https://twitter.com/Joanne_Marcotte/status/697812467817254913 / WebArchive – Archive.Today
VIDÉO https://www.youtube.com/watch?v=KakFkRMUSC4&feature=youtu.be
Ces dernières semaines, Philippe Couillard a déclaré que, dans le passé, ni lui, ni son parti n’ont appuyé l’exploitation pétrolière à Anticosti. Johanne Marcotte vient d’attirer notre attention sur Twitter vers un autre document qui contredit M. Couillard. Il s’agit d’une vidéo mettant en vedette un Philippe Couillard favorable à l’exploitation pétrolière à Anticosti alors qu’il était chef de l’Opposition officielle. Selon Johanne Marcotte, la conférence de presse lors de laquelle M. Couillard a défendu cette position eu lieu en février 2014.
Voici la transcription des extraits les plus significatifs :
0:25 Philippe Couillard (Chef de l’Opposition officielle) : Moi, je suis d’accord avec la participation de l’État dans les entreprises d’exploitation pétrolière ou gazière. Je souhaite que ça se fasse.
0:32 Philippe Couillard : Toute la question, tout le jeu est de déterminer le moment où vous choisissez de prendre le risque et vous le prenez pas pour vous, vous le prenez au nom des contribuables du Québec. Et c’est ce que je critique dans ce projet-là. C’est pas le fait qu’on exploite éventuellement le pétrole. C’est le fait qu’on le fasse… qu’on mette en jeu l’argent des contribuables à un niveau…, à un moment beaucoup trop précoce.
[…]1:13 Philippe Couillard : C’est pas, encore une fois, la participation… le principe de participation de l’État à l’exploitation pétrolière [PdeB : auquel je m’oppose], c’est le moment où on choisit de mettre des fonds publics. C’est pas des investisseurs privés, c’est l’argent public qui est mis en jeu.
[…]1:45 Philippe Couillard : Je vous ferai remarquer que l’État a adopté un règlement pour permettre la fracturation hydraulique à Anticosti, spécifiquement pour ce projet-là. Donc, il n’y avait plus d’incertitude règlementaire. Le règlement a été adopté.
Radio-Canada a résumé l’opposition récente de M. Couillard et de son ministre des Ressources naturelles à l’exploitation pétrolière à Anticosti dans trois articles récents que nous avons adaptés. Les articles originaux sont identifiés plus bas, archivés et facilement accessibles.
5 DÉCEMBRE 2015 – À la Conférence sur les changements climatiques de Paris, le premier ministre Philippe Couillard a condamné le projet d’exploitation des hydrocarbures à Anticosti et s’en est vigoureusement dissocié, même si des entreprises sont actuellement en phase d’exploration des ressources sur l’île du fleuve Saint-Laurent. Ce projet pourrait rapporter une manne possible de 650 millions de dollars par an pour l’État pendant 75 ans.
M. Couillard a soutenu que le projet d’exploitation des hydrocarbures à Anticosti avait été lancé par le précédent gouvernement péquiste de Pauline Marois.
«Je n’ai aucun enthousiasme pour les hydrocarbures, a répété M. Couillard. […] J’espère qu’il n’y a plus d’ambiguïté sur cette question-là. Je pense qu’ils [les représentants d’entreprises pétrolières québécoises] doivent décoder que je n’ai pas d’enthousiasme pour développer les hydrocarbures au Québec. L’avenir du Québec ne repose pas sur les hydrocarbures. Absolument pas.» Radio-Canada / WebArchive – Archive.Today
5 FÉVRIER 2016 – Le ministre des Ressources naturelles, Pierre Arcand a tenté de renier la paternité du projet au PLQ. Il a martelé que c’est le gouvernement du Parti québécois qui, le 31 mars 2014, a signé l’entente autorisant l’exploration d’Anticosti.
M. Couillard répète que le gouvernement libéral de Jean Charest n’a jamais considéré l’exploration sur Anticosti : «Je connais assez bien Jean Charest et sa passion pour l’environnement pour vous dire qu’il n’aurait jamais autorisé une chose de semblable.»
Autre information contredisant la version de M. Couillard : c’est le ministre de l’Énergie du gouvernement Charest, Clément Gignac, qui a amorcé la réflexion sur Anticosti. La chroniqueuse politique Marie Grégoire s’en est souvenue sur les ondes d’ICI RDI. M. Gignac avait alors refusé d’imposer un moratoire, afin de faire la lumière sur le potentiel enfoui au cœur d’Anticosti. Radio-Canada / WebArchive – Archive.Today
21 DÉCEMBRE 2015 – Devant la volonté du gouvernement du Québec de se retirer du projet, la société Pétrolia, responsable de l’exploration sur l’île d’Anticosti, a rectifié les faits et rappelé que son contrat avait été négocié sous un gouvernement libéral.
Dans un communiqué, Pétrolia a envoyé un message clair au gouvernement du Québec. Elle s’attend à ce qu’il respecte les contrats et les engagements conclus.
La pétrolière a rappelé que le contrat a été négocié sous un gouvernement libéral, mais qu’il a été signé sous le gouvernement de Pauline Marois.
Le gouvernement du Québec est actionnaire du projet d’exploration et d’exploitation gazière et pétrolière sur Anticosti à 35 %, par l’intermédiaire de Ressources Québec. Pétrolia, Corridor Ressources et Saint-Aubin détiennent chacune 21,7 % des parts. Radio-Canada / WebArchive – Archive.Today
Références supplémentaires
Point de Bascule : FICHE Arabie saoudite
Point de Bascule : FICHE Philippe Couillard
Syed Rashid Husain (Arab News – 4 avril 2008) : Les Saoudiens ont fait pression à Washington contre l’utilisation du pétrole canadien après que le Canada ait devancé l’Arabie saoudite comme principal fournisseur des États-Unis / WebArchive – Archive.Today
Dans une lettre, [l’ambassadeur canadien] Wilson a noté que le Canada avait surpassé l’Arabie saoudite comme plus important fournisseur de pétrole brut avec 2,3 millions de barils par jour.
[…] Des analystes soutiennent cependant que la clause [américaine défavorable au Canada] a été ajoutée après des pressions politiques de l’Arabie saoudite «de plus en plus menacée» par l’augmentation de la part de marché du Canada dans la production de pétrole.Rappelant ce qui s’est passé au sommet de l’OPEP de novembre [2007], l’analyste en ressources stratégiques Paul Michael Wihbey a dit que c’est là, pour la première fois, que le ministre saoudien du Pétrole, Ali Al-Naimi «s’en était pris aux sables bitumineux». Il soutient que le ministre avait déclaré que «les coûts de production du Canada sont parmi les plus élevés et que les prix internationaux doivent être élevés pour que l’exploitation du pétrole canadien soit viable». Al-Naimi avait suggéré que le produit saoudien était plus profitable aux investisseurs.
[…] Wihbey a souligné que l’Arabie saoudite et le Canada sont des compétiteurs pour le marché américain. […] C’est la raison pour laquelle les Saoudiens jouent dur, soutient Wihbey.
Point de Bascule (18 juin 2015) : Gilles Duceppe ne remet pas en question l’oléoduc qui amène du pétrole saoudien (entre autres) à Montréal via Portland. Pourrait-il changer d’idée sur un oléoduc qui acheminerait du pétrole canadien à Montréal?
Claudia Cattaneo (Financial Post / National Post – 9 février 2016) : Des volumes considérables de pétrole saoudien sont importés au Canada pendant que le Québec et d’autres multiplient les obstacles à l’acheminement du pétrole de l’ouest canadien
Point de Bascule (12 février 2016) : Développement pétrolier à Anticosti? Youssef Qaradawi a reconnu il y a plusieurs années que l’expansion islamiste est indissociable des pétrodollars qui sont consacrés à la cause