Cet article avait été publié le 05/03/2008, nous avons décidé de vous le représenter de nouveau question de mieux saisir le personnage de Tariq Ramadan alors qu’il est en visite à Montréal à partir du 6 novembre 2009.
Selon Ibn Warraq, l’essayiste et journaliste française Caroline Fourest démontre avec beaucoup de compétence, dans son livre Frère Tariq, que Ramadan est un dangereux radical qui, loin de moderniser l’islam, essaie en fait d’islamiser la modernité. D’une capacité et d’un charisme indéniables, mais sans aucun respect ou allégeance envers les valeurs occidentales de liberté, Ramadan empoisonne l’esprit des jeunes musulmans en Occident.
Ibn Warraq commente de livre Frère Tariq dans un article paru le 29 février dernier dans City Journal sous le titre «The Pious Fraud, Tariq Ramadan, Islamist and equivocator». L’expression «Pious fraud» (tromperie pieuse) réfère au concept de «taqqiya». Nous avons ajouté ce terme à notre section glossaire, avec des explications tirées de l’excellent blog de Naibed.
En gros, la «taqqiya» est le principe islamique de la «tromperie religieuse». Ce principe encourage des musulmans à tromper des non-musulmans pour faire avancer la cause de l’Islam politique. Des groupes musulmans aujourd’hui en occident utilisent délibérément la dissimulation, l’omission et la duperie pour donner l’impression que l’islam-officiel est une «religion de paix» et de «tolérance» qui promeut des «valeurs universelles» de liberté et qui «émancipe la femme», ce qui est une fiction totale. D’autres feront appel aux institutions démocratiques, et aux Droits de l’Homme, tout en sachant très bien que s’ils en avaient le pouvoir ils aboliraient ces institutions et refuseraient ces droits aux autres. Lisez le reste de l’article Taqqiya dans notre section glossaire pour davantage d’explications.
Nous vous invitons à lire l’introduction de notre article Muslim Weekly doit s’excuser d’avoir rapporté des propos mensongers de Tariq Ramadan. Nous y rappelons que Tariq Ramadan est le maître à penser du groupe Présence musulmane au Québec et au Canada, et décrivons son influence chez nous.
Dans la foulée de la pensée de Tariq Ramadan, qui prône un nouveau genre humain supérieur, le «genre musulman», le groupe Présence musulmane, dans son mémoire à la Commission Bouchard-Taylor, parle le langage des imams salafistes et des islamistes présumés non-violents. Lisez l’analyse du mémoire par notre collaborateur Helios d’Alexandrie, pour qui Présence musulmane ne vise pas l’intégration harmonieuse et l’échange, mais l’imposition du programme islamiste. Alors que le Québec parle de valeurs, de droits et d’intégration, les islamistes pensent pouvoir et domination. S’ils ne souffraient pas d’une insécurité pathologique pourquoi chercheraient-ils à affirmer par ces moyens leur «présence musulmane» ?
Nous vous invitons aussi à écouter la video où Ibn Warraq lit avec beaucoup d’émotion la Déclaration de St-Petersburg, ainsi que d’autres articles par Ibn Warraq sur notre site, en cliquant ici et ici.
Dans les années 1990, les libéraux occidentaux, alarmés par la présence de fondamentalistes islamiques parmi eux, se sont tournés en désespoir de cause vers des musulmans qu’ils ont surnommé «réformateurs» ou «modernistes». Ils espéraient que ces musulmans auraient une influence modératrice sur les jeunes musulmans mécontents qui refusaient de s’intégrer dans la société occidentale.
L’un de ces «réformateurs» est Tariq Ramadan, un universitaire d’origine suisse. Ramadan a gagné la confiance de plusieurs personnes en Occident, y compris le gouvernement britannique qui lui a demandé de siéger sur son Groupe de travail sur la prévention de l’extrémisme islamique. Mais comme le montre Caroline Fourest dans son livre magnifiquement documenté, qui a paru en français en 2004, Ramadan n’est pas une figure valable.
Fourest révèle l’art de la duplicité de Ramadan, qui englobe un répertoire entier de subterfuges rhétoriques, du double langage équivoque à l’euphémisme et aux mensonges par omission. Ramadan affirme qu’il accepte la loi dans les démocraties occidentales, aussi longtemps que la loi «ne me force pas à faire quelque chose en contradiction avec ma religion». Il appelle «interventions» les actes terroristes commis à New York, Madrid et Bali. Il prétend être un «réformiste», mais il définit le terme comme excluant la notion de «réformisme libéral». Il a dit à un auditoire de télévision qu’il croit à la théorie de l’évolution, mais a négligé de mentionner que son livre L’homme descend-il du singe ? Un point de vue musulman sur la théorie de l’évolution plaide pour le créationnisme. Il critique l’Arabie saoudite comme «traditionaliste et réactionnaire», mais omet de mentionner que son propre père vénéré a aidé les Saoudiens à devenir les promoteurs du wahhabisme. Il n’est donc pas surprenant que, selon le Comité belge permanent pour le contrôle des services de renseignements, «les services de sécurité de l’État ont également indiqué que le discours modéré que Tariq Ramadan donne en public ne correspond pas toujours aux remarques qu’il fait dans un environnement islamiste confidentiel, où il est beaucoup plus critique de la société occidentale».
Le double langage de Ramadan fait partie d’une stratégie de dissimulation à long terme soigneusement calibrée, parfaitement justifiée par la doctrine islamique de taqiyya, une doctrine de la «fraude pieuse » ou dissimulation religieuse. Que Ramadan soit un imposteur est évident même dans les titres qu’il s’accorde librement lui-même. Il affirme qu’il est Professeur d’études islamiques (Faculté de théologie à l’université d’Oxford), et la biographie à l’intérieur du rabat de son livre Les musulmans d’occident et l’avenir de l’islam le décrit comme «professeur de philosophie au Collège de Genève et Professeur d’études islamiques à l’Université de Fribourg en Suisse». Mais en tant que journaliste Gudrun Eussner a montré que Ramadan est un simple chercheur au St. Anthony’s College, Oxford, où il n’a donné que trois conférences. De même, il n’est pas professeur à Genève, surtout pas à l’université. Il était professeur à un niveau pré-universitaire au Collège de Saussure, et il a servi comme «chercheur associé» à l’Université de Fribourg, enseignant un cours de deux heures toutes les deux semaines : «Introduction à l’islam».
Que Ramadan soit le petit-fils de Hassan al-Banna, fondateur des Frères musulmans et fondamentaliste fanatique qui voulait imposer le totalitarisme islamique sur la planète – ne serait pas un reproche équitable à lui faire, si ce n’est pour ses écrits élogieux sur son grand-père. Dans des interviews télévisées, Ramadan affiche fièrement une photographie d’Al-Banna. «Je réclame cet héritage, car si aujourd’hui je suis un penseur, c’est parce que cet héritage m’a inspiré», a-t-il déclaré au Journal du Mardi belge en 2004. Il a été encore plus explicite dans son entretien avec Alain Gresh du Monde diplomatique: «J’ai étudié les idées de Hassan al-Banna avec le plus grand soin et il n’y a rien dans cet héritage que je rejette. Sa relation à Dieu, sa spiritualité, son mysticisme, sa personnalité, ainsi que ses réflexions critiques sur le droit, la politique, la société et le pluralisme, témoignent pour moi de ses qualités de cœur et d’esprit. . . . Son engagement est aussi une raison qui continue de susciter mon respect et mon admiration». En fait, Ramadan a écrit une thèse universitaire proche de l’hagiographie (l’étude des saints) sur Al-Banna. Le jury à l’Université de Fribourg l’a rejetée comme étant trop partisane et non scientifique.
En novembre 2003, dans un débat télévisé avec Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur de la France, Ramadan s’est fait poser une question à propos de son frère Hani, qui avait justifié la lapidation à mort des femmes adultères. Au lieu de condamner purement et simplement cette coutume barbare, Ramadan a répondu: «Je suis en faveur d’un moratoire afin qu’ils arrêtent l’application de ces sortes de punitions dans le monde musulman. L’important, c’est que les mentalités évoluent. Ce qu’il faut, c’est une approche pédagogique». En d’autres termes, Ramadan voulait, selon ce que m’informe le dictionnaire sous le mot «moratoire», un «report juridiquement autorisé de l’exécution d’une obligation» – une interdiction temporaire.
Fourest fournit de nombreux exemples des mensonges éhontés de Ramadan, mais il y en a un qui ressort. Il concerne la banque al-Taqwa – fondée par des dirigeants des Frères musulmans, et fermée par le gouvernement suisse en décembre 2001 pour son financement du terrorisme, ses liens avec le Hamas, Al-Qaida, et le GIA en Algérie. Ramadan affirme que sa famille n’avait pas d’implication avec Al-Taqwa: «Nous n’avons jamais eu aucune sorte de contact avec la banque. Le fait que notre nom figure dans son fichier d’adresses ne veut rien dire». Ceci est inexact; Saïd Ramadan, le père de Tariq, a été l’un des fondateurs d’Al-Taqwa (d’autres fondateurs d’Al-Taqwa étaient d’actifs partisans d’Hitler durant la Seconde Guerre mondiale).
Est-ce que Ramadan condamne le terrorisme? Là encore avec beaucoup d’ambiguïté, il affirme que les actes terroristes sont justifiés «contextuellement». Au plus fort des émeutes par de jeunes Arabes en France en 2005, Ramadan a déclaré à la chaîne de télévision France 5, «La violence est légitime». Bien que Ramadan ait toujours nié avoir des contacts avec les terroristes en Europe, Jean-Charles Brisard, un expert international sur le financement du terrorisme, a recueilli des preuves indiquant le contraire. Brisard cite par exemple un mémo de 1999 de la Direction générale de la police espagnole, qui indique que Ahmed Brahim (qui purge maintenant une peine de dix ans sous l’accusation d’incitation au terrorisme) a «maintenu des contacts réguliers avec des figures importantes de l’islam radical telles que Tariq Ramadan».
Brisard mentionne aussi Djamel Beghal, qui dans sa première comparution devant le tribunal après sa mise en accusation par un juge français pour avoir participé à un complot terroriste déjoué contre l’ambassade américaine à Paris, a déclaré que, avant 1994, il a «participé à des cours donnés par Tariq Ramadan» – une indication de l’influence que l’enseignement de Ramadan a eue dans la formation de jeunes islamistes radicaux. Beghal a été condamné à dix ans de prison en mars 2005. Brisard cite des documents de la poursuite documentant l’interrogatoire de Beghal par les autorités des Émirats arabes unis dans lesquels Beghal affirme que son engagement religieux a commencé en 1994, quand il a été chargé de la rédaction des déclarations de Tariq Ramadan – par quoi il entendait, selon une traduction du quotidien suisse Le Temps, qu’il a aidé à préparer les discours de Ramadan.
Enfin, Brisard cite une note de 2001 des Services de renseignements suisses qui stipule que «les frères Hani et Tariq Ramadan ont coordonné une réunion qui s’est tenue en 1991 à Genève à laquelle ont assisté Ayman Al Zawahiri et Omar Abdel Rahman». Al Zawahiri est un important dirigeant d’Al-Qaida et l’un des lieutenants d’Osama bin Laden; Rahman était le planificateur de l’attaque de 1993 contre le World Trade Center, et purge maintenant une peine de réclusion à perpétuité aux États-Unis.
Fourest a rendu un service inestimable. Elle démontre avec beaucoup de compétence que Ramadan est un dangereux radical qui, loin de moderniser l’islam, essaie en fait d’islamiser la modernité. D’une capacité et d’un charisme indéniables, mais sans aucun respect ou allégeance envers les valeurs occidentales de liberté, Ramadan empoisonne l’esprit des jeunes musulmans en Occident. Il propage son message par le biais d’apparitions personnelles et la vente de dizaines de milliers de cassettes à travers Tawhid, une maison d’édition islamiste ayant des liens étroits avec les Frères musulmans. Sous l’influence de Ramadan, les jeunes islamistes développent une haine pour les valeurs occidentales et rêvent de la création d’une théocratie islamique totalitaire, non pas seulement dans le cœur de l’Europe, mais éventuellement pour le monde entier, jusqu’à ce que, selon les paroles d’Al-Banna, «la bannière islamique …flotte en suprême sur la race humaine».
Depuis 1998, Ibn Warraq a publié plusieurs ouvrages de critiques coraniques et sur les origines de l’Islam, y compris Leaving Islam: Apostates Speak Out, Defending the West : A Critique of Edward Said’s Orientalism, et Which Koran (À paraître)
Voir aussi sur notre site:
Pourquoi l’Occident est supérieur – Ibn Warraq répond à Tariq Ramada
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Déclaration de St. Petersburg, lue par Ibn Warraq
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