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Paul Eid, Haroun Bouazzi et ‘le fantasme paranoïaque de l’islamisation de la société’

By Point de Bascule | on August 4, 2017 |

Paul Eid présentant sa conférence lors d’une journée d’étude sur l’islam au Québec organisée par le Centre Justice et Foi le 10 octobre 2015. La présentation archivée de la conférence sur Youtube indique que l’événement pourrait plutôt avoir eu lieu le 22 octobre 2015 / Archive.Today.

Conférence complète de Paul Eid (Extrait à 23:56 de la vidéo) / Archive.Today (Texte seulement)

Vidéo contenant seulement l’extrait pertinent : Le ‘fantasme de l’islamisation de la société’ tel que présenté par Point de Bascule et d’autres (Archivé par le CCAI / CQCI d’Adil Charkaoui)


TABLE DES MATIÈRES

PARTIE 1 – Introduction

PARTIE 2 – Le concept d’islamisation tel que présenté par des autorités islamiques de premier plan

PARTIE 3 – Haroun Bouazzi sous-entend que la notion d’islamisation de la société est un ‘fantasme’ car fondée sur une fausse perception du poids démographique de la communauté musulmane

PARTIE 4 – Transcription de l’extrait de la conférence de Paul Eid sur ‘le fantasme paranoïaque de l’islamisation de la société’

PARTIE 1 – Introduction

Deux des activités que mènent les islamistes se complémentent. D’abord, pour mobiliser / radicaliser les musulmans et convertir leurs sympathisants non-musulmans, les islamistes leur présentent des concepts islamiques fondamentaux comme le djihad, la taqiyya [dissimulation / mensonge], l’oumma [nation musulmane], l’islamisation, etc. À cette intention, on leur recommande des manuels de charia, on organise des conférences sur des idéologues islamistes importants, on rend accessibles leurs ouvrages dans des bibliothèques virtuelles et des bibliothèques physiques, etc.

Quand des critiques des islamistes reprennent ces mêmes concepts non plus pour les promouvoir mais pour expliquer qu’ils servent de fondements à un programme totalitaire, les islamistes et leurs alliés se lancent dans le second type d’activité : accuser d’islamophobie les critiques de la menace islamiste et, surtout, tenter de faire croire que les anti-islamistes auraient concocté eux-mêmes ces termes comme s’ils n’existaient pas déjà dans la littérature islamiste ou qu’ils leur auraient donné un sens qu’ils n’ont pas.

La première activité, celle de promotion de la doctrine islamique auprès des musulmans et des non-musulmans est menée par des musulmans comme il se doit. Par contre, de nombreux non-musulmans font partie du lobby anti-islamophobie pour mener le second type d’activité. Les bourses de toutes sortes accordées notamment par les universités pour s’engager dans la défense de l’islam au nom de l’anti-islamophobie sont autant d’incitatifs pour les non-musulmans à participer au second type d’activité.

C’est dans ce contexte que, le 10 octobre 2015 (certains rapports mentionnent plutôt le 22 octobre), Paul Eid, sociologue et professeur à l’UQAM, s’est en pris à Point de Bascule et à d’autres en nous accusant d’évoquer ‘le fantasme paranoïaque de l’islamisation’ lors d’une journée d’étude sur l’islam au Québec organisée par le Centre Justice et Foi. Allez à 23:56 de la conférence complète ou écouter seulement l’extrait pertinent. Pendant plusieurs mois, le Centre CERIAS de l’UQAM, auquel Paul Eid est associé, a annoncé être commandité par Qatar Airways. Le logo est au bas de la page. En 2014, un magazine spécialisé dans l’aviation a rapporté que le gouvernement qatari possédait Qatar Airways à 100%. Le Qatar est évidemment l’un des principaux financiers du terrorisme comme le rappela Hillary Clinton dans son courriel du 17 août 2014 dévoilé par Wikileaks mais surtout, dans le cas qui nous concerne, un important financier des activités de nature idéologique menées par l’infrastructure des Frères Musulmans en Occident. Youssef Qaradawi, le principal exégète au centre de recherche sur la charia qui porte son nom au Qatar, promeut la conquête de l’Occident par les musulmans et présente l’actuelle offensive islamique en Europe comme la continuation des offensives militaires du passé.

Le 13 mars 2017, dans une interview accordée à Radio-Canada (Vidéo), Frédéric Castel, également professeur à l’UQAM, est allé dans le même sens que Paul Eid en affirmant qu’au Québec, certains manifestent une «islamophobie lourde, théorisée, bien argumentée avec des idées ‘complotistes’ d’islamisation de l’Occident».

Après qu’en 2015, devant un comité du Sénat canadien, Point de Bascule ait dénoncé l’association de la GRC avec Faisal Kutty, un co-fondateur du lobby islamiste CNMC / CAIR-Canada présenté par le National Post comme le porte-parole de Benevolence International, une organisation liée à Al-Qaïda, Kutty a répliqué que l’objectif de Point de Bascule consiste à «semer la peur et à promouvoir l’existence d’un complot pour islamiser le Canada».

Point de Bascule (14 mars 2017) : L’interprétation ‘moderne’ de la charia par Faisal Kutty et sa défense de la motion M103 (Article en anglais)

Ce que Paul Eid, Frédéric Castel et Faisal Kutty passent complètement sous silence, c’est qu’en évoquant le concept d’islamisation, Point de Bascule ne fait que reprendre un concept d’abord créé par les islamistes eux-mêmes. Point de Bascule n’est qu’un messager dans cette affaire. Si les trois voulaient vraiment en finir avec le concept d’islamisation, c’est aux promoteurs islamistes du concept qu’ils devraient s’en prendre…

PARTIE 2 – Le concept d’islamisation tel que présenté par des autorités islamiques de premier plan

JAAFAR IDRIS : Le processus d’islamisation

En 1975, Jaafar Idris a consacré un discours complet intitulé «Le processus d’islamisation» pour décrire ce phénomène lors du congrès de la Muslim Students’ Association (MSA) à Toledo (Ohio). La MSA est la première organisation mise sur pied par les Frères Musulmans en 1963, au début de leur implantation en Amérique du Nord. Elle est représentée dans toutes les principales universités nord-américaines.

Point de Bascule : FICHE Muslim Students’ Association

Dans son discours de 1975, Idris a affirmé que «[Traduction] Le but du mouvement islamique est de provoquer quelque part dans le monde l’avènement d’une nouvelle société basée complètement sur les enseignements de l’islam. […] [L]’embryon de cette communauté doit être mis en place au sein même de la communauté que nous désirons changer. Seulement de cette façon pourrons-nous faire face aux défis que présente la communauté à laquelle nous sommes opposés.»

Selon Jaafar Idris, l’islamisation est donc le processus par lequel le mouvement islamique change la société dans laquelle il s’est implanté et à laquelle il est opposé en y faisant progressivement appliquer les normes islamiques.

Cette définition coïncide avec celle présentée par Paul Eid (mais qualifiée de ‘fantasme paranoïaque’) à la conférence organisée par le Centre Justice et Foi en 2015. Paul Eid a présenté l’islamisation comme «une volonté conquérante d’imposer un islam politique, rétrograde, dans les institutions et les espaces publics». En plus des deux vidéos de la conférence de Paul Eid déjà mentionnées sous l’image au début de cet article, une transcription de l’extrait pertinent de la conférence de Paul Eid est disponible à la fin de cet article.

Avant d’être expulsé des États-Unis en 2003 pour avoir violé la loi américaine de l’immigration, Jaafar Idris «bénéficiait d’un statut diplomatique saoudien et avait son bureau à l’ambassade saoudienne» à Washington, selon ce que rapporta le Washington Times en 2004. «Il prononçait fréquemment des conférences à l’institut [saoudien près de Washington] et il adhérait au wahhabisme».

Durant les années qu’il a passées en Amérique du Nord au service de l’Arabie saoudite, Jaafar Idris a participé à plusieurs rencontres organisées par l’infrastructure des Frères Musulmans au Canada. En 1997, en compagnie d’autres leaders islamistes, il a participé à un programme de formation des militants islamistes opérant dans les universités nord-américaines qui dura un mois à Winnipeg. En 2003, il a participé au lancement des conférences islamistes RIS à Toronto, devenues depuis, l’événement musulman annuel qui attire le plus de participants au Canada. Le lancement de ces conférences avait mis en vedette le mufti de l’Arabie saoudite et il était commandité par la World Assembly of Muslim Youth (WAMY) saoudienne. Le statut charitable de cette organisation a été révoqué par l’Agence du revenu du Canada en 2012 pour son financement d’une organisation liée à Al-Qaïda.

D’autres leaders islamistes ont promu le concept d’islamisation dans leurs écrits et leurs discours.

HUSSEIN HAMDANI : Islamiser la politique sur les campus universitaires

Dans un article publié par MSA National (le quartier général de la MSA à Washington), Hussein Hamdani a incité les militants islamistes opérant dans les universités nord-américaines à «islamiser la politique sur les campus universitaires et à politiser la MSA [Muslim Student Association]». Le titre original de son article est Islamization of campus politics and the politicization of the MSA.

Hamdani suggéra d’’islamiser la politique sur les campus universitaires’ en s’assurant que les MSA locales participent activement à la politique sur les campus. Il enjoignit les militants islamistes à occuper les positions clés dans les associations générales étudiantes et les journaux universitaires. Il identifia les finances, les affaires externes et la défense des droits de la personne comme les domaines dont les musulmans devraient prendre le contrôle au sein des associations générales étudiantes.

Se basant sur sa propre expérience à l’Université McMaster (Hamilton, Ontario) dans les années ’90, Hamdani a écrit : «[Traduction] Aucune institution universitaire ne peut davantage aider la MSA que celle qui distribue l’argent. En 1993-1994, le responsable des finances à McMaster était un musulman et il a essentiellement donné un chèque en blanc à la MSA. Il a grandement aidé l’oumma [nation musulmane] au moment où elle en avait besoin.»

Version originale anglaise / Hussein Hamdani: “No one single university institution can help the MSA more than the one that allocates the funding. The 1993-1994 McMaster clubs administrator was a Muslim and he basically gave the MSA a blank cheque.  He greatly helped his ummah out in their time of need.”

Dans son texte, Hamdani suggéra également de «ramener la moralité sur les campus» (‘bring morality back into the campus’) en rejetant les bénéfices pour les conjoints de même sexe.

En marge de son militantisme au sein de deux MSA (McMaster et Western Ontario), Hussein Hamdani est allé rencontrer le fondateur du Hamas. Il a publié un rapport de sa rencontre dans une publication britannique en avril 2004. Voir l’article spécifique ou la revue complète. L’article à la gloire du Hamas signé par Hamdani est paru plus d’un après que l’organisation ait été désignée entité terroriste par le gouvernement du Canada (libéral à l’époque). Malgré cela, en 2005, Hamdani a été nommé conseiller du ministre de la Sécurité publique du Canada.

Finalement, en 2015, après que des rapports produits par Point de Bascule sur les liens d’Hamdani avec des organisations impliquées dans le financement d’entités terroristes aient été repris par TVA, le gouvernement du Canada a suspendu, puis remplacé Hamdani comme conseiller.

Point de Bascule : FICHE Hussein Hamdani

YOUSSEF QARADAWI : Islamiser le domaine des communications

En 1990, le guide spirituel des Frères Musulmans, Youssef Qaradawi, a prononcé un important discours en Algérie qui est devenu la base de son livre Les priorités du movement islamique à la prochaine étape (Priorities of the Islamic movement in the coming phase). Qaradawi énonça les grandes lignes de ce qui devrait être accompli pour assurer l’avancement de la cause islamiste dans les années subséquentes. Dans sa conclusion, il suggéra notamment d’’islamiser’ le domaine des communications en encourageant les étudiants musulmans à délaisser les études en sciences pures pour des études en sciences humaines plus efficaces pour influencer l’opinion publique.

Youssef Qaradawi : [Traduction] Les communications de masse touchent à un grand nombre de disciplines aujourd’hui. Des instituts et des collèges se spécialisent dans ces disciplines pour lesquelles les étudiants peuvent mener des études supérieures et post-graduées.

Si nous voulons ‘islamiser’ ces disciplines, nous ne serons jamais capables de le faire sans l’aide d’experts qui peuvent fournir des alternatives islamiques à ce qui prévaut aujourd’hui.

Le mouvement islamique est riche en talents mais ses enfants talentueux ne sont pas adéquatement répartis dans les domaines et les champs d’expertise où l’on a le plus besoin d’eux.

Nous assistons souvent à une concentration de nos membres dans des spécialisations telles la médecine, la pharmacologie ou le génie alors que le mouvement islamique ne peut compter que sur quelques spécialistes, et parfois aucun, dans certains domaines.

[…] En fait, il y a une pénurie évidente [de musulmans] en sciences humaines malgré leur importance et leur impact considérable.

 

Youssef Qaradawi: Mass­media work is a field that embraces scores of arts today, and there are institutes and colleges for these sciences, in which students sit for high and post­graduate studies.

If we want to “Islamize” these arts, we will never be able to accomplish that without the help of specialized experts who can provide the Islamic alternatives to what we have today.

The Islamic Movement is rich in talent, but its talented children are not properly distributed in the fields and places where they are needed most.

We frequently see a concentration of members of certain specializations, such as medicine, pharmacology or engineering, while the Islamic Movement can lay claim to only a few specialists in rare scientific fields, and even none at all in some cases.

[…] In fact there is a very evident shortage [of Muslims] in the field of human sciences, despite their importance and serious impact.

C’est dans ce même discours que Qaradawi suggéra qu’il est irréaliste, à cette étape-ci, d’envisager une attaque militaire frontale contre l’Occident en raison de la faiblesse technologique du camp musulman.

Youssef Qaradawi : [Traduction] Nous [les musulmans] sommes dépendants des autres pour notre force militaire. Ceux contre qui nous voulons lancer notre jihad offensif sont les mêmes qui fabriquent toutes sortes d’armements et nous les vendent. Si ce n’était d’eux, nous serions désarmés, sans défense et incapables de faire quoi que ce soit!

Dans les circonstances, comment pouvons-nous parler de lancer des offensives [militaires] pour soumettre le monde entier à notre Message quand les seules armes que nous pouvons rassembler sont celles qu’ils nous donnent et quand les seules armes que nous pouvons transporter sont celles qu’ils acceptent de nous vendre?

 

Youssef Qaradawi: We depend on others for military power. Those against whom we want to launch our offensive jihad are the same people who make all sorts of weapons and sell them to us. But for them, we would be unarmed, defenseless and unable to do anything!

That being the case, how can we talk of launching offensives to subject the whole world to our Message, when the only weapons we can muster are those given us by them and when the only arms we can carry are those they agree to sell us?

C’est dans ce contexte que Qaradawi a proposé que le camp musulman lance plutôt des offensives de nature idéologique contre l’Occident pour suppléer à ses lacunes technologiques.

Youssef Qaradawi jouit d’une grande popularité au Québec. Dans le passé, Salam Elmenyawi, le leader du Conseil musulman de Montréal (CMM) a déclaré au Devoir que le Conseil de la charia qu’il travaillait à établir comptait consulter Qaradawi (al Kardaoui) pour trancher des questions de jurisprudence islamique. Selon sa page Facebook, le CMM chapeaute plus de 70 institutions islamiques dans la région de Montréal uniquement.

ISMAIL FARUQI : Islamiser la connaissance

Après avoir été un leader musulman à Montréal entre 1958 et 1967 et avoir travaillé à l’Institut des études islamiques de McGill, Ismail Faruqi a mis sur pied l’International Institute of Islamic Thought (IIIT) en Virginie. Le guide spirituel des Frères Musulmans, Youssef Qaradawi, a été associé au projet en participant à des réunions préliminaires à Lugano (Suisse) en 1977. Ian Johnson, l’auteur du livre A mosque in Munich, qui relate les débuts des Frères Musulmans en Europe, a décrit le rôle de l’IIIT comme étant de «fournir les bases théoriques pour disséminer l’islamisme en Occident» (“provid[ing] the theoretical underpinnings for the spread of Islamism in the West”).

Selon les propres termes de Faruqi, une des missions qu’il a assignées à l’IIIT pour atteindre cet objectif est ‘l’islamisation de la connaissance’ : ‘islamiser toutes les connaissances [en sciences humaines] provenant de l’Occident’ (“Faruqi’s project was […] to Islamize the existing forms of knowledge imported from the West, his focus was exclusively on the humanities.”)

Point de Bascule : FICHE Ismail Faruqi

Point de Bascule (9 février 2012) : Ismail Faruqi : Leader musulman à Montréal (1958-1967) et fondateur du principal centre de recherche des Frères Musulmans en Occident (1981)

Point de Bascule (5 octobre 2012) : Edmonton / Mai 1980 – Le leader des Frères Musulmans Ismail Faruqi a mis en évidence le rôle de l’immigration musulmane dans l’islamisation de l’Amérique du Nord

TAQI USMANI : Islamiser l’économie

Taqi Usmani, un ancien juge du Pakistan impliqué dans la finance islamique et conseiller de leaders et d’entités islamistes au Canada dont Omar Kalair et la Muslim Community of Quebec, plaide pour «l’islamisation de l’économie» (p.72).

RASUL JALILZADEH (représentant de l’ayatollah Seyyed Ali Khamenei, leader suprême d’Iran) : L’islamisation de l’Europe est imminente

Le 21 décembre 2007, Rasul Jalilzadeh, le représentant du leader suprême d’Iran a annoncé que l’islamisation de l’Europe est imminente.

Contrairement aux autres leaders musulmans cités dans ce texte, Jalilzadeh n’utilise pas le terme ‘islamisation’ pour décrire le processus précédant le résultat final mais bien le résultat final lui-même, c’est-à-dire une Europe transformée en un continent musulman.

*                 *                 *                 *                 *

Dans les exemples précédents, nous nous sommes assurés que les leaders musulmans cités utilisaient spécifiquement le terme ‘islamisation’ ou l’une de ses variantes (‘islamiser’, etc.) pour décrire leurs intentions. Il existe évidemment plusieurs autres situations lors desquelles des leaders musulmans de premier plan ont plaidé pour l’islamisation des sociétés non-musulmanes sans utiliser le terme ‘islamisation’ ou ses variantes. Le premier cas qui vient à l’esprit provient d’une interview accordée par Tariq Ramadan au magazine Egypt Today en 2004.

À cette occasion, Ramadan a enjoint les islamistes opérant spécifiquement au Canada d’utiliser le cadre légal canadien («un des plus ouverts dans le monde», avait-il souligné) pour faire passer discrètement les principes de charia un à un. À l’époque, Tariq Ramadan a fortement enjoint ses partisans de ne pas mentionner ouvertement leur appui à la charia : «Le terme charia est mal vu dans l’esprit des Occidentaux», avait déclaré Ramadan. «Ce n’est pas nécessaire de mettre l’accent là-dessus. […] Pour le moment, ce n’est pas comme ça qu’on veut être perçu», avait-il ajouté.

Faire discrètement appliquer les principes de la charia dans un pays non-musulman en s’appuyant sur les lois déjà existantes est l’une des principales méthodes par lesquelles s’opère le processus d’islamisation.

On retrouve un autre cas particulièrement digne de mention d’appel à l’islamisation des sociétés non musulmanes sans recours explicite au terme ‘islamisation’ dans un discours prononcé par Mustafa Ceric lors d’une conférence sur le halal au Pakistan en décembre 2010. À cette occasion, Ceric, qui était alors le grand mufti de Bosnie-Herzégovine, a incité les participants à «conquérir le monde via le mouvement halal». Au-delà des rituels d’abattage d’animaux auxquels on limite trop souvent le halal, le but du halal est de contrôler toutes les étapes qui vont de la production à la mise en marché des produits. Dans ce contexte, cet aspect des choses est encore plus important que les redevances payées pour la certification qui aboutissent souvent dans les coffres d’organisations terroristes. L’article original du Daily Mail d’Islamabad (Pakistan) est archivé sur Point de Bascule.

En 2007, Mustafa Ceric a présenté une organisation qu’il dirigeait en Bosnie comme un modèle de ce que pourrait être l’islam en Europe. Au moment de son appel à la conquête, Ceric faisait partie du Conseil européen de la fatwa et de la recherche dirigé par le guide spirituel des Frères Musulmans, Youssef Qaradawi. Ceric a participé à plusieurs éditions de la conférence islamiste annuelle RIS de Toronto, notamment en 2010, 2012 et 2014.

PARTIE 3 – Haroun Bouazzi sous-entend que la notion d’islamisation de la société est un ‘fantasme’ car fondée sur une fausse perception du poids démographique de la communauté musulmane

Haroun Bouazzi : Quand l’#islamisation de l’Occident est une réalité fantasmée… par touTEs #Québec / WebArchive – Archive.Today


En décembre 2016, la firme IPSOS a dévoilé les résultats d’un sondage qui révélait que les populations du Canada et d’autres pays surévaluent les proportions de musulmans vivant en leur sein. Selon la firme de sondage, les musulmans représentent 3,2% de la population canadienne alors que les Canadiens sondés estiment qu’ils représentent 17% de la population. En Belgique, les musulmans constituent 7% de la population alors que les personnes sondées estiment plutôt ce pourcentage à 23%, etc.

Les résultats du sondage ont été rapportés par le journal Métro / Archive.Today. Dans son commentaire sur le sondage, Haroun Bouazzi, le coprésident d’AMAL-Québec, a suggéré que la disproportion entre la moyenne nationale réelle et le pourcentage évalué de musulmans par les citoyens démontre que l’islamisation est un fantasme.

Le columnist Jonathan Kay a commenté le même sondage en affirmant que la perception des gens au sujet du poids démographique des musulmans est attribuable à l’’hystérie’ propagée par des commentateurs comme Mark Steyn au sujet de l’islam. Kay a cependant choisi de retirer son message de Twitter après que Mark Steyn ait mis en évidence le sens du timing de son critique. Quelques heures à peine après la publication du message de Jonathan Kay le 18 décembre 2016, un islamiste au volant d’un camion lourd a foncé sur la foule qui magasinait dans un marché de Noël à Berlin en criant ‘Allah Akbar’, faisant 12 morts et 56 blessés. Une version archivée du message de Jonathan Kay demeure cependant disponible.

La réplique de Mark Steyn s’adressait à Jonathan Kay mais elle est opportune pour contrer l’argument de Haroun Bouazzi. Jonathan Kay et Haroun Bouazzi collaborent avec le lobby islamiste CNMC / CAIR-Canada.

Mark Steyn (Market forces / Archive.Today – 19 décembre 2016) : «[Traduction] Aussi flatteur que ce le soit que d’être blâmé pour l’islamophobie de toute une nation, je dirais que la raison pour laquelle les Canadiens et les Australiens, ainsi que les Français, les Allemands, les Belges et presque tout le monde pense qu’il y a plus de musulmans qu’il n’y en a en réalité est très simple. C’est parce que l’empreinte de l’islam va bien au-delà du poids démographique de ses adhérents [‘Islam punches above its weight’]. Même lors des journées où la presse ne rapporte pas d’acheteurs qui viennent d’être tués en magasinant pour Noël [à Berlin] ou d’aéroports qui ont sauté en Belgique ou d’Allemandes qui ont été agressées sexuellement en fêtant le Nouvel An ou de cafés qui ont été attaqués à Sydney, les nouvelles les moins incendiaires au sujet de l’islam en Occident font ressortir une détermination et un niveau de confiance qui seraient impressionnants même si les musulmans ne représentaient que 17% de la population. Au moment où ils seront effectivement 17% de la population, vous penserez qu’ils sont 48%.

Pour déterminer le niveau de la menace islamiste, les pourcentages de population musulmane sur l’ensemble d’un territoire ont un intérêt fort limité. Ce qui importe davantage, ce sont les régions et les quartiers où l’on retrouve des concentrations élevées. 3,2% au Canada ou 7% en Belgique ne signifie par une répartition uniforme de 3,2% ou 7% à travers tout le territoire mais plutôt des zones à presque 0% et d’autres à 10, 15, 20, 25% et même plus. Ce sont ces îlots qui posent une menace particulière.

À titre d’exemple, une étude de 2015 réalisée par le sociologue Jan Hertogen évaluait à 41,2% et 37% respectivement les pourcentages de musulmans à Molenbeek et Schaarbeek, deux régions de Belgique avec une moyenne nationale pourtant considérablement moindre à 7%. Voir un rapport sur l’étude en flamand et sa traduction anglaise par Google Translate.

C’est dans ces régions belges que Salah Abdeslam et ses complices ont pu préparer l’attentat du 13 novembre 2015 contre le Bataclan et d’autres sites parisiens, s’y cacher après le fait et préparer ceux de Bruxelles de mars 2016 malgré d’intenses recherches de la police pour les retrouver.

Christian Rioux (Le Devoir – 25 mars 2016) : «Des ghettos comme ceux-là, il en existe à Bruxelles, à Marseille, à Birmingham et à Amsterdam. Ce sont des lieux où la loi qui s’impose ressemble de moins en moins à celle de la société majoritaire. Des ghettos où la pression sociale force les collégiennes à porter le voile pour ne pas être traitées de salopes, où les couples ne peuvent plus se promener en amoureux, où un certain islam rigoriste est devenu une norme parallèle qui impose ses mœurs rétrogrades, ses règles et son silence en rupture avec celles d’une société démocratique moderne.

Répétons-le, les habitants de Molenbeek ne sont pas des terroristes — ce que personne ne dit d’ailleurs —, mais c’est bien la création de telles zones de non-droit qui a fait de Bruxelles depuis une bonne décennie ‘la capitale logistique de l’État islamique’ en Europe, selon les mots de CNN.

[…] On l’oublie trop souvent, les terroristes ne peuvent pas survivre et se mouvoir s’ils ne jouissent pas d’un terrain favorable, s’ils n’ont pas des réseaux, des sympathisants, des voisins compatissants ou tout simplement des amis qui se taisent ou qui regardent ailleurs.»

Raheem Kassam (Regnery Publishing – Août 2017) : ‘No Go Zones: How Sharia Law is Coming to a Neighborhood Near You’ (Extraits du livre sur Google Books)

PARTIE 4 – Transcription de l’extrait de la conférence de Paul Eid sur ‘le fantasme paranoïaque de l’islamisation de la société’

La conférence complète de Paul Eid est disponible sur Youtube et l’extrait spécifique sur le ‘le fantasme paranoïaque de l’islamisation de la société’ est archivé sur le Facebook du CQCI / CCAI d’Adil Charkaoui.

22:11 Paul Eid : Finalement la menace d’islamisation. Alors… C’est une perspective qui repose sur une inversion des rapports de pouvoir. Alors, ce qu’on retrouve… C’est une tendance qu’on retrouve dans la société, dans notre société post 11 septembre 2001 en particulier. C’est l’idée qu’il y a une minorité musulmane à l’intérieur, une septième [sic] colonne ici qui veut islamiser la société et ses institutions.

22:34 Paul Eid : C’est un peu le fantasme du livre de [Michel] Houellebecq, La [sic] Soumission, qu’il a mis en roman… donc, de façon pas du tout innocente quant à moi, quand on connait le personnage.

22:49 Paul Eid : Dans ce type de discours, les musulmans, surtout s’ils expriment publiquement leur foi, se voient attribuer non seulement un refus de s’intégrer mais également une volonté conquérante d’imposer un islam politique, rétrograde, dans les institutions et les espaces publics.

23:04 Paul Eid : Dans cette logique, par exemple, même le port du hijab incarne l’avant-poste de l’intégrisme religieux porté par des mouvements islamistes opposés à la laïcité qui manipulent les femmes voilées … derrière, qui prêchent la ghettoïsation culturelle, qui utilisent les femmes voilées un peu comme un cheval de Troie pour infiltrer et coloniser l’espace public étape par étape.

23:31 Paul Eid : Heureusement… Enfin, moi, je trouve qu’au Québec on trouve un peu moins la trace, quand même, de ce type de fantasme paranoïaque de l’islamisation de la société qu’en Europe.

23:41 Paul Eid : Le fantasme d’islamisation c’est une thématique qui est exploitée à fond par des partis d’extrême-droite qui, en plus, peuvent en tirer un capital politique important. On voit des Front national qui, avec ce type de rhétorique, qui réussissent à gagner des 15 à 20%.

23:56 Paul Eid : Au Québec, on retrouve cette thématique de la menace d’islamisation sur des sites internet, souvent un peu marginaux, tels Point de Bascule, Poste de veille, Contre l’islamisation, la Fédération des Québécois de souche et, plus récemment, PEGIDA Québec.

24:10 Paul Eid : Donc, ces sites et ces pages web sont alimentés par des groupes qui font dans la théorie du complot, qui cultivent activement la figure de l’ennemi intérieur et ce qui rappelle étrangement les caractéristiques, en fait, de l’antisémitisme d’avant-guerre.

24:31 Paul Eid : Il y a une dizaine d’années, au Québec, les médias, par contre … Je dis que c’est pas juste propre à l’Europe, c’est très propre à l’Europe, ça a acquis une forme politique institutionnelle légitime … ce type de discours … Au Québec, faut quand même un peu s’inquiéter puisque les médias commencent à donner une tribune à ce type de discours.

Lectures complémentaires

QUELQUES UTILISATIONS DU TERME ‘ISLAMISATION’ ET DE SES VARIANTES

Ibrahima Sory Baldé (Cahier Plus / La Presse – 8 septembre 1984) : Un allié puissant de Mahomet : l’islamo-dollar / WebArchive

Ibrahima Sory Baldé (La Presse) : Combien sont-ils aujourd’hui les hommes politiques africains qui ont opté pour l’islam? Bien souvent d’ailleurs ils étaient chrétiens. Le plus célèbre d’entre eux, Sékou Touré, de Guinée, est décédé récemment. Lui qui, avant d’entrer dans le cercle des pays islamiques était connu pour ses critiques à l’endroit des royaumes du Golfe arabique. Il n’hésitait pas dans un pays peuplé à 80 p.cent de musulmans à déclarer qu’il ne croyait qu’en sa révolution. Une enveloppe financière est venue un bon matin d’Arabie Saoudite pour changer les idées de ce leader. Il commença ainsi à islamiser son pays. Fermant les brasseries, les boîtes de nuit et allant même jusqu’à mettre des bâtons dans les roues de l’Église catholique. Dans ses visites à l’extérieur du pays, il se faisait le messager de l’islam. Sa politique fut payante. Jusqu’à sa mort, son pays était le premier au sud du Sahara à bénéficier de la manne des pétrodollars.

Ibrahima Sory Baldé (La Presse) : Idi Amin Dada, l’ancien chef d’Etat ougandais, avant de chuter bénéficiait d’un important concours arabe. Rejeté par la communauté internationale, combattu par ses opposants appuyés par I’armée de Tanzanie, ce bon musulman n’avait trouvé d’appui qu’auprès des capitales arabes. Les armes et les munitions ne lui manquaient pas et Kadhafi est même allé jusqu’à lui fournir des troupes. Il ne fallait pas laisser mourir un pays qui s’islamisait. Surtout que c’était des troupes d’animistes et de chrétiens qui le combattaient. Amin Dada, dans sa retraite saoudienne entretient toujours le rêve de reprendre le pouvoir.

Isabelle Hachey (La Presse – 30 octobre 2007) : Les nouveaux visages de la banlieue / WebArchive – Archive.Today

«La pénurie de main-d’oeuvre est énorme [à Laval]». Pourtant, M. Dumais prétend que les patrons «ne veulent pas engager d’Arabes» parce qu’ils craignent d’avoir à «islamiser leurs entreprises».

Francine Pelletier (26 février 2010) : Mes sœurs musulmanes / Archive.Today (Dans le film (extrait vidéo), une des participantes, Asmaa Ibnouzahir, militante de Présence Musulmane, l’organisation de Tariq Ramadan, tourne en ridicule l’idée d’une islamisation progressive du Canada : «Nous, on est en train d’islamiser le Canada qu’ils disent dans leurs articles. On a un agenda puis on est en train d’islamiser le Canada. C’est tellement facile de véhiculer de la fausse information. Tout le monde peut écrire n’importe quoi.»

Patrick Lagacé (La Presse – 20 septembre 2011) : La lapidation, c’est mal / WebArchive – Archive.Today

Je suis désolé, je suis sûrement un «idiot utile» aux yeux de la Jeanne d’Arc Benhabib, mais je ne perçois pas d’islamisation galopante ici, maintenant. Rien qui justifie ce ton hystérique, ces formules alarmistes…

Louis Tremblay (Le Quotidien – 19 septembre 2013) : Charte des valeurs québécoises : Québec fait fausse route, dit Bouchard (p.22)

Gérard Bouchard […] est persuadé que l’islamisation du Québec est une idée sans fondement puisque seulement 2% des Québécois pratiquent cette religion.

Pierre Godin (Vigile.Québec – 21 décembre 2013) : L’islamisation d’une société commence toujours au sommet, chez les élites / WebArchive – Archive.Today

Jean-Simon Gagné (Le Soleil – 14 janvier 2014) : Je t’insulte, moi non plus / WebArchive – Archive.Today

Même l’auteur Pierre Godin, pourtant peu suspect de délire paranoïaque, a évoqué «l’islamisation des élites québécoises». L’islamisation des élites québécoises? Est-ce un phénomène aussi répandu que la récolte de la noix de coco au Nunavut?

Point de Bascule (14 juin 2016) : Un professeur de l’Université de Montréal décrit au Devoir l’islamisation accélérée de l’Indonésie qu’il observe depuis 2004

AUTRE SUGGESTION DE LECTURE

Point de Bascule (22 juin 2010) : Du totalitarisme d’Hassan Al-Banna à l’islam englobant de Tariq Ramadan 2/3 (Point de Bascule examine l’origine du terme ‘totalitarisme’ en réponse à un professeur d’histoire de Californie qui affirme que les principes promus par Hassan Al-Banna ne peuvent être qualifiés de ‘totalitaires’ puisque le concept de ‘totalitarisme’ n’existait pas lorsque les Frères Musulmans ont été fondés. En fait, les Frères Musulmans ont été fondés en 1928 et le terme ‘totalitarisme’ a été utilisé avec une connotation négative par un antifasciste italien en 1923 et avec une connotation positive par Mussolini en 1925.)

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Tags: HamdaniHaroun_BouazziIdrisislamisationPaul_EidQaradawiUsmani

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