L’affaire Krekar exaspère les Norvégiens au plus haut point. Elle a ouvert les yeux à de nombreux citoyens sur la dangerosité de l’idéologie islamique et la stupidité des procédures d’attribution de l’asile politique. Le mot d’ordre des partis d’opposition et de tous les défenseurs de la démocratie à propos de Krekar est « Envoyez Satan hors de Norvège ! ».
Le mollah Krekar est l’auteur d’une déclaration reproduite par Mark Steyn dans son livre America Alone, et reprise par le magazine Macleans. Cette déclaration est au centre de la plainte pour «islamophobie» portée par le Congrès islamique du Canada devant plusieurs commissions des droits de la personne. Les plaignants reprochent à Steyn et Macleans d’avoir reproduit les paroles suivantes « manifestement islamophobes » du mollah Krekar : «Il suffit de regarder l’évolution au sein de l’Europe, où le nombre de musulmans se multiplie comme des moustiques».
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OSLO – Le mollah Krekar, fondateur du groupe islamiste kurde irakien Ansar al-Islam, a porté plainte contre la Norvège, son pays d’accueil, auprès de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) pour traitement inhumain, a annoncé son avocat mardi.
Réfugié dans le pays scandinave depuis 1991, le mollah Krekar y fait l’objet d’une procédure d’expulsion depuis février 2003, le gouvernement norvégien estimant qu’il représente “un risque pour la sécurité du royaume”.
L’arrêté d’expulsion, confirmé l’an dernier par la Cour suprême, la plus haute instance judiciaire du pays, ne pourra toutefois être mis à exécution que lorsque les conditions de sécurité en Irak, son pays d’origine, le permettront.
“Nous avons déposé plainte devant la Cour européenne des droits de l’Homme de Strasbourg en avril”, a déclaré à l’AFP l’avocat Brynjar Meling, confirmant une information parue dans le journal Verdens Gang (VG). “La plainte est en train d’être traitée”, a-t-il dit.
Selon l’avocat, la Norvège a enfreint trois articles de la Convention européenne des droits de l’Homme sur les “traitements inhumains ou dégradants” (article 3), sur la protection de la vie privée et familiale (article 8) et sur la possibilité de défendre ses droits (article 13).
“Depuis près de six ans, mon client ne peut ni travailler, ni voyager, ni même aller chercher un colis à la Poste ou ouvrir un compte bancaire en l’absence de tout papier d’identité”, a fait valoir Brynjar Meling, précisant que c’est la femme du mollah Krekar qui devait subvenir à ses besoins.
La Cour de Strasbourg ne peut casser le verdict de la justice norvégienne mais elle peut critiquer la façon dont l’affaire a été instruite et “il reviendra alors à l’Etat d’en tirer d’éventuelles conclusions”, a-t-il précisé.
“Le gouvernement souhaite ardemment mettre en oeuvre l’arrêté d’expulsion dès que possible mais cela doit se faire dans le cadre des obligations internationales de la Norvège en matière de droits de l’Homme”, a réagi Libe Rieber-Mohn, secrétaire d’Etat au ministère du Travail et des Affaires sociales, dans un courrier électronique à l’AFP.
Or, a-t-elle rappelé, la Convention européenne des droits de l’Homme interdit l’expulsion d’individus vers des pays où ils risqueraient d’être torturés.
Inscrit sur la liste des personnes et organisations terroristes de l’ONU, le mollah Krekar, de son vrai nom Najmeddine Faraj Ahmad, reconnaît avoir cofondé Ansar al-Islam en 2001 mais assure ne plus diriger le groupuscule depuis 2002.
En Norvège, le religieux s’est illustré à plusieurs reprises en prônant le “jihad” (guerre sainte) en Irak, en comparant l’occupation américaine dans ce pays à l’invasion nazie, ou encore en faisant l’éloge du chef d’al-Qaïda, Oussama Ben Laden.
Voir aussi:
Norvège – À l’inexpulsable Mollah Krekar : “Hors du pays, Satan !”
Norvège- Mollah expulsé, menaces de représailles