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Article de Forbes sur deux pages : Page 1 / Archive et Page 2 / Archive
Les informations qui suivent proviennent d’articles de Forbes.com et de Sahiyo, une organisation qui se consacre à combattre les mutilations génitales féminines.
Rita Rubin (Forbes.com – 14 avril 2017) : Doctor Charged With Female Genital Mutilation Has Published Research, Overseen Residents / Page 1 / Archive et Page 2 / Archive
Sahiyo (14 avril 2017) : Detroit arrest: It is time for Bohras to get serious about ending Female Genital Cutting / WebArchive – Archive.Today
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Selon Forbes.com, le docteur Jumana Nagarwala est vraisemblablement la première personne accusée d’avoir contrevenu à la loi interdisant les mutilations génitales féminines aux États-Unis.
Avant elle, d’autres personnes ont été accusées et condamnées d’avoir pratiqué des mutilations génitales mais en vertu d’autres lois. Ainsi, Khalid Adem, récemment déporté des États-Unis au terme d’une peine de dix ans de prison pour avoir mutilé sa propre fille de deux ans avec des ciseaux, avait été condamné pour avoir infligé des blessures volontaires à son enfant (‘aggravated battery and cruelty to children’).
Point de Bascule (17 mars 2017) : Déporté des États-Unis après sa peine de prison pour avoir infligé des mutilations génitales à sa fillette de deux ans avec des ciseaux
Jumana Nagarwala est une graduée de l’école de médecine de l’université Johns Hopkins et l’une des responsables du programme de médecine d’urgence pour les résidents à l’hôpital Henry Ford de Detroit. Elle est également l’auteure de plusieurs textes spécialisés en littérature médicale.
Elle n’aurait pas pratiqué les mutilations à l’hôpital où elle travaille mais à une clinique en banlieue de Detroit.
À la section 8 de la plainte criminelle officielle / WebArchive contre le docteur Nagarwala, on souligne que les mutilations génitales féminines constituent une «pratique religieuse et culturelle» populaire au sein «d’une communauté religieuse et culturelle particulière» sans identifier la communauté religieuse en question.
Selon Forbes, qui cite l’organisation Sahiyo vouée à combattre les mutilations génitales, le docteur Nagarwala et les deux jeunes filles qu’elle est accusée d’avoir mutilées appartiennent aux Bohras, une secte de l’islam chiite avec une forte présence dans la province du Gujarat en Inde. Le docteur Nagarwala indique parler le gujarati dans sa bio sur le site de l’hôpital Henry Ford, ce qui semble indiquer qu’elle est originaire de cette région de l’Inde.
En passant rapidement en revue les articles déjà publiés par Point de Bascule sur les mutilations génitales, il appert que cet article-ci est notre premier impliquant des musulmans chiites et non sunnites.
Selon Sahiyo, la pratique des mutilations génitales féminines est «fortement ancrée» (‘deeply-entrenched’) parmi les chiites Bohras.
Chez les sunnites, des manuels de charia comme l’Umdat al-Salik et des exégètes de premier plan comme Youssef Qaradawi justifient la pratique en s’appuyant sur des hadith, des déclarations et des actions attribuées au fondateur de l’islam favorables à cette pratique préislamique. Jusqu’à maintenant, nous n’avons pas encore mis la main sur des documents chiites pour examiner les arguments théologiques fournis pour justifier cette pratique barbare.
Lectures complémentaires
Point de Bascule : FICHE Charia / Mutilations génitales féminines
Point de Bascule (22 juin 2016) : Charles Taylor (2007) : «L’excision n’est pas dans le Coran. Ce n’est pas dans la religion musulmane.» (Durant les travaux de la Commission Bouchard-Taylor qu’il coprésidait, Charles Taylor a repris l’argument des apologistes en affirmant que le Coran ne fait aucune mention des mutilations génitales féminines. Il a passé sous silence que les exégètes comme Youssef Qaradawi qui justifient l’excision se fondent sur des hadith pour le faire et non sur le Coran.)
Point de Bascule (29 mars 2017) : L’excision, cauchemar des fillettes en Indonésie