Photos d’une consultation privée de membres du caucus libéral fédéral avec des leaders islamistes sur la Motion M-103. Cette rencontre qui s’est déroulée le 8 février 2017 a fait l’objet d’un article de Point de Bascule.
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Photos agrandies archivées GAUCHE / DROITE
PHOTO DE GAUCHE (Les participants vus de face de gauche à droite)
SALMA ZAHID – Députée libérale Scarborough Centre
IHSAAN GARDEE – Directeur exécutif CNMC / CAIR-Canada
HAROUN BOUAZZI – Co-président AMAL-Québec
FRANK BAYLIS – Député libéral Pierrefonds-Dollard
ABDELBASSET BENAISSA – Gestionnaire Islamic Relief Canada
MOHAMED YANGUI – Président Centre culturel islamique de Québec
PHOTO DE DROITE (Les participants vus de face de gauche à droite)
IDIL ISSA – Directrice des communications Institut La route de la soie (Montréal)
AMIRA ELGHAWABY – Directrice des communications CNMC / CAIR-Canada
SABRINA SASSI – Étudiante au doctorat Université Laval (Québec)
IQRA KHALID – Députée libérale Mississauga-Erin Mills
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Le 12 mars, la firme Forum Research a dévoilé les résultats d’un sondage qui conclut que seulement 14% des Canadiens appuient la Motion M-103 contre l’islamophobie. 40% des sondés croient que la mention spécifique de l’islamophobie devrait être retirée de la motion et 31% souhaitent que toutes les religions soient mentionnées dans la motion.
La motion M-103 qui bénéficie de l’appui formel du gouvernement Trudeau demande notamment au gouvernement de «condamner l’islamophobie et toutes les formes de racisme et de discrimination religieuse systémiques» et de «établir une approche pangouvernementale pour la réduction ou l’élimination du racisme et de la discrimination religieuse systémiques, dont l’islamophobie, au Canada».
Selon CBC, «[Traduction] M-103 retourne au bas de la liste des affaires émanant des députés et devrait être de nouveau débattue durant une heure tôt en avril. À ce moment-là, la motion pourrait être adoptée. Cependant, si un vote enregistré est demandé, il sera tenu le mercredi suivant.»
Bien que les partisans de la motion M-103 insistent pour dire que celle-ci n’est que symbolique et n’entrainera pas de nouvelles lois («It’s not a bill. It’s a non-binding motion»), il n’est pas irréaliste de penser qu’un tel projet ‘pangouvernemental’ débouche sur des mesures législatives.
On doit garder à l’esprit que plusieurs de ceux qui se disent aujourd’hui favorables à des mesures symboliques se sont prononcés en faveur de mesures législatives de censure il y a quelques mois à peine.
Haroun Bouazzi, qui appuie la motion M-103, s’est joint aux représentants des lobbies islamistes CNMC / CAIR-CAN et Islamic Relief pour la consultation privée sur la motion avec des députés libéraux fédéraux le 8 février dernier. Le 22 février, il a annoncé sur Facebook que le premier ministre Trudeau lui avait personnellement téléphoné pour «échang[er] sur l’importance de lutter contre l’islamophobie». En août 2015, M. Bouazzi s’était présenté en commission parlementaire pour appuyer le projet de loi 59, un projet de censure du gouvernement Couillard contre le discours dit haineux. Le PL59 répondait à une demande spécifique du président de la Commission des droits de la personne, Jacques Frémont, d’obtenir des moyens supplémentaires pour poursuivre «des gens qui écriraient contre […] la religion islamique».
Samer Majzoub du Forum musulman canadien s’était également prononcé en faveur des mesures coercitives du PL59 en commission parlementaire à Québec. Le 25 mai 2016, le gouvernement du Québec a laissé tomber les dispositions de censure du PL59 suite à un filibuster de l’Opposition à l’Assemblée nationale. Quelques jours plus tard, le 8 juin 2016, Samer Majzoub a lancé à Ottawa sa pétition E-411 sur l’islamophobie qui a débouché sur la Motion M-103. M-103 se réfère d’ailleurs explicitement à la pétition E-411 et demande que le gouvernement «pren[ne] acte de la pétition e-411 à la Chambre des communes, ainsi que des problèmes qu’elle a soulevés».
Le Conseil national des musulmans canadiens (CNMC / CAIR-Canada) a également été consulté sur la motion M-103 par les membres du caucus libéral présents à la rencontre du 8 février. En 2006, dans une lettre au Toronto Star intitulée ‘Good intentions are not good enough’ (Les bonnes intentions ne suffisent pas), son vice-président Faisal Kutty avait demandé qu’on dote la Commission des droits de la personne de l’Ontario d’un financement accru, de pouvoirs accrus et spécifiquement de pouvoirs accrus de sanction.
En 2008, ce même lobby islamiste a salué les procédures judiciaires entreprises contre le magazine Maclean’s simplement pour avoir publié un article de Mark Steyn (‘The Future Belongs to Islam’) qui citait des leaders musulmans influents se déclarant favorables à une conquête musulmane de l’Occident.
Le tapage incessant des islamistes sur ‘l’islamophobie’ leur sert pour tenter de convaincre les gouvernements de censurer ceux qui les critiquent. On ne doit jamais oublier cependant que c’est la communauté juive qui est la plus visée par les propos et les actes à caractères haineux et non les musulmans. Par une marge importante.
Selon Statistiques Canada, le taux de crimes motivés par la religion juive est «de 54,9 crimes haineux pour 100 000 habitants ayant déclaré être juifs» alors que le taux de crimes motivés par la religion musulmane est «de 6,2 crimes haineux pour 100 000 habitants ayant déclaré être musulmans».
Cependant, contrairement à Haroun Bouazzi et Samer Majzoub qui se sont déclarés favorables aux mesures de censure du PL59 en commission parlementaire dans le passé, les représentants de la communauté juive s’y sont objectés et ont défendu la liberté d’expression. Ils ont plaidé que le Code criminel était déjà doté de dispositions pouvant être utilisées pour accuser des gens qui inciteraient à la violence.
Centre consultatif des relations juives et israéliennes : «Il nous paraît périlleux de se servir du droit civil ou du droit administratif pour accomplir ce qui est traité de façon adéquate, à notre avis, par le droit criminel. Le projet de loi n’établit pas un juste équilibre entre la garantie de liberté d’expression et la protection contre la haine et ne met pas en place les garanties procédurales nécessaires pour assurer le respect des droits et libertés des citoyens. Dans sa forme actuelle, le projet de loi risque de créer un climat d’autocensure indésirable et incompatible avec les droits et libertés fondamentaux.»
Concernant les actes haineux dits islamophobes, il est important de souligner le grand nombre de faux cas d’actes perpétrés par des musulmans pour faire croire que leur communauté est victime d’un ostracisme débridé, pour frauder des compagnies d’assurances, etc. Le cas le plus ridicule demeure celui du principal leader musulman d’Australie qui avait enfoncé la porte de sa propre mosquée à coups de pied avant de se plaindre de vandalisme à la police. Il avait oublié un seul détail : le système de sécurité de sa propre mosquée l’avait filmé…
Les fausses menaces récentes d’attentats à la bombe contre les musulmans de l’Université Concordia lancées par Hisham Saadi qui s’était fait passer pour le porte-parole d’un groupe ‘d’extrême-droite’ s’ajoutent à la liste.
Quelle proportion de fausses attaques islamophobes est comptabilisée par Statistiques Canada dans les 6,2 crimes haineux pour 100 000 habitants ayant déclaré être musulmans?
Point de Bascule consacre une fiche pour documenter des faux actes islamophobes.
Lectures complémentaires
Hashtag #Motion103
Point de Bascule : FICHE Haroun Bouazzi
Point de Bascule : FICHE Conseil national des musulmans canadiens / CAIR-Canada
Point de Bascule : FICHE Islamic Relief