Les commissaires Bouchard-Taylor ont obtenu une extension du délai pour remettre leur rapport très attendu. Les amoncellements de neige record que nous connaissons cette année influencent-ils leurs états d’âme? Peut-on espérer que les blues de l’hiver fassent des miracles ? par Helios d’Alexandrie
Introduction de Point de BASCULE
Rappelons que la Commission de consultation sur les pratiques d’accommodement reliées aux différences culturelles a été créée par le gouvernement pour répondre aux expressions de mécontentement qui se sont élevées dans la population autour de ce qu’on a appelé les «accommodements raisonnables».
Le gouvernement s’est débarrassé de la patate chaude en refilant à deux universitaires, entourés d’un comité conseil de «sages», le mandat de dresser le portrait des pratiques d’accommodement qui ont cours au Québec, d’analyser les enjeux qui y sont associés en tenant compte des expériences d’autres sociétés, de mener une vaste consultation sur le sujet et de formuler des recommandations pour que ces pratiques soient conformes aux valeurs de la société québécoise en tant que société pluraliste, démocratique et égalitaire.
Pour bien des Québécois, les dés étaient pipés d’avance, compte tenu des penchants manifestés par nos deux commissaires pour une laïcité ouverte à toutes les formes d’expression du religieux dans les institutions et les services collectifs, et par les «sages» dont ils se sont entourés qui sont connus, pour la majorité d’entre eux, pour leur pensée multiculturaliste postmoderniste (que nous qualifions de naïviste).
Nous avons analysé plusieurs mémoires soumis à la commission. Les groupes de pression musulmans, dont certains sont membres de la Ligue islamique mondiale, ont tous fustigé la société qui les a accueillis. Ils s’en prennent aux médias, aux Québécois et à leurs «sacro-saintes» valeurs d’égalité des sexes, de laïcité et de liberté d’expression.
Voici un échantillon des expressions qu’ils emploient pour parler de nous dans leurs mémoires au ton polémique et insultant : esprits échauffés, passions nationalistes, xénophobie record, islamophobie et racisme, crispation identitaire qui a dérapé sans contrôle, débat confus et mal amorcé sur la langue, mauvaise foi, confusion inextricable, contexte émotif, vieux sentiment d’être assiégé, biais de la part des pouvoirs publics, irresponsabilité de l’état, réflexe historique de crainte exploité avec duplicité et sans vergogne, attaques répétées et sans discernement, société québécoise qui a du mal à apprivoiser les affirmations et l’expression des identités, dictature de la majorité qui opprime une minorité musulmane faible, obsession autour du foulard, la laïcité est une forme de discrimination et de racisme culturel, détresse identitaire, émotivité exacerbée, confusion, refoulement d’enjeux latents, égocentrisme, altération de la raison, complot médiatico-politique, arrogance du féminisme républicain ethnocentrique, etc., etc.
Certains ont dit que les Québécois forment une majorité qui craint ses minorités. En fait, il serait plus juste de dire qu’une certaine minorité fait preuve d’intolérance envers la majorité, et qu’elle affiche ouvertement son mépris pour l’histoire, les valeurs et la culture de la majorité. Les victimes d’intolérance ne sont pas nécessairement celles qu’on pense….
Des groupes non musulmans, eux, ont remercié le Québec de les avoir accueillis à bras ouverts, de leur avoir accordé les mêmes droits constitutionnels qu’aux Québécois de souche et de leur avoir permis de vivre en toute dignité leur vie de citoyens libres et engagés. Quel contraste!
Un Québécois musulman a aussi dénoncé l’influence des islamistes qui sèment la haine pour mieux contrôler, diviser et conquérir, et nous faire reculer vers une époque sombre et loin d’être glorieuse. « Ce qui est triste et regrettable en acceptant leurs demandes d’accommodements, c’est que nous ne les aidons pas à évoluer et, par le fait même nous déplaçons leur problème et nous imposons leurs conflits sur notre société ».
Monsieur Taylor, vous apprécierez sans doute le dernier livre du théologien George Weigel. Il nous apprend que les accommodements et l’apaisement des islamistes sont inutiles et même dangereux. Il faut plutôt renvoyer la balle dans leur camp, les confronter aux racines théologiques du djihadisme et les encourager à faire le ménage dans leur propre cour. D’ici là, l’Occident a le devoir de se protéger et de les confronter au plan idéologique en réaffirmant sans compromis ni concession la confiance en ses propres valeurs. Ce n’est pas de la xénophobie ni du racisme, c’est du réalisme.
Nous ne saurions trop vous recommander l’article de Jugurten, un Algéro-Québécois islamolucide qui décode pour nous la langue des suprématistes islamiques. Lisez aussi son émouvante lettre à «Québécoise» dans laquelle il témoigne, en parlant de ceux qui comme lui ont fui les islamistes égorgeurs et trouvé refuge au Québec, de leur souffrance «de voir nos amis Québécois de souche se plier de plus en plus aux exigences des puissants lobbys islamistes et même des individus islamistes (qui ne se présentent jamais comme tels)».
Dans un article antérieur, Helios d’Alexandrie a commenté au nom de Point de BASCULE le mémoire de Rachid Raffa – typique des mémoires insultants des groupes de pression musulmans – lisez Le Québec est un havre de paix: protégeons-le de l’obscurantisme islamique.
Rappelons à nos lecteurs qu’il appartient au peuple de définir les orientations qu’il souhaite pour son avenir, seuls nos élus ont la prérogative de représenter la volonté politique du peuple. Ne laissons pas quelques intellectuels, tout bien intentionnés soient-ils, et la multitude de groupes de pression musulmans (alors que les musulmans représentent moins de 1,5% de la population du Québec) nous amener de force là où on ne veut pas!
Nous appréhendons que nos commissaires soient à concocter un vaste programme de réingénierie sociale, des camps de rééducation de masse pour le bon peuple attardé qui se montre réfractaire à l’idéologie islamiste bienveillante, ouverte, démocratique… un vrai modèle de tolérance, de respect et d’humilité, qui veut notre plus grand bien – prenant exemple sur la manière dont les pays musulmans traitent leurs minorités, eux qui semblent avoir une longueur d’avance sur les Québécois et les Canadiens en matière de respect des droits humains et de libertés… Non mais quelle stupéfiante inversion morale!
Nous avons perdu la bataille des plaines d’Abraham mais vaillamment résisté à l’assimilation. Ce n’est pas pour que nos élites naïvistes nous livrent à une nouvelle forme de colonisation, islamiste cette fois-ci. Les propos de Ibn Warraq sont ici très pertinents (dans Pourquoi je ne suis pas musulman, 1999):
«Alors qu’on culpabilise tous les Européens avec le colonialisme et l’impérialisme occidentaux (…), l’impérialisme arabe est au contraire présenté comme un objet de fierté pour les musulmans. (…) Personne ne s’avise de faire remarquer que l’islam a colonisé des territoires qui appartenaient à des civilisations anciennes, et que ce faisant, il a écrasé et réduit à néant de nombreuses cultures».
Une récent sondage mené auprès des populations de 21 pays de l’Union européenne a révélé qu’une «majorité écrasante» d’Européens pensent que l’islam constitue une menace pour leur mode de vie, leur culture et les valeurs auxquelles ils tiennent. Ce sondage démontre à quel point partout en Occident les élites sont déconnectées de la population. En Grande-Bretagne, les britanniques émigrent en nombre record.
Préparons-nous à réagir! Vous pouvez laisser un message aux commissaires sur le site internet de la Commission, en cliquant ici.
Bien au chaud dans sa maison enfouie sous la neige, Helios d’Alexandrie nous offre ses réflexions sur le rapport dont le dépôt a été reporté.
Bouchard et Taylor : les blues de l’hiver, par Helios d’Alexandrie
Les grands experts es-réchauffement climatique se sont encore trompés. Ils nous avaient promis des hivers doux, Québec à l’image de Vancouver, du sirop d’érable frais en février et des maringouins à Pâques. C’est un peu de leur faute si Messieurs Bouchard et Taylor n’ont pas produit le rapport tant attendu de la commission qui porte leur nom.
Croyez-le ou non, le travail intellectuel, comme tout travail d’ailleurs, est influencé par le climat. Le beau temps, le soleil et la chaleur favorisent la créativité et la bonne humeur, tandis que le froid, les tempêtes et les nuages provoquent la morosité et l’introspection.
À la clôture des séances, les commissaires savaient qu’ils n’auraient pas un gros rapport à rédiger. En premier lieu, un rapport mince est de lecture plus facile et ne prend pas beaucoup de place sur les tablettes empoussiérées de la filière treize.
En second lieu, tout a été dit sur le «racisme» des québécois et sur la nécessité de «rééduquer» et de «remodeler» le Québec. Les commissaires eux-mêmes, tout au long des audiences, n’ont jamais caché leur «ouverture d’esprit», à tel point que les mauvaises langues ont prétendu que le rapport était rédigé bien avant les travaux de la commission.
La grisaille de l’hiver a eu raison de la «ferveur intellectuelle» de nos deux sommités. Le gros bon sens, rendu inopérant grâce à une overdose de rectitude politique et d’angélisme volontariste, ce fichu bon sens est revenu les hanter comme un vieux remord. Et qui sait ? Peut-être qu’à Noël, après la dinde et en attendant la bûche, Lucien a-t-il pris frérot en aparté, histoire de lui parler du spectre de la charia et de l’importance de ne pas trop planer au-dessus du plancher des vaches.
Il faut dire que Gérard avait déjà accompli l’effort surhumain de «réfléchir». Son allégorie du train laissait aux Québécois le choix d’occuper leurs wagons comme ils l’entendent, alors que les autres groupes religieux occuperaient de la même façon leurs wagons respectifs.
« Tu verras Lucien, mon histoire de train c’est la meilleure solution, je te le dis, comme «conditions gagnantes» il est difficile de trouver mieux ! » À quoi Lucien aurait répondu : « Ce n’est pas pour en arriver à ça que je me suis fait ennemi avec Brian et suis parti en croisade pour l’avenir du Québec ! » Gérard n’a pu alors s’empêcher de lui dire : « Chacun a son public, moi ce sont mes collègues, mes étudiants, les journalistes et les intellectuels qui ont les yeux fixés sur moi, je n’ai pas l’intention de les décevoir ! »
Réplique de Lucien : «Tout ça c’est bien beau, mais tu n’as pas pensé à mes enfants, tes propres neveux et à travers eux tous les petits québécois !» Gérard ne sut quoi répliquer, fort heureusement il fut tiré d’affaire par la bûche de Noël et le café.
Cette conversation lui est revenue à l’esprit. Après les fêtes, il s’en est ouvert à Charles Taylor lors de leur première rencontre pour discuter sur le fond du rapport. Ce dernier prit un air pensif:
«Mon cher Gérard, je ne sais plus quoi penser de notre mandat, je n’arrête pas de me faire du souci sur le fond du rapport, toute la question pour moi est de savoir par qui nous préférons être lapidés».
«Le gouvernement ne nous fera pas du trouble, Charles, il est par trop reconnaissant que nous l’ayons soulagé de la patate chaude, mais il n’appréciera pas qu’on la lui retourne avec des recommandations trop précises, il déteste se faire lier les mains».
«Toi Gérard tu t’es un peu trop avancé avec ton histoire de train et de wagons, crois-tu que le PQ et l’ADQ vont gober sans broncher ?»
«Les partis politiques peut-être pas, les Québécois n’auront pas le choix, tu fais rentrer des musulmans, ils s’installent, occupent le territoire et font comme chez eux. Résultat, les québécois se poussent et migrent dans le 450 où ils se retrouvent entre eux dans leur wagon bien à eux, as-tu une meilleure solution ?»
«Après 76 et la loi 101, les anglos ont pris la 401 pour Toronto, c’était la même chose, mais je reviens à ma première question : par qui préférons-nous être lapidés ?»
«Pas par les musulmans en tout cas, trop peu pour moi, ils ont une longue expérience de la chose et ils savent comment s’y prendre avec les critiques, mais dis-moi, Charles, de quoi aurons-nous l’air si nous ne leur faisons pas une fleur ?»
«Ils exigent le bouquet au complet, mon cher. Pour moi, je ne voudrais pour rien au monde que l’on pense que nous avons manqué notre chance de faire preuve d’ouverture envers les musulmans. Mais voilà, je me dis que le rapport s’adresse aux Québécois, et comme anglophone je ne me sens pas à l’aise de les jeter dans la marmite multiculturelle en leur disant que c’est pour leur bien !»
«Je vois que tu es moins éloigné de mon frère Lucien».
«Ah oui et qu’est-ce qu’il dit de tout ça ?»
«Il n’a pas présenté de mémoire officiellement, mais il me l’a résumé en trois mots : tu n’as pas pensé à mes enfants ni aux petits québécois ! C’est qu’il peut être culpabilisant !»
Pondre un rapport où tout le monde y trouvera son compte, voilà la tâche ardue à laquelle nos deux intellectuels, pourtant fort éloignés des arcanes de la politique, ont décidé de se soumettre. C’est dans les «madrasas intellectuelles» du Québec qu’on rencontre les cercles les plus carrés et les carrés les plus circulaires. C’est là où le voile islamique est devenu le signe de la libération de la femme et où les droits humains sont défendus par les Frères musulmans. Bouchard et Taylor le savent, c’est pourquoi ils tentent actuellement d’apprêter quelque chose qui s’ajoutera sans trop de peine à la ratatouille niçoise qui mijote doucement.
Mais c’est plus facile à dire qu’à faire. Les islamistes ont le palais fin, leur papilles sont rétives aux contrastes des saveurs, comment leur donner tout ce qu’ils veulent tout en rendant hommage à la laïcité, aux droits des femmes, à la culture québécoise, à la liberté d’expression et à la démocratie ?
«Nos mémoires de maîtrise et nos thèses de doctorat ne s’adressent pas au grand public, mon cher Gérard, c’est pourquoi le rapport de la commission ne doit pas leur ressembler.»
«Je commence à me rendre compte dans quel pétrin Charest nous a mis, je veux bien dire une chose et son contraire mais je n’y arrive pas !»
«Ton frère Lucien ne pourrait pas t’aider ?»
« Je n’ai pas la tête à plaisanter, Charles, je cherche une issue. »
«Tu peux reprendre ton idée du train et des wagons, Gérard, comme tu me l’as déjà dit tout le monde y trouvera son compte».
«Oui, mais il est impossible que chacun reste de son côté, dans son wagon, c’est ce que je viens de découvrir. Il y a des wagons qui devront être partagés, les garderies, les écoles, les facultés, les hôpitaux, les CLSC, les sites sportifs, les bibliothèques, les milieux de travail, les partis politiques, et là les risques d’accrochage sont nombreux. Plus j’y pense plus je crois que j’aurais mieux fait de ne pas me mêler de cette histoire».
«À ce que je vois notre rapport ne sera pas prêt à la date prévue».
«Il faudra absolument obtenir une prolongation, Charles !»
Le long hiver a porté conseil, Bouchard et Taylor mesurent avec consternation les dimensions du pétrin politique dans lequel ils se sont volontairement placés. Comme deux jeunes débutants, ils sont tombés dans le panneau et n’ont pu rester en dehors du champ politique. Ils se sont trop avancés dans l’expression de leurs préjugés, tant était grand leur désir de plaire et de montrer patte blanche aux ayatollahs de la pensée unique. Leur viendra-t-il à l’esprit de rendre compte simplement et honnêtement des différents avis des Québécois et ainsi mettre le gouvernement devant ses responsabilités ? Une révision salutaire inspirée d’une humilité non moins salutaire est-elle possible ? Peut-on espérer que les blues de l’hiver fassent des miracles ?
Voir aussi:
Québec – Commission Bouchard-Taylor – Report du rapport
Québec – Commission Bouchard-Taylor – Les dés sont pipés
Un Algéro-Québécois islamolucide décode pour nous la langue des suprématistes islamiques
Le collectif « Personne n’est illégal » veut encore imposer sa démocratie
Le “train” de Gérard Bouchard – M. Bouchard avez-vous perdu le Nord ?
Commission Bouchard-Taylor – La meilleure manière de censurer quelqu’un : le traiter de raciste
Mobilisation musulmane contre la commission Bouchard-Taylor
Commission Bouchard-Taylor – les citoyens seront consultés dès septembre
Accommodements raisonnables : la part des médias et le choc des valeurs
Réaction au mémoire suprématiste du Muslim Students Association
Le mémoire de “Présence musulmane” vise l’imposition du programme islamiste
Canada – Charles Taylor démontre son arrogance dans un journal britannique
Malgré ce qu’en dit Taylor, les droits des aveugles sont brimés !
Un Algéro-Québécois islamolucide décode pour nous la langue des suprématistes islamiques
Réponse à « Québécoise » – Lettre d’un immigrant algérien non musulman
Le Québec “n’est pas à l’abri de l’influence des groupes islamistes…”
CAIR-CAN capitule face aux aveugles – L’Occident doit s’unir contre la charia et l’islamisation
Pour les médecins spécialistes du Québec, le moment est venu de mettre les pendules à l’heure
L’islam, une idéologie arabe impérialiste, colonialiste et totalitaire
Virage au Danemark – Leçons pour le Québec et le Canada
La Ligue Islamique Mondiale propage l’islam wahhabite au Canada
Multiculturalisme islamique contre multiculturalisme kafir
UE – Sondage : les Européens pensent que l’islam menace leur mode de vie
La foi, la raison, et le combat idéologique contre le djihad – George Weigel, théologien