«Le modus operandi des islamistes en Amérique est mis en évidence à chaque cycle électoral. Bien peu de personnes réalisent à quel point la «politique islamique» est au cœur de la force motrice de l’islamisme transnational et de la menace qu’il représente pour la sécurité américaine. Les incessantes tentatives par des lobbies islamistes américains de collectiviser les musulmans dans le corps politique comme «bloc de votes», depuis l’enregistrement des électeurs jusqu’à leur moulin à griefs idéologiques, pointent vers leurs objectifs».
Zuhdi Jasser est président du conseil et fondateur du American Islamic Forum for Democracy (AIFD) basé à Phoenix en Arizona. Il est un ancien commandant de la US Navy, un médecin en pratique privée et un activiste communautaire. *Des notes plus détaillées à la fin de l’article présentent M. Jasser et l’AIFD.
Nous avons traduit un article publié par M. Jasser le 4 juillet, fête nationale américaine. M. Jasser critique vertement les stratégies politiques des groupes islamistes aux États-Unis – centrés sur la victimologie et la politique de l’identité – et l’importance démesurée que leur accordent les médias et le gouvernement alors qu’ils sont si peu représentatifs des musulmans dans leur ensemble.
Le lecteur québécois et canadien reconnaîtra les mêmes stratégies employées par les lobbies islamistes présents ici, et la même naïveté de nos médias, de nos élites et de nos politiciens. Au Québec, la victimologie et la politique de l’identité que dénonce M. Jasser se sont manifestées avec force lors des audiences de la Commission Bouchard-Taylor. Les islamistes savent aussi faire progresser leur idéologie en infiltrant les partis politiques, en recourant au djihad juridique ainsi qu’à l’intimidation et aux menaces envers les musulmans non islamistes. Il serait temps qu’on se lève debout et qu’on dise haut et fort à ces islamistes qui menacent nos libertés et nos droits, qu’ils peuvent Aller au diable! ou suivre les conseils de Tarek Fatah et quitter le Canada.
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Traduction de: Islamism and the So-called ‘Muslim Voting Bloc’: Shades of Theocracy, par Zuhdi Jasser, Family Security Matters, le 4 juillet 2008
Le modus operandi de l’émancipation politique des islamistes en Amérique est mis en évidence à chaque cycle électoral. Bien peu de personnes réalisent à quel point la «politique islamique» est au cœur de la force motrice de l’islamisme transnational et de la menace qu’il représente pour la sécurité américaine. Les incessantes tentatives par des groupes islamistes américains (comme le MAS, CAIR, MPAC, ISNA, ICNA, etc) de collectiviser les musulmans dans le corps politique – depuis l’enregistrement des électeurs jusqu’à leur moulin à griefs idéologiques – pointe vers leurs objectifs.
Quelle meilleure façon de pousser pour un agenda politique quasi-théocratique que de tromper les fidèles musulmans en leur faisant croire que leur survie politique comme minorité en Amérique dépend de l’association de leur identité religieuse avec leur identité politique?
Ces mêmes islamistes propagent l’idéologie de la victimisation et de la politique de l’identité chez tous les musulmans réceptifs alors qu’à l’interne, ils font la promotion de l’islam politique et de la gouvernance islamiste au sein de la Oumma (communauté musulmane). Sous couvert d’encourager la participation électorale des musulmans, ils exploitent la Oumma spirituelle à des fins politiques. Plus important encore, plusieurs dans les grands médias et au gouvernement se tournent vers les islamistes comme supposés porte-parole de la population musulmane américaine, même s’ils n’ont pas de mandat ou de membership significatif qui le justifie.
Le fait est qu’ils (les lobbies wahhabites qui travaillant en tandem avec ceux qui, à toute fin utile, semblent être le réseau international des Frères musulmans) ne parlent que pour leurs membres, leurs organisations et leurs donateurs et ne représentent certainement pas la majorité des musulmans américains. Mais quelle meilleure manière de cultiver de futurs islamistes que de leur enseigner, ainsi qu’aux médias et aux gouvernements naïfs, que leur activisme politique est relié à l’islam?
Oubliez l’appartenance à un parti quand ils peuvent endoctriner les musulmans dans la théorie que la Oumma devrait devenir leur plate-forme politique pour le changement et la division sociétale et légale. Leur mission est claire : en premier lieu, construire une identité politique musulmane qui favorise l’emprise des islamistes sur l’activisme des musulmans américains. Ensuite, une fois que ce lien est créé, glisser le programme de l’islam politique dont les priorités domestiques et internationales favorisent les intérêts des islamistes au sein du gouvernement par rapport à d’autres idéologies. Encourager un vote musulman en bloc est fondé sur ce paradigme de l’islamisme pour la minorité islamiste.
La politique de l’identité et le programme islamiste en Amérique
Dans des pays occidentaux comme les États-Unis où les musulmans sont une petite minorité (moins de 2% de la population) avec un système électoral libre où les lois du pays sont laïques, les lobbies islamistes doivent être beaucoup plus futés. Ils ont rapidement adopté la propagande de la victimologie et de la politique de l’identité afin de collectiviser les musulmans américains sous leur bannière islamiste et d’exploiter le grand mensonge que les musulmans sont monolithiques.
Oubliez la diversité des opinions politiques au sein de la communauté musulmane. Oubliez le large spectre d’un programme en matière de politique domestique et étrangère avec lequel les musulmans pratiquants peuvent être en accord ou en désaccord. Le mouvement islamiste dépend de la motivation fondée sur la propagande de la victimologie et de l’identité tout en rejetant tout véritable débat idéologique sur les questions qui sont vitales pour l’Amérique d’abord.
Depuis 2000, les mêmes onze organisations musulmanes d’Amérique se sont employées à renforcer un «bloc de votes musulmans». Elles ont ensuite formé le American Muslim Political Coordination Committee-PAC. En 2000, à la suite de leur soutien tiède à Bush, ils ont revendiqué, à l’instar de nombreux autres «blocs de votes américains» le crédit pour la victoire serrée du président Bush. Cette année, le même PAC s’oriente vers une stratégie similaire en faisant valoir que les trois priorités pour les électeurs musulmans sont les droits civils, une politique d’immigration juste, et mettre fin à la guerre en Iraq. Il s’agit clairement d’un programme islamiste axé sur la victimologie, la politique de l’identité, et la promotion des intérêts des islamistes en Irak et à l’étranger.
Parlez-en à des musulmans non islamistes qui ne sont pas affiliés à ces organisations et vous trouverez un agenda qui reflète plus étroitement celui de l’Américain moyen – l’économie, les soins de santé et la sécurité nationale. Le programme des islamistes consiste tout simplement à exagérer leurs griefs musulmans afin que les candidats qui répugnent à être identifiés comme anti-musulmans détournent complètement l’attention de la nation des problèmes de sécurité nationale liés aux idéologies associées au mouvement mondial de l’islam politique. Encore une fois, on évacue toute discussion d’une approche à l’échelle nationale pour contrer les forces de l’islam politique mondial, autre que d’apaisement.
La tromperie du collectivisme islamiste
Cet agenda islamiste va certainement susciter un grand intérêt des médias nationaux qui adorent une histoire qui place les électeurs dans des cases démographiques, comme les «électeurs musulmans».
Malheureusement, cette tromperie, peu importe ce que disent les sondages sur le vote des musulmans, devient une prophétie qui s’auto-réalise depuis une décennie à cause de l’influence islamiste disproportionnée dans les grands médias américains et les médias musulmans étrangers, plutôt qu’en raison d’une véritable manifestation d’idéologie par les musulmans. La logique de l’électeur musulman n’est pas différente de celle d’un électeur chrétien dans un pays à majorité chrétienne.
Certes, comme sous-ensemble des musulmans, les islamistes qui sont des musulmans politiquement et théocratiquement orientés, sont un sujet de débat pertinent lors des élections et dans une perspective de sécurité nationale. Mais là encore, la plupart des musulmans ne sont pas islamistes. Au contraire, ils considèrent les questions politiques en fonction des programmes et idées des partis politiques établis – et non le programme islamiste.
L’islamisme se nourrit de ce mélange toxique de religion et de politique. Il est alimenté par les idéologies vomies par les mosquées et les imams politisés. L’islamisme tire son énergie nucléaire d’un désir beaucoup plus profond d’implanter ultimement la charia au sein du gouvernement, secrètement ou ouvertement. De l’Internationale des Frères musulmans, aux métastases mondiales de l’idéologie wahhabite des pétrodollars saoudiens, aux manifestations nationales de l’islamisme dans les onze groupes de l’AMT-PAC, ces organisations sont toutes vouées au renforcement politique des islamistes dans la vie politique nationale plutôt qu’à la foi personnelle des musulmans.
Un exemple typique est celui du Muslim American Society. Mahdi Bray, par exemple, a déclaré ce qui suit après la victoire de James Webb en Virginie dans la course au Sénat en 2006:
«Nous avons amené 80% des électeurs musulmans aux urnes», a déclaré Bray en juillet à un congrès du Circle of North American-Muslim American Society à Hartford au Connecticut. «48000 musulmans ont voté en Virginie. 93% d’entre eux ont voté pour Webb, 7% ont voté pour Allen. Webb a remporté par une mince marge de 9000 voix. Maintenant, je m’en fous de la manière dont on fait la répartition et si vous êtes un mathématicien ou pas, vous pouvez conclure que si 48000 musulmans ont voté et 90% d’entre eux ont voté pour le candidat vainqueur – et il a gagné par une marge de seulement 9000 voix, – nous avons certainement fait une différence».
Linda Keay de IPT News note que ces chiffres n’ont jamais été vérifiés de manière indépendante. Mais le plus intéressant, c’est que la démagogie de la déclaration de Bray peint un portrait clair du modus operandi des islamistes aux États-Unis. Ils visent à collectiviser les musulmans dans la politique électorale et partout où c’est possible, afin de répandre l’impression qu’ils exercent un contrôle tribal sur les communautés musulmanes, et d’exercer des pressions sur les médias et le gouvernement pour apaiser l’agenda de l’islam politique en Amérique.
Soutenir les mouvements islamistes entrave les anti-islamistes
Tout groupe minoritaire a le droit de s’unir et d’influer sur la démocratie, d’ailleurs plusieurs le font. Mais un bloc de votes fondé sur la religion des islamistes, qui incarnent l’islam politique, brouille beaucoup trop la ligne entre la religion et l’État. Cela compromet un élément central dans la défaite de l’islamisme radical et dans nos efforts de lutte contre le terrorisme – la défaite de l’idéologie de l’islam politique (but) et le carburant pour l’islamisme radical (les moyens). L’Islam politique et ses objectifs bafouent les principes de notre pays qui reconnaissent des exemptions fiscales aux organisations religieuses. Est-ce que la création de ce soi-disant bloc de votes musulmans ne nous rapproche pas du comportement des théocrates que nos ancêtres au Moyen-Orient ont quitté en venant aux États-Unis?
Un soi-disant bloc de votes musulmans renforce le stéréotype selon lequel nous sommes tribaux. Lorsqu’il s’agit de voter pour un président ou tout autre leader politique, je crois que la plupart des musulmans évaluent une gamme de questions liées à nos intérêts collectifs américains, tant au niveau national qu’à celui des États, qui, je crois, reflètent la plupart du reste de la population américaine. L’agenda des islamistes est davantage lié aux objectifs de l’Islam politique mondial qu’à nos propres intérêts américains. Ce serait toutefois une erreur que de confondre les islamistes avec tous les musulmans. De l’économie aux soins de santé à l’immigration à la sécurité nationale et au rôle général du gouvernement, la religion islamique ne se résume pas à un seul point de vue ou aux trois questions centrées sur les intérêts des islamistes évoquées par des groupes islamistes en 2008. La doctrine islamiste va toujours essayer de faire cela tout en exploitant de manière trompeuse la religion et notre communauté de foi.
Il est temps pour les médias, le gouvernement et les citoyens américains de comprendre et d’exposer la tromperie qu’est le programme des islamistes, qui a peu à voir avec la spiritualité des musulmans. Une saine méfiance à l’égard de l’agenda des islamistes fera beaucoup pour l’émancipation des musulmans non-islamistes et leur contestation des comportements collectivistes des Islamistes en notre nom.
La séparation de l’islam politique et de l’islam religion requerra une réforme beaucoup plus profonde de notre théologie. Nous devons séparer la Oumma de la politique nationale, et la charia du gouvernement. Mais cela prendra des décennies – si ce n’est des générations, comme ce fut le cas pour le siècle des Lumières en Occident. Dans l’intervalle, nous devrions au moins nous abstenir de confondre l’agenda des Islamistes avec celui de l’ensemble des musulmans américains. Et les musulmans américains qui continuent d’exploiter le tribalisme ont besoin de se poser juste une question – que vaudrait leur vote en bloc si les chrétiens américains votaient en bloc aux prochaines élections 2008?
*Présentation de Zuhdi Jasser, président fondateur du American Islamic Forum for Democracy:
Le American Islamic forum for Democracy s’intéresse au conflit idéologique central dans la guerre contre le terrorisme. M. Jasser estime qu’il est indispensable que les musulmans exercent un rôle de leadership dans la guerre idéologique contre l’islamisme militant, en séparant le spirituel et le politique dans l’islam. Ce mouvement (AIDF) se fonde sur l’établissement d’une synergie de l’Américanisme et de sa démocratie constitutionnelle avec un islam pluraliste. Chroniqueur régulier pour le Arizona Republic, le National Review et The Washington Times, M. Jasser est un intervenant reconnu à l’échelle nationale et comme commentateur à la radio et la télévision sur le rôle des musulmans américains modérés dans la conduite de la guerre contre l’islamisme militant. Jasser détient un doctorat en médecine de la Medical College of Wisconsin obtenu grâce à une bourse de la US Navy. Il est actuellement Président de l’Association médicale d’Arizona. Il préside le comité de bioéthique et enseigne la cardiologie nucléaire dans un grand hôpital de Phoenix. Il a été actif dans un certain nombre d’initiatives interreligieuses en Arizona, y compris la création d’un groupe de dialogue judéo-musulman appelé Les enfants d’Abraham. Ses écrits sont affichés sur le site du American Islamic Forum for Democracy.
Voir aussi:
Les mosquées américaines envahies par la propagande saoudienne haineuse – Partie 1 et Partie 2
États-Unis – 3 mosquées sur 4 sont des foyers d’extrémisme anti-occidental
La Ligue Islamique Mondiale propage l’islam wahhabite au Canada
Un mouvement canadien pour la réforme de l’islam, par Tahir Aslam Gora
L’Occident doit soutenir une réforme de l’islam, par le torontois Salim Mansur
Combat (idéologique) contre Djihad (idéologique) – entrevue avec le théologien George Weigel