Un troisième Tunisien, Ahmed Abassi, a été arrêté à l’aéroport JFK de New-York le 22 avril, en même temps que la GRC arrêtait Esseghaier à Montréal et Jasser à Toronto, pour avoir planifié des activités terroristes. Stewart Bell a rapporté dans le National Post qu’Abassi a étudié en génie chimique à l’Université Laval de Québec ces dernières années.
De récents reportages sur Chiheb Esseghaier ont rapporté trois informations sur sa radicalisation au Canada :
- Chiheb Esseghaier fréquentait des mosquées où les imams tiennent des propos radicaux. C’est son propre père qui affirme avoir été troublé par les propos entendus dans des mosquées qu’il a visitées lors d’un séjour au Canada;
- Le père d’Esseghaier s’inquiétait également que son fils ait commencé à porter la barbe au Canada. Dans un contexte musulman, le fait pour un homme de se laisser pousser la barbe peut indiquer qu’il cherche à se conformer aux principes de la charia;
- Chiheb Esseghaier a critiqué au moins un musulman parce qu’il travaillait au Canada et payait des taxes. Plusieurs islamistes interprètent les textes islamiques autorisant le pillage des territoires conquis par les musulmans comme une justification pour dilapider les ressources des pays non-musulmans où ils vivent en fraudant l’aide sociale ou autrement.
Lors d’une comparution devant un tribunal de Toronto le 24 avril 2013, Chiheb Esseghaier a également refusé d’être jugé en vertu d’un livre autre que le Coran. Il a déclaré que «(le) Code criminel n’est pas un livre saint. Il a été écrit par des êtres qui ne sont pas parfaits, seul le Créateur est parfait. Donc nous ne pouvons pas fonder nos jugements sur ces écrits».
Mosquées radicales au Canada
Interviewés par un collaborateur spécial de Radio-Canada en Tunisie, les parents de Chiheb Esseghaier ont défendu l’innocence de leur fils. Par contre, le père a reconnu que lorsqu’il est lui-même venu au Canada, il a pu entendre des imams tenir des propos radicaux dans des mosquées fréquentées par son fils.
Extraits du téléjournal de Radio-Canada diffusé le 26 avril 2013 :
00:00 Pascale Nadeau / Radio-Canada : En Tunisie, les parents de Chiheb Esseghaier accusé de complot terroriste au Canada réfutent les accusations qui pèsent contre leur fils. (…) Mais le père reconnait toutefois que son fils s’est radicalisé après son arrivée au Canada. Notre collaborateur spécial Éric de la Varenne les a rencontrés. (…)
01:47 Éric de la Varenne / Collaborateur spécial de Radio-Canada : Le père concède que ces dernières années, son fils a changé.
01:52 Mohammed Rached Esseghaier / Père de Chiheb Esseghaier : Son engagement religieux, il vient plus du Canada que de Tunisie! Ça, aucun doute pour moi. Aucun doute. Parce que je suis allé dans quelques mosquées là-bas, et j’ai entendu ce que les… ce que quelques imams disent. Ça m’a pas plu du tout.
02:14 Éric de la Varenne / Collaborateur spécial de Radio-Canada : Dans la famille Esseghaier, on réfute la participation du fils à un complot terroriste, mais on concède à demi-mot que son engagement religieux s’est fait plus fort ces dernières années. Un engagement qui ne vient, selon eux, pas de Tunisie.
La vidéo de ce reportage est disponible sur Yahoo! et MRC TV. La transcription originale française du reportage et sa traduction anglaise sont disponibles sur Point de Bascule.
La barbe
Dans un autre reportage diffusé par RDI, le père de Chiheb Esseghaier mentionne que son fils a vécu à Sherbrooke, Montréal et Toronto. Il a visité son fils alors qu’il vivait à Sherbrooke.
Le père d’Esseghaier était alors allé rencontrer l’imam de la mosquée fréquentée par son fils qui se trouve à l’Association culturelle islamique de l’Estrie. Il voulait savoir de l’imam ce qui avait incité son fils Chiheb à se laisser pousser la barbe.
Dans un contexte musulman, le fait pour un homme de se laisser pousser la barbe peut être une manifestation de radicalisation. La section e4.1(2) du manuel de charia Umdat al-Salik endossé par les Frères Musulmans en Amérique du Nord précise que les principaux interprètes sunnites reconnus du Coran considèrent qu’il est interdit pour les hommes de se raser la barbe ou déclarent «offensant» de le faire.
Extraits d’un reportage diffusé à RDI le 26 avril 2013
03:36 Journaliste (non identifiée) : Et ces derniers temps, vous, votre fils, vous n’avez pas remarqué de changements chez lui ?
03:39 Mohammed Rached Esseghaier / Père de Chiheb Esseghaier : Non, il fait sa prière. Il fait sa… Le changement c’est après un an, un an et demi. Il a fait la barbe. Il était sans barbe. Vois la photo. Il était sans barbe. Il a fait la barbe. Quand je suis allé au Canada, je l’ai visité à Sherbrooke. J’ai rencontré l’imam de la mosquée là-bas. Et d’ailleurs, ils ont dit ça à Radio-Canada. Ils ont dit que l’imam, il a reconnu que son père est venu le voir et il a dit : pourquoi? J’ai envoyé mon fils sans barbe. Il est devenu avec barbe. (…)
04:27 Moi, j’ai parlé à mon fils pour qu’il l’enlève. Je n’ai pas voulu cette barbe. J’ai pas voulu cette barbe. (…)
04:44 Journaliste (non identifiée) : Et lui, comment il l’expliquait? Il disait que c’était un engagement religieux? (…)
04:50 Mohammed Rached Esseghaier / Père de Chiheb Esseghaier : L’influence là-bas du Canada. Vous savez qu’au Canada, ils sont plus libres qu’en Tunisie. Ça, vous savez pas? Savez ? Donc, il y a des gens qui peuvent influer sur d’autres, qui peuvent influer. Et mon fils, il est seul là-bas. Il est seul là-bas. Il fait tout seul là-bas. C’est pas facile. C’est pas facile. Mais à faire des actes qui sont … Ça, je n’y crois pas du tout. Et d’ailleurs, parfois on lui parle, on lui dit : il faut pas rentrer dans la politique, pas dans les détails de religion et tout ça. Plusieurs fois, sa mère et moi…
Le pillage des ressources des non-musulmans
Le 23 avril 2013, lors d’un autre reportage de Radio-Canada (01:25) consacré à la mosquée Taïba dans le quartier Côte-des-Neiges à Montréal, le reporter Benoît Giasson a présenté un autre indice de la radicalisation de Chiheb Esseghaier. Le journaliste a évoqué les critiques qu’Esseghaier a déjà adressées à un étudiant musulman qu’il avait connu à l’INRS de Varennes (en banlieue de Montréal) parce qu’il travaillait au Canada et payait des taxes.
Plusieurs islamistes interprètent les textes islamiques autorisant le pillage des territoires conquis par les musulmans comme une justification pour dilapider les ressources des pays occidentaux où ils vivent en fraudant l’aide sociale, en volant ou autrement. Vraisemblablement, les critiques qu’Esseghaier adressait à ce musulman qui travaillait et payait des taxes étaient motivées par cette doctrine.
Durant l’hiver 2010-2011, le magazine Inspire d’al-Qaïda a consacré un long article qui justifie de déposséder les non-musulmans de leurs richesses en Occident. Anwar al-Awlaki, un leader des Frères Musulmans né aux États-Unis devenu plus tard leader d’al-Qaïda au Yémen, déclare que les musulmans vivant en Occident doivent voler et détourner des fonds publics tout comme s’ils vivaient de la terre en chassant et en amassant du bois. Ces activités sont encore plus louables si elles servent à financer le jihad, a ajouté al-Awlaki.
(p. 60) Puisque le jihad autour du monde a un besoin criant d’appui financier, nous encourageons nos frères en Occident à s’engager à faire de cette question une priorité. Plutôt que les musulmans ne financent leur jihad de leurs propres poches, ils devraient le financer à partir des ressources de leurs ennemis.
(p. 58) En tant que musulmans, nous devons chercher à dépouiller les infidèles (non-musulmans) de leurs richesses comme une sorte de jihad dans le sentier d’Allah. Cela implique que nous dépensions l’argent (amassé) pour la cause du jihad et non à des fins personnelles.
(p. 59) Il est recommandé que les musulmans qui ne sont pas associés à des groupes qui mènent le jihad et qui acquièrent la richesse des infidèles (non-musulmans) par des moyens illégaux la remettent entièrement à la cause du jihad à moins qu’ils en aient besoin, auquel cas ils peuvent prendre le nécessaire, mais sans excéder 80%.
Anwar al-Awlaki (Inspire – Hiver 2010): The Ruling on Dispossessing the Disbelievers’ Wealth in Dar Al-Harb (Fatwa sur la dépossession des infidèles de leurs richesses sur leurs propres territoires)
Anwar al-Awlaki est né aux États-Unis en 1971. Avant d’aller diriger al-Qaïda au Yémen et d’y être exécuté par un drone américain en 2011, il a été associé à différentes organisations des Frères Musulmans aux États-Unis. Quelques jours avant les attentats du 11 septembre 2001 que préparaient certains de ses disciples, Anwar al-Awlaki a prononcé une conférence sur le thème de la tolérance devant une assemblée de l’ISNA et il a été l’imam de la mosquée al-Hijrah dans le nord de la Virginie liée à la Muslim American Society. Quelques jours après le 11 septembre 2001, il a dirigé la prière pour les fonctionnaires musulmans à Capitol Hill (Washington).
En février 2013, le journal britannique The Sun a rapporté les propos d’un autre leader islamiste, filmé à son insu, qui prône le pillage des non-musulmans en Occident. Dans une vidéo, on entend Anjem Choudary inciter ses supporteurs à réclamer l’aide sociale versée à ceux qui se cherchent un emploi pour préparer le jihad. Choudary réfère à l’aide sociale comme à une prestation versée à ceux qui cherchent à mener le jihad (Jihad Seeker’s Allowance).
Le Daily Mail a également consacré un article à ce sujet (Archivé sur JihadWatch).
Les mosquées fréquentées par Chiheb Esseghaier à Sherbrooke et Montréal sont liées au réseau des Frères Musulmans
La majorité des organisations islamiques au Québec sont sous l’influence des Frères Musulmans et les mosquées fréquentées par Chiheb Esseghaier à Sherbrooke et Montréal sont du nombre.
Un article de La Presse et un reportage de Radio-Canada ont confirmé qu’Esseghaier fréquentait la mosquée Taïba (Centre socio-culturel Côte-des-Neiges) et un autre article du Journal de Sherbrooke a rapporté qu’au moment où il étudiait à l’Université de Sherbrooke, il fréquentait la mosquée de l’Association culturelle islamique de l’Estrie.
Mosquée Taïba (Centre socio-culturel Côte-des-Neiges)
Des leaders reconnus du réseau des Frères Musulmans de la région de Montréal se sont associés à la mosquée Taïba ces dernières années.
Le 12 septembre 2009, l’imam Ahmed Kandil du Regroupement des Marocains du Canada (RMC) a participé à une activité de financement de la mosquée Taïba. Pendant quelques années, le RMC a logé dans des locaux de la Muslim Association of Canada (MAC) sur le boulevard Laurentien à Montréal comme en fait foi sa demande d’exemption de taxes d’affaires à la Ville en 2003. Après avoir déménagé dans ses propres locaux à Laval quelques années plus tard, le RMC y a ouvert la mosquée Al-Jisr. Le registre des entreprises du Québec (NEQ 1141034455) confirme qu’Al-Jisr n’est qu’une des nombreuses appellations du RMC. En 2010, Ahmed Kandil a été identifié par la MAC elle-même comme l’imam de la mosquée Al-Jisr à Laval alors qu’il participait à une autre activité de financement en faveur de la mosquée Al-Rawdah/Centre communautaire Laurentien de la MAC.
Sur son propre site, la MAC déclare que ses origines «remontent à la renaissance islamique du début du XXe siècle, culminant avec le mouvement des Frères Musulmans. (…) La MAC adopte et fait tous les efforts pour appliquer l’islam (…) tel qu’il a été compris dans le contexte contemporain par le regretté imam Hassan al-Banna (1906-1949), le fondateur des Frères Musulmans».
En 2010, le journal The Suburban a rapporté que les résidents du 3600 Van Horne à Montréal se plaignaient du bruit lors des prières qui se déroulent en soirée au Centre socio-culturel Côte-des-Neiges situé au rez-de-chaussée de l’édifice. À l’époque, le président du Centre, Abdellatif Ezzouhairi, nia que l’endroit soit une mosquée. Dans les documents officiels comme le registre des entreprises du Québec (NEQ 1164552680), l’endroit est effectivement désigné comme un centre socio-culturel mais dans les avis destinés à la communauté musulmane, il est présenté comme une mosquée comme en fait foi l’annonce d’une activité de financement de 2009.
Salam Elmenyawi, l’initiateur d’un tribunal de la charia au Québec (2004) qui est lié au guide spirituel des Frères Musulmans Youssef Qaradawi, a référé au centre fréquenté par Chiheb Esseghaier sur Van Horne, comme à une mosquée dans un communiqué de 2009 qu’il a signé en compagnie de son président Ezzouhairi.
Échange entre le présentateur de nouvelles Patrice Roy et le journaliste Benoît Giasson diffusé par Radio-Canada le 23 avril 2013
01:58 Patrice Roy : Vous êtes Benoît dans Côte-des-Neiges, vous êtes devant une mosquée qu’il (Chiheb Esseghaier) a fréquentée. En fait, un centre… Est-ce vraiment une mosquée? Éclairez-nous.
02:06 Benoît Giasson : Oui, en fait ça s’appelle le Centre socio-culturel de Côte-des-Neiges, mais, effectivement, c’est bel et bien une mosquée. C’est là où les musulmans viennent, les musulmans de ce quartier viennent prier cinq fois par jour.
Association culturelle islamique de l’Estrie (ACIE)
Dans une interview publiée par le Journal de Sherbrooke en avril 2013, le président de l’ACIE, Abdellah Chaker, a déclaré avoir croisé à quelques occasions Chiheb Esseghaier, «surtout à la mosquée» rattachée à son organisation à l’époque où ce dernier étudiait en biochimie à l’Université de Sherbrooke.
Le nom de la mosquée de l’ACIE est présenté de multiples façons : Ar’Rahman, A’Rahmane, Errahman, etc.
Sur son site internet, l’ACIE reconnaît être affiliée à l’Islamic Society of North America (ISNA), l’une des plus importantes organisations du réseau nord-américain des Frères Musulmans.
En 2005, l’ACIE s’est également jointe à une coalition d’organisations liées aux Frères Musulmans qui opèrent au Québec pour condamner la motion anti-charia adoptée unanimement par l’Assemblée nationale à l’initiative de la députée Fatima Houda-Pepin.
L’ACIE bénéficie du statut d’organisme de bienfaisance auprès de l’Agence du revenu du Canada (ARC). L’examen de son dossier à l’ARC révèle que cette organisation a transféré des fonds vers IRFAN, le collecteur de fonds du Hamas au Canada. Le statut charitable d’IRFAN a été révoqué en 2011 pour avoir financé le terrorisme. Dans le passé, les leaders de l’organisation terroriste Hamas ont fréquemment prôné la conquête islamique de l’Occident (2008 – 2011 – 2012).
L’ACIE a également transféré des fonds vers d’autres organisations liées aux Frères Musulmans : Islamic Relief et Human Concern International (HCI). Sur son propre site internet, Islamic Relief reconnaît ouvertement utiliser une partie de la zakat (charité) qu’elle collecte pour financer ceux qui mènent le jihad.
Quant à HCI, le Maclean’s rappela à l’été 2012 que le dirigeant de ses opérations au Pakistan, Ahmed Said Khadr (le père d’Omar), a combattu avec al-Qaïda avant d’être tué au combat en 2003 par l’armée pakistanaise. Toujours selon Maclean’s, en 1995 Oussama ben Laden a déclaré à un journaliste égyptien que HCI avait financé une organisation d’al-Qaïda nommée Blessed Relief.
TRANSFERTS DE L’ASSOCIATION CULTURELLE ISLAMIQUE DE L’ESTRIE
2001 – 2005 – 2006 – 2007 – 2008 – 2009
LIENS IDÉOLOGIQUES DE L’ACIE AVEC LES FRÈRES MUSULMANS
En plus de son affiliation à ISNA et de ses liens financiers avec d’autres organisations liées aux Frères Musulmans, l’ACIE entretient évidemment des liens idéologiques avec la confrérie islamiste.
Dès 1999, l’ACIE a invité le petit-fils du fondateur des Frères Musulmans, Tariq Ramadan, à Sherbrooke afin qu’il s’adresse à ses supporteurs.
Huit livres de Tariq Ramadan sont suggérés dans une bibliographie musulmane produite par Jean-François Therrien, identifié comme un porte-parole de l’ACIE en 2010. Le jugement d’un tribunal d’arbitrage du Québec de 2012 identifie Therrien comme un converti à l’islam membre de l’ACIE. C’est lors d’une activité de dawa (prosélytisme) organisée en 2010 auprès des non-musulmans de Sherbrooke que Therrien a été identifié comme porte-parole de l’ACIE. Il avait été accompagné pour l’occasion de Mohamed Aziz Chraibi, l’imam de la mosquée Al-Rawdah de la MAC à Montréal.
En 2004, dans une interview à un périodique égyptien, le mentor de Therrien et de l’ACIE, Tariq Ramadan, a décrit le cadre légal canadien comme «un des plus ouverts dans le monde» et suggéré aux leaders musulmans opérant au Canada de l’exploiter à fond pour faire passer discrètement les principes de charia un à un. Ramadan a ajouté qu’il valait mieux «pour le moment» ne pas évoquer ouvertement le terme charia «perçu de façon négative par les Occidentaux».
En 2011, à Dallas, Tariq Ramadan a ouvertement enjoint ses supporteurs à «coloniser les États-Unis d’Amérique (…) avec notre compréhension de l’islam, avec nos principes».
Dans la bibliographie musulmane de Jean-François Therrien, on relève également six livres de Youssef Qaradawi (1926-), le guide spirituel des Frères Musulmans, et trois livres de Syed Maududi (1903-1979), un allié de la confrérie et le fondateur du principal parti islamiste au Pakistan, le Jamaat-e-Islami.
Dans le passé, Qaradawi a promu la conquête de l’Occident par les musulmans (MEMRI), endossé le meurtre des musulmans qui quittent l’islam (Archives PdeB), justifié les mutilations génitales féminines (Archives PdeB), soutenu que Hitler a été envoyé par Allah pour punir les juifs (vidéo), etc.
Quant à Maududi, il a écrit que «l‘objectif du jihad islamique consiste à éliminer les systèmes non islamiques et à les remplacer par un système islamique de gouvernement. L’islam n’entend pas limiter cette révolution à un seul état ou à quelques pays; le but de l’islam c’est de provoquer une révolution universelle» (pp. 6 et 22).
La bibliographie de Jean-François Therrien a été publiée en 2007 par le Centre culturel islamique de Québec sur son site internet puis retirée après que Point de Bascule en eût révélé l’existence dans l’article suivant: Extraits de ce que prônent les idéologues islamistes endossés par le CCIQ, l’organisation associée au projet de mosquée dans le quartier Saint-Sauveur à Québec.
La bibliographie de Therrien est toujours archivée sur Web Archive et sur Point de Bascule.
Les Frères Musulmans considèrent la mosquée comme un «centre de la révolution islamique»
C’est certainement utile que le père de Chiheb Esseghaier ait mentionné avoir été témoin de propos radicaux tenus dans les quelques mosquées fréquentées par son fils qu’il a visitées au Canada mais c’est sans surprise quand on les sait rattachées à l’infrastructure des Frères Musulmans.
D’après Hassan al-Banna (1906-1949), fondateur des Frères Musulmans, le rôle de la mosquée est de servir de «centre de la révolution islamique». C’est Ibrahim Abu-Rabi (1956-2011) qui a ainsi résumé les idées d’al-Banna sur le sujet dans un essai consacré aux origines intellectuelles du renouveau islamique dans le monde arabe (pp. 76-77). Jusqu’à sa mort soudaine, Abu-Rabi était le responsable de la Chaire d’études islamiques à l’Université de l’Alberta et un conférencier impliqué dans les activités des Frères Musulmans en Amérique du Nord et même ailleurs dans le monde.
Encore récemment, le guide spirituel des Frères Musulmans, Youssef Qaradawi, a reconnu le rôle politique des mosquées sur Islamonline. Il a déclaré que «ce doit être le rôle de la mosquée que de diriger les politiques publiques de la nation (musulmane)» et que «depuis les temps anciens, la mosquée a joué un rôle quand il s’est agi d’inciter à mener le jihad au nom d’Allah».
Voilà l’atmosphère dans laquelle baignait Chiheb Esseghaier quand il fréquentait les mosquées des Frères Musulmans au Canada. Voilà l’atmosphère dans laquelle baignent des milliers d’autres jeunes musulmans, desquels sortiront inévitablement d’autres candidats prêts à mener le jihad contre les infidèles dans le futur.
Références supplémentaires
Point de Bascule : Fiche Chiheb Esseghaier
Point de Bascule : Fiche Association culturelle islamique de l’Estrie