Original English version on RaymondIbrahim.com and Coptic Solidarity
Le livre du Dr. Ali Abdel Razik publié en 1925 s’opposait à l’existence du califat et avait causé tout un émoi qui entraîna son congédiement de l’Université Al-Azhar.
L’Université Al-Azhar en Égypte est l’une des principales institutions d’enseignement de l’islam dans le monde. Son grand imam Ahmed Al-Tayeb rencontra le pape François en mai dernier. Durant l’une de ses récentes émissions de télévision, Ahmed Al-Tayeb a évoqué (et condamné) un livre publié en 1925 qui s’opposait à l’existence du califat et rappelé que l’islam est à la fois une religion et un système de gouvernement.
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TRADUCTION FRANÇAISE DE POINT DE BASCULE
Auteur : Raymond Ibrahim
Référence : Raymond Ibrahim.com, 2 juillet 2016
Titre original : Islam: Religion and Polity / WebArchive – Archive.Today
Quel est le rôle de l’islam dans une société musulmane? Est-ce seulement une religion pratiquée en privé, à la façon dont le christianisme est compris en Occident? Ou demande-t-il qu’on instaure une théocratie, un système de gouvernement conforme aux lois qui découlent de l’islam et qui sont aussi connues comme la charia?
Le Dr. Ahmed Al-Tayeb, actuellement le grand imam de l’Université Al-Azhar et l’ancien grand mufti d’Égypte, a récemment abordé la question durant son émission de télévision. Il l’a fait lorsqu’il discuta d’un livre populaire mais controversé du Dr. Ali Abdel Razik publié en 1925, un an après l’abolition du califat ottoman. Ali Abdel Razik a déjà été professeur à l’Université Al-Azhar. Intitulé Islam and the Roots of Governance [L’islam et les racines du système de gouvernement] dans sa version anglaise, le livre de Raziq était un plaidoyer contre l’idée du califat. Il soutenait que l’islam est une religion et qu’à ce titre, elle ne devrait pas être mêlée à la politique ou à la gestion des affaires publiques.
Bien que Raziq comptât des supporteurs parmi les musulmans sympathiques à l’Occident, il a été fortement critiqué par plusieurs leaders religieux et même congédié d’Al-Azhar. Comme Al-Tayeb l’a confirmé :
«Al-Azhar rejeta ce qu’il disait et soutint qu’il avait perdu toute légitimité. Un grand nombre d’oulémas [théologiens], d’Al-Azhar, d’Égypte et de l’extérieur, rejetèrent son travail et son affirmation selon laquelle l’islam est une religion et non un système de gouvernement. Au contraire, ils ont réaffirmé que l’islam est à la fois une religion et un système de gouvernement.»
Le problème qui découle de cette prise de position est évident: quand on exige que l’islam débouche sur une gouvernance théocratique, cela revient à dire que l’islam doit mener à une gouvernance basée sur la charia, un ensemble de directives et de règles qui sont essentiellement en contradiction avec la modernité. À titre d’exemple, la peine de mort est imposée comme châtiment aux apostats comme Al-Tayeb lui-même le rappela récemment [Archive.Today]. C’est également la charia qui est à l’origine des conflits entre musulmans et non-musulmans partout à travers le monde.
Références supplémentaires
RaymondIbrahim.com (25 octobre 2014) : La technique ‘Good Cop / Bad Cop’ utilisée par les islamistes
RaymondIbrahim.com (3 novembre 2014) : «Chaque membre des Frères Musulmans porte en lui un membre de l’État islamique»
RaymondIbrahim.com (21 mars 2015) : Un leader salafiste égyptien confirme que la survie ou la destruction des églises chrétiennes en territoire musulman est déterminée par le niveau de force des musulmans