Antoine Malek répond à la ministre de l’Éducation Michelle Courchesne sur les motifs qu’elle invoque pour justifier le nouveau cours d’éthique et culture religieuse qui sera introduit cet automne. Pour la ministre, le nouveau cours vise à favoriser un meilleur vivre-ensemble. M. Malek dénonce la culpabilisation éhontée des Québécois qui, selon lui, n’ont pas de leçon à recevoir. «Madame la ministre… n’utilisez pas ce prétexte injuste et blessant pour promouvoir votre idéologie…»
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Madame la ministre, nous trouvons honteux que vous teniez ces propos qui peuvent laisser sous-entendre que les Québécois ne sont pas vraiment capables de bien vivre ensemble. Nous trouvons honteux que vous puissiez sous-entendre que les Québécois ne savent pas bien accueillir l’étranger. Nous trouvons honteux que l’ensemble de votre argumentation puisse culpabiliser les Québécois. Non, madame la ministre, les Québécois méritent d’être félicités pour leur civisme, leur accueil chaleureux et leur savoir vivre ensemble.
Madame la ministre, le Québec est déjà, et depuis fort longtemps, un modèle à suivre, parmi les nations. Plusieurs pays occidentaux étudient ce modèle québécois dans le but de l’appliquer chez eux. Des milliers d’immigrants venant de pays sous régime totalitaire trouvent en cette terre, un havre de paix, de respect et de sécurité qu’ils n’ont jamais imaginé. A titre d’exemple, car il y en a beaucoup d’autres, lors d’une entrevue pour un emploi, nulle question n’est posée sur la croyance religieuse du postulant; seules, sa formation, ses compétences et expériences sont considérées et cela, contrairement à ce à quoi il était habitué dans son pays d’origine, surtout s’il appartenait à une minorité religieuse. Le Québec est une société de droit, de justice et de démocratie.
Madame la ministre, votre argumentation ne nous parait ni convaincante ni légitime. Regardez tout près de vous : deux de vos collègues, parmi les membres de votre parti politique, une musulmane (Madame Fatima H. Pépin, première vice-présidente de l’Assemblée Nationale) et l’autre, de la communauté noire, (Mlle Yolande James, ministre de l’immigration et des communautés culturelles) ont accédé aux plus hautes fonctions, car au Québec, on a appris, depuis quatre cents ans, madame, à respecter la valeur de l’autre sans égard à sa religion, la couleur de sa peau ou son sexe.
Madame la ministre, je suis un immigrant, fier d’être Canadien et Québécois, fier de le dire et surtout fier de défendre la réputation de cette merveilleuse terre d’accueil. Il me ferait plaisir de vous l’entendre dire, à votre tour. Certes, comme dans toute société, des efforts sont déployés pour s’améliorer, mais, l’argument invoqué pour justifier ce cours nous parait injuste et blessant.
Madame la ministre, quels sont les vrais motifs pour lesquels I’État fait la promotion d’une nouvelle idéologie, celle qui impose aux élèves un cours sans le consentement de leurs parents? N’utilisez pas le prétexte que les québécois manquent de compréhension ou de vivre ensemble. (…)
Respectueusement,
Antoine Malek
Président de l’Association de la communauté copte orthodoxe du Grand Montréal
Voir aussi:
Le Québec est un havre de paix : protégeons-le de l’obscurantisme islamique
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Rapport Bouchard-Taylor : fabriquer l’Homme Nouveau par la dictature de l’harmonie