Une partie de l’organigramme de la Qatar Foundation
La conférence à laquelle participa Jacques Frémont au Qatar en 2009 avait été organisée par WISE Initiative, une sous-structure de la Qatar Foundation.
Les liens des entités numérotées avec celles qui les précèdent sont indiqués dans les documents suivants :
1- http://www.qf.org.qa/qf-entities/qf-entities / Archive.Today
2- http://www.wise-qatar.org/who-we-are / WebArchive – Archive.Today
3- http://www.qfis.edu.qa/research-centres/overview / WebArchive – Archive.Today
4- http://www.cilecenter.org/fr/vision-mission/ / Archive.Today
Table des matières
PARTIE 1 – L’autre facette de la Qatar Foundation
PARTIE 1.1 – Faire interdire la critique de l’islam
PARTIE 1.2 – Education City
PARTIE 1.3 – Des instituts de recherche dirigés par des promoteurs de la conquête islamique de l’Occident
PARTIE 1.4 – Un promoteur de l’extermination des juifs a dirigé la prière lors de l’inauguration de la mosquée de la Qatar Foundation
PARTIE 1.5 – Appui au terrorisme
PARTIE 2 – Annonce de la participation de Jacques Frémont à la conférence WISE sur l’éducation au Qatar en 2009
PARTIE 3 – Selon WISE Initiative, Jacques Frémont a plaidé pour l’abandon du concept de nation lors de sa conférence au Qatar
PARTIE 4 – D’autres positions de Youssef Qaradawi, le principal exégète soutenu par la Qatar Foundation
PARTIE 1 – L’autre facette de la Qatar Foundation
Avant sa nomination par le gouvernement du Parti québécois en 2013 comme président de la Commission des droits de la personne du Québec (CDPDJ), Jacques Frémont a été provost et vice-recteur aux affaires académiques de l’Université de Montréal. C’est à ce titre, qu’en novembre 2009, il a été invité à participer à la première édition des conférences sur l’éducation organisées par WISE Initiative, une sous-structure de la Qatar Foundation.
Selon un article du Guardian britannique de 2010, la pétromonarchie du Golfe paie fréquemment les dépenses des conférenciers qui sont invités sur son territoire. Dans le cas de la conférence à laquelle participa Jacques Frémont au Qatar en 2009, le programme de l’événement ne fait pas état des modalités financières qui s’appliquèrent aux conférenciers invités. The Guardian / WebArchive – Archive.Today
La Qatar Foundation a été fondée par l’émir du Qatar Hamad Bin Khalifa al-Thani en 1995, la même année qu’il renversa son propre père lors d’un coup d’état. C’est la deuxième de ses trois épouses, Cheikha Mozah, qui dirige présentement la fondation. En juin 2013, l’émir a abdiqué volontairement de son poste à la tête du pays en faveur d’un de ses fils.
Bien que la Qatar Foundation se présente comme une organisation privée, sa proximité avec les dirigeants non-élus du Qatar fait d’elle une organisation quasi-gouvernementale.
PARTIE 1.1 – FAIRE INTERDIRE LA CRITIQUE DE L’ISLAM
Lors de son passage à l’Université d’Oxford en mai 2015, la présidente de la Qatar Foundation, Cheikha Mozah, a condamné / Archive.Today la soi-disant ‘islamophobie’ qui prévaut en Europe. Jamais, cependant, elle n’a évoqué les attaques terroristes menées au nom de l’islam sur le continent et le projet de conquête islamique de l’Europe promu par des leaders musulmans comme Youssef Qaradawi qui sont soutenus par sa propre organisation et le gouvernement du Qatar.
Le concept d’islamophobie est utilisé par les islamistes et leurs compagnons de route pour faire taire et intimider ceux qui s’objectent à leur programme totalitaire.
Le Qatar fait partie de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) qui regroupe 56 pays musulmans et l’Autorité palestinienne. Ensemble, ils constituent le plus important bloc de pays participant aux votes à l’ONU. En 1990, insatisfaite de la Déclaration universelle des droits de l’homme, l’OCI a adopté sa propre Déclaration du Caire sur les droits de l’homme en islam qui affirme la primauté de la charia et qui est incompatible avec la liberté d’expression.
Nations Unies (1948) : Déclaration universelle des droits de l’homme / WebArchive – Archive.Today
Organisation de la coopération islamique (1990) : Déclaration du Caire sur les droits de l’Homme en Islam / Archive.Today
En 1999, au nom des pays de l’OCI, le Pakistan a présenté une première résolution aux Nations Unies pour faire criminaliser la critique de l’islam. Dans les années subséquentes, les pays de l’OCI sont revenus avec la même proposition en lui donnant une formulation plus générale qui vise la criminalisation de la «diffamation des religions». Année après année, les pays de l’OCI présentent des résolutions semblables à l’ONU et dans d’autres forums internationaux. Le Qatar vote systématiquement en faveur de ces propositions qui visent à criminaliser la diffamation des religions / critique de l’islam (2004 – 2005 – 2009).
Lorsqu’en décembre 2014, à Radio-Canada, Jacques Frémont justifia la demande de la CDPDJ pour de nouveaux pouvoirs en vue de poursuivre ceux qui critiquent certaines idées, notamment pour poursuivre «des gens qui écriraient contre […] la religion islamique […] sur un site internet ou sur une page Facebook», il invoqua des résolutions en ce sens adoptées par des instances des Nations unis. Jamais, cependant, il n’indiqua que ces résolutions émanaient de l’OCI. Le Gouvernement du Québec a répondu aux demandes de la CDPDJ en présentant le projet de loi 59 en juin 2015.
Aux Nations unies, autant sous des gouvernements libéraux que conservateurs, le Canada a toujours voté contre les propositions de censure que l’OCI cherche à faire adopter depuis 1999 et qui sont derrière les résolutions de l’ONU qu’invoquent M. Frémont en appui aux recommandations qui ont été intégrées au projet de loi 59 en cours de discussion à l’Assemblée nationale du Québec. Comité sénatorial permanent des droits de la personne (p. 16) / WebArchive – Archive.Today
L’organisation par la Qatar Foundation des conférences WISE sur l’éducation s’inscrit dans le projet plus vaste de faire du Qatar un des chefs de file de la recherche scientifique au Moyen-Orient. La Qatar Foundation est responsable d’Education City, un vaste campus universitaire en périphérie de la capitale Doha qui héberge des succursales de plusieurs universités occidentales prestigieuses et plusieurs instituts de recherche. Parmi les institutions représentées, on retrouve l’Université Georgetown de Washington et cinq autres universités américaines de renom, HEC Paris, l’Université de Calgary, etc.
En 2009, un rapport publié par The Chronicle of Higher Education a souligné cependant que les standards académiques qui prévalent à Education City sont moindres : «Les administrateurs de plusieurs composantes d’universités américaines établies au Qatar reconnaissent qu’ils acceptent des étudiants avec un moins bon dossier que ceux fournis par les postulants qui cherchent à se faire admettre dans les mêmes universités aux États-Unis.» The Chronicle of Higher Education / Archive.Today
PARTIE 1.3 – DES INSTITUTS DE RECHERCHE DIRIGÉS PAR DES PROMOTEURS DE LA CONQUÊTE ISLAMIQUE DE L’OCCIDENT
Cette apparente ouverture du Qatar au monde doit cependant être remise dans son contexte.
En plus de financer l’installation d’universités occidentales sur son territoire, la Qatar Foundation a établi des instituts de recherche sur l’islam et la charia dirigés par Youssef Qaradawi, le guide spirituel des Frères Musulmans, et Tariq Ramadan, le petit-fils du fondateur de la confrérie. Dans le passé, les deux hommes ont ouvertement encouragé les musulmans établis en Occident à coloniser les pays où ils vivent pour y faire triompher les principes de l’islam.
Youssef Qaradawi est le principal exégète du Centre Al-Qaradawi pour la modération et le renouveau islamique qui a été mis sur pied par la Qatar Foundation en 2008. Selon le site OnIslam, maintenu par ses partisans, Youssef Qaradawi s’est d’abord rendu au Qatar en 1963 après y avoir été délégué par le ministère égyptien des fondations religieuses (awkaf / waqf) puis a décidé d’y passer le reste de sa vie. En 1977, il a mis sur pied la Faculté des sciences islamiques de l’Université du Qatar aujourd’hui intégrée au réseau de la Qatar Foundation. OnIslam / Archive.Today
Youssef Qaradawi soutient que les musulmans arriveront à conquérir l’Europe par la propagande, l’idéologie et leur influence dans les médias. Il affirme que l’offensive islamique contemporaine en Occident s’inscrit dans la même veine que les offensives islamiques qui ont été stoppées en Espagne au XVe siècle et en Grèce au XIXe :
Youssef Qaradawi : L’islam va retourner en Europe comme un conquérant et un vainqueur après en avoir été expulsé à deux reprises, une fois au sud en Andalousie [Espagne – 1492] et une seconde fois à l’est quand il frappa à plusieurs reprises aux portes d’Athènes [1830]. […] Cette fois-ci, je maintiens que la conquête ne se fera pas par l’épée mais grâce au prosélytisme et à l’idéologie. MEMRI (Islamonline.net) / Archive.Today
Le désir des Frères Musulmans et celui du Qatar d’influencer les élites académiques occidentales dans le sens du programme qu’ils poursuivent ne doit jamais être perdu de vue.
Dans un discours devant ses partisans à Dallas en 2011, Tariq Ramadan, le responsable d’un autre centre de recherche sur la charia financé par le Qatar, est allé dans le même sens quand il a enjoint ses partisans de «coloniser les États-Unis d’Amérique […] avec notre compréhension de l’islam, avec nos principes».
En décembre 2013, au premier jour de la conférence islamiste RIS de Toronto, Tariq Ramadan a déclaré à ses partisans que «Nous [les musulmans] ne sommes pas ici pour être acceptés. Nous sommes ici pour changer la société». (Vidéo TR 48:56 – Extrait sur PdeB)
Tariq Ramadan dirige un centre de recherche sur la charia qui a été établi par la Qatar Foundation. La photo ci-dessous a été prise en janvier 2012 lors de l’ouverture du Centre de recherche sur la législation islamique et l’éthique de Tariq Ramadan.
Le projet de conquête islamique de l’Occident énoncé par Qaradawi et Ramadan coïncide avec ce qui est écrit dans un mémorandum interne des Frères Musulmans qui fut rendu public en 2008 lors d’un procès pour terrorisme aux États-Unis. Dans ce document, on décrit l’offensive idéologique islamiste qui se déroule dans les médias occidentaux, les forums interreligieux, les programmes de rapprochement avec la police, etc. comme «une sorte de grand jihad visant à éliminer, à détruire de l’intérieur la civilisation occidentale et à saboter sa misérable demeure afin que la religion d’Allah soit victorieuse sur toutes les autres religions». Le document précise que la destruction de la civilisation occidentale sera accomplie autant grâce au concours des non-musulmans qu’à celui des musulmans («by their hands and the hands of the believers».
Youssef Qaradawi et la présidente de la Qatar Foundation lors de l’ouverture en 2012 du centre de recherche sur la charia dirigé par Tariq Ramadan au Qatar
http://www.saphirnews.com/Tariq-Ramadan-La-reforme-radicale-passera-par-le-Centre-de-recherche-pour-l-ethique-au-Qatar_a13947.html / WebArchive – Archive.Today
De gauche à droite
1er/ John Esposito, directeur du Prince Alwaleed Center for Muslim–Christian Understanding à l’Université Georgetown
2e / Jasser Auda, directeur-adjoint du centre de recherche sur la charia au Qatar
3e / Hatem Al-Qaranshawy, doyen fondateur de la Faculté des sciences islamiques du Qatar
4e / Youssef Qaradawi, guide spirituel des Frères Musulmans
5e / Sheikha Mozah, présidente de la Qatar Foundation
6e / Tariq Ramadan
7e / Mustafa Ceric, mufti de Bosnie-Herzégovine
8e / Yusuf Islam (l’ex-chanteur Cat Stevens)
10e / Aisha Al Mannai, vice-présidente du conseil de direction de la Faculté des sciences islamiques du Qatar
11e / Benjamin Hale, Université du Colorado
13e / Peter Sanders, photographe)
En 2010, Mustafa Ceric, alors mufti de Bosnie-Herzégovine, a enjoint les participants à un congrès sur le halal à Islamabad (Pakistan) de «conquérir le monde par le halal» (également GMBDW).
En 1989, Yusuf Islam a été parmi les premiers activistes des Frères Musulmans au Royaume-Uni à ouvertement appuyer la fatwa de l’ayatollah Khomeini incitant à assassiner l’écrivain Salman Rushdie. (Vidéo de l’interview donnée par Yusuf Islam à la BBC)
PARTIE 1.4 – UN PROMOTEUR DE L’EXTERMINATION DES JUIFS A DIRIGE LA PRIERE LORS DE L’INAUGURATION DE LA MOSQUEE DE LA QATAR FOUNDATION
D’autres leaders islamistes ont également été invités à participer aux activités de la Qatar Foundation dans le passé.
Le 3 novembre 2015, au moment où Michelle Obama arrivait au Qatar pour participer à l’édition 2015 des conférences WISE sur l’éducation, le site américain Politico / Archive.Today rappela que, la semaine précédente, la Qatar Foundation avait annoncé, sur Twitter / Archive.Today et d’autres médias sociaux, la participation de Tariq Al-Hawwas à ses activités malgré qu’il soit bien connu pour ses diatribes favorables à l’extermination des juifs par Hitler. En 2013, Al-Hawwas a déclaré que «si Hitler avait pu les achever, ça aurait été un soulagement pour l’humanité » («if only Hitler had finished them off, thus relieving humanity of them»). MEMRI / WebArchive – Archive.Today
Lors de l’inauguration de la mosquée de la Qatar Foundation en mars 2015, c’est l’imam saoudien Saleh Al-Moghamsy qui a été choisi pour diriger la prière. La présidente de la Qatar Foundation était dans l’assistance. Dans le passé, Al-Moghamsy a soutenu que le fondateur d’Al-Qaïda, Oussama ben Laden, est mort avec plus d’honneur aux yeux d’Allah que n’importe quel juif, chrétien, zoroastrien, athée ou apostat de l’islam simplement parce qu’il est mort musulman. The Daily Beast / WebArchive – Archive.Today
D’autres promoteurs du totalitarisme islamiste ont participé aux activités de la Qatar Foundation dans le passé, dont Omar Abdelkafi et Aidh al-Qarni.
Une interview publiée en 2005 par le magazine Al-Quds Al-Arabi publié à Londres a cité Nasir Ahmad Nasir Abdallah al-Bahri, un des garde du corps personnels d’Oussama ben Laden, qui mentionnait combien les cassettes sur le jihad d’Aidh al-Qarni ont contribué à motiver les combattants d’Al-Qaïda : «Al-Qarni parlait, encourageait et en appelait au jihad d’une façon formidable». Investigative Project on Terrorism
En 2004, Al-Qarni a également condamné les femmes qui conduisent une voiture en soutenant qu’elles dérogent à la charia et «répandent la corruption» sur la terre. Arab News / Archive.Today – JihadWatch
PARTIE 1.5 – APPUI AU TERRORISME
L’endossement par la Qatar Foundation d’idéologues qui prônent la conquête islamique de l’Occident et le terrorisme s’ajoute à l’accueil par le Qatar lui-même de financiers et de promoteurs du terrorisme comme Abd al-Rahman bin Umayr al-Nu’aymi, Wagdi Ghoneim, etc. Un reportage de CNN de 2014 rapporta qu’Al-Qaïda a pignon sur rue au Qatar.
Al-Nu’aymi a été désigné comme un financier d’Al-Qaïda par le gouvernement américain en 2013. U.S. Treasury / Archive.Today
GMBDW (6 janvier 2014) : Un associé du guide spirituel des Frères Musulmans Qaradawi désigné comme financier d’Al-Qaïda par le gouvernement américain
En octobre 2012, le New York Times / Archive.Today a annoncé que l’émir du Qatar avait promis 400 millions $ au régime du Hamas qui gouverne Gaza. En juillet 2014, un expert israélien en sécurité informatique a déclaré que 70% des attaques informatiques / Archive.Today perpétrées les semaines précédentes contre des sites du gouvernement israélien étaient rattachées à des adresses IP au Qatar.
En plus d’œuvrer à la destruction d’Israël, les leaders du Hamas ont fréquemment prôné la conquête islamique de l’Occident ces dernières années (01/2006 – 02/2006 – 2008 – 2011 – 2012). En 2011, par exemple, le leader du Hamas, Mahmoud Al-Zahhar, a déclaré à la télévision que la civilisation occidentale «sera incapable de résister au grand et glorieux islam». Le 16 juillet 2013, le Hamas a menacé de lancer des attaques terroristes dans les pays où se trouvent les ambassades d’Israël. Le Canada fait évidemment partie des cibles potentielles.
En 2014, un ministre allemand et un ancien dirigeant du MI6 britannique ont accusé des commanditaires qataris et saoudiens d’avoir financé l’État islamique en Irak et en Syrie.
CNN (18 juin 2014) : VIDÉO Qatar, un financier du terrorisme [Document en anglais]
Ryan Mauro (The Clarion Project – 17 août 2014) : Les États-Unis refusent de confronter leur ‘allié’ le Qatar au sujet du financement du terrorisme [Article en anglais]
http://www.nytimes.com/2012/10/24/world/middleeast/pledging-400-million-qatari-emir-makes-historic-visit-to-gaza-strip.html?_r=1 / Archive.Today
L’émir du Qatar se faisant conduire par un leader du Hamas, Ismail Haniya, lors de sa visite à Gaza en octobre 2012.
PARTIE 2 – Annonce de la participation de Jacques Frémont à la conférence WISE sur l’éducation au Qatar en 2009
Conférencier : Jacques Frémont
Thème : Pluralisme – Les droits civiques et les minorités en éducation
Lundi 16 novembre 2009 / 14:00-15:30
Doha (Qatar)
L’annonce de la conférence de Jacques Frémont et le profil qu’en présenta la Qatar Foundation sont disponibles en cliquant sur les deux images ci-dessous.
Extrait du programme complet de la conférence WISE 2009 annonçant la participation de Jacques Frémont
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Profil de Jacques Frémont sur le site de WISE Initiative / WebArchive – Archive.Today
PARTIE 3 – Selon WISE Initiative, Jacques Frémont a plaidé pour l’abandon du concept de nation lors de sa conférence au Qatar
WISE Initiative, la sous-structure de la Qatar Foundation qui a invité Jacques Frémont au Qatar, a produit un compte-rendu de la conférence qu’il y a livrée en 2009. Vous devez choisir les options disponibles sous Civil RIghts and Minorities in Education pour y avoir accès. Le compte-rendu de la conférence de Jacques Frémont est également disponible sur Point de Bascule en cliquant sur l’image à droite.
Selon le compte-rendu de WISE Initiative, lors d’une période de questions et réponses Jacques Frémont a lancé l’appel à abandonner le concept de nation après son exposé au Qatar en 2009. «Le concept de nation a démontré son inutilité dans l’histoire récente et nous devons trouver un concept nouveau et plus adéquat», a déclaré M. Frémont selon ce que rapporte WISE Initiative.
Une des premières conséquences de l’abandon du concept de nation serait l’abandon du contrôle des frontières, évidemment.
Ces derniers mois, le contrôle insuffisant des pays européens sur leurs frontières a entraîné des situations que la police et l’armée n’arrivent plus à rétablir (Calais / Archive.Today).
Les migrants sont responsables d’une augmentation considérable du nombre d’agressions dans les villes européennes où ils transitent. Plusieurs cas ont notamment été rapportés en Allemagne / Archive.Today
Toujours en Allemagne, les médias font ressortir une réplique de ce qui se produit au Moyen-Orient : les chrétiens sont persécutés par les musulmans dans les camps de réfugiés où ils se retrouvent côte à côte. Causeur.fr / Archive.Today
L’abolition complète des frontières ne contribuerait pas à résorber ce genre de problèmes mais l’intensifierait dramatiquement.
Pendant ce temps, Youssef Qaradawi, le principal idéologue soutenu par la Qatar Foundation, encourage d’établir des ghettos musulmans en Occident et de tuer les apostats de l’islam pour renforcer la cohésion de la nation musulmane (oumma).
Youssef Qaradawi (Priorities of the Islamic Movement) : «Essayez de développer vos propres ghettos musulmans [en Occident]» (Try to have your own ‘Muslim ghetto then’)
Youssef Qaradawi : «S’ils [les musulmans] s’étaient débarrassés du châtiment pour apostasie, l’islam n’existerait plus aujourd’hui» Vidéo – Commentaire d’Andrew Bostom
Dans une interview accordée à la journaliste canadienne Heidi Hollinger, Khalifa Saleh Al Haroon, le responsable de l’organisme ILoveQatar.net, explique que le Qatar refuse d’accorder la citoyenneté aux enfants d’expatriés nés sur son territoire. M. Al Haroon mentionne que le Qatar envisage de modifier sa politique de naturalisation dans certains cas pour créer différentes catégories de passeports mais qu’il serait exclus qu’une personne puisse avoir la double citoyenneté.
KHALIFA SALEH AL HAROON (ILoveQatar.net) : [Traduction de Point de Bascule] «Pourriez-vous imaginer un paquet de Chinois qui deviendraient Qataris et que la langue nationale devienne le chinois. Ça irait à l’encontre de l’objectif qui est de développer le Qatar si on finit par perdre notre identité qatarie.»
KHALIFA SALEH AL HAROON (ILoveQatar.net) : [Version originale anglaise] Could you just imagine a bunch of Chinese people who became Qatari, then the national language change to Chinese? It kind of defeats the purpose of building Qatar when you lose your Qatari identity.
Ce court extrait provient d’un plus long reportage sur le Qatar (à partir de 40:24).
PARTIE 4 – D’autres positions de Youssef Qaradawi, le principal exégète soutenu par la Qatar Foundation
La Qatar Foundation et sa sous-structure, la Faculté des études islamiques du Qatar qui chapeaute le Centre Al-Qaradawi pour la modération et le renouveau islamique présentent le «principal théoricien» du Centre et guide spirituel des Frères Musulmans, Youssef Qaradawi, comme «un pionnier de la pensée islamique modérée». Faculté des études islamiques du Qatar / WebArchive – Archive.Today
Selon le site OnIslam, maintenu par ses partisans, Youssef Qaradawi s’est d’abord rendu au Qatar en 1963 après y avoir été délégué par le ministère égyptien des fondations religieuses (awkaf / waqf) puis a décidé d’y passer le reste de sa vie. En 1977, il a mis sur pied la Faculté des sciences islamiques de l’Université du Qatar aujourd’hui intégrée au réseau de la Qatar Foundation. En 2008, la Qatar Foundation a établi le centre de recherche sur la charia qui porte son nom et dont il est le principal exégète. OnIslam / Archive.Today
Dans le jargon islamiste, évoquer la «pensée islamique modérée» de Youssef Qaradawi n’équivaut pas à le qualifier de «musulman modéré». Les islamistes acceptent le premier concept mais rejettent le second.
Les islamistes, et les Frères Musulmans en particulier, déclarent qu’une activité est «modérée» si elle est conforme aux conditions objectives qui prévalent dans une société donnée à un moment donné pour faire avancer l’islamisation de cette société. Si une réforme islamique risque d’être rejetée parce que l’infrastructure islamiste n’a pas les ressources pour l’imposer à un moment donné, le leadership proposera d’en reporter l’application. Aussi extrémistes que puissent être les objectifs à long terme poursuivis par les Frères Musulmans (voir le Manifeste en 50 points de leur fondateur par exemple), ceux-ci n’en sont pas moins pragmatiques quand il s’agit de déterminer leur ordre du jour à court terme. Dans ce contexte, la notion de «modération» est intimement liée à celle de «gradualisme». Ainsi, quand les islamistes rejettent les châtiments corporels au Canada et les approuvent dans d’autres sociétés, ça ne signifie pas qu’ils soient «modérés» dans un cas et pas dans l’autre mais simplement qu’ils jugent que les conditions ne sont pas encore propices pour faire appliquer cette portion de leur programme dans certains cas.
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Voici différentes propositions défendues par Youssef Qaradawi. Elles aident à mieux comprendre ce que la Qatar Foundation entend par «la pensée islamique modérée» de Youssef Qaradawi.
Youssef Qaradawi promeut la conquête de l’Occident par les musulmans MEMRI
Youssef Qaradawi justifie le meurtre des musulmans qui quittent l’islam IslamOnLine
Youssef Qaradawi justifie le meurtre des musulmans qui quittent l’islam en expliquant que «s’ils [les musulmans] s’étaient débarrassés du châtiment pour apostasie, l’islam n’existerait plus aujourd’hui» Vidéo
Youssef Qaradawi encourage l’établissement de «ghettos musulmans» en Occident Priorities of the Islamic Movement
Youssef Qaradawi justifie les mutilations génitales féminines IslamOnLine
Youssef Qaradawi a déclaré que Hitler avait été envoyé par Allah pour punir les juifs Al-Jazeera / MEMRI
Youssef Qaradawi justifie le meurtre des homosexuels Al-Jazeera /MEMRI
Youssef Qaradawi déclare légitime de recourir à la force «à toutes les fois que c’est possible» pour faire appliquer les principes de l’islam («changing wrong by force whenever possible» Priorities of the Islamic Movement
Conformément à la position des Frères Musulmans rapportée par le New York Times dès 1949, Youssef Qaradawi encourage l’enrôlement de militants pour mener des attentats-suicides BBC Arabic / MEMRI
Youssef Qaradawi décrit la mosquée comme une institution politique où les participants sont mobilisés pour le jihad («It must be the role of the mosque to guide the public policy of a nation, raise awareness of critical issues, and reveal its enemies. From ancient times the mosque has had a role in urging jihad for the sake of Allah») IslamOnLine
Youssef Qaradawi soutient que les musulmanes doivent porter le hijab pour se distinguer des non-musulmanes par leur apparence, ce qui leur évite également d’être molestées Le licite et l’illicite dans l’islam / Chapitre The halal and the haram in marriage and family life – Section The physical appetites – Sous-section Women’s ‘Awrah
Youssef Qaradawi a plaidé pour une offensive idéologique contre l’Occident en soulignant que les lacunes technologiques du monde musulman rendaient irréaliste une offensive militaire frontale contre l’Occident à cette étape-ci Priorities of the Islamic Movement
Youssef Qaradawi : [Traduction de Point de Bascule] Nous [les musulmans] sommes dépendants des autres pour notre force militaire. Ceux contre qui nous voulons lancer notre jihad offensif sont les mêmes qui fabriquent toutes sortes d’armements et nous les vendent. Si ce n’était d’eux, nous serions désarmés, sans défense et incapables de faire quoi que ce soit!
Dans les circonstances, comment pouvons-nous parler de lancer des offensives [militaires] pour soumettre le monde entier à notre Message quand les seules armes que nous pouvons rassembler sont celles qu’ils nous donnent et quand les seules armes que nous pouvons transporter sont celles qu’ils acceptent de nous vendre?
Youssef Qaradawi : We depend on others for military power. Those against whom we want to launch our offensive jihad are the same people who make all sorts of weapons and sell them to us. But for them, we would be unarmed, defenseless and unable to do anything!
That being the case, how can we talk of launching offensives to subject the whole world to our Message, when the only weapons we can muster are those given us by them and when the only arms we can carry are those they agree to sell us?
Références supplémentaires
Steven Stalinsky (MEMRI – 18 février 2010) : Le cheik Youssef Qaradawi et le campus d’Education City au Qatar [Document en anglais]
Point de Bascule (30 juin 2015) : 25 mars 2015 – Extraits d’une allocution de Jacques Frémont sur le rôle de la CDPDJ (L’exposé de M. Frémont fait ressortir que la CDPDJ a, à la fois, un rôle d’activiste [faire changer les mentalités] et un rôle d’initiateur de poursuites judiciaires contre ceux qui refusent les idées que la Commission veut promouvoir / imposer.)
Point de Bascule (23 janvier 2015) : En novembre 2014, Jacques Frémont participa à un forum qu’inaugura le roi du Maroc en déclarant que l’universalité des droits de l’homme n’est pas ‘l’expression d’une pensée et d’un modèle unique’
Point de Bascule (5 août 2015) : En marge de #PL59 – Le projet de la CDPDJ de poursuivre des sites internet appartenant au secteur des télécommunications de compétence fédérale
Point de Bascule : FICHE Commission des droits de la personne du Québec / Plusieurs articles de Point de Bascule sur diverses facettes du projet de loi 59
Point de Bascule : FICHE Commission des droits de la personne du Québec / Références générales sur le projet de loi 59
http://www.gettyimages.ca/detail/news-photo/al-jazeeras-arabic-channel-presenters-sami-haddad-and-lina-news-photo/72346412 / Archive.Today
L’émir du Qatar et fondateur de la Qatar Foundation est accueilli par Youssef Qaradawi lors de la célébration du dixième anniversaire de la chaine qatarie Al-Jazeera en 2006. En juin 2013, l’émir a abdiqué volontairement de son poste à la tête du pays en faveur d’un de ses fils.