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Les droits de l’homme sont-ils universels?

By Point de Bascule | on December 10, 2008 |

L’avocate iranienne Shirin Ebadi, Prix Nobel de la paix 2003, et l’écrivain et militant politique nigérian Wole Soyinka, Prix Nobel de littérature 1986, plaident pour l’universalité. Tous deux ont fermement condamné les dirigeants de certains pays musulmans et ceux des derniers états communistes du monde comme étant de graves abuseurs des droits de l’homme. Rony Brauman, ancien président de Médecins sans frontières, invite plutôt à abolir les barrières qui délimitent les actes « civilisés » des actes « barbares », et à cesser de lutter contre l’excision.

Shashi Tharoor, sous-secrétaire aux Nations-Unies sous Kofi Annan, formulait la question de l’universalité des droits de l’homme comme suit: «Quand vous empêchez un musulman de battre sa femme, vous portez-vous à la défense des droits de la femme ou portez-vous atteinte aux droits du mari ?»

Une rencontre s’est tenue à Genève à l’occasion des 60 ans de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Les invités étaient Shirin Ebadi et Wole Soyinka. Tous deux croient à l’universalité des droits de l’homme et rejettent le discours du relativisme culturel maintenant dominant à l’ONU.

Dans une interview accordée à la Tribune des droits humains, Rony Brauman, ancien président de Médecins sans frontières – aujourd’hui directeur de recherches de la Fondation de MSF et professeur associé à l’Institut d’études politiques à Paris, a pris une position différente.

Nous traduisons un article publié dans le National Post sur les discours de Shirin Ebadi et de Wole Soyinka, puis donnons des extraits de l’entrevue accordée par Rony Brauman.

****

Traduction de: Nobel laureates at UN hit Muslim states on rights, National Post, le 10 décembre 2008

GENÈVE – Deux Nobel respectivement de l’Iran et du Nigeria ont utilisé un forum des Nations Unies mercredi pour condamner les partisans de la ligne dure au pouvoir dans certains pays musulmans et les dirigeants des derniers états communistes du monde comme étant de graves abuseurs des droits de l’homme.

L’avocate iranienne Shirin Ebadi et l’écrivain nigérian Wole Soyinka ont tous deux également insisté sur le fait que les droits de l’homme énoncés dans la Déclaration universelle de 1948 sont universels et ne pouvaient pas être restreints sur la base de la culture ou de la religion.

«Certains jugent que la Déclaration est trop basée sur des normes occidentales qui ne sont pas compatibles avec leurs normes culturelles ou religieuses. La plupart des gouvernements islamiques non démocratiques utilisent ce raisonnement», a déclaré Mme Ebadi.

Dans le monde musulman d’aujourd’hui, a déclaré M. Soyinka, «les fanatiques de notre ère qui veulent imposer leur vérité absolue » ont été responsables de l’effusion de sang parmi différents groupes islamiques, et de la répression des idées différentes des leurs.

Les deux Nobel ont livré des discours dans le cadre d’une série de conférences marquant le 60e anniversaire de la Déclaration de 1948, dont les principes, selon certains, sont compromis par un bloc de pays islamiques, africains et communistes dans le système des Nations Unies.

L’alliance informelle, à laquelle s’est joint la Russie, contrôle le Conseil des droits de l’Homme basé à Genève et veille à ce que les pays africains et islamiques, ainsi que la Russie, Cuba et la Chine, échappent largement à la critique.

Ce groupement, qui opère également à l’Assemblée générale des Nations unies à New York, a fait adopter des résolutions demandant aux États d’interdire la «diffamation de la religion», ce que les pays occidentaux voient comme visant à limiter la liberté d’expression.

Mme Ebadi et M. Soyinka ont également critiqué la réaction des Etats-Unis aux attaques terroristes de septembre 2001 à New York et à Washington, disant que l’administration Bush s’en était servi pour violer les droits humains en invoquant la sécurité nationale.

Les deux orateurs ont focalisé leur discours sur les pays islamiques et les pratiques au sein de certaines communautés musulmanes ailleurs, à un degré qui a surpris de nombreux diplomates et militants des droits humains habitués à des discours plus prudents et plus fades dans des forums de l’ONU.

«J’ai été sidéré. Je ne m’attendais jamais à entendre un tel franc parler ici», a déclaré un représentant d’une ONG qui agit auprès de l’ONU à Genève depuis 30 ans.

M. Soyinka, lauréat du prix Nobel de littérature en 1986, a déclaré que le «relativisme culturel» qui selon de nombreuses personnes est devenu dominant au sein des Nations unies, signifie que les non musulmans «sont invités à accepter la barbarie des crimes d’honneur comme étant justifiée par la tradition».

Cette position, que les critiques reprochent à de nombreux gouvernements occidentaux d’avoir adoptée pour éviter de bouleverser les minorités religieuses, particulièrement les musulmans, est invoquée pour «saper ou rejeter le caractère universel des droits de l’homme», a-t-il dit.

Mme Ebadi, qui a remporté le prix Nobel de la paix en 2003 pour promouvoir les droits des femmes et des enfants en Iran, et a des relations tendues avec son gouvernement, a dit que les dictatures musulmanes utilisent la religion pour asseoir leur propre pouvoir.

Le point de vue des «musulmans éclairés» a été rejeté, et toute critique des violations des droits humains et de l’oppression du peuple «est considérée comme une critique de la religion elle-même et les défenseurs des droits humains sont accusés d’hérésie», dit-elle.

«Ils disent:“Notre culture n’admet pas la dissidence, ou d’autres points de vue” – fin de la discussion», a déclaré M. Soyinka. «Notre culture, disent-ils au monde, est différente et nos traditions sont sacro-saintes».

Tous deux ont dit que les dirigeants de sociétés officiellement athées – comme la Chine et Cuba, abusent aussi de ce système de croyance pour perpétuer leur pouvoir. «Tant l’athéisme que la croyance en Dieu sont invoqués pour justifier l’oppression du peuple», a déclaré Mme Ebadi.

***

Extraits de: Le grand bazar des droits de l’homme, Tribune des droits humains, décembre 2008. Réponses de Rony Brauman, notamment sur l’excision (mutilations génitales féminines):

– Il y a « nous, conscients et capables de nous améliorer », donc ce que nous faisons est moins grave que lorsqu’il s’agit des « autres, prisonniers de leur sauvagerie ». Ainsi, chacun fait son marché et trouve dans la peine de mort ou la guerre en Irak, la corruption ou le pillage de la planète, toutes sortes de raisons d’accabler l’autre. C’est un discours sans fin, comme deux miroirs qui reflètent leurs images indéfiniment.

– Il faut abolir les barrières qui délimitent les actes « civilisés » des actes « barbares ». Cela ne signifie pas que je ne puisse ressentir une répulsion face à certaines pratiques, comme les mutilations sexuelles par exemple. Mais le fait de s’opposer à ces pratiques ne s’inscrit pas dans l’universalité des droits de l’homme.

– Personne ne peut décréter qu’un comportement ou un interdit est universel avant d’avoir constaté qu’il l’est effectivement. Les mutilations sont des pratiques que personnellement je réprouve complètement, mais ce sont les sociétés concernées qui sont les plus à même de les faire évoluer. Je souhaite que ces pratiques évoluent, mais je ne considère ni justifié, ni surtout efficace, d’avoir des gens de l’extérieur qui arrivent pour y mettre un terme.

– Pour moi, le seul droit universel que j’ai rencontré, c’est la volonté des gens de ne pas être enfermés à tort ou torturés. Tout le reste me semble sujet à discussion en fonction des contextes, des moments historiques et des représentations du monde.

– Pour certaines filles, [l’excision] c’est à l’évidence de la torture. Mais ce n’est pas vécu socialement comme un acte de torture. Aujourd’hui, on considère que les conditions de travail au 19ème siècle pouvaient prendre l’aspect d’une véritable torture. A l’époque, ce n’était pas défini ainsi, même si on pouvait considérer cela comme inacceptable, se révolter, s’organiser pour lutter. Le problème, c’est qu’on partage le monde entre victimes et coupables. Or je crois que l’on est plus utile à ses contemporains en prenant en charge la complexité des situations. Pour les mutilations, il y a des victimes certes, et les coupables qui se trouvent en Occident passent devant les tribunaux. Il ne faut rien changer à cela. Mais pour l’heure, sur place, il s’agit de phénomènes culturels à traiter dans le cadre d’une activité politique et sociale. De même que la peine de mort sera complètement abolie aux Etats-Unis quand les Américains le décideront.

Voir aussi:

Pourquoi les sociétés arabes sont-elles opposées aux droits de l’Homme ?

La Charte islamique des droits de l’Homme va-t-elle l’emporter sur la Déclaration universelle des droits de l’Homme ?

La Loi sur les droits de la personne de Grande-Bretagne a dévalué la notion de droits fondamentaux

Féminisme « progressiste » – Des anthropologues exaltent l’excision

Débat en Australie sur l’opportunité d’adopter une Charte fédérale des droits et libertés

Les droits de l’Homme sont-ils universels ? par Shashi Tharoor

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