Rex Murphy, chroniqueur à la CBC a consacré une chronique à l’affaire Congrès islamique du Canada contre Macleans. « Maclean ne devrait pas avoir à se défendre pour faire ce que fait tout bon magazine – susciter un débat, exprimer une opinion et brasser des idées. Et très certainement, il ne devrait pas avoir à se plier à la menace de censure par l’ingérence croissante de l’une ou l’autre des agences gouvernementales paradoxalement nommées « commissions des droits de la personne. »
Traduction de Human Rights Gone Awry, par Rex Murphy sur CBC. Le document vidéo est disponible ici (en anglais) : Rex Murphy dénonce l’usage de la Commission des droits pour censurer Maclean
Pourquoi diable les défenseurs des droits humains s’en prennent-ils au chroniqueur Mark Steyn?
Qu’est-il arrivé du droit à la liberté d’expression, demande Rex.
Il fut un temps où les « droits de l’Homme» étaient véritablement une noble et généreuse idée. J’associe cette idée, et sa naissance, avec certaines des grandes horreurs du siècle passé: les déprédations bestiales des nazis, leur «science de la race » et leurs camps de la mort, les horreurs du totalitarisme débridé sous lequel le caprice de dirigeants suffisait pour mutiler, torturer et détruire des vies – collectivement ou individuellement – en envoyant des millions de personnes dans des camps d’esclaves en arctique, l’avilissement de l’exil intérieur et la réhabilitation psychiatrique.
Plus récemment, j’associe la défense véritable des droits humains avec le cas d’une jeune femme saoudienne qui a été violée à maintes reprises puis (elle, la victime) inculpée et condamnée par un tribunal saoudien à 200 coups de fouet et six mois de prison pour s’être trouvée dans une voiture avec un homme étranger à sa famille. Après une protestation internationale, la sentence a été annulée – mais le cas de cette jeune femme constitue un véritable exemple de la violation de droits humains fondamentaux.
Ce que je n’associe pas à cette idée profonde et noble est le fait d’être contrarié par quelque chose que vous lisez dans un magazine – ni d’ailleurs que vous pourriez entendre à la télévision – pour ensuite vous précipiter vers une poignée – enfin, trois – des commissions des droits de la personne qui prolifèrent au Canada, cherchant à marquer des points contre le magazine. C’est ce qu’ont fait quatre étudiants et diplômés en droit d’Osgoode Hall
la définition même de « marginalisés »
sous la bannière du Congrès islamique canadien après avoir lu un extrait du livre American Alone de Mark Steyn publié dans Macleans. Les plaignants ont trouvé l’article « manifestement islamophobe ».
Le magazine Macleans? Eh bien, nous savons tous quel foyer de bigoterie radicale et de vils préjugés Macleans a été. Dégage ! …pendant ce qui semble avoir été un siècle Macleans n’a pas été plus « offensant » (c’est le terme cliché de choix de nos jours) qu’un duvet confortable par une froide journée. L’article de Mark Steyn les a offensé – et alors ? Ce ne sont pas tous les articles dans tous les magazines et tous les journaux qui se veulent une carte de St-Valentin adressée à l’estime personnelle de chaque lecteur. Macleans a publié un grand nombre de lettres suivant la publication de l’article: certaines louangeuses, d’autres méprisantes. C’est ça la liberté d’expression. C’est ça la démocratie. C’est ça le cafouillis que nous appelons l’échange d’idées et d’opinions.
Qu’est-ce que les Commissions des droits de la personne de Colombie-Britannique, de l’Ontario et du Canada viennent faire dans le portrait ? Quelqu’un a-t-il été publiquement flagellé? Est-ce qu’une personne ou un groupe a été transporté dans un goulag? Le pays est-il balayé par une frénésie raciale?
Pourquoi une Commission des droits de l’Homme s’immisce-t-elle entre un magazine, une émission de télévision, un journal – et les lecteurs ou les téléspectateurs? Est-ce que toute susceptibilité ou sensibilité motivée par un agenda donné est désormais libre de faire appel aux agences du gouvernement et – gratuitement pour elle mais pas pour ses cibles – de les engouffrer dans une obligation de « justifier » leur droit d’écrire et de diffuser ce qu’elles veulent ? Lors de la soi-disant crise des caricatures danoises, le magazine Western Standard a été traîné devant la Commission des droits de la personne de l’Alberta pour avoir publié des caricatures dont toute la planète parlait. La plainte a drainé les ressources du magazine – mais c’était gratuit pour le plaignant.
Pendant ce temps, des violations réelles de droits humains telles que les menaces de mort contre Salman Rushdie, les émeutes pour des caricatures, les menaces de mort contre les caricaturistes, la persécution de Ayaan Hirsi Ali et l’assassinat de Benazir Bhutto, n’inspirent ni ne déclenchent aucune enquête pour violation des droits humains.
Macleans et ses chroniqueurs – en particulier depuis peu – sont un ornement de l’espace civique canadien. Ils ne devraient pas avoir à se défendre eux-mêmes pour faire ce que fait tout bon magazine – susciter un débat, exprimer une opinion, et brasser des idées. Et très certainement, ils ne devraient pas avoir à se plier à la menace de censure par l’ingérence croissante de l’une ou l’autre des agences gouvernementales paradoxalement nommées « commissions des droits de la personne. »
Traduit par Pointe de BASCULE
Source: Human Rights Gone Awry, par Rex Murphy, The National, le 3 janvier 2008
Voir le commentaire et le suivi sur l’affaire du MCleans dans la section Vidéo en cliquant ici: Rex Murphy dénonce l’usage de la Commission des droits pour censurer Maclean
Lire aussi:
Quand les musulmans sont leur pire ennemi – Congrès islamique du Canada contre Macleans
La liberté de la presse attaquée au Canada – Congrès islamique du Canada contre Macleans
La censure au nom des « droits humains » par l’apologiste de l’islamo-fascisme Mohamed Elmasry
Les musulmans canadiens sont-ils trop douillets ?
Islam, ennemi de la liberté d’expression
Congrès islamique du Canada contre Macleans – Réfutation de Steyn
«La liberté d’expression est un concept américain qui n’a aucune valeur au Canada»