Vue aérienne des installations d’Irving à Saint-Jean au Nouveau-Brunswick
Dans son ouvrage Les signes annonciateurs de la victoire finale de l’islam, le guide spirituel des Frères Musulmans, Youssef Qaradawi, qui dirige au Qatar un centre de recherche sur la charia intégré à la Qatar Foundation, a déjà expliqué l’avancée de l’islam par deux facteurs : d’une part, le travail de terrain des Frères Musulmans et d’organisations similaires et, d’autre part, les contributions en pétrodollars de milliardaires du Golfe à la cause islamiste. Centre Al-Qaradawi / WebArchive – Archive.Today
Plusieurs projets, violents et non-violents, ont été financés par les revenus du pétrole. Ils vont des chaires d’études islamiques dans des universités occidentales qui n’étudient plus l’islam mais le promeuvent en bonne et due forme au terrorisme d’Al-Qaïda, de l’État islamique et des autres.
La diminution de la dépendance occidentale à l’égard du pétrole qui provient des pays de l’OPEP est une condition indispensable pour freiner cette expansion islamiste.
TRADUCTION FRANÇAISE DE POINT DE BASCULE
Auteure : Claudia Cattaneo
Référence : Financial Post / National Post, 9 février 2016
Titre original : As oilsands punished, tanker loads of cheap Saudi oil sail into Canadian ports daily / WebArchive – Archive.Today
[EXTRAITS] Alors que les politiciens fédéraux et provinciaux se tapent dans le dos pour leur ‘leadership’ en matière de réchauffement de la planète et que les opposants se réjouissent d’avoir ralenti la construction de nouveaux oléoducs canadiens, des bateaux-citernes pleins de pétrole étranger, incluant des quantités croissantes en provenance d’Arabie saoudite, viennent régulièrement faire leurs livraisons aux raffineries de l’est du Canada.Vous avez bien lu. L’Arabie saoudite, la monarchie pétrolière qui mène une guerre de prix féroce pour augmenter sa part de marché et dévaster le secteur canadien du gaz et du pétrole dans le processus, a livré une moyenne de 84 017 barils de son pétrole peu cher par jour à la raffinerie d’Irving Oil au Nouveau-Brunswick en 2015. C’est une augmentation par rapport à la moyenne de 63 046 barils par jour en 2012.
Au total, les raffineries du Québec, de l’Ontario, de Terre-Neuve et du Nouveau-Brunswick ont importé 650 000 barils par jour de producteurs étrangers en 2015. En plus de l’Arabie saoudite, les États-Unis, l’Algérie, l’Angola et le Nigéria fournissent également du pétrole pour suppléer à la capacité insuffisante des oléoducs d’acheminer la production de l’ouest du Canada qui excède grandement les besoins de la région.
Le renversement de la direction du flot de la Ligne 9 d’Enbridge, finalement en opération après beaucoup d’opposition, permet de déplacer 240 000 barils de pétrole de l’ouest canadien à Montréal. Cela va contribuer à faire baisser les quantités de pétrole importé mais vraisemblablement pas celles qui proviennent d’Arabie saoudite.
Selon son site internet, Irving, qui opère la plus importante raffinerie au Canada, a une entente d’approvisionnement à long terme avec l’Arabie saoudite. La compagnie Irving appuie ouvertement la mise en place de l’oléoduc Énergie Est proposé par TransCanada entre l’Alberta et le Nouveau-Brunswick mais, avant qu’il ne devienne réalité, la compagnie doit garder sa raffinerie d’une capacité de 350 000 barils par jour en opération.
«Nous achetons du pétrole en provenance de partout dans le monde pour notre raffinerie de Saint-Jean (Nouveau-Brunswick)», a déclaré un porte-parole d’Irving. «Notre pétrole brut provient d’Arabie saoudite, de Norvège, des États-Unis et du Canada (Terre-Neuve et Labrador, Alberta et Saskatchewan). Dans certains cas, le pétrole brut qui est raffiné dans nos installations provient des mêmes fournisseurs qui pourraient utiliser l’oléoduc Énergie Est».
Les importations d’Arabie saoudite équivalent à la production quotidienne d’un producteur de taille moyenne comme PennWest Exploration de Calgary, une des nombreuses compagnies qui se débattent pour tenter de rester profitable après avoir effectué des mises à pied et des coupures de budget en réaction aux baisses de prix orchestrées par les Saoudiens.
Où sont les protestations politiques contre les importations en provenance d’états voyous aux normes environnementales inférieures et aux conduites déplorables à l’égard des femmes, des dissidents et des minorités? Où sont les études élaborées sur les conséquences des activités de l’Arabie saoudite sur les changements climatiques ou sur celles du dumping qu’elle pratique? Pourquoi examine-t-on l’industrie du pétrole canadien en long et en large alors que le pétrole de source étrangère qui se retrouve dans les réservoirs de gazoline dans l’est du Canada ne fait l’objet d’aucune étude?
«Si nous choisissons d’importer du pétrole en provenance d’Arabie saoudite, ne devrions-nous pas estimer le total des émissions de gaz à effet de serre associé à sa production? Cela comprend l’utilisation de l’énergie nécessaire à la protection militaire des installations pétrolières dans cette région du monde constamment en état de guerre», rappelle Terry Etam du BOE Report, une publication spécialisée disponible sur internet. «Est-ce que quelqu’un pourrait me dire combien de gaz à effet de serre est émis par un avion de combat qui va attaquer un pays voisin et par ce qui doit être fait pour se remettre de l’impact? Quelles sont les émissions de CO2 dues aux puits de pétrole incendiés qui mettent des mois à s’éteindre? Combien de gaz à effet de serre sont émis par des tanks qui passent à l’attaque?»
Pendant ce temps, les raffineries du Québec, où les maires dirigés par Denis Coderre de Montréal s’opposent à Énergie Est, s’approvisionnent en grande partie en pétrole américain qui arrive par train alors que le président Obama vient de mettre fin au projet d’oléoduc Keystone XL pour empêcher les importations de pétrole ‘sale’ canadien.
[…] La principale préoccupation de leaders politiques comme le premier ministre libéral Justin Trudeau semble être de resserrer les exigences pour les projets d’oléoducs canadiens en ce qui concerne les changements climatiques et de multiplier les consultations même si ça signifie de garder le pétrole canadien déjà lourdement règlementé dans le sol et d’acheter du pétrole étranger pour faire face à la demande.
Références supplémentaires
Point de Bascule : FICHE Arabie saoudite
Point de Bascule (18 juin 2015) : Gilles Duceppe ne remet pas en question l’oléoduc qui amène du pétrole saoudien (entre autres) à Montréal via Portland. Pourrait-il changer d’idée sur un oléoduc qui acheminerait du pétrole canadien à Montréal?
Point de Bascule (12 février 2016) : Développement pétrolier à Anticosti? Youssef Qaradawi a reconnu il y a plusieurs années que l’expansion islamiste est indissociable des pétrodollars qui sont consacrés à la cause