L’interview est disponible sur le site de Secure Freedom Radio et sur Point de Bascule.
Le 13 octobre dernier, le directeur de Point de Bascule a été invité à commenter la récente attaque terroriste d’Edmonton et le lancement d’un guide sur l’islam à l’intention des enseignants de la Commission scolaire de Toronto à Secure Freedom Radio.
L’intervieweur Frank Gaffney est le fondateur du Center for Security Policy basé à Washington, un organisme sans but lucratif voué à enquêter sur les enjeux de sécurité nationale. Durant la présidence de Ronald Reagan, M. Gaffney a été assistant-secrétaire à la Défense responsable de la politique de sécurité internationale.
Avant l’émission, Marc Lebuis avait préparé des notes sur les sujets convenus. Les voici donc (une fois traduites). Certains des points n’ont pu être abordés durant l’interview étant donné sa courte durée.
ATTAQUE TERRORISTE D’EDMONTON
- Le 30 septembre le policier Mike Chernyk d’Edmonton a été frappé par un véhicule conduit par Abdulahi Hassan Sharif, un réfugié d’origine somalienne âgé de 30 ans. Puis, Slahi est sorti de son véhicule pour aller poignarder le policier au sol. Le policier assurait la sécurité près du stade de football de l’équipe locale. Les Eskimos d’Edmonton avaient préparé un hommage aux militaires canadiens avant la partie cette soirée-là. Slahi a réussi à s’enfuir après son attaque.
- Vers minuit, Slahi est revenu avec un camion de location autour du stade de football. Depuis l’attaque terroriste quelques heures plus tôt, les policiers contrôlaient les véhicules dans les environs du stade et ils ont reconnu Slahi. Celui-ci s’est enfui avec son camion, frappant au passage quatre piétons, avec plusieurs voitures de police à ses trousses. Finalement, le camion s’est renversé sur le côté et Slahi a été capturé.
- La police a confirmé la présence d’un drapeau de l’État islamique dans le camion de l’agresseur.
- Abdulahi Sharif est arrivé au Canada par les États-Unis. Le gouvernement canadien lui a accordé le statut de réfugié malgré qu’il ait quitté les États-Unis au moment où il devait se rapporter aux autorités américaines de l’immigration.
- En 2011, Sharif a été détenu par les autorités américaines de l’immigration durant quatre mois en attendant d’être déporté en Somalie. Il a fini par être libéré tout en devant se rapporter aux autorités régulièrement (‘order of supervision’). En janvier 2012, les autorités américaines ont perdu sa trace. Il a demandé et obtenu le statut de réfugié au Canada un peu plus tard en 2012.
- Les autorités canadiennes savaient que Slahi était entré au Canada via les États-Unis et avaient accès à son dossier américain avant qu’elles acceptent sa demande de statut de réfugié. La situation administrative de Slahi se compare à celle des milliers de migrants qui ont quitté les États-Unis à destination du Canada ces derniers mois.
- Il est très rare d’assister à des attaques terroristes perpétrées ou planifiées par des individus venus au Canada à partir des États-Unis. Par contre, il existe plusieurs cas d’attaques terroristes exécutées ou planifiées aux États-Unis par des individus qui ont quitté le Canada.
- Le Tunisien Amor Ftouhi a quitté Montréal avant d’aller poignarder un policier dans un aéroport du Michigan en juin 2017;
- Abdulrahman El Bahnasawy de Misssissauga s’est rendu au New Jersey le 21 mai 2016 en vue de préparer des attaques terroristes qui devaient cibler Times Square, des stations de métro et des lieux de spectacle de New York quelques jours plus tard. Il a été arrêté par la police américaine le soir de son arrivée dans la région;
- En décembre 1999, après avoir vécu à Montréal, Ahmed Ressam a été arrêté dans l’État de Washington pendant qu’il descendait d’un traversier en provenance de Colombie-Britannique, à bord d’un camion bourré d’explosifs. Il s’apprêtait à aller faire exploser l’aéroport de Los Angeles à l’occasion de l’arrivée du nouveau millénaire, etc.
Stewart Bell (Global News – 2 octobre 2017) : Qui est considéré comme un terroriste et qui ne l’est pas / Archive.Today [Article en anglais]
Wallis Snowdon (CBC News – 4 octobre 2017): Les attaques d’Edmonton ne prouvent pas le besoin d’un filtrage plus efficace des réfugiés, affirme l’avocate de l’accusé / Archive.Today [Article en anglais]
GUIDE SUR L’ISLAM À L’INTENTION DES ENSEIGNANTS DE TORONTO
- Un guide sur l’islam lancé par la Commission scolaire de Toronto à l’intention des enseignants a fait les manchettes quand des organisations locales ont attiré l’attention sur le fait que sa définition de l’islamophobie visait même à condamner la critique des activités politiques islamiques. Dans sa première version, le guide définissait ainsi l’islamophobie (p.33) :
[Traduction] L’islamophobie se manifeste par la crainte, la discrimination, la haine ou l’aversion envers l’islam ou les musulmans ou envers la politique ou la culture islamiques».Islamophobia refers to fear, prejudice, hatred or dislike directed against Islam or Muslims, or towards Islamic politics or culture.
- Cette définition est tellement englobante qu’elle mène à la condamnation de la moindre critique de ce qui émane du monde musulman, incluant les crimes d’honneur, les mutilations génitales, les appels à la conquête islamique, etc. En ce sens, elle rappelle le projet de la Commission des droits de la personne du Québec en 2014-2015, tel qu’exprimé par son président de l’époque, Jacques Frémont, de censurer «les gens qui écriraient contre la religion islamique». C’est cette proposition qui avait mené le gouvernement Couillard à présenter le projet de loi 59.
- Après que des organisations et des commentateurs aient critiqué la Commission scolaire de Toronto d’avoir ainsi déroulé le tapis aux islamistes, la Commission est revenue sur sa décision d’inclure cette définition dans son programme, a annoncé CTV le 2 octobre. Cela a donné lieu à la publication d’une deuxième version du guide. C’est celle qui est présentement sur le site de la Commission scolaire de Toronto.
- Tel qu’indiqué au tout début du guide (page V), le lobby islamiste CNMC / CAIR-Canada a été impliqué dans la production du document sur l’islam de la commission scolaire. Dans le guide, le lobby islamiste est identifié sous son nom anglais de National Council of Canadian Muslims (NCCM). Tout au long du guide, on recommande également des publications et des ateliers du CNMC, des responsables de l’organisation sont suggérés comme conférenciers, etc.
- En 2014, le CNMC / CAIR-Canada a publié un autre guide, en son nom propre cette fois-là, qui se présentait comme opposé au terrorisme. Pourtant, ce guide (p.13) endossait plusieurs imams radicaux basés en Amérique du Nord, dont un en particulier, Siraj Wahhaj, a encouragé le djihad armé dans les rues américaines dans le passé. En 2014, la GRC avait émis un communiqué pour se dissocier du guide islamiste.
- Dans une section du guide sur l’islam de Toronto intitulée ‘Annoucements’ (p.34), on présente Ibn Khaldoun (1332-1406) comme «un penseur et un philosophe musulman important dans l’histoire». Dans le contexte d’un guide sur l’islam, n’aurait-il pas été opportun de rappeler que, dans son livre Prolégomènes, Ibn Khaldoun a clairement reconnu le rôle du djihad armé dans l’expansion de l’islam au fil des siècles?
Ibn Khaldoun [Partie 1 – p.469] : Dans l’islamisme, la guerre contre les infidèles est d’obligation divine, parce que cette religion s’adresse à tous les hommes et qu’ils doivent l’embrasser de bon gré ou de force. On a donc établi chez les musulmans la souveraineté spirituelle et la souveraineté temporelle, afin que ces deux pouvoirs s’emploient simultanément dans ce double but. Les autres religions ne s’adressent pas à la totalité des hommes; aussi n’imposent-elles pas le devoir de faire la guerre aux infidèles; elles permettent seulement de combattre pour [leur] propre défense. Pour cette raison, les chefs de ces religions ne s’occupent en rien de l’administration politique.
- Ailleurs dans son livre (p.169), Ibn Khaldoun a comparé les Noirs «à des bêtes féroces» qui s’habituent à l’esclavage :
Ibn Khaldoun : [Partie 1 – p. 309] La plupart des nègres s’habituent facilement à la servitude; mais cette disposition résulte, ainsi que nous l’avons dit ailleurs, d’une infériorité d’organisation qui les rapproche des animaux brutes [sic].
Cliquez sur l’image à droite pour consulter les pages du livre d’Ibn Khaldoun d’où sont extraites les citations contenues dans cette préparation de l’interview.
NOTE : La consultation des documents du CNMC / CAIR-Canada pour l’interview a permis de constater que le nom de sa directrice des communications, Amira Elghawaby, qui a conseillé la Commission scolaire de Toronto pour la production du guide sur l’islam, a disparu du site du lobby islamiste entre le 4 octobre et le 6 octobre 2017. Sur son compte Twitter, Amira Elghawaby se présente désormais comme une représentante du Congrès du Travail du Canada (CTC), le plus gros syndicat au pays. Elle est devenue la responsable de la présence du syndicat sur les médias sociaux. Amira Elghawaby a répondu à une offre d’emploi / Archive.Today publiée par le CTC le 1er août dernier. Depuis mai 2014, le CTC est dirigé par Hassan Yussuff.
Lectures complémentaires
Point de Bascule : FICHE Charia / Islamophobie
Point de Bascule : FICHE CNMC / CAIR-Canada
Point de Bascule (5 octobre 2017) : AUDIO – Un guide anti-islamophobie dans les écoles de Toronto et l’attentat terroriste d’Edmonton commentés par le directeur de Point de Bascule à CHOI RadioX (Québec)