https://twitter.com/mivillej/status/788385903551078400 / WebArchive – Archive.Today
Audio / SRC (18 octobre 2016 / allez à 8h34) http://ici.radio-canada.ca/emissions/gravel_le_matin/2016-2017/archives.asp?date=2016-10-18
Lors d’une interview accordée à Alain Gravel de Radio-Canada le 18 octobre, la représentante du Québec au sein de la délégation canadienne à l’UNESCO, Julie Miville-Dechêne, a promis que le Gouvernement du Québec rendrait publique cette semaine la liste des participants à la conférence Québec-UNESCO sur la radicalisation. L’événement doit se dérouler au Palais des Congrès de Québec du 30 octobre au 1er novembre.
Jusqu’à maintenant, le gouvernement a invoqué des raisons de sécurité pour refuser de le faire. Un porte-parole du ministère des Relations internationales du Québec a évoqué «la sensibilité des sujets» pour justifier l’embargo en réponse à une question de Taïeb Moalla du Journal de Québec la semaine dernière.
Sans les identifier spécifiquement, madame Miville-Dechêne a également référé à des articles publiés au sujet de la conférence à venir qui donnaient, selon elle, dans la ‘théorie du complot’.
Voici la transcription de la portion pertinente de l’interview :
3:08:33 ALAIN GRAVEL – On dit qu’il y a quand même des préoccupations de sécurité [au Québec] à un point tel où on hésite à publier les noms des personnes, même actuellement, des personnes qui vont assister à la conférence à Québec. Donc, à ce point?
3:08:44 JULIE MIVILLE-DECHÊNE – Alors, écoutez… Il y a effectivement des préoccupations de sécurité. Je lisais des articles, franchement… où les théories du complot, moi, franchement j’y crois pas. Dans ce cas-ci précisément, oui il y a des personnes qui viennent à la conférence, qui ont effectivement reçu des menaces par le passé. Je n’ai qu’à vous mentionner la directrice générale de l’UNESCO qui, pas plus tard qu’hier a reçu des menaces de mort à cause du débat qui a lieu en ce moment à l’UNESCO sur Israël / Palestine. Donc, il faut pas non plus rêver. Alors… Mais, ceci dit, la liste la plus complète possible va être publiée cette semaine. C’est une promesse et là-dessus, évidemment, les seuls dont les noms ne seront pas là c’est qu’on aura jugé que leur sécurité en dépend.
Les organisateurs de la conférence se font un point d’honneur d’omettre toute mention spécifique de la menace islamiste. Ils noient le poisson en présentent la menace à laquelle on fait face de façon très diffuse.
Radio-Canada a déjà indiqué que la conférence de Québec «ne vise pas directement le radicalisme islamique». La première phrase de la présentation générale de la conférence va dans le même sens. Selon Indrajit Banerjee, un responsable de l’UNESCO assigné à la conférence, «Ça ne sert à rien de pointer le doigt à un groupe ou une religion en particulier, parce que le problème est beaucoup plus répandu. Que ce soit les gangs en Amérique latine, les gens qui réagissent à la vague d’immigrants en Europe, nous on le voit plus largement».
Dans les circonstances, il était ironique d’entendre depuis Paris où elle se trouve, Julie Miville-Dechêne décrire le haut niveau d’alerte dans les rues de Paris (qui découle des attentats islamistes des derniers mois contre le Bataclan, Charlie Hebdo, la boucherie Hyper Cachère, etc.) quand on sait que tous ces attentats ont tous été menés par des islamistes et qu’ils en promettent d’autres. Sans violence islamiste, jamais les affrontements entre les gangs d’Amérique latine n’auraient nécessité toutes ces mesures de sécurité à Paris (et ailleurs).
3:04:05 ALAIN GRAVEL – C’est un retour pour vous à Paris. Les gens le savent pas mais vous avez passé pas les premières premières [sic] années de votre vie mais, enfant, vous avez vécu à Paris.
3:04:15 JULIE MIVILLE-DECHÊNE – Oui, oui. De l’âge de quatre ans à neuf ans… Ma mère nous a entraînés là. Elle était archiviste. Écoutez, c’est une ville complètement différente. C’est surtout une ville, et vous en avez entendu parler aux nouvelles, mais c’est très très clair quand on y vit, c’est une ville où les gens sont inquiets. C’est une ville où on se fait fouiller quand on rentre dans un magasin. C’est une ville où il y a souvent des alertes aux colis suspects dans le métro… alors, tout ça est très… et où la sécurité est omniprésente. Tout ça est très frappant pour moi parce que mon souvenir d’enfance c’est que je courais dans le Bois-de-Boulogne… Ma mère était pas toujours avec nous. On avait une grande liberté. Donc, bien sûr, c’est pas le Paris que j’ai connu. C’est aussi un Paris qui a changé, je suis certaine, pour les Parisiens.
Lectures complémentaires
Hashtag de la conférence Québec-UNESCO sur l’internet et la radicalisation : #ConfQcUNESCO
Point de Bascule : FICHE UNESCO
Point de Bascule (18 octobre 2016) : #ConfQcUNESCO – Herman Deparice-Okomba du comité d’experts de la conférence Québec-UNESCO sur la radicalisation accueilli en Tunisie par le CSID lié aux Frères Musulmans