https://www.ftsr.ulaval.ca/faculte/toutes-les-actualites/actualites/actualite-single-view/article/un-etudiant-de-la-faculte-premier-aumonier-militaire-francophone-musulman-au-sein-des-forces-armees-canadiennes/ / WebArchive – Archive.Today
De gauche à droite, le sous-lieutenant et futur aumônier musulman de l’armée canadienne Jalal Khaldoune, le brigadier-général Guy Chapdelaine et l’aumônier major Louis-Martin Lanthier. Le 31 mars 2017, l’Université Laval (Québec) a annoncé que Jalal Khaldoune, un étudiant de sa Faculté de théologie, deviendra le premier aumônier militaire musulman francophone de l’armée canadienne. La nouvelle avait d’abord été publiée les 20 et 30 mars 2017 par 45enord.ca, un site spécialisé sur les questions militaires canadiennes.
Table des matières
PARTIE 1 – Jalal Khaldoune : Passer sous silence la dimension conquérante du djihad
PARTIE 2 – Deux définitions du djihad provenant de sources influentes de l’islam contemporain
PARTIE 3 – «Une sorte de grand jihad visant à éliminer, à détruire de l’intérieur la civilisation occidentale»
PARTIE 4 – La collaboration de Jalal Khaldoune avec l’aumônier militaire musulman Ryan Rasheed Carter
PARTIE 5 – Le djihad est une offensive de conquête expliquent des exégètes du Centre culturel islamique de Québec visité par 16 aumôniers de l’armée canadienne en 2017
PARTIE 6 – Radio-Canada et le djihad
PARTIE 7 – D’autres cas d’aumôniers musulmans qui ont fait les manchettes
PARTIE 8 – Transcription d’une portion de l’interview de Jalal Khaldoune à Stéphane Gendron portant sur le djihad
PARTIE 1 – Jalal Khaldoune : Passer sous silence la dimension conquérante du djihad
Le 4 avril 2017, l’animateur de radio Stéphane Gendron a interviewé Jalal Khaldoune à Énergie 98,9 (Québec). L’interview est archivée sur soundcloud.com et sur Point de Bascule. À la fin mars, 45enord.ca, un site spécialisé sur les questions militaires canadiennes, et Le Soleil ont présenté Jalal Khaldoune comme un sous-lieutenant (‘second lieutenant’) de l’armée canadienne engagé dans des études de maitrise sur l’islam et la radicalisation. Ses études sont payées par le gouvernement fédéral à l’Université Laval (Québec).
Selon Le Soleil, d’ici 2019 Jalal Khaldoune devrait devenir le premier aumônier militaire musulman francophone de l’armée canadienne et le quatrième aumônier musulman de l’armée canadienne au total selon 45enord.ca et une publication marocaine.
Durant son interview avec Stéphane Gendron, le futur aumônier de l’armée canadienne a présenté une explication extrêmement partielle et incomplète du djihad. Il a complètement passé sous silence la dimension conquérante et militaire du djihad. La transcription de la portion de l’interview consacrée au djihad est disponible à la partie 8 de cet article. Le segment pertinent de l’audio commence à 10:28.
- Jalal Khaldoune a affirmé que le djihad se limite à «un effort… [personnel] pour s’améliorer». Il a donné deux exemples de djihad : «Se lever le matin à six heures du matin pour aller travailler» et «aider les gens». Il ajouté : «le djihad ça ne veut pas dire d’aller tuer les gens»;
- Jalal Khaldoune a également affirmé qu’«Il n’y a aucun verset [du Coran] qui dit : ‘Allez tuer des gens’».
La première condition pour venir à bout de la menace islamiste (violente et non-violente) est d’identifier (et non d’obscurcir) les principes qui guident et motivent ceux qui représentent cette menace.
Des manuels de charia, comme l’Umdat Al-Salik endossé par Al-Azhar (Égypte) renommé comme l’université la plus prestigieuse du monde musulman sunnite, décrivent le djihad comme une «guerre livrée aux non-musulmans» pour imposer l’islam. Ce manuel de charia est également endossé par l’International Institute of Islamic Thought, un centre d’étude basé en Virginie proche de l’infrastructure des Frères Musulmans.
Dans son interview, tout ce que Jalal Khaldoune a pu apporter pour réfuter la dimension conquérante et militaire largement répandue du djihad c’est que, ces derniers années, Radio-Canada a disséminé une définition du djihad semblable à la sienne. Il y a quelques années, Ihsaan Gardee, le directeur exécutif du lobby islamiste CAIR-Canada (devenu depuis le Conseil national des musulmans canadiens) avait fait la même chose en citant favorablement un document de la GRC obscurcissant le sens du djihad.
Ni Radio-Canada, ni la GRC n’ont la moindre crédibilité pour contrer une explication doctrinale de l’islam endossée par des poids lourds tels Al-Azhar, l’IIIT et tant d’autres.
Le manuel de charia Umdat Al-Salik indique qu’avant d’être basée sur le consensus des exégètes musulmans, sa définition du djihad repose sur des versets du Coran comme le 4:89 / Archive.Today qui commande : «Tuez-les où que vous les trouviez». Voilà la seconde affirmation de Jalal Khaldoune contredite. Oui, il existe des versets du Coran qui incitent à aller tuer les gens contrairement à ce qu’il affirme.
La prise de position de Jalal Khaldoune est d’autant plus troublante qu’il collabore avec Ryan Rasheed Carter, un aumônier musulman basé au Collège militaire de Kingston des Forces canadiennes. L’aumônier Carter fait partie du Conseil canadien des imams dirigé par Mohammed Iqbal Alnadvi (Mohammed Iqbal Masood Al-Nadvi) jusqu’en décembre 2017.
En 2016-17 et dans des mandats antérieurs, l’imam Al-Nadvi a été président de l’Islamic Circle of North America (ICNA). L’ICNA est lié de près au Jamaat-e-Islami (JEI), le parti islamiste actif au Pakistan, en Inde et au Bangladesh fondé par Syed Maududi (1903-1979).
Dans son livre Jihad in Islam, voici comment le fondateur du JEI, Syed Maududi, présente la mission de l’islam : «[Traduction] L’islam cherche à détruire tous les états et les gouvernements opposés à l’idéologie et au programme de l’islam où qu’ils soient sur terre. […] L’islam a besoin de la terre – pas seulement d’une partie – mais de la planète au complet.»
Les explications de Jalal Khaldoune obscurcissent la nature de la menace islamiste et nuisent à la capacité des Forces armées canadiennes de nous en protéger. De plus, avec un minimum de recherche, on peut même constater que l’influence islamiste a réussi à percer au sein même des Forces armées canadiennes.
* * * * *
Le djihad, l’effort pour subjuguer les non-musulmans, n’est pas toujours mené de façon violente. Il existe des circonstances qui ont amené des leaders musulmans à recommander à leurs partisans un djihad de nature idéologique.
En 1990, le guide spirituel des Frères Musulmans, Youssef Qaradawi, a prononcé un important discours en Algérie qui est devenu la base de son livre Les priorités du mouvement islamique à la prochaine étape. Il a suggéré que, considérant les lacunes technologiques affligeant le monde musulman, il serait irréaliste à cette étape-ci d’envisager un djihad militaire frontal contre l’Occident :
Youssef Qaradawi : [Traduction] Nous [les musulmans] sommes dépendants des autres pour notre force militaire. Ceux contre qui nous voulons lancer notre djihad offensif sont les mêmes qui fabriquent toutes sortes d’armements et nous les vendent. Si ce n’était d’eux, nous serions désarmés, sans défense et incapables de faire quoi que ce soit!
Dans les circonstances, comment pouvons-nous parler de lancer des offensives [militaires] pour soumettre le monde entier à notre Message quand les seules armes que nous pouvons rassembler sont celles qu’ils nous donnent et quand les seules armes que nous pouvons transporter sont celles qu’ils acceptent de nous vendre?
Youssef Qaradawi : We depend on others for military power. Those against whom we want to launch our offensive jihad are the same people who make all sorts of weapons and sell them to us. But for them, we would be unarmed, defenseless and unable to do anything!
That being the case, how can we talk of launching offensives to subject the whole world to our Message, when the only weapons we can muster are those given us by them and when the only arms we can carry are those they agree to sell us?
Dans un discours de 2002, Qaradawi a reconnu que l’offensive idéologique islamiste en cours en Occident ces années-ci a le même but que les offensives du passé qui menèrent aux conquêtes militaires de l’Andalousie (Espagne) et d’une partie de l’est de l’Europe par les musulmans.
Dans la conclusion de son texte Priorités, Qaradawi a suggéré d’’islamiser’ le domaine des communications en encourageant les étudiants musulmans à délaisser des études en sciences pures pour des études en journalisme, en sciences humaines et dans d’autres disciplines plus efficaces pour influencer l’opinion publique occidentale.
Le guide spirituel des Frères Musulmans, Youssef Qaradawi, jouit d’une grande influence au Canada et au Québec en particulier. À au moins deux reprises ces dernières années, Salam Elmenyawi, le président du Conseil musulman de Montréal qui représente plus de 70 institutions islamiques dans la région de Montréal, l’a ouvertement endossé.
En décembre 2004, Elmenyawi a notamment déclaré au journal Le Devoir que le Conseil de la charia qu’il travaillait à établir pourrait consulter Qaradawi (al Kardaoui) sur des questions de jurisprudence islamique.
À Québec, le Centre culturel islamique, la principale institution musulmane de la ville, a recommandé six des livres de Qaradawi dans une bibliographie publiée sur son site internet.
Journal de Montréal (28 octobre 2017) : Fatima Houda-Pepin et le djihad idéologique / Archive.Today
Fatima Houda-Pepin : Vous n’entendez parler de ces groupes salafistes que lorsqu’ils passent au djihad violent dans les contrées lointaines : les talibans, Al Qaida, l’État islamique, Boko Haram, Al Qaida au Maghreb, ou lorsque des jeunes Canadiens partent au djihad en Syrie.
Mais ils sont beaucoup plus efficaces dans le djihad idéologique et juridique, celui qu’ils mènent de l’intérieur, dans les sociétés occidentales, Canada compris.
C’est aussi cette réalité que bon nombre de nos élites politiques et intellectuelles occultent. Ils se drapent de la Charte des droits pour défendre l’indéfendable et contribuent par leur aveuglement volontaire à saper les bases de notre démocratie.
Le nom de l’islamologue Monique Cardinal, une professeure à la Faculté de théologie de Laval, inscrit entre parenthèses à côté du nom de Jalal Khaldoune sur l’annonce d’un colloque à l’Université Laval en février 2017 semble indiquer qu’elle est sa directrice de thèse.
La professeure Cardinal est une spécialiste de la Syrie. Dans son article intitulé Religious education in Syria: unity and difference publié en mars 2009 par le British Journal of Religious Education, la professeure Cardinal rapporte (p.94) que le programme scolaire syrien de niveau secondaire, qu’elle a examiné en 2006, aborde les concepts de djihad et de martyre. À l’époque, la professeure Cardinal menait une étude comparative des programmes scolaires offerts aux élèves musulmans et chrétiens en Syrie.
PARTIE 2 – Deux définitions du djihad provenant de sources influentes de l’islam contemporain
Voici deux définitions du djihad qui démentent l’affirmation de Jalal Khaldoune. Elles proviennent de sources de première importance dans le monde musulman sunnite.
MANUEL DE CHARIA UMDAT AL-SALIK
Avant d’être publiée en 1991, la traduction anglaise du manuel de charia Umdat Al-Salik a été approuvée par Al-Azhar en Égypte, renommée comme l’université la plus prestigieuse du monde musulman sunnite. Ce manuel de charia est souvent identifié par son titre traduit : Reliance of the Traveller. Au départ, l’Umdat Al-Salik a été écrit en arabe par l’exégète musulman Ahmad Ibn Naqib Al-Misri (mort en 1368).
Ce manuel de charia jouit d’un grand prestige. Il est fréquemment cité par des universitaires musulmans et non-musulmans autant que par des islamistes et des anti-islamistes. Une recherche rapide sur Google Scholar sur le titre arabe du manuel (Umdat Al-Salik) et sur son titre anglais (Reliance of the Traveller) démontre la popularité du manuel et la diversité de ses utilisateurs.
La section o9.0 de l’Umdat Al-Salik est consacrée au djihad. Voici comment ce manuel le définit. Pour comparer notre traduction française avec la version anglaise approuvée par Al-Azhar, il suffit de cliquer sur l’image à droite.
Le passage que nous citons contient trois extraits de versets du Coran (2:216, 4:89 et 9:36). Pour ces passages, nous avons reproduit la traduction française du Coran disponible sur le site Oumma.com.
Les versets du Coran cités dans ce texte endossé par l’Université Al-Azhar contredisent l’affirmation de Jalal Khaldoune selon laquelle «Il n’y a aucun verset [du Coran] qui dit ‘Allez tuer des gens’». Le verset 4:89, notamment, cité par l’Umdat Al-Salik, proclame : «Tuez-les où que vous les trouviez».
[Traduction] o9.0 Djihad(O : Djihad signifie faire la guerre aux non-musulmans et, étymologiquement, le mot dérive de mujahada qui signifie la guerre pour établir la religion. Ceci est le petit djihad. Quant au grand djihad, c’est le combat spirituel contre ses mauvaises tendances [‘lower self’]. Voilà pourquoi le Prophète (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix) a déclaré à son retour du djihad :
«Nous revenons du petit djihad vers le grand djihad».
Avant le consensus des exégètes (def: b7), les fondements scripturaux du djihad reposent sur des versets coraniques comme les suivants :
- «Le combat vous a été prescript» (Coran 2:216 / [Archive.Today]);
- «Tuez-les où que vous les trouviez» (Coran 4:89 / [Archive.Today]);
- «Combattez les associateurs [idolâtres] sans exception» (Coran 9:36 / [Archive.Today]);
et dans des hadith comme celui rapporté par Boukhari et Muslim dans lequel le Prophète (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix) déclare :
«J’ai reçu l’ordre de combattre les gens jusqu’à ce qu’ils affirment qu’il n’y a pas d’autre dieu qu’Allah et que Muhammad est le Messager d’Allah, qu’ils fassent la prière et paient la zakat [charité islamique]. S’ils l’affirment, ils auront préservé leur sang et leurs possessions de moi, sauf en ce qui concerne les droits que l’Islam détient sur eux. Et c’est Allah qui rendra le jugement final» ;
et dans ce hadith rapporté par Muslim,
«Aller combattre dans le sentier d’Allah le matin ou le soir est meilleur que le monde au complet et tout ce qu’il contient.»
Les détails concernant le djihad sont disponibles dans les récits des expéditions militaires du Prophète (qu’Allah le bénisse et lui accorde la paix), autant celles auxquelles il a lui-même participé que celles qu’il a commandées à d’autres de mener.
CORAN HILALI-KHAN
L’édition bilingue arabe-anglaise Hilali-Khan du Coran est publiée en Arabie saoudite et distribuée à travers le monde par des organisations qu’elle contrôle, telle la Ligue islamique mondiale. Pour préciser le sens du verset 2:190, l’éditeur saoudien a ajouté une explication qui précise que l’expansion de l’islam passe par le djihad armé.
[Traduction] (V. 2:190) Le djihad (la guerre sainte islamique) pour la cause d’Allah (avec des effectifs complets et de l’armement) jouit d’un statut de la plus haute importance dans l’Islam et en constitue l’un des piliers (sur lequel il repose). C’est par le djihad que l’Islam est établi, que la parole d’Allah est amenée à dominer […] et que sa religion (l’Islam) est propagée. En abandonnant le djihad (puisse Allah nous en protéger), l’Islam est détruit et les musulmans tombent dans une position d’infériorité; leur honneur est perdu, leurs terres sont volées, leur pouvoir et leur autorité disparaissent. Le djihad est un devoir obligatoire dans l’Islam pour chaque musulman et celui qui essaie de se défiler de son devoir, ou qui ne souhaite pas remplir ce devoir au plus profond de son cœur meurt avec une des caractéristiques d’un hypocrite.
La page complète de laquelle provient cet extrait et l’une des premières pages du Coran Hilali-Khan identifiant les traducteurs, l’éditeur, l’année de publication, etc. sont archivées sur Point de Bascule.
PARTIE 3 – «Une sorte de grand djihad visant à éliminer, à détruire de l’intérieur la civilisation occidentale»
En 2008, dans le cadre d’un procès pour terrorisme aux États-Unis qui s’est soldé par un verdict de culpabilité pour tous les accusés, la poursuite a produit un mémorandum interne des Frères Musulmans dans lequel le terme ‘djihad’ est utilisé pour décrire l’offensive que mène la confrérie depuis son implantation en Amérique du Nord dans les années ’60. Selon les termes du mémorandum, ce djihad vise à «détruire de l’intérieur la civilisation occidentale».
Mémorandum / Point 4.4 [Traduction] Les Frères Musulmans doivent comprendre leur travail en Amérique comme une sorte de grand djihad visant à éliminer, à détruire de l’intérieur la civilisation occidentale et à saboter sa misérable demeure par leurs mains [celles des non-musulmans] et par les mains des croyants [celles des musulmans] afin que la religion d’Allah soit victorieuse sur toutes les autres religions.
PARTIE 4 – La collaboration de Jalal Khaldoune avec l’aumônier militaire musulman Ryan Rasheed Carter
Le 30 mars 2017, 45enord.ca, un site spécialisé sur les questions militaires canadiennes, a rapporté que Jalal Khaldoune collabore avec Ryan Rasheed Carter, un aumônier musulman basé au Collège militaire de Kingston.
Ryan Rasheed Carter s’est converti à l’islam en 2001. Selon son profil LinkedIn, il a été engagé comme aumônier musulman par les forces armées canadiennes en 2012 alors qu’il menait ses études de maitrise sur les relations islamo-chrétiennes au Séminaire de Hartford (2011-2015).
Sur son site internet personnel, Ryan Rasheed Carter annonce qu’il fait partie du Conseil canadien des imams (CCI). En 2017, le CCI a été dirigé par Mohammed Iqbal Alnadvi (Mohammed Iqbal Masood Al-Nadvi). Les Forces armées canadiennes ont indiqué qu’en 2006, l’imam Al-Nadvi a été admis à son Comité interconfessionnel pour l’aumônerie militaire. Son statut actuel au sein des Forces armées ne nous est pas connu.
En 2009, le National Post a rapporté que l’imam Al-Nadvi était responsable de l’Al-Fauz Institute for Islamic Thought (Mississauga) lorsque cet organisme a intégré un partisan des attentats suicide et conseiller de l’organisation terroriste Hamas parmi ses professeurs.
L’imam Al-Nadvi a fait partie du conseil de direction de l’Islamic Circle of North America (ICNA), à titre de président ou de directeur depuis de nombreuses années (2000 – 2004 – 2005 – 2009 – 2010 – 2011 – 2014 – 2015 – 2016 – 2017).
L’ICNA est lié de près au Jamaat-e-Islami (JEI), le parti islamiste actif au Pakistan, en Inde et au Bangladesh qui a été fondé par Syed Maududi. En mars 2014, Mohammed Al-Nadvi a prononcé un sermon dans une mosquée contrôlée par le Jamaat-e-Islami à New Delhi (Inde).
Les liens entre l’ICNA de Mohammed Al-Nadvi et le JEI ne sont pas contestés. Des adversaires de l’organisation, comme le Center for Security Policy et des compagnons de route de l’ICNA, tel John Esposito (2009 – 2012) dans son Dictionnaire de l’islam / Archives PdeB, ont documenté cette relation privilégiée entre les deux entités.
En 2008, les autorités canadiennes ont refusé d’accorder un visa au leader du JEI Qazi Hussain Ahmad qui désirait participer à un meeting islamiste en Ontario.
En 2013 et 2017, l’Agence du revenu du Canada a révoqué le statut charitable de trois organisations islamiques canadiennes impliquées dans un stratagème financier qui visait à transférer des fonds à une sous-structure du Jamaat-e-Islami alors qu’une autre de ses sous-structures est impliquée dans le djihad armé au Cachemire.
Dans son livre Jihad in Islam, le fondateur du JEI, Syed Maududi, a donné une description du djihad complètement incompatible avec ce que nous présente Jalal Khaldoune. Maududi a écrit que «[Traduction] L’islam cherche à détruire tous les états et les gouvernements opposés à l’idéologie et au programme de l’islam où qu’ils soient sur terre. […] L’islam a besoin de la terre – pas seulement d’une partie – mais de la planète au complet.»
Au début des études de maitrise de Ryan Rasheed Carter en 2011, le Centre Macdonald du Séminaire de Hartford spécialisé dans les relations islamo-chrétiennes était dirigé par Ingrid Mattson : «[Traduction] Entre 1998 et 2012, [Ingrid Mattson] a été professeure d’études islamiques au Séminaire de Hartford au Connecticut où elle a développé et dirigé le premier programme accrédité de formation d’aumôniers musulmans aux États-Unis et elle a été directrice de son Centre Macdonald pour l’étude de l’islam et des relations islamo-chrétiennes.»
Ingrid Mattson s’est convertie à l’islam en 1987. L’examen de ses influences idéologiques est particulièrement utile pour comprendre la dimension militaire et conquérante du djihad.
En 2000, dans une assemblée de l’Islamic Society of North America (ISNA), Ingrid Mattson a endossé l’exégète musulman Syed Maududi, tout juste cité, en affirmant qu’il avait probablement produit le meilleur tafsir (commentaire coranique) disponible en langue anglaise.
Dans son commentaire coranique du verset 22:76, Maududi aborde la dimension militaire du djihad :
Syed Maududi : [Traduction] Le sens du mot arabe ‘djihad’ est très étendu. Il comprend tous types d’effort, de conflit et de guerre. Le djihad pour la cause d’Allah signifie qu’il doit être mené pour Le servir et pour obtenir Son approbation face à ceux qui en empêchent d’autres de suivre Sa voie.
Syed Maududi : The Arabic word Jihad is very comprehensive. It includes every kind of effort, exertion, conflict and war. Jihad for the cause of Allah means that it should be performed for His service and for His approval against those who prevent others from following His Way.
Dans son explication du verset 25:52, Syed Maududi affirme que le djihad est mené «[Traduction] avec sa langue, son crayon, sa richesse, sa vie et toutes les autres armes disponibles» (“jihad with one’s tongue, pen, wealth, life and every other available weapon”).
Syed Maududi consacre d’autres remarques utiles sur le djihad dans son commentaire coranique du verset 2:217 (voir note 234).
De 2006 à 2010, Ingrid Mattson a été présidente de l’Islamic Society of North America (ISNA) basée à Plainfield (Indiana). Auparavant, elle en avait été la vice-présidente durant deux mandats. En 2009, durant le mandat d’Ingrid Mattson à la tête de l’ISNA, le juge américain Jorge Solis a tranché que «[Traduction] Le gouvernement [américain] a fourni beaucoup de preuves pour démontrer l’existence d’une association entre […] l’ISNA […] et le Hamas». (pp.14-15 de 20)
La charte de l’organisation terroriste Hamas compte plus d’une trentaine de mentions du terme ‘djihad’. L’article 30 précise que «[Traduction] Le djihad ne se limite pas à utiliser des armes et à combattre l’ennemi face à face car les discours convaincants, les écrits persuasifs, les livres utiles, ainsi que l’appui et l’aide font tous partie du jihad au nom d’Allah lorsqu’ils sont réalisés avec l’intention sincère d’assurer que la bannière d’Allah domine».
En plus d’œuvrer à la destruction d’Israël (Charte du Hamas / Article 13), les leaders du Hamas ont fréquemment prôné la conquête islamique de l’Occident (2006/Jan – 2006/Fév – 2008 – 2011 – 2012). En 2011 par exemple, le leader du Hamas, Mahmoud Al-Zahhar, a déclaré à la télévision que la civilisation occidentale «ne sera pas capable de résister au grand et glorieux islam». Le 16 juillet 2013, le Hamas a menacé de lancer des attaques terroristes dans les pays où se trouvent les ambassades d’Israël. Le Canada fait évidemment partie des cibles potentielles.
PARTIE 5 – Le djihad est une offensive de conquête expliquent des exégètes du Centre culturel islamique de Québec visité par 16 aumôniers de l’armée canadienne en 2017
L’Adsum, le journal bimensuel de la communauté militaire de l’Est du Québec, a rapporté que «Le 24 février [2017], 16 aumôniers, dont plusieurs de la Base Valcartier, se sont rendus au Centre culturel islamique de Québec (CCIQ), accompagnés de l’aumônier général des Forces armées canadiennes (FAC), brigadier-général Guy Chapdelaine.»
Le journal indique que Jalal Khaldoune faisait partie de cette délégation militaire.
Le CCIQ est la principale institution islamique de la ville de Québec et l’une des plus importantes de la province. Dans le passé, le CCIQ a publié une bibliographie sur l’islam. Plusieurs des exégètes musulmans réputés de toutes les époques s’y retrouvent. Certains des livres recommandés par le CCIQ portent spécifiquement sur le djihad comme le livre d’Abdul a’la (Syed) Maududi, Jihad in Islam. D’autres livres ne portent pas sur le djihad mais ont été écrits par des auteurs qui ont abordé le djihad dans d’autres écrits. Dans ce qui suit, nous rapportons quelques définitions du djihad fournies par des exégètes musulmans endossés par le CCIQ dans sa bibliographie.
YOUSSEF QARADAWI (1926-) – La bibliographie du CCIQ recommande six livres de Youssef Qaradawi, le guide spirituel des Frères Musulmans.
À la partie 1 de ce texte, nous avons fourni une citation de Qaradawi qui contredit l’affirmation de Jalal Khaldoune selon laquelle le djihad ne peut vouloir dire «d’aller tuer des gens». Youssef Qaradawi soutient qu’à cette étape-ci, le monde musulman ne devrait pas lancer un djihad offensif frontal contre l’Occident non parce que ce serait immoral ou parce que ça contredirait le ‘sens véritable’ du terme ‘djihad’ mais en raison des lacunes technologiques du monde musulman. Pour pallier à cette situation, Qaradawi a proposé un djihad de nature idéologique pour conquérir l’Occident.
ABDUL A’LA (SYED) MAUDUDI (1903-1979) – La bibliographie du CCIQ recommande trois livres d’Abdul A’la (Syed) Maududi, le fondateur du Jamaat-e-Islami, une organisation proche des Frères Musulmans principalement active au Pakistan, en Inde et au Bangladesh.
Certains des écrits de Maududi consacrés au djihad sont abordés à la partie 4 de cet article.
Le CCIQ a recommandé Jihad in Islam de Maududi. Le document complet est accessible sur internet.
SAYYID QUTB (QOTB) (1906-1966) – La bibliographie du CCIQ compte quatre livres de Sayyid Qutb, un important idéologue des Frères Musulmans
Dans son livre Auspices of the Ultimate Victory (Les signes annonciateurs de la victoire finale) (section Yesterday versus Today), le guide spirituel des Frères Musulmans Youssef Qaradawi présente Sayyid Qutb comme l’un des principaux responsables du renouveau islamique du XXe siècle avec Hassan al-Banna, Syed Maududi et d’autres.
Un guide sur la radicalisation (pp.16-17) produit par le Service de police de New York indique que l’idéologie djihadiste-salafiste disséminée en Occident est largement influencée (‘heavily underpinned’) par les idées de Sayyid Qutb.
La bibliographie du CCIQ recommande Jalons sur la route (Milestones) de Sayyid Qutb. Au chapitre 4 de ce livre, Qutb réfute ceux qui excluent l’usage de la violence pour faire triompher l’islam et il explique la composante violente du djihad :
Sayyid Qutb : [Traduction] Quant à ceux qui tentent de défendre le concept du jihad islamique en l’interprétant de façon restrictive comme une guerre défensive et qui font des recherches pour prouver que les batailles menées au nom du jihad islamique furent toutes pour la défense de la patrie de l’islam contre l’agression de puissances voisines, ils comprennent mal la nature de l’islam et de son but premier. […] Une telle conception du jihad n’est rien sinon que le produit d’un esprit défait par les présentes conditions difficiles et par les attaques des orientalistes perfides contre le jihad islamique.
[…] Ce serait naïf d’assumer que l’appel pour libérer toute l’humanité puisse être limité à des prêches et des discours.
TARIQ RAMADAN (1962-) – La bibliographie du CCIQ recommande huit livres de Tariq Ramadan. En 2014, Tariq Ramadan a annoncé son admission à l’Union mondiale des savants musulmans présidée par le guide spirituel des Frères Musulmans, Youssef Qaradawi, Depuis la fin-octobre 2017, Ramadan se défend contre des accusations d’agressions sexuelles contre certaines de ses élèves mineures en Suisse dans les années 1980-90 et contre des fans en France et en Belgique.
Lors d’une conférence prononcée devant l’Islamic Association of Greater Detroit le 18 mars 2013, Tariq Ramadan a affirmé que «[Traduction] le djihad est la façon par laquelle nous faisons appliquer la charia» (“Jihad is the way we implement sharia”.) [Vidéo 51:10 – Transcription]
En 2004, dans une interview accordée à Egypt Today, Tariq Ramadan a enjoint les islamistes actifs au Canada d’utiliser le cadre légal canadien («un des plus ouverts dans le monde», avait-il souligné) pour faire passer discrètement les principes de charia un à un. À l’époque, Ramadan avait fortement enjoint ses partisans de ne pas mentionner ouvertement leur appui à la charia : «Le terme charia est mal vu dans l’esprit des Occidentaux», avait déclaré Ramadan. «Ce n’est pas nécessaire de mettre l’accent là-dessus. […] Pour le moment, ce n’est pas comme ça qu’on veut être perçu», avait-il ajouté.
En 2011 à Dallas, Tariq Ramadan a ouvertement incité ses partisans musulmans à coloniser les États-Unis et à y implanter les normes islamiques : «[Traduction] Ça devrait être nous, avec notre compréhension de l’islam, avec nos principes qui colonisons positivement les États-Unis d’Amérique», avait-il dit. [Vidéo 3:37 – Transcription]
AL-NAWAWI (EN-NÂWÂWI) (1234–1277) – La bibliographie du CCIQ recommande Les quarante hadith d’Al-Nawawi. Les hadith (mot invariable en français et ahadith au pluriel en arabe) consignent des actes et des paroles attribués au fondateur de l’islam. Avec le Coran, les hadith sont utilisés pour trancher des questions de doctrine islamique.
Le huitième hadith retenu par Al-Nawawi porte spécifiquement sur le combat des non-musulmans.
La version anglaise que nous avons utilisée est fournie par l’organisation Young Muslims sur internet. Cette organisation se présente comme la section jeunesse de l’Islamic Circle of North America (ICNA).
Hadith 8 : [Traduction] J’ai reçu l’ordre de combattre les gens jusqu’à ce qu’ils attestent qu’il n’y a d’autre dieu qu’Allah et que Muhammad est le Messager d’Allah, et jusqu’à ce qu’ils fassent la prière et s’acquittent de la zakat [charité musulmane]. S’ils font cela, ils n’auront rien à craindre de moi pour leur vie et leurs possessions à moins [qu’ils commettent des actes punissables] en vertu de l’Islam. Et c’est Allah le tout-puissant qui rendra le jugement final.
Rapporté par Boukhari et Muslim.
Hadith 8 : I have been ordered to fight against people until they testify that there is no god but Allah and that Muhammed is the messenger of Allah and until they perform the prayers and pay the zakat, and if they do so they will have gained protection from me for their lives and property, unless [they do acts that are punishable] in accordance with Islam, and their reckoning will be with Allah the Almighty.
Related by Bukhari and Muslim.
PARTIE 6 – Radio-Canada et le djihad
Pour appuyer sa présentation du djihad durant son interview avec Stéphane Gendron, Jalal Khaldoune n’a pas cité de sources musulmanes mais a plutôt souligné que, ces dernières années, Radio-Canada a promu une définition du djihad semblable à la sienne qui exclut également la dimension conquérante et militaire du concept.
Jalal Khaldoune : Déjà, il y a Radio-Canada qu’ils ont commencé à expliquer certaines choses comme par exemple le djihad. Mais le djihad ça ne veut pas dire d’aller tuer les gens.
En 2013, la SRC a effectivement cité l’imam Omar Koné qui a déclaré que «le djihad fondamentalement n’est pas la guerre [mais c’]est un effort que tout musulman doit faire devant une situation qu’il trouve injuste. Il se doit d’agir, de parler ou de prier».
En 2014, la SRC a vanté un guide produit par le lobby islamiste Conseil national des musulmans canadiens (l’ancien CAIR-Canada) qui définit le djihad comme «un effort pour faire le bien». Consultez le guide islamiste à la page 10. Dans cet article de 2014, la SRC a désinformé les Canadiens en mentionnant que la GRC avait été associée à ce guide islamiste sans indiquer que le GRC a émis un communiqué pour rejeter ce guide avant qu’il ne soit rendu public.
Parmi les exégètes recommandés dans ce guide islamiste (p.13), on retrouve l’imam Siraj Wahhaj. Dans le passé, il a ouvertement incité les musulmans vivant aux États-Unis à convertir les jeunes qui se sentent exclus et éventuellement à les armer de fusils mitrailleurs Uzi afin qu’ils mènent le djihad armé dans les rues américaines.
Radio-Canada n’a pas toujours eu son actuelle attitude complaisante à l’égard des islamistes. En 2006, la société d’État a publié un glossaire qui a clairement fait ressortir la dimension conquérante et militaire du djihad.
Radio-Canada (2006) : Djihad: «Le combat pour la foi». Il vient de la racine arabe djouhd qui veut dire effort. Il existe trois aspects du djihad. Le djihad défensif en cas d’invasion d’un territoire musulman, le djihad offensif pour répandre l’islam et le djihad intérieur, spirituel.
http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/318608/11-sept-abecedaire / WebArchive – Archive.Today
PARTIE 7 – D’autres cas d’aumôniers musulmans qui ont fait les manchettes
En 2010, IPT News a rapporté que «[Traduction] un ancien inspecteur-général du département américain de la Défense enjoint le Pentagone de réformer les procédures de filtrage [vetting] des aumôniers militaires [américains] en indiquant que les procédures en vigueur présentent des risques importants pour la sécurité des États-Unis».
Ces dernières années, plusieurs aumôniers musulmans liés aux islamistes ont fait les manchettes :
MOHAMMED IQBAL MASOOD AL-NADVI – À la partie 4 de cet article, nous avons évoqué le cas de l’imam Mohammed Iqbal Masood Al-Nadvi admis en 2006 au Comité interconfessionnel pour l’aumônerie militaire des Forces armées canadiennes malgré ses liens avec le Jamaat-e-Islami (JEI), une organisation islamiste dont une sous-structure est impliquée dans le jihad armé au Cachemire. Le fondateur du JEI, Syed Maududi, incitait à renverser tous les gouvernements non-musulmans de la planète. Aujourd’hui, l’aumônier musulman du Collège militaire de Kingston annonce appartenir au Conseil canadien des imams dirigé par l’imam Al-Nadvi jusqu’en décembre 2017.
MUNIR EL-KASSEM – Jusqu’à la chute de Muammar Khadafi, l’aumônier musulman de la police de London (Ontario), Munir El-Kassem, faisait partie du leadership de la World Islamic Call Society (WICS), une organisation libyenne dont les activités de financement du terrorisme ont été documentées lors d’un procès aux États-Unis et, plus tard, par l’Agence du revenu du Canada.
ABDURAHMAN M. ALAMOUDI – Alors que Munir El-Kassem servait les intérêts de la WICS libyenne au Canada, un leader des Frères Musulmans, Abdurahman M. Alamoudi, les servait aux États-Unis. Durant son procès aux États-Unis en 2004, Alamoudi, «a admis lors d’une négociation avec la poursuite [plea agreement] que Kadhafi lui avait ordonné de planifier [un] assassinat et qu’il avait reçu 340 000$ à cette fin». Alamoudi a également reconnu que la WICS utilisait ses activistes pour transférer des fonds à l’organisation terroriste Hamas. (Hamas: Politics, Charity, and Terrorism in the Service of Jihad, Matthew Levitt, Dennis Ross, New Haven, Yale University Press, 2006, p.187)
En 2003, lors de l’arrestation d’Alamoudi, le réseau NBC a rapporté qu’il avait été «[Traduction] l’homme qui a aidé le Pentagone à développer le programme d’aumôniers musulmans pour les forces armées américaines».
KIFAH MUSTAPHA – La police de l’État de l’Illinois a congédié son aumônier musulman après avoir appris qu’il recueillait des fonds pour une organisation terroriste.
ABDUL-MALIK RYAN – L’aumônier musulman de l’Université DePaul (Chicago) a fait l’éloge du leader d’Al-Qaïda, Anwar Al-Awlaki, le conseiller spirituel du major Nidal Hassan avant qu’il ne tue 13 personnes et en blesse une trentaine d’autres dans un attentat terroriste à la base militaire de Fort Hood en 2009.
Le 25 novembre 2017, le Muslim Link a présenté une photo des aumôniers musulmans des Forces armées canadiennes prise à Kingston. Basé à Ottawa, le Muslim Link couvre les activités d’organisations islamiques souvent proches de l’infrastructure des Frères Musulmans dans plusieurs villes canadiennes.
https://muslimlink.ca/news/muslim-canadian-remembrance-day-canadian-armed-forces-ryan-carter-hasan-amat-canada / WebArchive – Archive.Today
De gauche à droite : Jalal Khaldoune en formation pour devenir aumônier musulman militaire, Barbara Helms a été admise comme aumônier musulman des Forces armées le 11 octobre 2017, Abdurrashid Michael Taylor, le représentant musulman au Comité interconfessionnel pour l’aumônerie militaire des Forces armées canadiennes, et Ryan Rasheed Carter, l’imam aumônier au Collège militaire de Kingston.
PARTIE 8 – Transcription d’une portion de l’interview de Jalal Khaldoune à Stéphane Gendron portant sur le djihad
10:28 JALAL KHALDOUNE – Je reste comme bouche bée quand j’entends des gens qui disent «Ha! Le Coran, il incite à aller tuer les gens. Ha! Le Coran…» Il n’y a aucun verset qui dit : «Allez tuer des gens». Ils vont confondre… Déjà, il y a Radio-Canada qu’ils ont commencé à expliquer certaines choses comme par exemple le djihad. Mais le djihad ça ne veut pas dire d’aller tuer les gens.
10:49 STÉPHANE GENDRON – Non.
10:49 JALAL KHALDOUNE – Le djihad c’est un effort…
10:52 STÉPHANE GENDRON – Exact… personnel pour s’améliorer. Exactement.
10:54 JALAL KHALDOUNE – Exactement. Pour s’améliorer. Je dis… Faire, comment dire? Je sais pas… Se lever le matin à six heures du matin pour aller travailler c’est un djihad, un effort. Aider les gens… Oui, tout à fait. Il y a une phrase que vous avez dite c’est «Aimez votre prochain comme vous vous aimez vous-même». Mais c’est ça. Je dis tout le temps aux gens juste allez méditer sur cette petite phrase. Si vous arriverez [sic] à aimer aux [sic] autres ce que vous aimez pour vous-mêmes, savez-vous, c’est le bonheur, c’est la joie. C’est la joie. C’est juste ça. Comment? De quelle force? De quelle volonté j’’ose aller commettre un crime au nom de la religion? Ceux qui le font, sérieusement, moi je dis et je le répète : la religion est complètement innocente de leurs actes.
11:44 STÉPHANE GENDRON – Exactement, exactement. C’est qu’on a escamoté tout le message pour se l’approprier à des fins politiques. C’est juste ça.
11:49 JALAL KHALDOUNE – Exactement. C’est ça. Et il y a d’autres effets. Parce que… Moi, j’ai participé à différents débats et puis des gens qui sortent des choses sur la polygamie, sur les droits de la femme, sur… Tout ça, c’est vraiment aberrant. La femme qui est la plus… Donc, les droits de la femme les plus préservés, les plus respectés c’est dans le Coran, donc le livre sacré. On trouve la femme… Elle a un statut très, très, très important. Très important.
12:15 STÉPHANE GENDRON – Ben oui. Ben oui. Malheureusement, il faut qu’on se laisse monsieur Khaldoune parce que là… l’impératif du temps. Mais j’aimerais juste souligner pour les gens, justement, la question de la femme. Dans l’histoire du prophète [Mahomet], c’est sa femme qui l’a supporté tout le long…, qui a été à ses côtés, qui l’a… comme un pilier. S’il n’y avait pas eu sa femme, peut-être que l’histoire aurait été différente. Ben merci beaucoup. Bon succès. Bonne continuité. Et je vous le dis, on va rester en contact. On va se reparler dans le cadre de l’émission. Je vous trouve vraiment super.
12:45 JALAL KHALDOUNE – Ben ça me fait immensément plaisir. Merci beaucoup.
12:46 STÉPHANE GENDRON – Ben merci. Bonne continuité. Au revoir. C’est Jalal Khaldoune qui s’apprête, éventuellement, à devenir le premier aumônier des Forces armées canadiennes du côté musulman francophone. Alors… un gars articulé, un scientifique. On aurait pu jaser… Moi, j’avais plein de questions pour monsieur Khaldoune.
Lectures complémentaires
Point de Bascule : FICHE Charia / Djihad
Mohamed Koné (H24 Info – 10 avril 2017) : Un Marocain premier aumônier musulman francophone de l’armée canadienne / WebArchive – Archive.Today (H24 Info est publié par Geomedoa, «le premier groupe de presse-magazine au Maroc».
Atlas.Mtl (20 avril 2017) : Un quatrième aumônier musulman dans les armées canadiennes (Hormis le titre, il s’agit d’une copie de l’article du site marocain H24 Info ci-dessus, sans mention du nom de l’auteur, ni autre référence. Abdelghani Dades est l’éditeur du bimensuel Atlas.Mtl publié à Montréal et un membre du Conseil de la Communauté Marocaine à l’Étranger / CCME, une sous-structure du gouvernement marocain active à Montréal.)
Oumma.com (4 avril 2017) : L’armée canadienne accueillera bientôt son premier aumônier musulman francophone / WebArchive – Archive.Today (Dans son livre Tariq Ramadan dévoilé / p.267, Lionel Favrot décrit Oumma.com comme l’un des principaux sites de promotion des idées de Tariq Ramadan.)
Association Axiome (18 mars 2017) : VIDÉO Débat sur la question Où trouve-t-on la vérité au sujet de Dieu: La Bible ou le Qur’an? (Débat entre Jalal Khaldoune et Alexandre Bardieu. L’annonce du débat se trouve sur la page Facebook de l’Association Axiome.)