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Le chef de police d’Ottawa Charles Bordeleau
Les faits saillants que nous présentons sont tirés de deux articles publiés par les deux principaux quotidiens d’Ottawa :
Shaamini Yogaretnam (Ottawa Sun – 8 août 2016) : La responsable de la vérification des antécédents des candidats policiers démissionne après que le directeur Bordeleau ait embauché un candidat qui avait déjà été rejeté / Archive.Today [Article en anglais]
Bureau éditorial du Ottawa Citizen (9 août 2016) : C’est l’heure des questions difficiles au sujet des politiques d’embauche de la police d’Ottawa / WebArchive – Archive.Today [Article en anglais]
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Le 25 juillet 2016, un résident d’Ottawa d’origine somalienne est mort à l’hôpital le lendemain de sa confrontation avec des policiers de la ville qui étaient venus l’arrêter. L’enquête sur la mort d’Abdirahman Abdi a été confiée à l’Unité des enquêtes spéciales qui relève du ministère du Procureur général de l’Ontario.
La même journée, le directeur du Service de police d’Ottawa, Charles Bordeleau, a offert un emploi de policier à une personne d’origine somalienne dont la candidature avait été rejetée par son propre service dans le passé.
Dans les jours qui suivirent, Christina Benson, une employée civile du Service de police responsable de vérifier les antécédents des candidats policiers, a remis sa démission. Dans sa lettre de démission obtenue par les deux quotidiens d’Ottawa, elle soutient que le postulant avait été jugé non adéquat (‘unsuitable’) et qu’on l’embauchait uniquement «pour des raisons politiques afin d’apaiser la communauté somalienne» d’Ottawa. Selon elle, le candidat n’était même pas «un cas limite» tant les éléments négatifs étaient nombreux dans son dossier.
Le directeur Bordeleau a carrément rejeté qu’un motif politique soit derrière l’embauche de ce nouveau policier d’origine somalienne. «C’est faux. C’est complètement faux», a-t-il déclaré au Citizen. Le chef Bordeleau a déclaré que le rejet passé de la candidature du nouveau policier était simplement dû à une ‘erreur’ (‘glitch’) dans le sytème.
Les responsables de la vérification des antécédents du nouveau policier avaient relevé les faits suivants à son sujet :
- Le candidat a reçu plusieurs contraventions pour vitesse excessive;
- Il s’est vu imposer quatre suspensions de son permis de conduire;
- Il a tenté d’obtenir un nouveau permis de conduire alors que le sien était suspendu;
- Le candidat a été condamné à 16 reprises pour des violations du Code de la route en Ontario;
- En 2013, il a appelé la police sans motif valable;
- Son dossier indique qu’il a fréquemment manifesté une attitude négative lorsque des policiers l’ont enjoint de se ranger sur le bord de la route dans le passé;
- Plusieurs dates de naissance se trouvent dans son dossier;
- L’examinatrice du Service a noté des contradictions dans son application : d’une part, il indique qu’il a été choisi par le gouvernement somalien pour un programme particulier et, de l’autre, il déclare que c’est un ami qui avait été choisi et qu’il lui avait demandé de le remplacer.
Dans le passé, Point de Bascule a indiqué que le Service de police d’Ottawa s’était compromis à plusieurs reprises avec les islamistes. À ce moment-ci, nous n’avons pas d’éléments qui permettent de conclure que l’embauche de ce policier d’origine somalienne ait quelque chose à voir avec la menace islamiste.
Voici quelques cas de compromission du Service de police d’Ottawa avec les islamistes que nous avons relevés dans le passé :
11 AVRIL 2005 – Lors de son témoignage devant un comité spécial du Sénat sur l’antiterrorisme, Vince Bevan (directeur de police d’Ottawa de 2000 à 2007) a déclaré que le lobby islamiste CAIR-Canada (aujourd’hui renommé Conseil national des musulmans canadiens / CNMC) dispensait une formation à ses policiers depuis 2000. Le CNMC a été fondé comme une succursale du Council on American-Islamic Relations de Washington comme en attestent un affidavit de 2003 de la fondatrice du CNMC (point 6 / ‘direct control’), une note dans un guide de CAIR-Canada (p.14 / ‘parent organization’) et d’autres documents. En 2009, le juge Solis a déclaré dans une cause américaine que «Le gouvernement [américain] a présenté suffisamment de preuves pour démontrer l’association du CAIR [avec] le Hamas». Peu après, le FBI a pris la décision de mettre un terme à tous ses contacts avec le CAIR.
JUILLET 2005 – En 2005, après les attentats terroristes perpétrés dans le transport en commun de Londres par des islamistes, l’Association des chefs de police du Royaume-Uni commandita une conférence pour mieux cerner le problème de la radicalisation des jeunes musulmans. Tariq Ramadan avait été invité à s’adresser à la conférence. À l’époque, Norman Brennan et d’autres policiers firent campagne contre cette décision d’inviter Ramadan en évoquant ses liens avec l’infrastructure islamiste. C’est dans ce contexte que David Pepper, au nom du Service de police d’Ottawa, et Shelina Merani, de l’organisation Présence Musulmane lancée par Tariq Ramadan en 1996 en Europe et en 2001 au Canada, signèrent, ensemble, une lettre qu’ils envoyèrent au journal britannique The Guardian, pour tenter d’influencer le cours des choses en Grande-Bretagne et s’assurer que les chefs de police n’annulent pas leur invitation à Ramadan. Suffisamment d’information était connue sur l’islamiste Tariq Ramadan en 2005 pour condamner le Service de police d’Ottawa de l’avoir défendu auprès du Guardian.
6 JANVIER 2011 – Le Service de Police d’Ottawa et la GRC ont tenu une conférence de presse pour s’excuser d’avoir arrêté des musulmans soupçonnés de terrorisme durant le Ramadan. À l’époque, le premier ministre Harper avait réagi en soulignant qu’aucun citoyen n’est au-dessus des lois et qu’aucun groupe religieux ne devrait s’attendre à un traitement spécial quand il s’agit de faire appliquer la loi.
12 JUILLET 2012 – Le Service de police d’Ottawa a émis un communiqué pour endosser une activité de la Muslim Association of Canada (MAC). Depuis de nombreuses années, la MAC reconnait appliquer un programme inspiré par des idéologues islamistes comme Hassan Al-Banna, Sayyid Qutb (In the Shade of the Quran) et Syed Maududi. Dans son livre Jihad in Islam (pp.6 et 22), Syed Maududi affirme que «Le but de l’islam est de provoquer une révolution universelle. […] L’islam cherche à détruire tous les états et les gouvernements opposés à l’idéologie et au programme de l’islam où qu’ils soient sur terre. […] Le but de l’islam est d’instaurer un état fondé sur son propre programme et sa propre idéologie.»
22 OCTOBRE 2014 – La journée même du meurtre du caporal Nathan Cirillo par un jihadiste à Ottawa, le Service de police d’Ottawa a délégué certains de ses officiers pour aller rencontrer les principales organisations islamistes de la ville afin de leur témoigner de son appui et ce, malgré qu’il était connu que plusieurs d’entre elles avaient transféré des fonds à IRFAN-Canada, le collecteur de fonds de l’organisation terroriste Hamas.
4 JUILLET 2016 – Le lobby islamiste Conseil national des musulmans canadiens (CNMC / l’ancien CAIR-Canada) a remercié le Service de police d’Ottawa sur Twitter d’avoir endossé sa charte contre l’islamophobie. Comme le faisait remarquer un récent reportage de la télévision publique de Belgique (RTBF), le concept d’islamophobie est utilisé par les Frères Musulmans et les organisations qui en sont proches pour empêcher toute critique de l’islam. Le sociologue Gilles Kepel avait souligné dans ce reportage que «L’islamophobie est une arme contre les non-musulmans qui critiqueraient l’islam. C’est aussi une arme contre ceux des musulmans dont ils ont le sentiment qu’ils ont une interprétation erronée de l’islam, c’est-à-dire une interprétation qui n’est pas la leur».
Lecture complémentaire
Point de Bascule : FICHE Service de police d’Ottawa