RÉSUMÉ – Pour camoufler leurs ambitions de conquête, les Frères Musulmans citent fréquemment le verset 2:256 du Coran ‘Nulle contrainte en religion’. L’interprétation libérale du verset qu’ils présentent aux non-musulmans est aux antipodes de celle qu’en font leurs exégètes et de celle qu’ils appliquent.
Plan du texte
Partie 1 – Introduction
Partie 2 – L’importance de la désinformation dans le jihad idéologique en cours
Partie 6 – Mise au point concernant les musulmans anti-charia qui citent le verset 2:256
Annexe 1 – Les principaux extraits du commentaire coranique de Sayyid Qutb sur le verset 2:256
Depuis qu’ils ont commencé à s’installer en Europe et en Amérique du Nord à partir des années ’50, les Frères Musulmans mènent une campagne pour y implanter progressivement la charia. En 2002, leur guide spirituel Youssef Qaradawi a fait un rapprochement entre la campagne en cours et les grandes offensives militaires islamiques du passé :
L’islam va retourner en Europe comme un conquérant et un vainqueur après en avoir été expulsé à deux reprises, une fois au sud en Andalousie (Espagne – 1492) et une seconde fois à l’est quand il frappa à plusieurs reprises aux portes d’Athènes (1830). (…) Cette fois-ci, je maintiens que la conquête ne se fera pas par l’épée mais grâce au prosélytisme et à l’idéologie. (Islamonline.net archivé sur MEMRI)
Point de Bascule : Le projet de conquête islamique
Quelques années plus tôt, dans un discours prononcé en Algérie, Qaradawi avait expliqué que c’est la faiblesse technologique actuelle des islamistes qui les contraint à recourir au jihad idéologique plutôt qu’au jihad militaire qui mena leurs prédécesseurs jusqu’en Espagne et en Grèce :
Nous (les musulmans) sommes dépendants des autres pour notre force militaire. Ceux contre qui nous voulons lancer notre jihad offensif sont les mêmes qui fabriquent toutes sortes d’armements et nous les vendent. Si ce n’était d’eux, nous serions désarmés, sans défense et incapables de faire quoi que ce soit!
Dans les circonstances, comment pouvons-nous parler de lancer des offensives (militaires) pour soumettre le monde entier à notre Message quand les seules armes que nous pouvons rassembler sont celles qu’ils nous donnent et quand les seules armes que nous pouvons transporter sont celles qu’ils acceptent de nous vendre?
Priorities of the Islamic Movement in the Coming Phase (Les priorités du mouvement islamique à la prochaine étape) / Chapitre 3 – A debate that we do not need today (Un débat dont nous n’avons pas besoin aujourd’hui)
Dans la conclusion de son discours d’Algérie, Qaradawi expliqua à ses supporteurs opérant en Occident l’importance de se spécialiser dans les sciences humaines et les communications afin d’être mieux équipés pour mener le jihad idéologique en cours. (The qualifications of specialists / Les qualifications des spécialistes)
Dans un mémorandum de 1991, un leader des Frères Musulmans aux États-Unis a décrit l’offensive actuelle dans les médias, les forums interreligieux, les programmes de rapprochement et ailleurs comme «une sorte de grand jihad visant à éliminer, à détruire de l’intérieur la civilisation occidentale et à saboter sa misérable demeure afin que la religion d’Allah soit victorieuse sur toutes les autres religions».
Ce mémorandum a été produit en preuve lors des procès de leaders des Frères Musulmans aux États-Unis en 2007 et 2008 à l’issue desquels ils furent condamnés à de lourdes peines de prison pour avoir participé au financement d’activités terroristes au Moyen-Orient à partir du territoire américain.
Le rapprochement établi par Youssef Qaradawi entre le jihad idéologique actuel et les guerres islamiques conventionnelles du passé l’a amené à statuer que la zakat pouvait servir à financer les islamistes qui font avancer la cause de l’islam dans les médias. C’est Salam Elmenyawi qui a rappellé l’existence de cette fatwa en 2004. La zakat est la contribution financière obligatoire payée par les musulmans.
Seuls des musulmans peuvent recevoir la zakat. Le manuel de charia Umdat al-Salik (Reliance of the traveller – La dépendance du voyageur) endossé par l’International Institute of Islamic Thought (IIIT) associé aux Frères Musulmans et par Tariq Ramadan, en particulier, énumère huit catégories de bénéficiaires :
Catégorie 1 : h8.8 – les pauvres
Catégorie 2 : h8.11 – ceux qui sont à court d’argent
Catégorie 3 : h8.13 – les collecteurs de zakat
Catégorie 4 : h8.14 – les musulmans dont l’adhésion à l’islam est faible, en particulier les récents convertis
Catégorie 5 : h8.15 – les esclaves musulmans qui ont besoin d’aide pour acheter leur liberté
Catégorie 6 : h8.16 – ceux qui ont des dettes
Catégorie 7 : h8.17 – les musulmans engagés dans des opérations militaires au nom d’Allah
Catégorie 8 : h8.18 – les voyageurs en manque d’argent
En justifiant l’utilisation de la zakat pour financer les musulmans qui travaillent dans les médias à promouvoir la cause de l’islam, Qaradawi a adapté la septième catégorie de bénéficiaires à la réalité occidentale contemporaine.
Plus d’une centaine d’organisations liées au réseau des Frères Musulmans bénéficient du statut d’organisme de bienfaisance au Canada. Une partie des activités «charitables» qu’elles financent sont en réalité des activités de jihad militaire et idéologique.
Point de Bascule (10 janvier 2012) : Des organisations islamistes subventionnées ont transféré des centaines de milliers de dollars vers le collecteur de fonds du Hamas au Canada
Partie 2 – L’importance de la désinformation dans le jihad idéologique en cours
La dissimulation et la désinformation sont des activités importantes dans les guerres conventionnelles. Dans le jihad idéologique actuel, elles sont passées au rang d’activités principales. Dans les médias, les forums interreligieux, les programmes de rapprochement et ailleurs, les Frères Musulmans y recourent pour désorienter les non-musulmans sur la nature de leur offensive visant à introduire la loi islamique (charia) dans tous les secteurs de la société.
Le manuel de charia Reliance of the traveller mentionne à la section r8.2 que le mensonge est permis en temps de guerre. Les sections r9 et r10 du manuel ajoutent qu’en certaines circonstances, il est préférable d’exagérer ou de donner une fausse impression plutôt que de mentir purement et simplement.
La section r10.3 précise «qu’il n’y a aucun mal à donner une fausse impression si l’intérêt de la loi islamique (charia) est plus important que celui de la personne à qui l’on s’adresse».
C’est précisément pour donner une fausse impression quant à la nature de leurs ambitions que les Frères Musulmans citent fréquemment l’extrait du verset 2:256 du Coran qui déclare ‘Nulle contrainte en religion’.
Les Frères Musulmans donnent toutes les vertus à ce passage quand ils le présentent aux non-musulmans. Dans leur message A Common Word between Us adressé au pape et à d’autres dirigeants chrétiens en 2007, des centaines de leaders musulmans dont plusieurs associés aux Frères Musulmans ont décrit ‘Nulle contrainte en religion’ comme une justification de la liberté de religion. Jamal Badawi, un important dirigeant des Frères Musulmans en Amérique du Nord, a écrit ailleurs que ce passage constitue une reconnaissance de la liberté de conscience. Muqtedar Khan de l’Association of Muslim Social Scientists (AMSS) basée aux États-Unis l’a présenté comme l’équivalent du Premier amendement de la constitution américaine garantissant la liberté d’expression, etc.
En 2003, CAIR-Canada, un des principaux lobbies des Frères Musulmans au pays a publié un Guide sur l’islam à l’intention des journalistes pour leur indiquer comment parler de la religion. Dans ce guide, les leaders de CAIR-Canada vont jusqu’à nier l’aspect militaire du jihad. Ils définissent le jihad comme un «combat pour l’amélioration des conditions de vie» (“Jihad means to struggle or strive for a better way of life”). CAIR-Canada utilise à son tour le passage de 2:256 ‘Nulle contrainte en religion’ pour accréditer sa version édulcorée du jihad. Il s’agit évidemment de désinformation pure et simple contredite par les mentors de CAIR-Canada tels Hassan al-Banna (1906-1949) dans son texte Jihad favorable au jihad militaire offensif et Sayyid Qutb (1906-1966) dans son essai Milestones. Al-Banna fonda les Frères Musulmans en 1928 alors que Qutb en fut l’un des principaux théoriciens.
Dans son guide de 2003 (p. 14), CAIR-Canada s’identifie comme une filiale de l’organisation américaine CAIR basée à Washington. CAIR-Canada présente CAIR comme son «organisation-mère» (“CAIR-CAN’s parent organization”). De nombreux liens ont été relevés entre CAIR et l’infrastructure du Hamas aux États-Unis.
Fait troublant : CAIR-Canada a conçu son guide de désinformation destiné aux journalistes avec la collaboration du Centre for Faith and the Media (CFM) de Calgary. C’est le fondateur de cette organisation, Gordon Legge, un ancien journaliste du Calgary Herald, qui signa l’introduction de la version 2003 du document. Le CFM bénéficie du statut d’organisme de bienfaisance auprès de l’Agence du revenu du Canada. Il s’est donné comme mission de favoriser la couverture de l’actualité religieuse dans les médias. Au fil des ans, des personnalités prestigieuses de Calgary, dont l’ancien maire Al Duerr, ont fait partie de son conseil d’administration.
Depuis 2005, les Frères Musulmans sont représentés au conseil d’administration du CFM par leur poids lourd Jamal Badawi. Dans le passé, Badawi a endossé les attentats-suicide contre Israël, il a justifié le principe de charia qui permet au mari de battre son épouse, il a défendu l’introduction de la charia au Canada via les tribunaux islamiques en 2005, etc.
Conseil d’administration du CFM : 2004 – 2005 – 2006 – 2007 – 2008 – 2009 – 2010 – 2011
Partie 3 – Sayyid Qutb et d’autres autorités endossées par les Frères Musulmans expliquent la portée limitée du verset 2:256 ‘Nulle contrainte en religion’
Né et ayant passé l’essentiel de sa vie en Égypte, Sayyid Qutb (1906-1966) a été l’un des principaux théoriciens des Frères Musulmans. À ce titre, il a écrit de nombreux livres dont un tafsir (commentaire coranique) intitulé In the shade of the Qur’an. Son texte qui s’adresse aux musulmans donne une portée beaucoup plus restreinte au verset 2:256 que ne le font les porte-parole des Frères Musulmans lorsqu’ils bernent les non-musulmans en leur présentant ce verset comme une sorte d’équivalent du Premier amendement américain qui protège la liberté d’expression.
Tout en affirmant que «l’islam ne cherche jamais des convertis en ayant recours à la contrainte», Qutb ajoute qu’il n’y a aucune incompatibilité entre 2:256 et les versets qui prônent le jihad pour établir l’ordre social islamique et le défendre.
Le commentaire coranique de Qutb est largement diffusé par les Frères Musulmans en Occident. Au moins deux des éditions de son commentaire traduit en anglais ont été publiées par des organisations associées à la confrérie :
Islamic Foundation (Leicester – Royaume-Uni) – En 1989, cette organisation musulmane a été l’une des premières d’Europe à organiser la campagne contre Salman Rushdie et son roman Les versets sataniques. En 1998, c’est à cet endroit que Tariq Ramadan a choisi d’étudier pour améliorer sa connaissance théorique de l’islam. (Le Point [Paris], 28 octobre 2004, p. 162 et The New Frontiers of Jihad: Radical Islam in Europe, Alison Pargeter, Philadelphia, University of Pennsylvania Press, 2008, p. 25). L’Islamic Foundation a également publié les versions anglaises de certains livres de Tariq Ramadan.
World Assembly of Muslim Youth (WAMY) – Un autre éditeur de Qutb, l’organisation saoudienne WAMY, entretient des liens étroits avec les Frères Musulmans. La section canadienne de l’organisation a financé la MAC et l’École Dar al-Iman dans le passé. En janvier 2012, l’Agence du revenu du Canada a révoqué le statut d’organisme de bienfaisance de WAMY-Canada pour avoir transféré des fonds vers une fondation qui finançait l’organisation terroriste al-Qaïda.
Qutb jouit d’un prestige considérable chez les islamistes et chez les Frères Musulmans en particulier. Dans son livre Auspices of the Ultimate Victory of Islam (Les signes annonciateurs de la victoire finale de l’islam) (section Yesterday versus Today), le guide spirituel de la confrérie Youssef Qaradawi, l’a crédité d’être un des principaux responsables du renouveau islamique du XXe siècle avec Syed Maududi (1910-1979) et Hassan al-Banna (1906-1949).
Au Canada, la Muslim Association of Canada (MAC), la section locale des Frères Musulmans, diffuse les écrits de Qutb notamment via le site de MAC Youth et celui de Cordoba House.
La Muslim Students Association (MSA) de l’Université Concordia (Montréal) détient une importante sélection d’ouvrages de Qutb. La MSA fut la première organisation mise sur pied par les Frères Musulmans en Amérique du Nord (1963). Un rapport de la police de New York (page 68) qualifie cette organisation d’«incubateur de radicalisme».
Abdelaziz Djaout, un leader qui a travaillé avec la MAC et Présence Musulmane dans le passé et qui s’occupe de la formation des militants du réseau au Québec, a présenté Sayyid Qutb comme un homme qui n’a «jamais préconis(é) la violence» dans un entretien qu’il a accordé à Marie-Ève Martel pour son livre Québécois et musulmans main dans la main pour la paix. C’est mal représenter la pensée de Qutb.
Dans son livre Milestones, Qutb répond ainsi à ceux qui excluent l’usage de la violence pour faire triompher l’islam et qui présentent le jihad comme une guerre exclusivement défensive :
Quant à ceux qui tentent de défendre le concept du jihad islamique en l’interprétant de façon restrictive comme une guerre défensive et qui font des recherches pour prouver que les batailles menées au nom du jihad islamique furent toutes pour la défense de la patrie de l’islam contre l’agression de puissances voisines, ils comprennent mal la nature de l’islam et de son but premier. Une telle conception du jihad n’est rien sinon que le produit d’un esprit défait par les présentes conditions difficiles et par les attaques des orientalistes perfides contre le jihad islamique.
(…) Ce serait naïf d’assumer que l’appel pour libérer toute l’humanité puisse être limité à des prêches et des discours. (Milestones – chapitre 4)
Quand des islamistes comme Djaout mènent la dawa (prosélytisme) auprès des non-musulmans dans des rencontres interreligieuses, des programmes de rapprochement et d’autres activités, il est fréquent qu’ils passent sous silence certains aspects de leur doctrine. C’est explicitement encouragé par la charia, notamment à la section r10.3 du manuel Reliance of the traveller endossé par les Frères Musulmans.
La traduction française des extraits du commentaire de Sayyid Qutb sur le verset 2:256 retenus pour cet article est à l’annexe 1. La version intégrale anglaise du commentaire de Qutb sur 2:256 qui parait dans son tafsir In the shade of the Qur’an est disponible en cliquant ICI.
En plus du texte de Qutb, pour cette portion de l’article nous avons consulté d’autres documents écrits par des exégètes proches des Frères Musulmans. Deux d’entre eux sont moins connus. Voici leur présentation :
- Abbas Nikzad est un exégète iranien. Il a écrit un article pour le journal iranien Mardom Salari (15 juin 2009) dans lequel il aborde la relation entre le verset 2:256 et les droits humains tels que définis dans la constitution iranienne. Son article a été traduit en anglais et reproduit par la BBC. Malgré les tensions sunnites-chiites, Ibrahim Abu-Rabi, un leader des Frères Musulmans qui a dirigé le programme d’études islamiques de l’Université d’Edmonton jusqu’à sa mort en 2011, a déclaré en 2008 que l’Iran de Khomeini représentait la seule révolution islamique qui ait réussi.
- Hikmatullah Babu Sahib est professeur à l’International Islamic University of Malaysia (IIUM). En 2009, cette organisation a signé une entente de coopération avec l’IIIT, le principal centre de recherche des Frères Musulmans aux États-Unis. Il a écrit un article paru dans le New Straits Times (Malaysie – 17 décembre 2005) intitulé Les règles religieuses ne doivent pas être soumises à des interprétations personnelles (Religious rules not subject to random interpretations).
Sayyid Qutb conclut du verset 2:256 ‘Nulle contrainte en religion’ qu’il se limite à décourager les conversions à l’islam par la force. Qutb ajoute que 2:256 doit être lu à la lumière des versets du Coran qui commande de mener le jihad pour imposer l’odre islamique.
(p. 348) L’islam ne cherche jamais des convertis en ayant recours à la contrainte, aux menaces ou à quelque pression que ce soit. L’islam apporte des faits, du raisonnement, des explications et de la persuasion.
(p. 351) L’énoncé ‘Nulle contrainte en religion’ (2:256) soulève la question de savoir si ce principe peut être réconcilié avec le devoir obligatoire du jihad, c’est-à-dire la prise des armes pour la défense et la protection de la foi que l’islam encourage ouvertement et que le Coran a codifié dans des versets tels celui qui proclame ‘Combattez-les jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’association et que la religion soit entièrement à Allah seul. S’ils cessent, donc plus d’hostilités, sauf contre les injustes’. (2:193)
(p. 353) Le principe de ‘Nulle contrainte en religion’ devrait être lu en même temps que cet autre qui déclare ‘Préparez (pour lutter) contre eux tout ce que vous pouvez comme force et comme cavalerie équipée, afin d’effrayer l’ennemi d’Allah et le vôtre, et d’autres encore que vous ne connaissez pas en dehors de ceux-ci mais qu’Allah connaît.’ (8:60)
Les autres exégètes consultés vont dans le même sens que Qutb et ils donnent des situations spécifiques pour lesquelles le recours à la coercition est encouragé par la charia (forcer une femme à porter le voile, forcer les gens à prier, forcer le paiement de la zakat, etc.)
Abbas Nikzad : À ce point-ci, nous devons éviter un malentendu. Le verset 2:256 signifie que le gouvernement islamique ne forcera pas le peuple à accepter une forme de croyance religieuse. Néanmoins, nous devons savoir que le gouvernement islamique est obligé de respecter les directives religieuses et de préserver les rites religieux dans la société. (…) Par exemple, si le gouvernement islamique empêche quelqu’un de boire de l’alcool, de manger en public durant le Ramadan ou d’utiliser l’intérêt dans les transactions financières, ça ne signifie pas qu’il force les gens à accepter la foi et la religion.
Hikmatullah Babu Sahib : Proposer que le verset (2:256 – ‘Nulle contrainte en religion’) implique que les musulmans ne puissent pas être forcés de se conformer à certaines obligations religieuses équivaut à se complaire dans une interprétation libérale personnelle sans fondement dans l’histoire et les principes d’interprétation de l’islam qui font autorité. Une interprétation libre (free-for-all dans la version originale) des textes sacrés est indéfendable et si on n’y met pas fin, cela pourrait entraîner une sérieuse confusion au sein de la communauté musulmane.
(…) L’autre question qu’il faut trancher c’est si oui ou non les autorités religieuses de l’islam ont le droit de déterminer des limites concernant la conduite et les mœurs des musulmans en ce qui a trait à des questions personnelles comme l’habillement et autres. Oui, ces autorités ont des droits dans ce domaine.
(…) C’est clair quand on examine l’histoire du calife Abou Bakr (573-634) et celle des mesures sévères qu’il adopta contre ceux qui négligeaient de prier et de payer la zakat (contributions financières aux autorités de l’islam). Abou Bakr décida d’aller en guerre contre ces musulmans qui refusaient de payer la zakat.
(…) En ce qui concerne la dissimulation des cheveux pour les femmes musulmanes, c’est non seulement une exigence pour que leurs prières soient valables, ça fait explicitement partie de la loi islamique depuis plus de 1 400 ans.
(…) C’est la responsabilité des exégètes de l’International Islamic University of Malaysia (IIUM) de clarifier le sens véritable de ‘Nulle contrainte en religion’ pour éviter que les musulmans et les non-musulmans ne soient incités à croire que l’islam permet à chacun et à chacune de faire ce qui lui plait concernant ses obligations religieuses islamiques.
Le concept de transgression
Selon le libéralisme classique, tant qu’un individu ne recourt pas à la force contre d’autres personnes, il est libre de faire comme bon lui semble.
Par contre, selon la charia défendue par les Frères Musulmans et d’autres islamistes, les individus sont libres uniquement dans la mesure où ils se conforment à tout un ensemble de règles. Les défenseurs de la charia s’accordent complète légitimité pour forcer les gens à accomplir certaines actions (se voiler pour les femmes, par exemple) ou les empêcher d’en faire d’autres (manger en public durant le Ramadan). Tout ce qui empêchera un défenseur de la charia de recourir à la force pour imposer ses vues, c’est sa capacité pratique de le faire.
Youssef Qaradawi résume ce principe au chapitre 4 de son livre Les priorités du mouvement islamique à la prochaine étape (The Priorities of the Islamic Movement in the Coming Phase) quand il écrit qu’un des principes de l’islam c’est de recourir à la force «à toutes les fois que c’est possible» non pas pour convertir mais pour faire appliquer les principes de l’islam (“changing wrong by force whenever possible”).
La notion de transgression, de désobéissance aux règles de la charia occupe une place fondamentale dans la doctrine des Frères Musulmans. C’est elle qui justifie le recours à la coercition.
Hassan al-Banna : Les non-musulmans qui ne se conforment pas à ce qui est attendu d’eux seront combattus «non pas pour les forcer à accepter l’islam contre leur volonté mais comme un prix à payer pour leur transgression». (Peace in Islam)
Sayyid Qutb (p. 350) : Le mot arabe qui désigne les fausses divinités est taghut qui signifie tyrannie. Ce mot désigne quoi que ce soit ou quiconque contrôle l’esprit, supprime la vérité ou transgresse les lois et les limites établies par Dieu.
Ne pas respecter la charia –> Transgression –> Tyrannie
Dans ce contexte, quand les islamistes se présentent comme des libérateurs qui veulent éliminer la tyrannie, ils veulent simplement dire qu’ils entendent combattre ceux qui ne respectent pas la charia.
Dans son commentaire sur le verset 2:256, Sayyid Qutb définit ainsi une des fonctions du jihad :
Sayyid Qutb (p. 352) : Un autre objectif du jihad c’est d’établir l’ordre social islamique et de le défendre. Cet ordre libère l’homme de la tyrannie sous toutes ses formes en exhortant que tous se soumettent à Dieu, le maître suprême d’entre tous.
Mener le jihad contre la tyrannie –> Combattre ceux qui ne respectent pas la charia
Trois objectifs du jihad expliqués par Sayyid Qutb dans son commentaire sur 2:256
JIHAD DÉFENSIF (p. 351) : L’islam encourage le jihad pour protéger ses adhérents contre les attaques et les menaces et pour assurer leur sécurité et leur liberté.
JIHAD OFFENSIF – ATTAQUER LES CRITIQUES DE L’ISLAM (p. 352) : L’islam encourage également le jihad pour garantir le droit et la liberté d’expression et de propagation de la foi. (…) Afin que les êtres humains puissent individuellement décider s’ils croient ou non dans l’islam, rien ne doit se trouver entre eux et le message de Dieu.
JIHAD OFFENSIF – ÉTABLIR L’ORDRE ISLAMIQUE (p. 352) : Un autre objectif du jihad c’est d’établir l’ordre social islamique et de le défendre. Cet ordre libère l’homme de la tyrannie sous toutes ses formes en exhortant que tous se soumettent à Dieu, le maître suprême d’entre tous.
Dans son livre Western Muslims and the Future of Islam (p. 176), Tariq Ramadan écrit que les pays qui utilisent l’intérêt dans leurs transactions financières dérogent spécifiquement aux versets 2:278-279 du Coran. Du fait de cette transgression, ces pays se retrouvent dans le camp de la guerre, soutient Tariq Ramadan :
Si nous examinons le système néolibéral et la logique qui le soustend, nous constatons très clairement que nous avons affaire au alam al-harb (monde de la guerre) ou au dar al-harb (camp de la guerre), pour reprendre la terminologie classique.
2:279 (…) Recevez l’annonce d’une guerre de la part d’Allah et de Son messager.
Une fois ce genre de constat tiré, ce sont les capacités militaires des islamistes qui les amènent à décider des moyens à utiliser pour mener le jihad à ceux qu’ils ont identifié comme faisant partie du camp de la guerre.
Partie 4 – La peine de mort que les exégètes des Frères Musulmans exigent pour les apostats de l’islam confirme leur interprétation restreinte de 2:256
L’interprétation libérale de 2:256 présentée par les Frères Musulmans aux non-musulmans dans les forums interreligieux, les programmes de rapprochement avec la police et ailleurs est contredite par l’exécution des apostats de l’islam prônée par leurs exégètes et leurs manuels de charia.
C’est justement en raison des peines prévues par la charia pour l’apostasie que l’Arabie saoudite s’est abstenue en 1948 lors du vote sur la Déclaration universelle des droits de l’homme et son article sur la liberté de conscience :
Article 18 (Déclaration 1948) : Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites.
En 1990, l’Arabie saoudite et les autres pays membres de l’Organisation de la coopération islamique ont adopté leur propre Déclaration du Caire sur les droits de l’homme en islam qui stipule que les hommes n’ont d’autres droits que ceux approuvés par la charia.
Article 19c (Déclaration 1990) : Il ne peut y avoir ni délit, ni peine, en l’absence de dispositions prévues par le Charria.
Article 22a : Tout homme a le droit d’exprimer librement son opinion pourvu qu’elle ne soit pas en contradiction avec les principes de la Charria.
Article 24 : Tous les droits et libertés énoncés dans la présente Déclaration sont soumis aux dispositions de la Charria.
Article 25 : La Charria est l’unique référence pour l’explication ou l’interprétation de l’un quelconque (sic) des articles contenus dans la présente Déclaration.
La charia prévoit la peine de mort pour ceux qui abandonnent l’islam.
Le premier critère qui devrait permettre de conclure au caractère volontaire et tolérant d’une doctrine c’est qu’on puisse cesser d’y croire sans crainte de répercussions physiques. La charia pronée par les Frères Musulmans et d’autres organisations islamistes va dans le sens contraire puisqu’elle prévoit l’exécution des apostats, le recours suprême à la contrainte.
Alors qu’il dirigeait une organisation des Frères Musulmans en Belgique, Yahya Michot justifia en 1995 dans une interview au périodique belge Le Vif/L’Express (scan) un autre volet de la Déclaration du Caire sur les droits de l’homme en Islam qui consacre l’inégalité entre musulmans et non-musulmans :
Cette Déclaration (des droits de l’homme de 1948) n’est pas universelle. La meilleure preuve, c’est que les musulmans ont refusé de la signer et qu’ils ont rédigé leur propre Déclaration musulmane des droits de l’homme. Il est temps d’en arriver à une gestion des relations des différents quartiers du village planétaire qui se réfère à une multiplicité de logiques sociétales. Tant qu’on continue à se référer à un modèle qu’on voudrait unique pour la planète, on n’aura pas avancé d’un pas! La Déclaration islamique affirme que les croyants et les incroyants ne sont pas égaux : ça ne veut pas dire que les premiers vont trucider les seconds!
Autorités des Frères Musulmans qui endossent la peine de mort pour apostasie
RELIANCE OF THE TRAVELLER – Le manuel de charia endossé par le principal centre de recherche des Frères Musulmans en Occident, l’International Institute of Islamic Thought (IIIT), prescrit l’exécution de ceux qui abandonnent l’islam (section o8.1). Écrit par l’exégète Ahmad ibn Naqib al-Masri (1302-1367), le manuel de charia est également endossé par Tariq Ramadan dans son livre Radical Reform.
D’autres sections du manuel confirment la nature coercitive de la charia : la section f1.3 prévoit la peine de mort pour les musulmans qui nient l’obligation de prier, pour ceux qui ne versent pas la zakat (contribution monétaire aux autorités de l’islam), etc. L’article o12.1 prévoit la peine de mort pour les homosexuels, l’article m10.12 autorise le mari à battre son épouse, etc.
YOUSSEF QARADAWI – Dans une fatwa publiée sur le site islamonline en 2003, Youssef Qaradawi, le guide spirituel des Frères Musulmans, a confirmé que la charia prescrit l’exécution de ceux qui abandonnent l’islam.
RACHID GHANNOUCHI – Rachid Ghannouchi est le leader de l’organisation Ennahda, la section tunisienne des Frères Musulmans. Lors de l’examen de la demande de statut de réfugié de Mohamed Zrig, la Commission de l’Immigration et du Statut de réfugié du Canada (CISR) a souligné l’appui qu’accorde Ghannouchi à la peine de mort pour ceux qui abandonnent l’islam :
(Section 5.3.16) L’apostasie est un délit qui n’a rien à faire avec la liberté religieuse que l’Islam reconnaît (…). C’est un délit politique qui correspond dans les autres systèmes au délit de révolte armée contre le système de l’État et la tentative de l’ébranler (…). L’apostasie doit être punie selon son ampleur et son danger. [X (Re) 2000 CanLII 21343]
Dans son livre Dangerous Alliances (p. 128 – note 10), la professeure Lise Garon de l’Université Laval confirme que le dossier M92-10133 de la CISR d’où est extrait cette citation est bel et bien celui de Mohamed Zrig. La professeure Garon est une proche de Zrig. Elle a participé aux activités de son Association des droits de la personne au Maghreb (ADPM) dans le passé.
HASSAN TOURABI – Hassan Tourabi a été le principal responsable de l’introduction de la charia au Soudan dans les années ’80 et ’90. Alors qu’il était solliciteur-général du Soudan, Mahmoud Mohamed Taha, un théologien musulman réformateur, a été exécuté pour apostasie parce qu’il avait ouvertement plaidé pour une réforme de certains principes islamiques. (BBC)
Dans la cause de Mohamed Zrig entendue par la CISR, le Soudan de Tourabi a été décrit comme un « pays des horreurs (où) on flagelle au nom de la charia, on abrite des bases terroristes et on extermine les chrétiens du Sud. » (X [Re], 2000 CanLII 21343)
Dans une entrevue de 1995 qu’il destinait à un public non-musulman, Tariq Ramadan a présenté Hassan Tourabi comme un «modéré» même s’il rejette la notion même de «musulman modéré» comme en fait foi son discours de Dallas en 2011 devant un auditoire de supporteurs musulmans (vidéo 3 – 02:36).
YUSUF ISLAM – En 1989, l’ancien chanteur Cat Stevens a été parmi les premiers militants et organisations associés aux Frères Musulmans à appuyer la condamnation à mort de Salman Rushdie pour avoir publié Les versets sataniques. L’interview de Yusuf Islam diffusée à l’époque par la BBC est disponible sur internet. Jugeant l’ouvrage de Rushdie blasphématoire, l’ayatollah Khomeini avait émis une fatwa appelant ses supporteurs à le tuer. Rushdie est toujours vivant mais plusieurs de ses traducteurs ont été attaqués et certains tués à cause de cette fatwa.
SYED MAUDUDI – Le fondateur de l’organisation pakistanaise Jamaat-e-Islami alliée des Frères Musulmans prône de tuer les apostats de l’islam dans son commentaire coranique du verset 9:11. Ingrid Mattson, récemment nommée à la direction du Collège universitaire Huron à London (Ontario), a déclaré que le tafsir de Maududi était probablement le meilleur qui soit disponible en langue anglaise.
Partie 5 – L’exégète saoudien Ibn Baaz considère que 2:256 a été abrogé par les versets du Coran qui prônent le jihad offensif
Dans son texte Majmoo’ Fataawa wa Maqaalaat li’l cité par Muhammad al-Munajjid, l’exégète saoudien Ibn Baaz (1910-1999) soutient que le verset 2:256 a été abrogé par le 9:5 et les autres versets du Coran qui encouragent le jihad offensif contre les non-musulmans qui ne sont ni chrétiens, ni juifs et ni zoroastriens et qui n’ont pas l’option de payer la jizya prévue par 9:29.
9:5 Après que les mois sacrés expirent, tuez les associateurs où que vous les trouviez. Capturez-les, assiégez-les et guettez-les dans toute embuscade. Si ensuite ils se repentent, accomplissent la Salat et acquittent la Zakat, alors laissez-leur la voie libre, car Allah est Pardonneur et Miséricordieux.
Les réponses de Muhammad al-Munajjid aux questions sur la charia apparaissent sur le site OnIslam aux côtés de celles de Jamal Badawi, Waleed Najmeddine et d’autres exégètes des Frères Musulmans. Ce site a été mis sur pied par des collaborateurs de Youssef Qaradawi après qu’ils aient abandonné le site Islamonline.
En 2011, le site tunisien BusinessNews rapporta l’éloge d’Ibn Baaz faite par Rachid Ghannouchi, le leader d’Ennahda, l’organisation locale des Frères Musulmans.
Point de Bascule (30 novembre 2011) : Rachid Ghannouchi fait l’éloge d’un exégète saoudien qui soutient que la terre est plate
Selon l’explication classique, les versets du Coran auraient été écrits sur une période de vingt-trois ans. En vertu du principe de l’abrogation, les versets plus récents abrogent (annullent) les plus anciens quand ils se contredisent. Dans ce cas-ci, le 9:5 ayant été formulé après le 2:256, il aurait donc préséance sur lui.
Lors de son discours de Ratisbonne en septembre 2006, le pape Benoît XVI a fait référence à la thèse de l’abrogation de 2:256 par des versets violents plus récents, ce qui suscita des émeutes à travers le monde.
Salah Basalamah / Présence Musulmane (Le Devoir – 22 septembre 2006) : Contradictions papales et distanciations musulmanes
Partie 6 – Mise au point concernant les musulmans anti-charia qui citent le verset 2:256
Dans le passé, plusieurs musulmans anti-charia ont cité le verset 2:256 pour contester le programme des islamistes et pour indiquer leur propre respect des libertés individuelles. Quelques cas parmi d’autres :
Fatima Houda-Pepin – Assemblée nationale du Québec (2 décembre 1994)
Salim Mansur – Islam’s Predicament / prologue (2010)
Raheel Raza – Discours (8 août 2011)
En produisant ce texte, notre intention n’est pas d’invalider leur interprétation libérale du verset 2:256 mais d’expliquer celle des islamistes et des Frères Musulmans en particulier.
Il faut bien le reconnaître : au Canada, ce sont les Frères Musulmans qui contrôlent la majorité des organisations musulmanes et non les musulmans libéraux. Puisque les Frères Musulmans utilisent constamment le verset 2:256 pour faire baisser la garde des observateurs alors qu’ils s’affairent à la «destruction de la civilisation occidentale de l’intérieur» promue, notamment, dans leur mémorandum de 1991, il est essentiel de se familiariser avec les fondements théoriques de leur action. Les tafsirs endossés par les Frères Musulmans et d’autres documents destinés à au public musulman sont utiles pour y arriver.
Pendant ce temps, nous souhaitons la meilleure des chances aux musulmans qui contestent le programme de conquête des islamistes et nous les encourageons à persévérer dans leur lutte en faveur des droits individuels.
Annexe 1 – Les principaux extraits du commentaire coranique de Sayyid Qutb sur le verset 2:256
Le commentaire intégral du verset 2:256 de Sayyid Qutb publié en anglais dans son tafsir In the shade of the Qur’an est disponible en cliquant ICI.
Traduction des principaux extraits par Point de Bascule
(p. 348) Islam never seeks converts through compulsion or threats or pressure of any kind. It deploys facts, reasoning, explanation and persuasion.
(p. 348) L’islam ne cherche jamais des convertis en ayant recours à la contrainte, aux menaces ou à quelque pression que ce soit. L’islam apporte des faits, du raisonnement, des explications et de la persuasion.
(p. 350) It is false deities that must be rejected, while faith must be reserved for God, who alone deserves faith and trust.
The Arabic term for ‘false deities’ is taghut, meaning tyranny, a word denoting anything or anyone that takes hold of the mind or suppresses the truth, or transgresses the laws and limits set by God. It refers to forces and systems that disregard the divine religious, moral, social and legal order and operate in this life on values and principles not sanctioned by God or derived from His guidance and teachings. To resist such forces, in all their manifestations, and to believe in God’s oneness is the only certain path to success and salvation.
(p. 350) Ce sont les fausses divinités qui doivent être rejetées alors que la foi doit être réservée à Dieu qui, lui seul, mérite foi et confiance.
Le mot arabe qui désigne les fausses divinités est taghut qui signifie tyrannie. Ce mot désigne quoi que ce soit ou quiconque contrôle l’esprit, supprime la vérité ou transgresse les lois et les limites établies par Dieu. Cela réfère aux forces et aux systèmes qui ne tiennent pas compte de l’ordre religieux divin, moral, social et légal et qui se comportent dans cette vie selon des valeurs et des principes que Dieu n’approuve pas ou qui ne découlent pas de Sa direction et de Ses enseignements. Résister à de telles forces, dans toutes leurs manifestations et croire en l’unicité de Dieu est le seul chemin qui mène au succès et au salut.
(p. 351) The statement “There shall be no compulsion in religion,” raises the question of whether this principle can be reconciled with the obligatory duty of jihad, or taking up arms for the defence and protection of the faith, which Islam has openly advocated and the Qur’an has established in verses such as: “Fight them until there is no more oppression, and submission is made to God alone.” (Verse 2:193)
Some biased writers have accused Islam of double standards, claiming that it was spread and imposed by the sword while, at the same time, advocating non-coercion and freedom of religion.
(p. 351) L’énoncé ‘Nulle contrainte en religion’ (2:256) soulève la question de savoir si ce principe peut être réconcilié avec le devoir obligatoire du jihad, c’est-à-dire la prise des armes pour la défense et la protection de la foi que l’islam encourage ouvertement et que le Coran a codifié dans des versets tels que celui qui proclame ‘Combattez-les jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’association et que la religion soit entièrement à Allah seul. S’ils cessent, donc plus d’hostilités, sauf contre les injustes’. (2:193)
Certains écrivains biaisés ont accusé l’islam d’utiliser un double critère, arguant qu’il avait été propagé et imposé par l’épée alors qu’il plaide en même temps contre la coercition et pour la liberté de religion.
(p. 351) There is no denying that, throughout its long history, Islam has advocated the use of force, not to impose its doctrines, but to guarantee certain objectives that are nesessary for human prosperity.
Islam advocates jihad to protect its followers against attacks and threats and to ensure their security and freedom. As indicated in Verse 193 of this surah, Islam considers religious persecution and any threat to religion more dangerous for the future stability and existence of Islam than actual war.
(p. 351) On ne peut pas nier que durant sa longue histoire, l’islam ait encouragé le recours à la force, non pas pour imposer ses doctrines mais pour garantir certains objectifs nécessaires à la prospérité humaine.
L’islam encourage le jihad pour protéger ses adhérents contre les attaques et les menaces et pour assurer leur sécurité et leur liberté. Tel qu’indiqué au verset 2:193, l’islam considère la persécution religieuse et tout genre de menaces à la religion plus dangereux pour la stabilité future et l’existence de l’islam qu’une guerre en bonne et due forme.
(p. 352) Islam also advocates jihad to guarantee the right and freedom of expression and propagation of the faith. (…) In order for individual human beings to make the choice of whether they believe in Islam or not, nothing should stand between them and God’s message. They should in any way be prevented from having full and free access to it. Once they are informed, they are free to make their choice under no duress, pressure or coercion of any kind.
(p. 352) L’islam encourage également le jihad pour garantir le droit et la liberté d’expression et de propagation de la foi. (…) Afin que les êtres humains puissent individuellement décider s’ils croient ou non dans l’islam, rien ne doit se trouver entre eux et le message de Dieu. Ils ne doivent d’aucune façon être empêchés d’y avoir un accès libre et complet. Une fois informés, ils sont libres de choisir sans aucune contrainte, pression ou coercition que ce soit.
(p.352) Another objective of jihad is to establish the Islamic social order and defend it. It is an order that frees man from tyranny, in all its forms, by urging the submission of all to God, the supreme master of all. No single person, class or group has the right to dictate laws or moral standards to other people or control their lives through ideology or legislation. The authority of individuals or institutions can only be valid or legitimate if they are representing or implementing God’s law, and have had that duty entrusted to them by the community. Individuals have no authority invested in them to introduce ethical or legal concepts, principles or rules on the basis of their own preferences, because that is the prerogative of God alone.
(p. 352) Un autre objectif du jihad c’est d’établir l’ordre social islamique et de le défendre. Cet ordre libère l’homme de la tyrannie sous toutes ses formes en exhortant que tous se soumettent à Dieu, le maître suprême d’entre tous. Aucune personne, classe ou groupe n’a le droit de décréter des lois ou des normes morales à d’autres gens ou de contrôles leur vie par l’idéologie ou la législation. L’autorité des individus et des institutions ne peut seulement être valide et légitime que s’ils représentent ou appliquent les lois de Dieu et que ce devoir leur a été confié par la communauté. En eux-mêmes, les individus n’ont aucune autorité pour introduire des concepts éthiques ou légaux, des principes ou des règles sur la base de leurs préférences personnelles parce que c’est là une prérogative exclusive de Dieu.
(p.353) The principle of “no compulsion in religion,” should be read in conjunction with another one that states: “Make ready against them whatever force and war mounts you can muster, so that you may strike terror into the enemies of God who are also your own enemies, and other besides them of whom you may be unaware, but of whom God is well aware.” (8:60)
(p. 353) Le principe de ‘Nulle contrainte en religion’ devrait être lu en même temps que cet autre qui déclare ‘Préparez (pour lutter) contre eux tout ce que vous pouvez comme force et comme cavalerie équipée, afin d’effrayer l’ennemi d’Allah et le vôtre, et d’autres encore que vous ne connaissez pas en dehors de ceux-ci mais qu’Allah connaît.’ (8:60)
Annexe 2 – Cas de Frères Musulmans qui utilisent une interprétation libérale du verset 2:256 pour berner les non-musulmans tout en endossant la coercition ou des apologistes de la coercition
La partie 3 regroupe des explications du verset 2:256 que des exégètes endossés par les Frères Musulmans destinent aux musulmans. Leurs explications démontrent le sens limité qu’ils accordent à ‘Nulle contrainte en religion’.
Cette annexe regroupe des interprétations libérales du verset 2:256 que des leaders des Frères Musulmans ont utilisées pour berner les non-musulmans. En parallèle, nous avons reproduit des déclarations de ces mêmes leaders qui endossent la coercition ou des apologistes de la coercition.
Imad AHMAD
Imad Ahmad est le président du Minaret of Freedom Institute (MFI), une organisation qui s’active à pousser le programme des Frères Musulmans dans les cercles libertariens aux États-Unis. Lors de la campagne présidentielle de 2008, Ahmad faisait partie d’un groupe d’intellectuels qui appuyèrent le républicain Ron Paul. (Vidéo 0:19)
Dans une lettre soumise (mais non publiée) au magazine Newsweek en 1996, Ahmad faisait valoir que l’existence du verset 2:256 démontre que l’islam rejette la coercition et ne permet que les guerres défensives.
Pourtant, dans une interview accordée à l’agence iranienne Fars Press en 2008, Ahmad endossa le rôle joué par l’ayatollah Khomeini dans la révolution iranienne. Khomeini encourageait explicitement le recours à la cœrcition, au jihad militaire, pour assurer la domination de sa doctrine notamment dans son texte L’islam n’est pas une religion de pacifistes (reproduit par Andrew Bostom, The Legacy of Jihad, Amherst, Prometheus Books, 2005, p. 226) :
Ceux qui étudient le jihad comprendront pourquoi l’islam désire conquérir le monde entier. Tous les pays conquis par l’islam ou qui seront conquis dans le futur bénéficient d’un salut éternel. Parce qu’ils vivront sous (la loi de Dieu). (…) Ceux qui ne connaissent rien de l’islam prétendent que l’islam s’oppose à la guerre. Ceux qui font une telle affirmation sont des sots. L’islam déclare : Tuez tous les mécréants comme ils vous tueraient. Est-ce que cela signifie que les musulmans devraient relaxer en attendant d’être dévorés par les mécréants ? L’islam déclare : Tuez les mécréants, attaquez les par l’épée et dispersez (leurs armées). Est-ce que cela signifie de s’allonger jusqu’à ce que les mécréants nous aient dominés ? L’islam déclare : Tuez au nom d’Allah ceux qui pourraient vouloir vous tuer. Est-ce que cela signifie qu’on devrait capituler face à l’ennemi ? L’islam déclare : Tout ce qu’il y a de bon existe par l’épée et à l’ombre de l’épée ! Il n’y a que l’épée pour amener les gens à obéir. L’épée est la clé du paradis qui ne peut être ouvert que pour les combattants d’Allah ! Il y a des centaines de versets et de hadiths commandant aux musulmans de valoriser la guerre et de se battre. Est-ce que tout cela signifie que l’islam est une religion qui empêche les hommes de mener la guerre ? Je crache sur ces âmes idiotes qui font une telle affirmation.
Salam AL-MARAYATI
Salam al-Marayati est le fondateur et l’actuel directeur du Muslim Public Affairs Council (MPAC), un lobby qui fait partie de l’infrastructure des Frères Musulmans aux États-Unis.
En 1999, al-Marayati a fait les manchettes lorsqu’il fut pressenti par les Démocrates pour siéger sur une Commission de la Chambre des représentants consacrée au terrorisme. Rapidement, le leader démocrate à la Chambre revint sur sa décision après que de nombreux opposants aient rappelé qu’al-Marayati avait défendu des actes terroristes et les groupes qui les organisent. (HuffPoCanada – IPT News – GMBDR)
Dans un texte publié par le Huffington Post (31 juillet 2009), Salam al-Marayati a défendu sa loyauté à l’égard des États-Unis et cité le verset passe-partout 2:256 pour en attester :
On demande aux musulmans toute une série de questions au sujet de leur loyauté à l’égard des États-Unis. Voilà une tentative de mettre en doute notre patriotisme qui rappelle l’époque du maccarthysme.
(…) Le Coran proclame la liberté de religion : ‘Nulle de contrainte en religion’ (Coran 2:256). Dans la tradition occidentale, il y a la séparation de l’Église et de l’État, dans le droit islamique classique, il y a une séparation entre les exégètes de l’islam et l’État.
Pour faire comprendre les valeurs qu’il promeut, Salam al-Marayati a présenté Rachid Ghannouchi, le leader du parti Ennahda – la section tunisienne des Frères Musulmans, comme le représentant de l’islam qu’il défend dans un discours prononcé au Département d’État en 2002.
Le chat sort du sac. Dans les années ’80 et ’90, l’organisation Ennahda de Ghannouchi s’est livrée à de nombreux actes de terrorisme en Tunisie et en France. C’est d’ailleurs ce qui lui a valu d’être interdit d’accès au Canada en 1998 malgré les protestations de Faisal Kutty et d’autres leaders des Frères Musulmans au pays.
Allan Thompson (Toronto Star – 21 mai 1998) : Le Canada interdit à un activiste tunisien exilé de venir au pays (Canada bars exiled Tunisian activist)
Lors d’une séance de la Commission de l’Immigration et du Statut de réfugié (CISR) qui refusa à Mohamed Zrig le statut de réfugié, de nombreux documents se rapportant aux actions et aux idées de Rachid Ghannouchi furent examinés.
Outre sa mention des attentats terroristes par Ennahda, la CISR cita Ghannouchi qui prône la peine de mort pour ceux qui abandonnent l’islam :
L’apostasie est un délit qui n’a rien à faire avec la liberté religieuse que l’Islam reconnaît (…). C’est un délit politique qui correspond dans les autres systèmes au délit de révolte armée contre le système de l’État et la tentative de l’ébranler (…). L’apostasie doit être punie selon son ampleur et son danger. [X (Re) 2000 CanLII 21343 (CISR) (section 5.3.16)]
La position de Ghannouchi en matière d’apostasie est conforme à celle du guide spirituel des Frères Musulmans, Youssef Qaradawi, qui plaide également pour l’exécution des apostats.
Note : Le passé de Rachid Ghannouchi a été discuté par la CISR dans la cause M92-10133 [X (Re), 2000 CanLII 21343 (CISR)]. La professeure Lise Garon de l’Université Laval confirme que ce dossier est bel et bien celui de Mohamed Zrig dans son livre Dangerous Alliances (p. 128 – note 10). La professeure Garon est une proche de Mohamed Zrig. Elle a participé aux activités de son Association des droits de la personne au Maghreb (NEQ : 3360483492) dans le passé.
Point de Bascule (21 octobre 2011) : Mohamed Zrig : Complice de terroristes et candidat des Frères Musulmans pour représenter le Canada à l’Assemblée constituante tunisienne
Jamal BADAWI
Jamal Badawi est basé à Halifax (Canada). Il a occupé et continue d’occuper de nombreuses fonctions dans l’infrastructure des Frères Musulmans au Canada, aux États-Unis et dans des organisations internationales. Au point 20 d’un mémorandum de 1991 des Frères Musulmans publié aux États-Unis, on identifie une organisation de Jamal Badawi impliquée dans la dawa (prosélytisme) comme une constituante de la confrérie islamiste en Amérique du Nord.
Dans un texte qui apparait sur le site de plusieurs organisations des Frères Musulmans en Amérique du Nord dont celui de Vancouver MAC Youth, Badawi écrit que «la liberté de conscience est établie par le Coran lui-même : Nulle contrainte en religion (verset 2:256)».
Cependant, au point 4 du mémorandum de 1991 mentionné plus haut, le but de Badawi et celui Frères Musulmans d’imposer leur doctrine en Amérique du Nord est défini sans ambiguïté :
Les Frères Musulmans doivent comprendre leur travail d’implantation en Amérique comme une sorte de grand jihad visant à éliminer, à détruire de l’intérieur la civilisation occidentale et à saboter sa misérable demeure afin que la religion d’Allah soit victorieuse sur toutes les autres religions. (…) C’est la destinée du musulman que de mener le jihad peu importe où il se trouve et ce, jusqu’à son dernier souffle.
Investigative Project on Terrorism : Présentation du mémorandum
Investigative Project on Terrorism : Mémorandum original en arabe et traduction anglaise
Ce mémorandum fut produit en preuve lors des procès de leaders de la Holy Land Foundation (HLF) qui se sont déroulés aux États-Unis en 2007 et 2008. À l’issue du procès de 2008, plusieurs leaders des Frères Musulmans furent condamnés à de lourdes peines de prison pour avoir participé au financement d’activités terroristes au Moyen-Orient à partir du territoire américain.
GMBDR (28 novembre 2008) : Les leaders de la Holy Land Foundation sont trouvés coupables de toutes les accusations (Holy Land Foundation Leaders Found Guilty On All Charges)
Yusuf ISLAM (ex-singer Cat Stevens)
Dans un article publié le par le Guardian (Londres – 18 septembre 2001) quelques jours après les événements du 11 septembre, Yusuf Islam écrivait que le verset 2:256 refléte l’esprit de sa religion :
(Le Coran) reconnait l’existence des autres religions et, ce faisant, il reconnait que d’autres cultures peuvent vivre ensemble en paix. ‘Nulle contrainte en religion’ (2:256), peut-on y lire.
Ayant dit cela, Yusuf Islam se retourne et, à l’instar des idéologues des Frères Musulmans, il proclame que ceux qui abandonnent l’islam méritent d’être exécutés. En 1989, après que Salman Rushdie ait publié son roman Les versets sataniques, l’ayatollah Khomeini d’Iran a émis une fatwa le condamnant à mort. Yusuf Islam fut parmi les premiers militants et organisations associés aux Frères Musulmans à ouvertement appuyer cette condamnation à mort dans une interview diffusée par la BBC. Rushdie est toujours vivant mais plusieurs de ses traducteurs ont été attaqués et certains tués suite à cette fatwa.
Nuh Ha Mim KELLER
Nuh Ha Mim Keller est le signataire #65 du communiqué A Common Word between Us qui présente le verset 2:256 comme une justification de la liberté de religion.
Ceci étant, Nuh Ha Mim Keller a traduit de l’arabe vers l’anglais le manuel de charia Umdat al-Salik (Reliance of the Traveller – La dépendance du voyageur). Ce manuel écrit à l’origine par l’exégète Ahmad ibn Naqib al-Masri (1302-1367) est endossé par le principal centre de recherche des Frères Musulmans en Occident, l’International Institute of Islamic Thought (IIIT). Tariq Ramadan l’approuve également dans son livre Radical Reform.
Plusieurs articles du manuel Reliance of the Traveller commande de recourir à la coercition contre ceux qui dérogent à la charia, dont les suivants :
L’article f1.3 prévoit la peine de mort pour les musulmans qui nient l’obligation de prier, celle de verser la zakat (contribution monétaire), l’interdiction de l’alcool, etc.
L’article o8.1 prévoit la peine de mort pour ceux qui abandonnent l’islam.
L’article o12.1 prévoit la peine de mort pour les homosexuels.
L’article m10.12 autorise le mari à battre son épouse désobéissante.
Asma LAMRABET
Dans le passé, Asma Lamrabet a participé à des conférences organisées par Présence Musulmane, une organisation fondée par Tariq Ramadan et Salah Basalamah.
Dans un texte publié par une publication marocaine et reproduit par Présence Musulmane, Lamrabet invoque le verset 2:256 pour affirmer que la contrainte est étrangère à l’islam :
La liberté religieuse est faut-il le rappeler une exigence propre immanent du cœur du message de l’islam. D’ailleurs on peut se demander logiquement quelle valeur intrinsèque aurait la foi sous le poids de la contrainte ? Aucune. Le verset le plus souvent cité pour authentifier ce principe est celui de «Nul (sic) contrainte en religion» (2:256). Mais, en fait, le Coran en contient plusieurs, tout autant clairs les uns que les autres.
Cependant, dans son livre Musulmane tout simplement (p. 71) publié par les Éditions Tawhid (Lyon) proches de Tariq Ramadan, Lamrabet justifie la coercition qu’un mari peut exercer à l’égard de son épouse conformément au verset 4:34 du Coran. En fait, ce verset autorise le mari à battre son épouse désobéissante :
4:34 – Les hommes ont autorité sur les femmes, en raison des faveurs qu’Allah accorde à ceux-là sur celles-ci, et aussi à cause des dépenses qu’ils font de leurs biens. Les femmes vertueuses sont obéissantes (à leurs maris), et protègent ce qui doit être protégé, pendant l’absence de leurs époux, avec la protection d’Allah. Et quant à celles dont vous craignez la désobéissance, exhortez-les, éloignez-vous d’elles dans leurs lits et frappez-les. Si elles arrivent à vous obéir, alors ne cherchez plus de voie contre elles, car Allah est certes, Haut et Grand !
Asma Lamrabet commente ainsi :
Dans ce verset, Dieu s’adresse en premier lieu aux croyants. Or qui dit croyant dit un certain nombre de règles à respecter; autrement dit le croyant est respectueux, bon et juste. En second lieu, Dieu parle des femmes «désobéissantes» et non pas des femmes en général. L’obéissance ici est certes une obéissance au mari, mais quel type de mari ? Il est évident qu’il s’agit du mari croyant, bon, qui lui même obéit à Dieu et à Ses directives. Il est donc question ici de femmes non obéissantes, non respectueuses d’une certaine morale conjugale.
L’extrait du livre d’Asma Lamrabet est cité par Caroline Fourest sur son blogue.
Dans son commentaire coranique (tafsir) sur le verset 4:34, Syed Maududi justifie ainsi l’autorité que le Coran accorde aux hommes sur les femmes :
Les hommes sont supérieurs aux femmes car ils sont dotés de certaines qualités naturelles et de pouvoirs qui n’ont pas été donnés aux femmes ou qui leur ont été donnés à un degré moindre.
(…) Le fait demeure qu’il y a certaines femmes qui ne changeront pas leur façon de faire sans se faire battre. Dans de tels cas, le Saint Prophète a indiqué qu’elles ne devaient pas être battues sur le visage, avec cruauté ou avec un objet qui pourrait laisser des marques sur le corps.
Dans son livre Western Muslims and the Future of Islam (New York, Oxford University Press, 2004, p. 26), Tariq Ramadan présente Syed Maududi (1903-1979), le fondateur du parti islamiste Jamaat-e-Islami pakistanais allié des Frères Musulmans, comme l’un des principaux représentants du courant de l’islam auquel il appartient.
À une conférence d’ISNA-Canada en 2000, Ingrid Mattson, une leader des Frères Musulmans en Amérique du Nord, a présenté le commentaire coranique (tafsir) de Maududi comme «probablement le meilleur tafsir qui soit disponible en langue anglaise».
Naveed MAJID
Dans une déclaration au Daily Gleaner (14 mars 2009) de Fredericton (Nouveau-Brunswick), le directeur des communications de la Fredericton Islamic Association affirme que le verset 2:256 du Coran «confirme l’idée que le combat des musulmans (holy struggle) n’implique pas de convertir les autres ou de les forcer de croire à ce que vous croyez».
D’après les informations fournies à l’Agence du revenu du Canada, la Fredericton Islamic Association a transféré 4 332$ à IRFAN-Canada, le collecteur de fonds du Hamas au Canada en 2009.
En avril 2011, l’Agence du revenu du Canada a révoqué le statut d’organisme de bienfaisance d’IRFAN-Canada après avoir conclu qu’il avait acheminé 14,6 millions $ à l’organisation terroriste Hamas uniquement pour la période 2005-2009.
Depuis 2002, le Hamas est inscrit sur une liste d’organisations terroristes maintenue par le gouvernement canadien. Le Hamas est impliqué dans un programme qui vise non seulement l’élimination de l’État d’Israël mais également la destruction de la civilisation occidentale. Dans un discours prononcé le 28 octobre 2011, son leader Mahmoud Al-Zahhar a déclaré que «cette civilisation (occidentale) sera incapable de résister au grand et glorieux islam».
Yahia MICHOT
Yahia Michot est le signataire #267 du communiqué A Common Word between Us qui présente le verset 2:256 comme une justification de la liberté de religion. Michot a été dirigeant des Frères Musulmans en Belgique dans les années ‘90. Il enseigne présentement au Séminaire de Hartford aux États-Unis.
Dans sa brochure Le statut des moines publiée quelques mois après l’assassinat de sept moines français kidnappés par le Groupe islamique armé (GIA) algérien en 1996, Michot (sous le pseudonyme de Nasreddine Lebatelier) a écrit que le communiqué 43 émis par les terroristes pour justifier à l’avance leurs assassinats était conforme aux règles de la charia :
À se référer à la monachologie classique de l’islam, on voit par conséquent difficilement comment il serait possible de dénoncer beaucoup d’irrégularités, déviance ou innovation canonique dans le communiqué no 43 du GIA. (Cité Marie-Cécile Royen dans Cet étrange Lebatelier)
Après que son identité ait été révélée, Michot plaida qu’il rejetait le meurtre des moines et il retira sa brochure du marché. Il en produisit éventuellement une seconde version dans laquelle il se limita à la justification islamique apportée par Ibn Taymiyya (1263-1328) au meurtre des moines sans faire de référence directe au massacre contemporain des moines français en Algérie.
Feisal RAUF
Feisal Rauf est le signataire #5 du communiqué A Common Word between Us qui présente le verset 2:256 comme une justification de la liberté de religion.
Dans son livre What’s Right with Islam (Ce qui est bien avec l’islam), Rauf donne au verset 2:256 une portée très large en soutenant qu’il consacre «la liberté de faire nos propres choix – et nos propres erreurs – (ce qui) est essentiel à la dignité humaine» (p. 14).
Pourtant, dans un autre de ses livres intitulé Islam: A Sacred Law—What Every Muslim Should Know About Sharia, Feisal Rauf défend la charia et plaide pour des restrictions à la liberté d’expression.
Pamela Geller (Human Events – 4 septembre 2010) : Pourquoi il ne devrait pas y avoir de mosquée à Ground Zero (Why There Shouldn’t Be a Mosque at Ground Zero)
Dans son livre What’s Right with Islam (p. 162), Feisal Rauf accepte l’autorité de Youssef Qaradawi, le guide spirituel des Frères Musulmans, dans l’interprétation des principes de charia. Or, plusieurs fatwas de Youssef Qaradawi justifiant notamment la peine de mort pour ceux qui abandonnent l’islam et les homosexuels confirment que la charia est incompatible avec cette «liberté de faire nos propres choix» mentionnée dans le premier extrait de Rauf.
Au chapitre 4 de son livre Les priorités du mouvement islamique à la prochaine étape (Priorities of the Islamic Movement in the Coming Phase), Qaradawi justifie le recours à la coercition envers les non-musulmans (et les musulmans) «à toutes les fois que c’est possible» non pas pour les convertir mais pour faire appliquer la charia (“changing wrong by force whenever possible”).
Jean-François THERRIEN (TERRIEN)
En compagnie d’autres Québécois convertis à l’islam dont la présidente de l’Association musulmane québécoise, Geneviève Lepage, Therrien a signé une lettre ouverte au Soleil (Québec) dans laquelle il invoque le verset 2:256 pour affirmer que sa compréhension de l’islam permet de choisir («Être musulman, c’est un choix»).
En 2007, Therrien a produit une bibliographie islamique pour le Centre culturel islamique de Québec (CCIQ), une organisation qui a transféré des fonds au collecteur de fonds du Hamas au Canada et qui appartient au réseau des Frères Musulmans. Dans cette bibliographie, Therrien inclut des auteurs tels Qaradawi et Maududi qui prescrivent la peine de mort pour les musulmans qui abandonnent l’islam. Le choix auquel les convertis québécois font allusion est un choix qui permet seulement d’aller dans une direction.
Taqi USMANI
Taqi Usmani est le signataire #132 du communiqué A Common Word between Us qui présente le verset 2:256 comme une justification de la liberté de religion.
Usmani est un ancien juge de la Cour suprême du Pakistan et un expert en finance islamique qui a été associé au Dow Jones Islamic Fund dans le passé.
Tout en signant des communiqués destinés aux Occidentaux qui dépeignent sa doctrine sous un jour tolérant, Usmani a promu dans son livre Islam and Modernism que «les musulmans devraient vivre pacifiquement dans des pays comme la Grande-Bretagne où ils peuvent pratiquer librement leur religion seulement jusqu’au moment où ils auront suffisamment de ressources pour engager la bataille». Dans un de ses articles publié par le Times, Andrew Norfolk a cité des extraits du livre d’Usmani lors d’un passage de ce dernier à Londres en 2007.
Référence supplémentaire
Robert Spencer (Onward Muslim Soldiers) : Pas de coercition… mais pas de tolérance (No compulsion… but no tolerance)