En 2008, The Guardian a révélé que le prince Bandar «avait menacé de ne pas dévoiler les informations qu’il détenait au sujet de militants prêts à mener des attentats-suicide» en Grande-Bretagne si Tony Blair, alors premier ministre, ne mettait pas fin à une enquête de corruption impliquant des Saoudiens.
Point de Bascule a repris cette information en 2011 pour démontrer le conflit d’intérêt dans lequel se trouvait Philippe Couillard au moment où il siégeait au Comité de surveillance du SCRS, l’agence de renseignement canadienne, tout en entretenant des liens privilégiés avec le gouvernement saoudien. Le 7 avril dernier, Philippe Couillard a été élu premier ministre du Québec.
The Guardian (15 février 2008) : «Selon des documents qui ont été dévoilés en cour hier, il appert que les dirigeants de l’Arabie saoudite ont menacé de faciliter des attaques terroristes contre Londres si les autorités britanniques ne mettaient pas fin à des enquêtes sur des ventes d’armes les impliquant.»
«Des documents qui étaient secrets jusqu’à ce que leur contenu ne soit dévoilé en cour mentionnent que les enquêteurs dans une affaire de ventes d’armes se sont fait dire que la Grande-Bretagne pourrait être victime d’un attentat comparable à celui du 7 juillet 2005 et qu’il y aurait « des pertes de vies britanniques dans les rues britanniques » s’ils persistaient à poursuivre leur enquête.»
«Le prince Bandar, chef du Conseil saoudien de la sécurité nationale, a été identifié en cour comme celui qui avait menacé de ne pas dévoiler les informations qu’il détenait au sujet de militants prêts à mener des attentats-suicide.»
Titre original : Arabie: démission du chef des renseignements, Bandar ben Sultan
Adresse originale : http://www.liberation.fr/monde/2014/04/15/arabie-demission-du-chef-des-renseignements-bandar-ben-sultan_998269
Référence : Libération, 15 avril 2014
Le puissant chef des services de renseignements saoudiens, le prince Bandar ben Sultan, auquel la gestion du dossier syrien a été retirée récemment, a été démis de ses fonctions «à sa demande», a annoncé mardi soir l’agence officielle SPA.
Selon un décret royal, l’adjoint du prince Bandar, le général Youssef ben Ali Al-Idrissi, a été chargé de «remplir les fonctions» du chef des services de renseignements pour le moment.
L’agence officielle n’a pas fourni d’explication sur le départ du prince Bandar, se bornant à indiquer qu’il avait été «relevé de ses fonctions à sa demande».
Le prince se trouvait depuis fin décembre hors du royaume pour des raisons de santé et avait été hospitalisé aux Etats-Unis, avant de se rendre au Maroc, selon des sources diplomatiques.
Fils de l’ancien prince héritier Sultan ben Abdel Aziz et ambassadeur à Washington pendant 22 ans, le prince Bandar avait été nommé en juillet 2012 à la tête des services de renseignement saoudiens.
En février, des diplomates avaient indiqué que l’Arabie saoudite lui avait retiré la gestion du dossier syrien, pour la confier notamment au ministre de l’Intérieur, le prince Mohamed Ben Nayef Ben Abdel Aziz, à la pointe de la lutte contre Al-Qaïda.
L’Arabie saoudite est un des principaux soutiens politiques et financiers de l’opposition au régime du président syrien Bachar Al-Assad.
Le prince Mohamed ben Nayef avait participé en février à Washington à une réunion de responsables des services de renseignements arabes et occidentaux, consacrée à la situation sur le terrain en Syrie, ce qui avait confirmé la mise à l’écart du prince Bandar.
Selon des sources diplomatiques, la gestion par le prince Bandar du dossier syrien avait été critiquée par les Etats-Unis et cette question a été évoquée par des responsables américains en visite dans le royaume.
Le prince avait pour sa part reproché à Washington de ne pas être intervenu militairement contre le régime de Damas et de faire pression sur ses alliés pour empêcher qu’ils livrent aux rebelles syriens des armes anti-aériennes et anti-char, selon ces mêmes sources.
Les médias du régime syrien et ceux de leurs alliés au Liban ont eux accusé le prince Bandar d’encourager les extrémistes sunnites en Syrie.
Référence supplémentaire
Point de Bascule : Fiche Arabie saoudite