Photo La Presse 29 octobre 2007, p. A4
Geneviève Lepage (à gauche) et Asmaa Ibnouzahir (à droite) participant en 2007 à un forum de la Commission Bouchard-Taylor organisé par l’Institut du Nouveau Monde à l’UQAM.
Bien que l’Institut du Nouveau Monde se soit formellement dissocié de Tariq Ramadan et de son organisation Présence Musulmane après la parution d’un texte (scan) du Muslim Canadian Congress et de Point de Bascule dans Le Devoir en 2009, il n’en présente pas moins toujours l’organisation de Ramadan comme une de ses partenaires en 2012.
Dans son film Mes sœurs musulmanes, projeté en première le 26 février 2010, Francine Pelletier met en vedette Geneviève Lepage et Asmaa Ibnouzahir. Le film est archivé sur le site internet de la Radio Télévision Suisse (RTS). Il peut être visionné en Suisse et dans d’autres régions du monde à l’extérieur du Canada.
Dans le passé, les deux militantes se sont associées à des organisations des Frères Musulmans opérant au Canada en participant à leurs activités, en signant leurs pétitions, en citant leurs leaders, en fréquentant leurs mosquées, etc.
Francine Pelletier n’a fait aucun effort pour essayer de nous éclairer sur les tenants et les aboutissants du projet dans lequel les deux vedettes de son film sont engagées. Sous prétexte de «laiss(er) évoluer ses sujets d’étude plutôt que de les confronter à leurs choix et à leur réalité», Pelletier s’est limitée à l’aspect personnel de la démarche de ses deux sœurs musulmanes sans véritablement s’intéresser aux idées et aux principes qui guident les organisations auxquelles les deux femmes sont associées. Elle fait bien allusion à Tariq Ramadan mais sans véritablement s’arrêter aux idées qu’il défend. Le résultat est un film complaisant à l’égard de l’islam politique.
Asmaa Ibnouzahir
Asmaa Ibnouzahir est née au Maroc en 1980. À de nombreuses reprises dans le passé, elle a été porte-parole de l’organisation Présence Musulmane fondée par Tariq Ramadan et Salah Basalamah : Commission Bouchard-Taylor en 2007 (p. 242), conférence de l’Organisation de la Coopération islamique (OCI) au Sénégal en 2008, visite de Tariq Ramadan à Montréal en 2009, etc.
Présence Musulmane Canada et Présence Musulmane Montréal sont inscrites au registre des entreprises du Québec (dossiers 3362068978 et 1165094765).
Dans un passage du film de Francine Pelletier, Asmaa Ibnouzahir, Geneviève Lepage et une de leurs amies rigolent de ceux qui déclarent qu’une campagne d’islamisation est en cours au Canada :
Asmaa Ibnouzahir : Nous, on est en train d’islamiser le Canada qu’ils disent dans leurs articles. On a un agenda puis on est en train d’islamiser le Canada. C’est tellement facile de véhiculer de la fausse information. Tout le monde peut écrire n’importe quoi.
Geneviève Lepage : Souvent ils sont comme : «On sait ben vous autres… dans votre religion-là…» Qu’est-ce que tu en sais?
EXTRAITS DU FILM : Asmaa Ibnouzahir, Tariq Ramadan et l’islamisation du Canada
Plusieurs formulations du projet de conquête poursuivi par les Frères Musulmans et d’autres islamistes ont été compilées dans l’article Le projet de conquête islamique disponible sur Point de Bascule.
En juillet 2011, Tariq Ramadan a clairement décrit le projet qu’il poursuit quand il convia ses supporteurs rassemblés dans un hôtel de Dallas à «coloniser» les États-Unis «avec notre compréhension de l’islam, avec nos principes».
Dans une interview à un périodique égyptien en 2004, Ramadan a indiqué qu’à cette étape-ci, il privilégiait le recours aux institutions déjà existantes pour introduire la charia au Canada plutôt que la mise sur pied de structures musulmanes parallèles telles des tribunaux islamiques.
La Commission Bouchard-Taylor facilita la mise en application du programme de Ramadan quand elle adopta l’approche des «accommodements raisonnables» quelques années plus tard. Après que le rapport de la Commission ait été rendu public, Geneviève Lepage s’est jointe à Salam Elmenyawi et Mohamed S. Kamel, deux poids lourds des Frères Musulmans dans la région de Montréal, pour adresser un message de satisfaction à la Commission.
Dans son livre Western Muslims and the Future of Islam (New York, Oxford University Press, 2004, p. 26), Tariq Ramadan présente Syed Maududi (1903-1979), le fondateur du parti islamiste Jamaat-e-Islami pakistanais allié des Frères Musulmans, comme l’un des principaux représentants du courant de l’islam auquel il appartient. L’explication du projet de Tariq Ramadan par Maududi ne laisse aucune place à l’ambiguïté :
(Traduction PdeB) L’islam cherche à détruire tous les états et les gouvernements opposés à l’idéologie et au programme de l’islam où qu’ils soient sur terre. (…) Le but de l’islam est d’instaurer un état fondé sur son propre programme et sa propre idéologie. (…) L’objectif du jihad islamique consiste à éliminer les systèmes non-islamiques et à les remplacer par un système islamique de gouvernement. L’islam n’entend pas limiter cette révolution à un seul état ou à quelques pays; le but de l’islam c’est de provoquer une révolution universelle.
Discours à Lahore – Jihad in Islam, pp. 6 et 22
Ce ne sont là que trois formulations du projet d’islamisation en cours au Canada et ailleurs dans le monde.
Geneviève Lepage
Geneviève Lepage s’est convertie à l’islam en 2002 après avoir écouté les cassettes de Tariq Ramadan. Elle déclare cependant ne pas faire partie de Présence Musulmane, l’organisation de Ramadan. Elle dirige présentement l’Association musulmane québécoise (AMQ) inscrite au registre des entreprises du Québec (dossier 1163750400) qui déclare «offr(ir) du soutien aux nouveaux musulmans du Québec».
Les bureaux de l’AMQ sont situés au 371 Jean-Talon E. à Montréal, un édifice possédé par la Muslim Association of Canada (MAC) selon les informations disponibles au Service de l’évaluation foncière de la ville.
La MAC est la principale courroie de transmission des Frères Musulmans au Canada. Sur son propre site internet, elle déclare «adopte(r) et fai(re) tous les efforts pour appliquer l’islam (…) tel qu’il a été compris dans le contexte contemporain par le regretté imam Hassan al-Banna (1906 – 1949), le fondateur des Frères Musulmans».
Dans son manifeste en 50 points, al-Banna promeut l’abolition des partis politiques et l’instauration d’un système de parti unique, la modification des lois pour les rendre conformes à la charia, la multiplication d’associations vouées à la promotion de l’esprit du jihad dans la jeunesse, la fermeture des salles de danse, la censure des films et des pièces de théâtre et l’imposition d’un code vestimentaire unique à la population.
Le 371 Jean-Talon E. est également l’adresse du Centre culturel Aboubakerseddik. En plus d’organiser des activités religieuses et sociales, le Centre agit comme une agence de certification halal. Selon le dossier 1165515017 au registre des entreprises du Québec, le Centre Aboubakerseddik est désigné comme l’Association des viandes halal quand il est impliqué dans des activités de certification.
Les liens entre l’Association des viandes halal, le Centre Aboubakerseddik et la MAC ont été documentés dans un récent article de Point de Bascule : Muslim Association of Canada : une contributrice au collecteur de fonds du Hamas contrôle la certification halal au Québec.
Dans une des scènes du film de Francine Pelletier, on assiste au mariage de Geneviève Lepage à la mosquée Aboubakerseddik sur Jean-Talon E. C’est le président de l’Association des viandes halal, Mohamed Habib Marzougui, qui officie à cette occasion.
EXTRAIT DU FILM : Le mariage de Geneviève Lepage
Dans le récent débat sur le halal, Geneviève Lepage est intervenue pour qualifier les objections qui avaient été soulevées de «lubies (…) vis(ant) à stigmatiser la communauté musulmane». Pourtant, dans un discours à un congrès sur le halal qui s’est déroulé au Pakistan en 2010, Mustafa Ceric, un important dirigeant des Frères Musulmans en Europe a ouvertement encouragé ses supporteurs à «conquérir le monde par le halal» (GMBDR). Les islamistes ambitionnent d’atteindre leur objectif en ne se limitant pas à l’abattage mais en exigeant des certifications halal pour le transport, l’entreposage et d’autres secteurs connexes à l’industrie alimentaire.
«Ces gens-là prennent plaisir à offusquer Allah»
Au début de son film, Francine Pelletier nous présente Geneviève Lepage à la mosquée al-Oummah (Omah) al-Islamiah au 1245 St-Dominique à Montréal en train d’assister à la charge d’un prédicateur qui accuse les Occidentaux et certains musulmans d’offusquer Allah :
Allah est unique et sans pareil. C’est grâce à lui si nous sommes devenus la meilleure communauté au monde. Mais la situation actuelle est amère car aujourd’hui plusieurs musulmans suivent les traditions des Occidentaux et des non-musulmans (kafirs). Dans ce qu’ils mangent et dans leur façon de s’habiller, ou encore dans ce qu’ils boivent. Ces gens-là prennent plaisir à offusquer Allah.
EXTRAIT DU FILM : «Ces gens-là prennent plaisir à offusquer Allah»
Qui dirige cette mosquée? Jusqu’où cet imam et les autres leaders de la mosquée sont-ils prêts à aller pour «défendre Allah» contre ces Occidentaux et ces musulmans qui, selon eux, «prennent plaisir» à l’offusquer? C’est le cadet des soucis de Francine Pelletier.
Saïd Youssef Fawaz
Selon le registre des entreprises du Québec (dossier 1141892381), c’est Saïd Youssef Fawaz qui est le «principal dirigeant» de la mosquée al-Oummah fréquentée par Geneviève Lepage sur St-Dominique à Montréal.
Comme c’est souvent le cas avec les organisations islamistes, la mosquée de Fawaz a des identités multiples. Dans les dossiers de l’Agence du revenu du Canada (ARC), la mosquée est identifiée comme le Centre culturel musulman de Montréal (CCMM). Le Centre bénéficie toujours du statut d’organisme de bienfaisance (dossier 133217497RR0001). Les deux noms de l’organisation figurent côte-à-côte au registre des entreprises du Québec (dossier 1141892381).
Pour dissiper toute ambiguïté, mentionnons que le Centre culturel musulman de Montréal (sunnite) et le Centre communautaire musulman de Montréal (chiite) sont deux organisations distinctes.
En plus de diriger le CCMM, Saïd Youssef Fawaz est administrateur du Centre communautaire islamique de la Rive-Sud (dossier 1145860475).
Dans une annonce parue sur la page Facebook de la mosquée al-Oummah en 2011, on identifie son leader Fawaz comme le représentant de l’organisation saoudienne Muslim World League (MWL – Ligue islamique mondiale) au Canada. Cette organisation a été mise sur pied en 1962 par l’Arabie saoudite pour répandre sa version de l’islam à travers le monde. Les Frères Musulmans ont joué un rôle important dans sa mise sur pied : Saïd Ramadan (le père de Tariq) et Syed Maududi, leur allié du Jamaat-e-Islami pakistanais participèrent à sa fondation.
La Muslim World League a établi de nombreuses succursales comme celle de Montréal à travers le monde pour mettre en œuvre son programme d’implantation de la charia et d’appui au jihad armé.
Dans son plaidoyer livré à l’Assemblée nationale du Québec en mai 2005 contre l’introduction de la charia au Canada, la députée Fatima Houda-Pepin a rappelé que c’est précisément la Muslim World League qui était derrière le projet de tribunaux islamiques au Canada. En 1991, la MWL a convoqué des imams de toute l’Amérique du Nord à Washington à une réunion dont le thème était : «Élaborer des stratégies pour introduire la charia au Canada et aux États-Unis».
Le 29 août 2005 sur les ondes de la chaîne saoudienne IQRA TV, Abdallah Basfar, le secrétaire-général de la Commission de mémorisation du Coran de la MWL, a ouvertement incité tous les musulmans à contribuer financièrement aux activités terroristes du Hamas en donnant à son organisation :
«Le Prophète a dit : ‘Celui qui équipe un combattant — c’est comme s’il avait combattu lui-même.’ Vous êtes étendu dans votre lit, en sécurité dans votre maison, vous donnez de l’argent et Allah vous crédite des récompenses d’un combattant. Qu’est-ce que c’est? Un privilège». (MEMRI)
Cet extrait a été présenté en 2005 à un sous-comité de la Chambre des Communes sur la Sécurité publique.
NOTE : la traduction française des échanges qui figurent au Hansard (29 août 2005) est déficiente. On a traduit l’original anglais «IQRA TV» par «la télévision iraquienne» en français alors qu’il était question de la chaîne de télé saoudienne IQRA TV.
Dans un rapport soumis à un comité du Sénat américain en 2003, l’expert français de l’antiterrorisme, Jean-Charles Brisard, est revenu sur le rôle important joué par la Muslim World League dans le financement du terrorisme international.
Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, le sénateur Marcel Prud’homme a reçu le représentant de la MWL au Canada, Saïd Youssef Fawaz, et d’autres islamistes en tant qu’invités personnels au Sénat en 2007.
Les Corans Hilali-Khan arabes-anglais distribués dans plusieurs mosquées du Canada par des organisations associées à la MWL attestent que les autorités saoudiennes considèrent légitime et essentiel de recourir au jihad armé pour propager leur religion :
(Traduction PdeB) Le jihad, le saint combat, pour la cause d’Allah avec des effectifs complets et de l’armement jouit d’un statut de la plus haute importance dans l’islam ; il en constitue l’un des piliers. C’est par le jihad que l’islam est établi, que la parole d’Allah est amenée à dominer (…) et que sa religion est propagée.
The Noble Qur’an, Riyadh, Darussalam Publishers, 1985, p. 50 (Explication du verset 2:190)
Jusqu’à ce qu’il soit dénoncé en 2003, le site internet du département des Affaires islamiques de l’ambassade saoudienne à Washington incitait (en anglais) les musulmans à «tenir bien haut la bannière du jihad afin d’imposer la parole d’Allah à la planète entière».
Conformément aux directives des leaders saoudiens de la MWL, le Centre culturel musulman de Montréal (l’autre nom de la mosquée al-Oummah de Fawaz) a transféré 36 342$ à IRFAN-Canada uniquement pour la période 2008–2009–2010. En avril 2011, l’Agence du revenu du Canada a révoqué le statut d’organisme de bienfaisance d’IRFAN-Canada après avoir conclu qu’il avait acheminé 14,6 millions $ à l’organisation terroriste Hamas uniquement pour la période 2005-2009.
Depuis 2002, le Hamas est inscrit sur une liste d’organisations terroristes maintenue par le gouvernement canadien. Le Hamas est impliqué dans un programme qui vise non seulement l’élimination de l’État d’Israël mais également la destruction de la civilisation occidentale. Dans un discours prononcé le 28 octobre 2011, son leader Mahmoud Al-Zahhar a déclaré que «cette civilisation (occidentale) sera incapable de résister au grand et glorieux islam».
Dans un article de 1992 intitulé L’avant-garde de l’islam (La Presse, 1 février 1992, p. A1), Richard Hétu a indiqué que Saïd Youssef Fawaz, Libanais d’origine, avait été envoyé à Montréal en 1982 par l’Arabie saoudite qui le payait pour mener ses activités au Canada. Selon Driss Benzakour, le trésorier de la mosquée al-Oummah à l’époque (également cité par Hétu), déjà trois ou quatre imams de Montréal étaient payés par l’Arabie saoudite en 1992.
Un rapport de la CIA de 2003 cité par Ayaan Hirsi Ali (Wall Street Journal – 18 août 2010) mentionne que les Saoudiens ont dépensé au moins 2 milliards $ par année sur une période de trente ans pour répandre leur idéologie à travers le monde. Les Frères Musulmans ont bénéficié largement de cette manne. Dans son livre Les signes annonciateurs de la victoire finale de l’islam (Auspices of the Ultimate Victory of Islam), Youssef Qaradawi, le guide spirituel des Frères Musulmans, y fait allusion quand il écrit que la progression de sa doctrine en Occident est attribuable à deux facteurs : le travail de terrain des Frères Musulmans et les contributions en pétrodollars qui proviennent des pays du Golfe.
Comme le rappelait Joseph Facal dans son commentaire La haine pure en octobre 2011, une partie importante de ces fonds saoudiens sert à publier des manuels scolaires qui sont utilisés hors d’Arabie saoudite et qui promeuvent la haine et la violence à l’égard des non musulmans.
Dans l’interview qu’il accorda à Richard Hétu en 1992, Fawaz a reconnu qu’il favorisait l’implantation de la charia au Canada : «Selon notre loi, si quelqu’un vole, on lui coupe la main, dit-il. Ça donne un exemple aux voleurs et ça permet aux gens honnêtes de vivre sans peur.»
Quand, en 2011, Foudil Selmoune de la mosquée de Brossard a été condamné à l’Assemblée nationale (Journal des débats – vidéo 01:03:56) pour avoir tenu des propos semblables, c’est le même Fawaz qui est venu à sa rescousse dans Le Devoir en affirmant qu’il n’avait jamais voulu préconiser la charia et qu’il n’avait fait qu’en expliquer les principes. Encore une fois de la désinformation ou plus exactement de la taqiyya.
Point de Bascule (28 décembre 2011) : Le réseau pro-charia de l’imam Foudil Selmoune de Brossard
Dans la vidéo de Francine Pelletier, on voit Geneviève Lepage implorer un dirigeant de la mosquée al-Oummah de ne pas reléguer les femmes au deuxième étage de la mosquée. C’est important que les femmes aient accès à un petit endroit dans la salle de prière afin qu’elles puissent voir l’imam, ça favorise la connexion avec l’imam, plaide-t-elle. En constatant que la mosquée al-Oummah (alias CCMM) finance le collecteur de fonds du Hamas et qu’elle constitue une partie importante de l’infrastructure saoudienne à Montréal vouée à l’implantation de la charia, on réalise combien lourde de conséquences est cette «connexion» avec l’imam…
Salam Elmenyawi
En raison de son emplacement au centre-ville de Montréal, la mosquée al-Oummah al-Islamiah constitue un centre d’activités important pour la Muslim Students Association de l’Université McGill, une autre courroie de transmission des Frères Musulmans. À titre d’aumônier accrédité par cette université depuis plusieurs années, Salam Elmenyawi est impliqué autant dans les activités de la MSA que dans celles de la mosquée.
Dans un rapport de la police de New York (p. 68) de 2007, la MSA est décrite comme un «incubateur de radicalisme». Les leaders spirituels des sections locales de la MSA, tels Elmenyawi, jouent un rôle crucial en cette matière.
En 2003, alors qu’elle était journaliste à la Gazette (Montréal), Kinda Jayoush rapporta qu’Elmenyawi incitait les musulmans à ne pas collaborer avec le Service canadien de renseignement de sécurité (SCRS) qui enquêtait sur les supporteurs du terrorisme international vivant au Canada. (2 juillet 2003, p. A1 – Don’t co-operate with CSIS, Muslims told)
En 2004, alors qu’il travaillait avec d’autres leaders musulmans à mettre sur pied un conseil de la charia au Québec, Salam Elmenyawi, a reconnu l’autorité morale du guide spirituel des Frères Musulmans, Youssef Qaradawi (Al Kardaoui), et admis au Devoir que son Conseil envisageait le consulter pour trancher des questions de jurisprudence islamique. (11 décembre 2004 – Pressions sur Québec en faveur d’une cour islamique)
À la suite des récents attentats terroristes survenus à Toulouse, le même Qaradawi a été interdit de séjour en France en raison de ses «appel(s) à la haine et à la violence». Qaradawi incite les musulmans à développer des ghettos et à conquérir l’Occident, il défend les mutilations génitales féminines, il présente Hitler comme un envoyé d’Allah venu punir les juifs, il attribue à la mosquée un rôle politique, etc. Peut-on s’’étonner que des mosquées directement branchées sur de tels idéologues sécrètent la violence et le radicalisme ?
En 2005, Elmenyawi a également été l’un des principaux opposants à la motion de l’Assemblée nationale du Québec contre l’introduction de la charia au Canada via les tribunaux islamiques.
En 2008, la Commission Bouchard-Taylor a conclu dans son rapport (p. 18) que «quand on compare la situation au Québec avec celle de plusieurs pays européens, on s’aperçoit que plusieurs craintes qui peuvent être justifiées ailleurs ne le sont pas nécessairement ici». C’était plus que les Frères Musulmans en demandaient.
Les Frères Musulmans opérant au Canada connaissent les textes de Youssef Qaradawi qui expliquent qu’il n’y a qu’un islam et que l’islamisation est un processus graduel qui doit se faire en conformité avec les conditions qui prévalent dans un environnement donné. Ils savent que l’islamisation de l’Europe est simplement plus avancée que celle du Québec et ils travaillent inlassablement à combler le déficit.
Après que la Commission Bouchard-Taylor ait livré son rapport, Geneviève Lepage s’est jointe à Salam Elmenyawi et à d’autres leaders locaux des Frères Musulmans pour saluer les conclusions de Bouchard-Taylor.
http://www.mcgill.ca/students/chaplaincy/resources/muslim/ (Archives PdeB)
Université McGill (4 mars 2010) : Visit to the Mosquée Al-Omah Al-Islamiah
Geneviève Lepage et l’Arabie saoudite
Dans une des scènes du film de Francine Pelletier, un chrétien du Moyen-Orient interpelle Geneviève Lepage. Il lui fait remarquer qu’elle est chanceuse de se convertir au Québec. Si elle était dans un pays musulman, ajoute-il, elle serait châtiée et tuée. Elle lui réplique : «Allez dans ces pays monsieur et faites campagne pour eux. Moi, je vais continuer à faire campagne ici».
Quand l’interlocuteur de Geneviève Lepage lui rappelle qu’il est interdit de séjour à La Mecque pour la simple raison qu’il n’est pas musulman, elle lui répond que c’est attribuable au fait que l’Arabie saoudite est une dictature.
EXTRAIT DU FILM : Geneviève Lepage se déclare non concernée par la persécution de ceux qui veulent abandonner l’islam dans les pays musulmans
Pourtant, comme l’a rappelé Tariq Ramadan lors de sa visite à Montréal en septembre 2011, l’interdiction de séjour des non-musulmans à La Mecque fait l’unanimité des exégètes de l’islam. Cela confirme que l’Arabie saoudite est une dictature non pas en dépit de la charia mais à cause de la charia.
Dans une intervention au 98,5 FM à Montréal en septembre 2011, Alain Pronkin a décrit le froid provoqué par Tariq Ramadan au Palais des Congrès de Montréal quand il justifia l’interdiction faite au Dalaï Lama d’aller à La Mecque car il n’est pas musulman. L’audio est disponible en cliquant ICI.
Point de Bascule (9 septembre 2011) : Tariq Ramadan justifie l’interdiction de séjour des non-musulmans à La Mecque lors de la conférence interreligieuse de Montréal
Geneviève Lepage a certainement raison d’identifier l’Arabie saoudite comme une dictature puisque la liberté de conscience n’y existe pas. Cependant, en déclarant n’avoir rien à voir avec ce pays, elle se tire d’affaire un peu trop facilement.
- L’Association musulmane québécoise (AMQ) que dirige Geneviève Lepage est hébergée dans des locaux de la Muslim Association of Canada (MAC) sur Jean-Talon E. Dans le passé, la MAC a été financée par la World Assembly of Muslim Youth (WAMY), une organisation saoudienne dont la succursale canadienne a récemment perdu son statut d’organisme de bienfaisance pour avoir financé le terrorisme. Au surplus, le président de la MAC, Wael Haddara, a critiqué la politique extérieure canadienne et défendu l’Arabie saoudite dans un commentaire récent.Dans cette chorégraphie islamiste, pendant que Tariq Ramadan et Geneviève Lepage critiquent l’Arabie saoudite, leurs proches savent où s’adresser pour recevoir des fonds.
- Lazhar Aissaoui, celui-là même qui administre, au nom de la MAC, l’édifice de la rue Jean-Talon E. où loge l’organisation de Geneviève Lepage, a également bénéficié de fonds saoudiens de la WAMY à titre de directeur de l’Institut Dar al-Iman.
- La mosquée al-Oummah fréquentée par Geneviève Lepage (au moins à l’époque du tournage du film de Francine Pelletier) est directement sous l’influence de l’Arabie saoudite via le rôle que son leader Saïd Youssef Fawaz joue au sein de la Muslim World League, tel qu’expliqué précédemment.
- En novembre 2010, Geneviève Lepage a confié à La Presse qu’elle avait tenté d’obtenir des fonds de l’International Association for New Muslims pour faire le pèlerinage traditionnel à La Mecque. Cette organisation est basée à Jeddah en Arabie saoudite. Qui Geneviève Lepage réussit-elle à berner quand elle déclare n’avoir rien à faire avec l’Arabie saoudite?
La violation de la liberté de conscience par l’Arabie saoudite est loin d’être une anomalie dans le monde musulman comme nous le présente Geneviève Lepage. C’est la règle. Dans ce domaine comme dans d’autres, l’Arabie saoudite applique des principes de charia auxquels Youssef Qaradawi, le mentor de tous les islamistes avec lesquels Geneviève Lepage est associée à Montréal, souscrit. Dans une fatwa accessible sur internet, Qaradawi déclare que les apostats de l’islam doivent être tués. Point à ligne. C’est la thèse standard des manuels de charia.
Quand cesse l’inconscience et où commence la complicité madame Lepage?
Vue d’une route saoudienne près de La Mecque. Les panneaux de signalisation indiquent clairement que les non-musulmans (kafirs) ne sont pas autorisés à s’approcher de La Mecque.
Générique du film Mes sœurs musulmanes
Les participants mentionnés dans le texte
Asmaa Ibnouzahir
Geneviève Lepage
Saïd Youssef Fawaz
Mohamed Habib Marzougui
Tariq Ramadan