahda de Rachid Ghannouchi. Dans les années 1980-90, Ennahda a été activement impliqué dans de nombreux actes de terrorisme en Tunisie et en France comme l’ont amplement démontré les tribunaux canadiens. Voir les sections 20 et 21 d’un jugement de la Cour fédérale d’appel du Canada, notamment.
- Herman Deparice-Okomba est également allé chercher conseil auprès du Conseil des imams du Québec, dont Hussein Amer de la Muslim Association of Canada, Saïd Fawaz de la Ligue islamique mondiale sous influence saoudienne et Ahmed Kandil. Kandil justifie la condamnation à mort des musulmans qui abandonnent l’islam et la Ligue islamique mondiale (LIM) promeut le jihad armé.
En plus d’avoir endossé le CPRVM sans mentionner les rapprochements inappropriés de son président avec des islamistes de premier plan, Michel Juneau-Katsuya a pris d’autres positions discutables face à la menace islamiste : en 2014, il a critiqué la GRC pour s’être distancée d’une brochure qui promouvait plusieurs exégètes islamistes dont un, en particulier, a incité les musulmans vivant aux États-Unis à convertir les jeunes qui se sentent exclus et à éventuellement les armer de fusils mitrailleurs Uzi afin qu’ils mènent le jihad dans les rues américaines. M. Juneau-Katsuya a suggéré d’adopter l’approche Obama en cessant d’évoquer la dimension ‘islamique’ de la menace à laquelle on fait face, il a proposé d’impliquer la GRC dans l’entraînement de la police saoudienne, etc.
Ceci étant dit, Michel Juneau-Katsuya a également fait une remarque pertinente sur trois organisations islamistes en 2011. C’est ce à quoi les ‘colonnes de fumée’ font allusion dans le titre de cet article.
Invité à commenter les résultats d’une enquête du journaliste Vincent Larouche sur la Muslim Association of Canada (MAC), le principal relai des Frères Musulmans au pays, l’ex-agent du SCRS, Michel Juneau-Katsuya, a qualifié trois organisations islamistes vers lesquelles la MAC transférait des fonds de ‘colonnes de fumée’.
Par cette expression, M. Juneau-Katsuya entendait que les informations recueillies par Vincent Larouche sur ces organisations auraient dû avoir incité les gouvernements à enquêter pour voir s’il y avait du feu, dans ce cas-ci une métaphore pour désigner des liens avec le financement du terrorisme.
Ces ‘trois colonnes de fumée’, IRFAN-Canada, Human Concern International et Islamic Relief Canada entretiennent également des liens avec le Centre culturel islamique de Québec (CCIQ), l’organisation dont plusieurs leaders promeuvent le projet de cimetière à Saint-Apollinaire. Le CCIQ a transféré des fonds vers deux de ces organisations et a reçu un appui de la troisième. Depuis que M. Juneau-Katsuya a fait sa remarque en 2011, la fumée qui se dégage de ces trois organisations ne s’est pas dissipée…
Michel Juneau-Katsuya en 2011 : «On a trois colonnes de fumée. Est-ce qu’il y a du feu ? Comment se fait-il qu’à Québec et Ottawa, ils n’aient pas examiné ça ? Ça démontre que quelqu’un ne se force pas. C’en est choquant !»
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1. LE PRÉSIDENT DU CONSEIL D’ISLAMIC RELIEF QUI A PAYÉ POUR LES FUNÉRAILLES EST ÉGALEMENT ADMINISTRATEUR D’UNE ORGANISATION QUI ‘ENCOURAGE LA VIOLENCE’ SELON LE GOUVERNEMENT BRITANNIQUE
Le Soleil a annoncé que l’organisation Islamic Relief Canada et un donateur de Toronto ont défrayé les coûts des funérailles des personnes tuées à la mosquée du CCIQ à la fin janvier.
Le président actuel du conseil d’Islamic Relief Canada est Hany El-Banna. Basé au Royaume-Uni, M. El-Banna est également administrateur de l’organisme britannique Muslim Charities Forum. En janvier 2015, le gouvernement britannique a retiré le financement de cette organisation après avoir conclu qu’elle encourage la violence.
Islamic Relief est le plus important organisme de charité musulman dans le monde. Les sites internet de ses sections au Royaume-Uni, à l’Île Maurice, en Irlande et au Canada ont reconnu que l’organisation finance des musulmans engagés dans le jihad (“Those struggling in the path of Allah”).
En 2015, une conférence commanditée par Islamic Relief et mettant en vedette l’islamiste Siraj Wahhaj à la mosquée de Brossard a été annulée après un reportage de TVA sur les antécédents du conférencier. Dans un de ses sermons passés à New York, Siraj Wahhaj a encouragé les musulmans à canaliser la violence au profit de l’islam. Il a invité en particulier ses partisans à convertir les jeunes qui se sentent exclus et éventuellement à les armer de mitraillettes Uzi afin qu’ils mènent le jihad dans les rues américaines. (Point de Bascule – Muslim Mafia / pp. 136-137)
Avant de devenir un des principaux administrateurs d’Islamic Relief Canada au Québec, Abdelbasset Benaissa a été imam au CCIQ entre 2011 et 2014.
2. DES TRANSFERTS DE FONDS DU CCIQ VERS IRFAN-CANADA DÉSIGNÉ ENTITÉ TERRORISTE EN 2014
Entre 2001 et 2010, le CCIQ a transféré 67 224$ à IRFAN-Canada. Les rapports suivants soumis par le CCIQ à l’Agence du revenu du Canada fournissent les détails : 2001 – 2002 – 2003 – 2004 – 2005 – 2006 – 2009 – 2010.
En janvier 2011, au moment où M. Juneau-Katsuya a qualifié IRFAN-Canada de ‘colonne de fumée’, cette organisation était seulement sous le coup d’une suspension depuis avril 2010 par l’Agence du revenu du Canada (ARC) pour ses mauvaises pratiques comptables. Quelques semaines plus tard, en avril 2011, l’ARC a révoqué le statut d’organisme charitable d’IRFAN pour ses transferts de 14,6 millions de dollars à l’organisation terroriste Hamas uniquement durant la période 2005-2009. Le 24 avril 2014, IRFAN a été ajouté à la liste des organisations terroristes bannies par le Canada.
Le CCIQ a continué de transférer des fonds au collecteur de l’organisation terroriste Hamas jusqu’à la suspension d’IRFAN en 2010 et ce, malgré les informations publiques suivantes :
- Le 22 novembre 2004, Stockwell Day s’est levé à la Chambre des Communes pour demander au gouvernement fédéral de mettre un terme aux activités d’IRFAN au Canada en indiquant que l’organisme transférait des fonds à l’organisation terroriste Hamas;
- En 2007, dans un important procès pour terrorisme aux États-Unis (sous-section VIII), IRFAN a été identifié comme faisant partie de l’infrastructure de financement du Hamas en Amérique du Nord;
- Le 7 avril 2009, IRFAN a invité l’ancien mufti de Jérusalem, Ekrima Sabri, pour une activité de financement dans les locaux de la MAC à Montréal. Sabri fait la promotion des attentats-suicide. En 2000, il a déclaré : «Plus jeune est le martyr et plus je le respecte». En mai 2009, Ekrima Sabri était l’invité de l’AEMUL, l’Association des étudiants musulmans de l’Université Laval. L’AEMUL, fondée en 1971, a mis sur pied le CCIQ en 1985. En 2012, après l’attentat terroriste perpétré à Toulouse, le gouvernement français a interdit à Ekrima Sabri d’assister à une rencontre des Frères Musulmans sur son territoire.
3. SYED MAUDUDI, UN IDÉOLOGUE DE L’ÉTAT ISLAMIQUE ET DU CCIQ
Une ‘colonne de fumée’ très intense émane du CCIQ lui-même. Elle provient des exégètes islamistes endossés par l’organisation : Maududi, Qaradawi, Ibn Baz (Bin Baz), Qutb (Qotb), Ramadan, Michot, Taymiyya (Taymi’ya), etc. Pendant plusieurs années, une bibliographie sur le site internet du CCIQ recommandait plusieurs livres de ces exégètes islamistes. Elle a été retirée du site vers 2012, après que Point de Bascule y ait consacré un article. Les hyperliens sur les noms des exégètes mènent vers des articles que Point de Bascule leur a consacrés dans le passé.
En plus d’être un des idéologues de choix du CCIQ, Syed Maududi (1903-1979) est l’un des principaux idéologues de l’État islamique. En 2014, lorsqu’il s’est proclamé calife de l’État islamique dans une mosquée de Mosul (Irak), Abu Bakr Al-Baghdadi, a abondamment cité Maududi selon ce que rapporta le Guardian. Par ailleurs, le commentaire coranique du verset 4:24 produit par Maududi a fourni les justifications théologiques au viol des prisonnières de guerre yézidies capturées par les djihadistes de l’État islamique et documenté par le New York Times. Dans son livre Jihad in Islam, recommandé dans la bibliographie du CCIQ, Maududi déclare que «[Traduction] L’islam cherche à détruire tous les états et les gouvernements opposés à l’idéologie et au programme de l’islam où qu’ils soient sur terre.»
4. HUMAN CONCERN INTERNATIONAL, FINANCÉ PAR LE CCIQ ET COMMANDITAIRE DE CONFÉRENCES METTANT EN VEDETTE DES PROMOTEURS DU JIHAD ARMÉ
Entre 2000 et 2011, le CCIQ a transféré 22 433$ à l’organisation islamiste Human Concern International (HCI) basée à Gloucester en banlieue d’Ottawa. Les rapports suivants soumis par le CCIQ à l’Agence du revenu du Canada fournissent les détails : 2000 – 2001 – 2002 – 2006 – 2010 – 2011.
Dans son article de 2011, le journaliste Vincent Larouche affirme que le SCRS «est convaincu que Human Concern International a travaillé en collaboration avec al-Qaïda. À preuve, le service a présenté en cour des documents liant Human Concern International à al-Qaïda dans le cadre de procédures judiciaires contre un homme qu’il accuse d’être un agent du réseau de ben Laden, Mohamed Harkat.» En 2014, la Cour Suprême a confirmé la validité du certificat de sécurité dont Harkat fait l’objet, ce qui ouvrait la porte à sa déportation du Canada.
En 2012, Michael Petrou du Maclean’s a rapporté que «En 1995, Oussama ben Laden a déclaré à un intervieweur égyptien que Human Concern International a financé une organisation charitable appelée ‘Blessed Relief’ qui servait de couverture à al-Qaïda.»
Le CCIQ a continué de transférer des fonds à HCI malgré les informations publiques suivantes :
- En 1996, le Globe and Mail a rapporté que, lorsque le représentant au Pakistan de HCI et leader d’Al-Qaïda, Ahmed Saïd Khadr a été arrêté en relation avec l’attentat à la bombe à l’ambassade d’Égypte à Islamabad, c’est le Jamaat-e-Islami (JEI) qui lui a procuré les services d’un avocat. Le JEI est le parti islamiste fondé par l’idéologue Syed Maududi (déjà mentionné dans cet article) dont la branche armée mène le jihad en Inde comme l’a indiqué l’Agence du revenu du Canada en 2013.
- En 2008, HCI a commandité une conférence islamiste qui devait mettre en vedette le leader du JEI de l’époque, Hussein Ahmad. Peu avant la tenue de l’événement, le gouvernement canadien avait refusé de lui émettre un visa.
- En 2009, HCI a commandité la conférence islamiste Journey of Faith à Toronto mettant en vedette Zakir Naik, Yasir Qadhi, Said Rageah, Abdurraheem Green et plusieurs autres radicaux. En 2010, le gouvernement canadien a empêché Naik de venir au Canada pour participer à l’édition suivante de cette conférence en lui refusant un visa en raison de son appui au terrorisme et à Al-Qaïda, en particulier. Au moment de publier ces lignes (Mai 2017), la page Facebook du Centre culturel islamique de Québec continue d’honorer Zakir Naik / Archive.Today en affichant sa photo (à droite). En 2015, le prédicateur Zakir Naik, interdit au Canada pour son appui au terrorisme mais salué par le CCIQ, a été honoré par le nouveau roi d’Arabie saoudite pour sa contribution à l’islam.
En 2014, s’appuyant sur des documents fournis par la GRC, La Presse a révélé que, de 2005 à 2009, HCI a transféré 69 000$ au collecteur de fonds de l’organisation terroriste Hamas, IRFAN-Canada. IRFAN lui-même a été ajouté à la liste des organisations terroristes bannies par le Canada en 2014. Les rapports fournis par HCI à l’Agence du revenu du Canada pour ces années ne font pas mention de ces transferts au collecteur du Hamas : 2005 – 2006 – 2007 – 2008 – 2009.
Le 27 octobre 2015, Health Partners International, qui avait transféré 27 millions de dollars en produits médicaux à HCI en dix ans, a annoncé la suspension de sa collaboration avec l’organisme.
5. LA MUSLIM ASSOCIATION OF CANADA FINANCÉE PAR UNE ORGANISATION LIÉE À AL-QAÏDA ET CONTRIBUTRICE AU CCIQ
L’Agence du revenu du Canada indique qu’en 2003, la Muslim Association of Canada a transféré 3 000$ au CCIQ en 2003 et 4 602$ en 2010. La MAC est la principale organisation des Frères Musulmans au Canada.
En 2014, Chiheb Battikh, le responsable du département d’éducation de la MAC a été condamné à six ans de prison pour l’enlèvement pour rançon (500 000$) du petit-fils d’un riche homme d’affaires dans un parc de Montréal.
En 2002, la filiale canadienne de la World Assembly of Muslim Youth (WAMY) saoudienne a transféré 9 815$ à la MAC. En 2012, le statut charitable de WAMY a été révoqué après que l’Agence du revenu du Canada ait conclu que cette organisation avait financé une entité liée à Al-Qaïda dans le passé.
À l’instar du CCIQ, la MAC endosse l’idéologue Syed Maududi qui justifie le viol des prisonnières de guerre et qui décrit la mission de l’islam comme étant de «détruire tous les états et les gouvernements opposés à l’idéologie et au programme de l’islam où qu’ils soient sur terre.»
6. LE CCIQ ET LE VOILE INTÉGRAL DEVANT LA COMMISSION BOUCHARD-TAYLOR
Le 29 octobre 2007, le président et une directrice du CCIQ se sont présentés aux audiences de la Commission Bouchard-Taylor à Québec. Selon Le Devoir et Le Soleil, ils dénoncèrent les projets de loi des gouvernements Harper et Charest obligeant les musulmanes à s’identifier en enlevant leur voile avant de voter.
Les représentants du CCIQ affirmèrent que jamais les musulmanes n’avaient demandé de pouvoir voter voilées et que ces mesures gouvernementales visaient uniquement à «stigmatiser encore davantage la communauté musulmane».
Pourtant, malgré ces fausses assurances, moins de dix plus tard, non seulement les musulmanes peuvent voter sans devoir enlever leur voile pour s’identifier, elles peuvent même être assermentées pour devenir citoyennes canadiennes en portant le niqab (voile intégral). Rebel.media a même récemment interviewé une fonctionnaire fédérale qui a expliqué comment, grâce à une lettre d’exemption de son imam, une musulmane portant le niqab (voile intégral) peut obtenir un permis de port d’armes sans jamais devoir s’identifier en montrant son visage. Cherchez l’expression ‘exemption pour motifs religieux’ dans l’explication de la GRC.
Dans le livre Le licite et l’illicite en Islam recommandé dans la bibliographie du CCIQ, son auteur Youssef Qaradawi, le guide spirituel des Frères Musulmans, donne deux raisons pour lesquelles les musulmanes doivent s’habiller différemment des non-musulmanes :
- Selon Youssef Qaradawi, le voile sert aux musulmanes à prévenir les personnes qu’elles rencontrent qu’elles sont effectivement musulmanes pour ne pas être agressées (Voir : sous-section Women’s ‘Awrah). D’autres leaders islamistes comme le mufti d’Australie ont été encore plus explicites à cet égard en affirmant qu’une femme non voilée se compare à de la viande non recouverte laissée à la portée des chats sur la voie publique : «Si vous placez de la viande dans la rue, dans le jardin ou dans un parc sans la couvrir et que les chats viennent la manger… qui doit-on blâmer, les chats ou la viande à l’air ? La viande à l’air, voilà le problème. Si elle [la femme] était restée dans sa chambre, chez elle, portant son voile, aucun problème ne serait arrivé.»
- Qaradawi explique également que les musulmanes doivent utiliser le voile comme un étendard pour marquer leur distance face aux non-musulmanes. Les hommes doivent faire de même en portant une barbe taillée de façon particulière. Dans une sous-section de son livre (How a Muslim Woman Should Conduct Herself / Partie C5), Qaradawi écrit que «[Traduction] Ce vêtement [le hijab] ne doit pas ressembler à ce que portent les mécréantes, les juives, les chrétiennes et les idolâtres. L’intention d’imiter ces femmes est interdite en islam qui tient à ce que les musulmans se distinguent et soient indépendants dans le fond et dans la forme. C’est pourquoi il a ordonné de faire le contraire de ce que font les mécréants.» Ce deuxième motif confirme le rôle d’étendard que les islamistes assignent au hijab, au niqab, etc. C’est le même Qaradawi qui a affirmé en 1995 puis en 2002 que les musulmans sont engagés dans une offensive de conquête en Occident.
Certaines écoles de l’islam considèrent que les musulmanes doivent afficher leur appartenance à la religion en portant non seulement le hijab mais un voile qui couvre le visage. C’est le cas en Arabie saoudite. Dans son commentaire coranique du verset 33:59, l’idéologue Syed Maududi, endossé dans la bibliographie du CCIQ, a condamné ceux qui plaident que les musulmanes n’ont pas à couvrir leur visage.
En 2010, dans son mémoire sur le projet de loi 94, le CCIQ a réaffirmé les fondements islamiques du niqab (voile intégral). Selon le CCIQ, la femme musulmane qui porte le voile intégral (niqab) «ne fait qu’exprimer sa conformité aux exigences de sa religion».
Lectures complémentaires
Baptiste Zapirain (Journal de Montréal – 25 avril 2015) : Le cimetière musulman de Laval réduit à l’état de «dépotoir» / Archive.Today
Point de Bascule : FICHE Centre culturel islamique de Québec
Marc-Antoine Lavoie (Radio-Canada – 26 avril 2017) : Les opposants au projet de cimetière musulman du CCIQ à Saint-Apollinaire ont recueilli suffisamment de signatures pour un référendum