L’avocat canadien à la retraite Syed Mumtaz Ali réclame moins de liberté d’expression pour les non-musulmans et davantage de liberté pour les musulmans qui croient que le blasphème et l’apostasie méritent la mort.
Mumtaz Ali a d’abord senti le besoin de vulgariser, pour un public de non-musulmans, les préceptes du droit islamique se rapportant au blasphème et à l’apostasie [[The Salman Rushdie Issue: A Synthesis of the Islamic Law of Blasphemy/Apostasy
in the Context of Canadian Multiculturalism http://muslim-canada.org:80/apostasy.htm
.]] Il réclame ensuite une plus grande ouverture des Canadiens à la perspective islamique sur le sujet. Son exposé vise à dissiper l’ignorance et à favoriser la compréhension et la bonne entente entre citoyens « dans le contexte du multiculturalisme canadien ».
On se souviendra que Mumtaz Ali, qui préside le Canadian Society of Muslims, est à l’origine de la campagne visant à introduire des tribunaux de la charia en Ontario [a] (initiative qui a failli être couronnée de succès en 2004). Il a été honoré à deux reprises en 2001 par la communauté musulmane de Toronto en reconnaissance de sa contribution exceptionnelle à l’islam [b]
Le blasphème et l’apostasie expliqués par Mumtaz Ali
Blasphème – (Kufr) “cacher” (la vérité)
Selon le dictionnaire Webster, le terme blasphème réfère aux propos méprisants ou irrévérencieux envers dieu ou le souverain.
En droit islamique, ceci inclut le déni de l’un quelconque des préceptes essentiels de l’islam. Un musulman reconnu coupable de blasphème est condamné à mort dans les pays musulmans. (Dictionary of Islam par T.P. Hughes, Lahore, Pakistan, Premier Book House)
Apostasie
En droit islamique, l’apostat de sexe masculin qui s’obstine dans son égarement est passible de la peine de mort. La femme, elle, est plutôt emprisonnée jusqu’à ce qu’elle se rétracte. Si le mari ou la femme apostasie, les époux sont automatiquement divorcés. L’épouse peut conserver sa dot mais aucun jugement de divorce n’est requis. Si le mari et l’épouse apostasient conjointement, leur mariage peut généralement être maintenu, quoique l’imam Zufar enseigne que si le mari ou la femme retourne à l’islam, le mariage est alors dissous.
Selon Abu Hanifah, l’apostat de sexe masculin ne peut vendre ou autrement disposer de ses biens. Mais Abu Yusuf et l’imam Muhammad divergent d’opinion sur ce point. Ils considèrent qu’un apostat de sexe masculin conserve la capacité d’exercer tous ses droits comme s’il était encore musulman.
Si un garçon mineur abjure sa foi, il ne doit pas être mis à mort mais plutôt incarcéré jusqu’à sa majorité. S’il persiste alors dans son rejet de l’islam, il doit être exécuté. Les fous et les ivrognes ne sont pas tenus responsables de leur apostasie. Si un homme renonce à l’islam sous la contrainte, sa femme n’est pas divorcée et ses terres ne sont pas confisquées. Si un homme se convertit à l’islam sous la contrainte, et apostasie par la suite, il ne doit pas être exécuté.
Le testament d’un apostat de sexe masculin est invalide, mais pas celui de la femme apostat.
Ikrimah relate que certains apostats ont été amenés au calife Ali, qui les a brûlé vifs. Mais Ibn Abbas en a eu vent et a déclaré que l’action du calife n’était pas juste puisque Mahomet a dit « Ne punissez pas au moyen de la punition divine (i.e. le feu), mais tuez quiconque change de religion avec l’épée. »
Appel à la compréhension et à l’ouverture
En conclusion de son exposé, Mumtaz Ali souligne que les lois canadiennes ne tiennent pas compte des droits de la minorité musulmane et de sa conception de la liberté d’expression, de la diffamation, du libelle, du sacrilège, du blasphème et de l’apostasie. Selon lui, les tribunaux canadiens et la société ont une obligation constitutionnelle de se pencher sur la question du blasphème et de l’apostasie à la lumière des préceptes du droit islamique. Mumtaz Ali souligne que les croyances religieuses des canadiens de confession musulmane et leur mode de vie font partie intégrante du patrimoine multiculturel du Canada. Compte tenu de leurs croyances distinctes, les musulmans devraient être traités comme une « communauté protégée » au sein de la société. Mumtaz Ali emploie ici une terminologie qu’il avait utilisée pour décrire les droits des minorités protégées en terre d’Islam. Ces minorités (juifs, chrétiens, etc.) avaient leurs propres tribunaux et appliquaient leurs propres lois.
Mumtaz Ali ne va pas jusqu’à demander que les tribunaux canadiens appliquent les sanctions prescrites par le droit islamique pour les délits de blasphème et d’apostasie. Il demande toutefois que les tribunaux tiennent compte des sensibilités de la communauté musulmane au complet (la « oumma ») lorsque vient le temps de circonscrire les limites du droit à la liberté d’expression garantie par la constitution.
Quand on scrute les écrits de Mumtaz Ali avec attention, on constate que son article sur le blasphème et l’apostasie s’inscrit parfaitement dans sa vision d’un Canada multiculturel « reconstruit ». Il milite pour la reconnaissance d’une « nation musulmane » au pays dont les autorités négocieraient avec le Canada de gouvernement à gouvernement (à l’exemple des nations amérindiennes). La « nation musulmane » serait libre d’adopter ses propres lois (y compris la peine de mort) et d’instaurer ses propres tribunaux Voir le mémoire [c]
Voir aussi sur notre site:
Dans l’islam, on est libre d’entrer mais pas de sortir
Canada- Un musulman converti au christianisme persécuté par sa mère – il ne marchera plus jamais
Montréal – « Mon frère, il ne respectait plus le Coran et Allah »
Grande Bretagne- Convertie au christianisme, la fille d’un imam est menacée de mort
Lire aussi l’article Tu n’abjureras pas l’islam, publié dans L’Express
(lien via bafweb) : http://www.bafweb.com
et
Syed Mumtaz Ali et Alia Hogben en entrevue pour débattre la validité de la Sharia en Ontario:
http://www.abc.net.au/rn/talks/8.30/relrpt/stories/s1334120.htm
- [http://muslim-canada.org:80/apostasy.htm-> http://muslim-canada.org:80/apostasy.htm]
- [http://muslim-canada.org/csm_president.html->http://muslim-canada.org/csm_president.html].
- The Review of the Ontario Civil Justice System – The Reconstruction of the Canadian Constitution and the case for Muslim Personal/Family Law , 1994 – [http://muslim-canada.org/submission.pdf->http://muslim-canada.org/submission.pdf].