Mireille Knoll, une juive de 85 ans, a récemment été assassinée dans son appartement de Paris par un islamiste aux cris d’«Allahu Akbar». Les marcheurs portaient des macarons à son image lors d’une récente commémoration en son honneur.
Ces dernières années, le New York Times a fréquemment condamné ceux qui évoquent l’existence d’une menace islamiste. Le 28 janvier 2017, par exemple, le journal a accusé les «médias d’extrême-droite» d’attiser «la peur des réfugiés musulmans» sur internet malgré qu’il ait été démontré, au Bataclan et ailleurs, que des terroristes de l’État islamique s’intègrent aux vagues de migrants pour atteindre les pays d’Europe et d’ailleurs pour y mener des attentats.
Peu après l’élection de Donald Trump, Nicholas Kristof, de l’équipe éditoriale du New York Times, a suggéré aux Américains «traumatisés» (sic) par le résultat de l’élection de suivre son exemple et de participer aux activités du Council on American-Islamic Relations (CAIR) basé à Washington malgré les liens démontrés de cette entité avec l’organisation terroriste Hamas.
Le CAIR a été fondé en 1994 par trois leaders de l’Islamic Association of Palestine (IAP), une organisation qui représentait le Hamas aux États-Unis à ce moment-là. Un des fondateurs du CAIR, Nihad Awad, fait toujours partie du leadership de l’organisation à titre de directeur exécutif.
La suggestion de Nicholas Kristof du New York Times est venue après que le FBI ait annoncé avoir mis un terme à ses propres contacts avec le CAIR après qu’un procès pour terrorisme aux États-Unis ait démontré l’existence de liens entre cette organisation et le Hamas.
Après l’assassinat récent de Mireille Knoll par un islamiste à Paris, on a assisté à un changement de ton au sein de l’équipe éditoriale du New York Times. Bari Weiss a reconnu que la menace islamiste constituait un danger mortel pour les juifs de France. «L’antisémitisme était censé être un fléau d’extrême-droite. Mais ceux qui tuent les juifs en France ces jours-ci n’appartiennent pas au Front National. Ils sont islamistes.», a-t-elle constaté.
Combien de morts supplémentaires et d’agressions de toutes sortes faudra-t-il pour que d’autres membres de l’équipe éditoriale du New York Times reconnaissent que les islamistes représentent un péril pour les autres composantes de la société non seulement en France mais dans tous les pays où ils sont installés?
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TRADUCTION FRANÇAISE DE POINT DE BASCULE
Auteure : Bari Weiss (Membre de l’équipe éditoriale du New York Times)
Référence : New York Times, 30 mars 2018
Titre original : Jews Are Being Murdered in Paris. Again. / WebArchive – Archive.Today
[EXTRAITS] Il n’est pas rare que le premier ministre d’Israël fasse rager les juifs de la diaspora. Il y a trois ans, Benjamin Netanyahu a prononcé un discours qui lui a mérité une condamnation quasi-universelle. Après plusieurs attentats mortels dans des villes européennes comme Paris et Copenhague, M. Netanyahu avait encouragé les juifs à quitter l’Europe. «C’est certain que les juifs ont le droit d’être protégés dans tous les pays. Mais, nous disons aux juifs, à nos frères et sœurs : Israël est votre patrie», avait-il déclaré après des commentaires plus subtils prononcés à la grande synagogue de Paris le mois précédent.La suggestion d’une «immigration massive» faite par M. Netanyahu était «inacceptable», avait déclaré le rabbin Menachem Margolin, responsable de l’Association juive européenne. Abraham Foxman, alors à la tête de la Ligue anti-diffamation, avait affirmé qu’une telle politique signifiait «concéder une victoire posthume à Hitler». Le principal rabbin du Danemark, Jair Melchior, s’était déclaré «désappointé». Smadar Bar-Akiva, le directeur exécutif de JCC Global, avait affirmé que «les appels aux juifs de France de faire leurs valises» et de déménager étaient «troublants et autodestructeurs».
François Hollande, alors président de la France, avait ajouté sa voix à celles des leaders européens, répliqué avec force et lancé un appel aux juifs de son pays : «Votre place est ici, dans votre demeure. La France est votre pays.»
Mais l’est-ce vraiment?
C’est une question qui mérite d’être sérieusement posée après le meurtre barbare de Mireille Knoll la semaine dernière.
Madame Knoll, âgée de 85 ans, a cru M. Hollande. La France, c’était sa place, son chez-soi, son pays. Et Paris, c’était sa ville.
Elle y a cru malgré qu’à l’âge de neuf ans, elle ait été témoin d’une rafle de la police de la ville qui avait rassemblé 13 000 juifs (dont 4 000 enfants) qu’on avait entassés au Vélodrome d’hiver, un stade de cyclisme, avant de les envoyer à leur mort à Auschwitz. Madame Knoll avait échappé de justesse à la plus grande déportation française de juifs durant l’Holocauste et elle s’était réfugiée au Portugal avec sa mère.
Après la guerre, elle a épousé un homme qui avait survécu à Auschwitz. Elle est retournée dans son pays natal. Elle y a bâti un foyer et élevé sa famille. Française jusqu’au bout des ongles, elle est demeurée à Paris même après que ses petits-enfants soient déménagés en Israël.
Elle était dans son appartement du 11e arrondissement, souffrant de Parkinson, lorsqu’elle a été poignardée onze fois. Par la suite, son appartement a été incendié et son corps brûlé a été découvert par les pompiers vendredi soir.
Les autorités parisiennes font enquête sur un meurtre motivé par «l’appartenance, réelle ou supposée, de la victime à une religion particulière». Ces euphémismes n’ont pas leur place pour décrire les circonstances de la mort de Mireille Knoll. Elle a été tuée par des hommes dont les motivations étaient apparemment les mêmes que celles d’Hitler.
Deux suspects, l’un de 29 ans et l’autre de 21 ans, ont été arrêtés. Le plus vieux des deux était un voisin de madame Knoll. Elle le connaissait depuis qu’il était enfant. Le plus jeune, selon les rapports, est un sans-abri. Selon Le Monde, l’un des suspects a déclaré aux enquêteurs que son complice a crié «Allahu Akbar» durant l’assassinat. (L’avocat de la famille Knoll, Gilles-William Goldnadel, l’a confirmé lors d’un appel téléphonique.) Mardi, le ministre français de l’Intérieur, Gérard Collomb, a déclaré au Parlement qu’un des agresseurs avait déclaré à l’autre : «C’est une juive. Elle doit avoir de l’argent.»
En fait, madame Knoll était «pauvre» selon son fils Daniel. Elle a vécu presque toute sa vie dans le même logement subventionné où elle a été assassinée.
C’est dans ce quartier qu’un crime quasi-identique a été commis il y a presqu’un an. Une veuve juive de 65 ans, Sarah Halimi, y a été tuée par son voisin de 27 ans, Kobili Traoré. Des voisins l’ont entendu crié «Allahu Akbar» pendant qu’il battait madame Halimi, un médecin à la retraite, tôt le 4 avril 2017. Il avait jeté son corps dans la cour de l’édifice par la suite.
Il a fallu des mois avant que le meurtre de madame Halimi ne soit finalement catalogué comme crime haineux anti-juif. «C’était scandaleux», a déclaré M. Goldnadel, l’avocat qui a également représenté la famille Halimi.
Cette fois-ci, les autorités françaises ont rapidement présenté le crime comme il se doit. Lundi, le président Macron a twitté : «J’exprime mon émotion devant le crime épouvantable commis contre Mme Knoll. Je réaffirme ma détermination absolue à lutter contre l’antisémitisme.» Mercredi, durant un hommage rendu à un policier tué lors d’une attaque islamiste, il a reconnu qu’elle avait été assassinée «parce qu’elle était juive». M. Macron a été applaudi par la communauté juive du pays pour sa clarté morale lorsqu’il a décrit l’antisionisme comme «une forme d’antisémitisme réinventé».
L’antisémitisme était censé être un fléau d’extrême-droite. Mais ceux qui tuent les juifs en France ces jours-ci n’appartiennent pas au Front National. Ils sont islamistes.
«Les principaux crimes contre la communauté juive – Ilan Halimi, les meurtres de Toulouse, ceux de l’Hyper cacher, Sarah Halimi – sont tous l’œuvre de musulmans radicalisés», m’a rapporté Robert Eines, le directeur exécutif du CRIF, une organisation qui représente plusieurs groupes juifs français, lors d’un appel téléphonique depuis Paris. «Ces jeunes gens ont des cartes d’identité françaises mais ils haïssent ce que représente la France. Voilà la nature du problème auquel on fait face. Et c’est très difficile d’en parler.»
Voici quelques-uns des faits très difficiles à aborder : les juifs représentent moins de 1% de la population française et, pourtant en 2014, ils ont été victimes de 51% des attaques racistes compilées par le ministère français de l’Intérieur. Un sondage mené la même année par l’AJC Paris et le think tank français Fondapol auprès de 1000 Français sans affiliation religieuse connue et 575 musulmans déclarés a révélé que les sondés musulmans éprouvaient deux, trois fois plus de sentiments anti-juifs que les sondés du groupe témoin de Français choisis de façon aléatoire. 19% de tous les répondants considéraient que les juifs ont «trop» de pouvoir politique. Chez les musulmans, ce pourcentage atteignait 51%. 44% des musulmans sondés se sont déclarés en accord avec l’énoncé suivant : Le sionisme «est une organisation internationale qui vise à influencer le monde et la société en faveur des juifs». Le reste du sondage est tout aussi dévastateur.
Depuis plusieurs années, la France déploie des militaires pour protéger les synagogues et les écoles juives. Mais la violence sur la rue – une jeune fille de 15 ans portant l’uniforme de son école juive coupée au visage; un garçon de 8 ans portant la kippah agressé; un frère et une sœur traités de «sales juifs» avant d’être battus – n’a pas diminué. Mercredi, quelques heures avant la marche en l’honneur de Mireille Knoll, le bureau de l’Union des étudiants juifs de France à la Sorbonne a été saccagé et couvert de graffitis comme «Vive Arafat» et «Mort à Israël».
[…] Chaque juif français, comme des millions de juifs à travers l’histoire, devra choisir entre quitter sa demeure pour des rives plus sûres ou rester et se battre pour la place qui lui revient dans un pays qui se présente comme un havre de liberté et de fraternité. Mais peut-être que la sagesse est du côté de Noa Goldfarb, l’une des petites-filles de Mireille Knoll. À la suite du meurtre de sa grand-mère, elle a écrit ce message sur Facebook depuis Israël : «Il y a vingt ans, j’ai quitté Paris avec la certitude que ni mon futur, ni celui du peuple juif ne peuvent s’y trouver.»
Lectures complémentaires
Point de Bascule : FICHE Charia / Juifs
Point de Bascule (14 juin 2017) : Faussement attribuées à ‘l’extrême droite’, une douzaine de menaces d’attentats à la bombe contre des institutions juives provenaient d’un journaliste récemment converti à l’islam
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Point de Bascule (24 août 2017) : Tout en multipliant les accusations de ‘fascisme’, de ‘néo-nazi’ et ‘d’extrême-droite’, le Centre de prévention de la radicalisation de Montréal collabore avec des lobbies islamistes dont les idéologues vantent ouvertement Adolf Hitler