Nous traduisons la chronique de Rory Leishman publiée dans The London Free Press du 10 décembre [[Freedom of the press attacked, par Rory Leishman, The London Free Press, le 10 décembre 2007
http://lfpress.ca/newsstand/News/Columnists/Leishman_Rory/2007/12/08/4714142-sun.html
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« Dans une attaque flagrante contre la liberté de la presse, le Congrès islamique canadien (CIC) a déposé trois plaintes pour violation des droits humains contre le magazine Macleans et son rédacteur en chef, Kenneth Whyte,
les accusant de répandre « la haine et le mépris » envers les musulmans par la publication d’un article de Mark Steyn le 23 octobre 2006 sous le titre The Future Belongs To Islam ».
L’article litigieux est un extrait du bestseller de Steyn America Alone : the End of the World as We Know It. Examinons les implications: suivant la logique du CIC qui s’attaque au magazine Macleans, les propriétaires et les exploitants des librairies et des bibliothèques canadiennes pourraient également être accusés de violer les droits fondamentaux des musulmans en mettant largement à la disposition des Canadiens dans tout le pays non seulement l’article de Steyn, mais son œuvre complète.
En attaquant le magazine Macleans, le CIC n’agit pas seul. Il a le soutien de l’Ontario Federation of Labour. Dans une déclaration appuyant le CIC, le vice-président exécutif de l’OFL, Terry Downey a déclaré: « Nous voulons être certains qu’il y a dignité et respect pour tous les individus dans la province. »
Que les dirigeants du CIC et de l’OFL affichent un tel mépris de la liberté de la presse est déplorable, mais pas totalement surprenant. On pourrait penser, toutefois, qu’au moins les commissaires des droits de l’homme du Canada — prétendus gardiens de nos droits et libertés historiques — auraient sommairement rejeté les plaintes du CIC contre Macleans.
Ce n’est pas le cas. Lors d’une conférence de presse à Toronto mardi, Faisal Joseph, conseiller juridique du CIC, a confirmé que le Tribunal des droits de la personne de Colombie-Britannique a accepté d’entendre la plainte du CIC et que des auditions sont prévues du 2 au 6 juin 2008. De même, la Commission canadienne des droits de la personne a reçu la plainte du CIC, tandis que la chroniquement tergiversante Commission ontarienne des droits doit encore décider si elle va poursuivre l’affaire ou non. Qu’est-ce qui a mal tourné? Comment une violation aussi flagrante de la liberté de la presse peut-elle se produire au Canada — un pays qui avait l’un des meilleurs dossiers dans le monde pour le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales?
Le problème peut être imputé aux pouvoirs excessifs des commissions des droits de la personne au Canada. Alan Borovoy, conseiller général de l’Association canadienne des libertés civiles, a souligné le danger l’année dernière après que le Conseil islamique suprême du Canada a déposé une plainte contre le Western Standard qui avait publié une série de caricatures danoises que de nombreux musulmans trouvaient offensantes. Dans un article du Calgary Herald, Borovoy a écrit:
Borovoy a rappelé que les restrictions à l’expression dans les codes des droits de la personne sont censées s’appliquer uniquement aux communications qui favorisent la discrimination dans l’emploi ou le logement. Au lieu de cela, des Tribunaux des droits de la personne ont adopté une interprétation tellement large de ces restrictions qu’un journal ou magazine pourrait avoir des ennuis même pour la publication d’un article disant la vérité sur des conflits au Moyen-Orient, en Bosnie, au Rwanda ou ailleurs, qui est susceptible d’exposer au moins une des parties au mépris.
Les commissaires aux droits de la personne au Canada qui s’accaparent de tels pouvoirs affichent un mépris évident pour la liberté d’expression qu’ils répriment ou pour la compréhension de l’origine des codes des droits de la personne qu’ils sont censés défendre. Sinon, les tribunaux de la Colombie-Britannique et les commissions des droits de l’Ontario et du Canada auraient promptement rejeté les plaintes déposées par le CIC contre Macleans comme totalement sans fondement.
Dans le présent cas, Maclean’s maintient son droit à la liberté de la presse. Dans une déclaration sans équivoque sur la question, Whyte a avoué qu’il préférerait voir le magazine faire faillite que de se rendre à la demande de CIC pour un espace égal pour répondre au long article de Steyn.
Pendant ce temps, Tom Flanagan, professeur de sciences politiques à l’Université de Calgary et ancien directeur de campagne pour le Premier ministre Stephen Harper, s’est immiscé dans la controverse. Il exhorte: « Tous ceux qui écrivent et s’expriment publiquement doivent se rallier à la défense de Mark Steyn. Si de prétendues commissions des droits de la personne peuvent être utilisées contre lui, elles peuvent être utilisées contre quiconque ose exprimer une idée digne d’être débattue ».
Lire aussi:
Quand les musulmans sont leur pire ennemi – Congrès islamique du Canada contre Macleans