Warraq publie un livre critique sur l’œuvre d’Edward Saïd dont l’influence pernicieuse empêche les intellectuels de critiquer l’islam et de défendre la civilisation occidentale.
Interview de Ibn Warraq par FrontPageMagazine, le 8 janvier 2008. Traduction de Point de BASCULE
Quelques extraits:
« Ce qui rendait presque impossible toute critique de l’islam en particulier, et du monde non-occidental en général, était la peur chez les intellectuels occidentaux d’être appelés « orientalistes », conduisant à l’auto-censure et à un respect exagéré des sensibilités musulmanes. De la même façon aujourd’hui, des accusations d’islamophobie sont jetées à ceux qui osent critiquer la plus critiquable de toutes les religions, dans le but de réduire au silence et de régler hors cour ce qui sont, en fait, des préoccupations parfaitement légitimes quant à la sécurité et l’influence négative de l’islam sur les institutions occidentales. Le résultat est mon nouveau livre, Defending the West (2007),

une tentative pour aborder une nouvelle fois deux tâches connexes – la défense de l’Occident et une critique des arguments d’Edward Saïd qui ont réussi à taire la pensée critique et placer tous les intellectuels occidentaux sur la défensive. »
« Les pays islamiques ne pourront jamais faire des progrès s’ils continuent à blâmer tous leurs maux sur l’Occident et à refuser la liberté de conscience, le pluralisme religieux, la laïcité des institutions, l’égalité entre les hommes et les femmes et entre musulmans et non musulmans.»
« Il y a des musulmans modérés, mais l’islam lui-même n’est pas modéré. L’Islam lui-même est une idéologie fasciste. Il n’y a aucune différence entre l’islam et le fondamentalisme islamique, il y a tout au plus une différence de degré mais pas de nature. »
L’invité de Frontpage Interview aujourd’hui est Ibn Warraq, un chercheur indépendant rattaché à un Think Tank humaniste aux États-Unis. Il est l’auteur de Why I am Not a Muslim (1995), et rédacteur en chef d’anthologies de la critique du Coran, The Origins of the Koran (1998), What the Koran Really Says (2002), et bientôt, Which Koran? (2008) – tous édités chez Prometheus Books. Il a également édité une anthologie de témoignages d’ex-musulmans, Leaving Islam (2003). Les chroniques de Warraq ont paru dans le Wall Street Journal en Amérique et The Guardian de Londres, et il a pris la parole devant de distingués organes directeurs dans le monde entier, y compris l’Organisation des Nations Unies à Genève sur le thème de l’apostasie. Son dernier livre, intitulé Defending the West est une étude critique de la pensée d’Edward Saïd.
FP: Ibn Warraq, bienvenue à Frontpage Interview. C’est un honneur et un privilège de vous recevoir.
Warraq: Merci de me recevoir. Notre dernière conversation date d’il y a longtemps.
FP: Qu’est-ce qui vous a inspiré à écrire ce livre?
Warraq: Mon nouveau livre, Defending the West est une extension et une conséquence logique de mes précédents travaux et préoccupations. Dans mon premier livre, Why I am Not a Muslim (1995), j’ai tenté de mettre en garde l’Occident sur la montée de l’islam militant. J’ai vu mon livre comme « mon effort de guerre » et je l’ai décrit comme tel. C’était un livre très ambitieux étant donné que je m’efforçais de démontrer la véritable nature totalitaire de l’islam et de soumettre l’islam à l’examen critique, tout en essayant de faire ressortir les points forts de la civilisation occidentale et de montrer pourquoi l’Occident est réellement préférable à l’engourdissement de l’esprit par les certitudes d’une religion qui est le résultat d’une mentalité médiévale.
Ce qui a rendu mes deux tâches – une critique de l’islam et une défense de l’Occident – beaucoup plus difficiles a été l’influence pernicieuse des œuvres d’Edward Saïd, Orientalism Culture and Imperialism. Ce qui rendait presque impossible toute critique de l’islam en particulier, et du monde non-occidental en général, était la peur chez les intellectuels occidentaux d’être appelés « orientaliste », conduisant à l’auto-censure et à un respect exagéré des sensibilités musulmanes. De la même façon aujourd’hui, des accusations d’islamophobie sont jetées à ceux qui osent critiquer la plus critiquable de toutes les religions, dans le but de réduire au silence et de régler hors cour ce qui sont, en fait, des préoccupations parfaitement légitimes quant à la sécurité et l’influence négative de l’islam sur les institutions occidentales. Le résultat est mon nouveau livre, Defending the West (2007), une tentative pour aborder une nouvelle fois deux tâches connexes – la défense de l’Occident et une critique des arguments d’Edward Saïd qui ont réussi à taire la pensée critique et placer tous les intellectuels occidentaux sur la défensive.
FP: Parlez-nous de l’influence d’Edward Saïd dans les sciences humaines.
Warraq: Edward Saïd, décédé en septembre 2003, était professeur d’anglais et de littérature comparée à Columbia University, et est l’auteur de plus de vingt livres sur des sujets culturels, littéraires et politiques tels que Joseph Conrad and the Fiction of Autobiography, Covering Islam, Musical Elaborations, The World, the Text, and the Critic. Saïd se voyait lui-même comme un palestinien et a défendu la cause palestinienne avec passion et rage, écrivant des livres influents sur le conflit comme The Politics of Dispossession, et Peace and Its Discontents. Sans doute son livre le plus influent – et à mon avis le plus pernicieux – a été Orientalisme (1978), donnant naissance à de toutes nouvelles disciplines telles que les études postcoloniales, et en influençant plusieurs autres telles que les Subaltern Studies. Les universités du monde entier ont empilé les honneurs sur Saïd – il aurait reçu au moins dix-sept doctorats honorifiques – et en même temps ce sont des centaines d’étudiants dont les thèses de doctorat ont porté sur l’orientalisme ou ont été influencées par cette œuvre. Du classique Oxford Classical Dictionary jusqu’à un livre sur les opéras de Mozart, on peut voir l’influence de Saïd à l’œuvre dans toutes les sciences humaines, réduisant presque à néant des siècles de recherches occidentales de tout premier ordre.
Prenez les études classiques. Le prestigieux classique The Oxford Dictionary [TOC], sous la rubrique sur l’historien et chef des mercenaires Xénophon, a un renvoi à une entrée sur «l’orientalisme», car Saïd nous a laissé un compte rendu de la vie du perse Cyrus le Grand. Mais l’article du TOC ne mentionne pas que Xénophon est en fait devenu à l’aise avec les Perses, et s’est penché sur les non-Grecs avec discernement mais de façon équitable en distinguant les Perses éclairés de ceux des tribus arriérées. Il ne va jamais au-delà d’un rejet justifié de ce qui est un manque de culture. Mais pour Saïd et ceux du même acabit tout regard critique sur les non-Européens est considéré comme «tendancieux», «raciste», et «orientaliste», rendant impossible pour des historiens, des sociologues et des anthropologues responsables de faire des évaluations inter-culturelles et de porter des jugements.
Le résultat c’est que nous, en Occident, tolérons maintenant, et ne condamnons certainement pas, les comportements barbares commis par les non-Européens. Les féministes occidentales restent scandaleusement silencieuses sur le traitement des femmes dans les sociétés islamiques.
Saïd rejette les classiques du canon occidental comme Les Perses d’Eschyle comme étant « orientaliste » et les classicistes occidentaux restent silencieux et ne viennent pas à la défense de la dramaturgie grecque. Loin d’être «raciste», le drame d’Eschyle est une tragédie qui accorde plein de dignité et d’humanité aux Perses, louant leur vaillance et leur éthique.
Dans les départements de littérature anglaise, les classiques de Jane Austen, de Charles Dickens à Rudyard Kipling sont rejetés comme «impérialistes» et «racistes». Ainsi, malgré les preuves du contraire, Saïd affirme que Jane Austen cautionne l’esclavage – je présente des preuves pertinentes et, je crois, décisives, du contraire dans mon livre. Mais l’influence de Saïd est telle qu’une récente production de la BBC télévision, Austen Mansfield Park, a une scène sur une plantation de sucre dans les Antilles montrant la condition des esclaves. Bien entendu, aucun de ces lieux n’existe dans le roman original. Il y a seulement une référence à la traite des esclaves, et il ressort de tous ses autres écrits que Jane Austen était abolitionniste. Saïd détourne de la même manière le roman de Kipling, Kim. Mais une fois de plus son influence est telle que les différentes éditions du roman de Kipling publiées par Penguin comportent une préface de Saïd. Je donne de nombreux exemples de l’incompréhension totale de Saïd pour Kim et les romans de Austen.
Une discussion des opéras de Mozart, par exemple dans Mozart et les Lumières par Nicholas Till, est également entachée par la thèse orientaliste. Encore une fois je montre l’attitude généreuse et positive de Mozart à l’égard de «l’autre».
Comme pour les arts visuels, je vais commencer par l’exemple suivant:
Dans le livre d’or au Dahesh Museum sur Madison Avenue, Upper Manhattan, il y a une entrée par une touriste, peut-être allemande, qui s’enthousiasme pour les peintures orientalistes de la collection, disant combien elle les aime et les admire. Puis, presque comme une réflexion après coup, comme si elle venait juste de se rappeler d’enfiler ses lunettes idéologiques, elle ajoute des mots à l’effet que, « bien sûr, elles étaient des œuvres orientalistes, et donc impérialistes et répréhensibles.» Apparemment, elle se sentait coupable d’avoir aimé et apprécié l’art orientaliste. Combien d’autres amateurs ordinaires de peintures, sculptures, dessins, aquarelles et gravures ont vu leur inclination naturelle pour apprécier les œuvres d’art orientalistes démolies, voire détruites par l’influence d’Edward Saïd et de ses disciples? Combien de personnes ont vu leur jouissance de Jane Austen gâtée par la prétention insidieuse de Saïd que Austen approuvait l’esclavage?
Beaucoup de récits de voyages d’Occidentaux sont rejetés comme «orientalistes». Lorsque Saïd trouve que le compte rendu des voyages de Kinglake en terres islamiques, Eothen, est surévalué, Jacques Barzun le considère comme un chef-d’œuvre mineur.
Enfin, sur un sujet pour lequel j’ai un intérêt particulier: les études islamiques. Depuis un certain nombre d’années maintenant, les islamologues ont été conscients de l’effet désastreux de Orientalisme de Saïd sur leur discipline. Le Professeur Berg, de l’Université de Caroline du Nord, s’est plaint que l’influence de ce dernier a abouti à « une peur de poser et de répondre aux questions potentiellement embarrassantes – celles qui pourraient bouleverser les sensibilités musulmanes…. ».
FP: Serait-il juste de dire que Saïd a simplement menti dans une grande partie de son oeuvre?
Warraq: Oui, en effet. Saïd déforme délibérément les travaux d’éminents intellectuels tels que Richard Southern et Raymond Schwab, faisant croire qu’ils entérinaient ses propres vues alors qu’en fait, ils affirmaient le contraire. Même si je ne m’aventure pas dans les écrits de Saïd sur le conflit israélo-arabe, des savants tels que Justus Reid Weiner ont montré comment Saïd a fabriqué toutes sortes de renseignements autobiographiques.
Prenons sa position palestinienne. Un homme est véritablement libre, dans une certaine mesure, de choisir l’identité qu’il souhaite, et qui sommes-nous pour ergoter si Saïd se définit lui-même comme un palestinien, et, peut-être, la justesse de la cause qu’un homme souhaite défendre est-elle distincte de la personnalité de l’homme qui tient à la défendre. Mais comment peut-on caractériser autrement que de frauduleux le fait que Saïd était disposé à accepter une indemnisation financière par le gouvernement israélien pour des pertes qu’il n’a jamais, en effet, subies ? Une autre des fabrications de Saïd concerne son domicile familial putatif à Jérusalem. Justus Weiner décrit la situation dans le détail, je tiens à souligner juste un aspect de la saga. Weiner écrit:
«En 1992, Said a écrit avoir entendu, des années plus tôt que« Martin Buber avait vécu dans la maison pendant un certain temps après 1948» (italiques ajoutés par Weiner). L’an dernier, dans un discours à l’Université de Birzeit en Cisjordanie, il a amplifié cette pensée avec sa véhémence caractéristique: «La maison que ma famille a quittée en 1948 a été déplacée, elle a été également la maison où le grand philosophe juif Martin Buber a vécu pendant un certain temps, et Buber bien sûr était un grand apôtre de la coexistence entre les Arabes et les Juifs, mais il n’avait pas de problème à vivre dans une maison dont les habitants arabes avaient été déplacés. » Mais la vérité, c’est l’inverse: c’est la tante de Saïd qui a expulsé les Bubers – un événement sûrement mémorable qui a eu lieu durant la même période où Edward Saïd aurait grandi dans la même maison, et bien avant la guerre d’indépendance d’Israël en 1948. Mais il ne fait guère de doute pourquoi ni cet évènement, ni la présence et le déménagement hors de l’immeuble de la bibliothèque mémorable de quelque 15 000 livre de Martin Buber, n’a jamais figuré dans ses minutieux souvenirs de «ma belle maison ancienne … dans la région d’Al-Talbie». Les Bubers et leur bibliothèque étaient là. Saïd ne l’était pas.” Ce n’est pas la première fois que Saïd a trahi un grand intellectuel.
FP: La gauche a simplement adoré Saïd. Il est comme une figure divine pour elle. Dites-nous pourquoi.
Warraq: Orientalism par Edward Said a donné une formule à ceux qui ne peuvent pas penser par eux-mêmes.
Son travail avait l’attrait d’un outil tout usage que ses acolytes avides, mal préparés intellectuellement, esthétiquement rudimentaires, pourraient appliquer à tout phénomène culturel sans avoir à penser de façon critique ou sans avoir à effectuer de véritables recherches archivistiques nécessitant la maîtrise des langues, ou des recherches dans des domaines nécessitant la maîtrise de la technique et une méthodologie rigoureuse. Orientalism affiche toutes les paresses et l’arrogance de l’homme de lettres qui n’a pas beaucoup de temps pour la recherche empirique ou, surtout, pour donner un sens à ses résultats. Sa méthode découle du mode de travail d’intellectuels et théoriciens français à la mode. Les existentialistes, structuralistes, déconstructionnistes et post-modernistes postulent tous des théories grandioses, mais malheureusement, elles sont basées sur de frêles fondations historiques ou empiriques. Claude Lévi-Strauss, avec seulement quelques années de travaux sur le terrain au Brésil, a construit une grande théorie des structures de l’esprit humain. Cette tradition a été poursuivie par Michel Foucault, sans doute l’un des plus grands charlatans des temps modernes.
Saïd, influencé par Foucault, Marx et la tradition intellectuelle française, refuse d’admettre des preuves qui ne rentrent pas dans son lit de Procuste déjà préparé. Saïd est un idéologue qui est fermé aux arguments, il estime que ses idées sur l’homme, l’histoire et la société sont évidentes, et tous ceux qui les contredisent sont soit stupides ou malveillants.
Mais pourquoi était-il si populaire parmi les intellectuels occidentaux? Les intellectuels occidentaux de l’après Seconde Guerre mondiale et les gauchistes ont été consumés par la culpabilité du passé et du présent colonial de l’Occident, et ont embrassé de tout coeur toute théorie ou idéologie qui exprimait, ou du moins semblait exprimer, les aspirations contrecarrées des peuples du Tiers-Monde. Orientalism est arrivé au moment précis où la rhétorique anti-occidentale était à son plus strident – et était déjà enseignée dans les universités occidentales – et le tiers-mondisme était à son plus populaire. Jean-Paul Sartre prêchait que tous les hommes blancs étaient complices de l’exploitation du Tiers-monde, et que la violence contre les Occidentaux était un moyen légitime pour les hommes colonisés de se réapproprier leur virilité. Saïd est allé plus loin: «Il est donc normal que chaque Européen, dans ce qu’il a pu dire au sujet de l’Orient, est en conséquence raciste, impérialiste, et presque totalement ethnocentrique ».
Non seulement, pour Saïd, chaque Européen est-il un raciste, mais il doit nécessairement l’être. Comme je l’ai dit, la civilisation occidentale a été plus encline à l’auto-critique que toutes les autres grandes cultures. Ces admonestations auto-infligées sont bien loin des réductions sauvages de Saïd, et pourtant elles ont trouvé une nouvelle génération prête à les prendre à cœur. Blâmer et réprouver l’Occident, un jeu à la mode dans les années 1960 et 1970 que les jeunes impressionnables ont pris au sérieux, a les résultats que nous pouvons maintenant voir quand la même génération ne semble pas disposée à défendre l’Occident contre la menace la plus grave à laquelle elle est confrontée depuis les nazis.
Confrontés à la démonstration que Saïd est en effet une fraude, ses amis et sympathisants dans le monde universitaire éludent les critiques et les preuves, et prétendent, comme l’ont fait plusieurs commentateurs du livre de Robert Irwin sur Saïd, que Saïd peut effectivement s’être trompé sur les détails des notes de bas de pages, mais il n’en a pas moins dit une grande vérité. L’influence de Saïd, de ce fait, est le résultat d’une conjonction de plusieurs tendances intellectuelles et politiques: le tiers-mondisme de l’après-Algérie française et de l’après-Vietnam, la politisation des départements d’Anglais de plus en plus post-modernes qui ont évacué la vérité, la vérité objective, et l’influence de Michel Foucault. En effet, Saïd a joué sur chacune de ces astuces de confiance pour créer une fraude maîtresse qui a lié les universitaires américains et les tyrans du Moyen-Orient dans des liens inexprimés de complicité anti-américaine.
FP: Quelles ont été les réactions à vos travaux jusqu’à présent? Des surprises?
Warraq : Jusqu’ici, il y a eu trois commentaires très favorables, un de Bruce Thornton dans le City Journal, un de Michaell Weiss dans le New York Sun, et un autre de Rebecca Bynum.
Cependant, je suis sûr que l’establishment libéral qui a avalé tout rond le non-sens de Saïd, ne le prendra pas aisément, et j’attends quelques attaques violentes dans le New York Times, The New York Review of Books, et en Angleterre, le London Review of Books et le quotidien The Guardian. Roger Scruton a déjà dit qu’il faut écrire pour choquer autant de gens que possible, et je crois que j’ai écrit un tel livre. Après tout, il n’y aurait aucun sens à l’écriture d’un livre sur un homme qui n’a absolument aucune influence et qui n’a pas été jugé important. Malheureusement, Saïd continue à empoisonner les jeunes esprits, et pour cette raison, il mérite d’être critiqué dans un ouvrage solide mais aussi érudit que possible.
FP: Qu’espérez-vous votre ouvrage contribuera à atteindre?
Warraq: Permettez-moi de répondre par un exemple. Avant même que mon livre ait été publié il y a eu une description de celui-ci et une photo de la couverture sur Amazon.com. Un historien de l’art m’a écrit que la seule description lui a donné confiance pour défendre certaines œuvres de peintres français du 18ème siècle qui avaient jusque-là été rejetées comme «orientalistes» dans le sens péjoratif de Saïd. J’espère que les conservateurs de musées d’art vont maintenant dépoussiérer des œuvres abandonnées dans des caves humides parce qu’on les avait qualifiées d’«orientalistes».
J’espère également que les départements de sciences humaines dans les universités occidentales regagneront leur confiance et enseigneront les canons occidentaux d’une manière dénuée de honte – de Hérodote et Eschyle à George Eliot et Jane Austen. Que les véritables orientalistes tels que Sir William Jones, Ignaz Goldziher et bien d’autres dont je parle dans mon livre recevront la reconnaissance qui leur est due en tant que grands intellectuels qui ont consacré leur vie à la redécouverte des multiples créations de l’humanité et à l’histoire de notre passé. Que les universités vont revenir à leur mission traditionnelle de recherches scientifiques marquées non par la rectitude politique mais par l’éternel travail de recherche de la vérité objective.
FP: J’aimerais aborder certains aspects personnels et aussi avoir votre point de vue sur certains développements récents, ainsi que sur les conflits auxquels nous sommes confrontés en général.
Tout d’abord, pourriez-vous partager quelques pensées pour nous sur votre propre cheminement spirituel et intellectuel – où vous situez-vous à l’heure actuelle? Je dis cela dans le contexte du long chemin que vous avez parcouru. Et je veux aussi dire en général. Avez-vous, par exemple, changé au fil des ans? Avez-vous un regard sur quelque chose qui est peut-être différent de celui que vous aviez dans le passé? Qu’est-ce qui pèse lourd sur votre conscience ces jours-ci? Par exemple, où vous situez-vous politiquement? Vous considérez-vous, par exemple, conservateur, etc? Et que diriez-vous sur l’état de votre foi ? Vous voyez-vous aujourd’hui comme un athée, un agnostique, un croyant, etc?
Warraq: Bien sûr, j’ai évolué au fil des ans. Comme un grand humoriste irlandais, Spike Milligan, avait coutume de dire: «J’ai changé mes idées, mes chaussettes et mes sous-vêtements ». J’ai changé mon avis sur des questions économiques et politiques, et je ne porte certainement plus les pantalons de velours que je portais dans les années soixante.
J’ai oublié quel homme politique européen du 19e siècle a déclaré: «si vous n’êtes pas socialiste quand vous êtes jeune, vous n’avez pas de cœur, mais si le demeurez en vieillissant, vous n’avez pas de cerveau». Je n’ai jamais été un adhérent de partis, ou attiré par les idéologies, mais quand j’ai voté, à la fois en France et en Grande-Bretagne, j’ai voté respectivement en faveur de François Mitterrand, un socialiste, et de James Callaghan, le leader du Parti travailliste. Mais les événements transformateurs des trente dernières années, tels que l’effondrement du communisme et le succès de l’économie de marché des pays d’Asie, signifient que je suis moins attiré par l’intervention des pouvoirs publics dans l’ensemble de l’économie. Je suis sceptique des plans grandioses car ils sont tous utopiques. Je reste sceptique et empiriste. Le marché peut-il réellement régler tous nos problèmes? Sûrement une sorte d’intervention de l’Etat pourrait être jugée nécessaire pour nous protéger contre l’exploitation effrénée par des entrepreneurs sans scrupules. Et le marché a une fâcheuse influence sur la qualité de la culture, il peut contribuer à l’abêtir.
FP: Il y a, bien sûr, des musulmans anti-fascistes courageux comme Thomas Haidon et Mahmud Hasan qui veulent essayer d’amener l’islam dans le monde moderne et démocratique. Comme nous le savons, ils font face à un énorme défi et à des obstacles énormes, peut-être insurmontables. L’effort pour « réformer » l’islam ne va pas très bien, pour dire le moins. Y a-t-il un espoir dans ce domaine? Quelles sont vos pensées sur la possibilité d’une Réforme islamique ainsi que sur l’idée de ne pas renoncer à soutenir une telle réforme?
Warraq: Je n’ai pas de réponse courte à la question de la possibilité d’une réforme en Islam. Voici quelque chose que j’ai écrit plus tôt:
Comme il n’existe pas de pape ou même, en principe, un clergé organisé dans l’islam comment pourrait-on jamais savoir si une Réforme islamique a eu lieu? La Réforme d’une personne sera la décadence d’une autre personne. Ma perspective sera tirée de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, que de nombreux musulmans continuent de ne pas accepter. Je pense que ceux qui acceptent cette dernière Déclaration seraient d’accord qu’une Réforme de facto a eu lieu dans les sociétés islamiques, comme par exemple au Pakistan ou en Égypte, si l’on devait constater que les conditions suivantes sont maintenant obtenues chez eux:
1. La place subalterne de la femme a laissé la place à la pleine égalité sociale et juridique. Les femmes ont la liberté d’action, peuvent se déplacer seules, sont autorisées à découvrir leur visage, et ont les mêmes droits à la propriété et les mêmes droits successoraux que les hommes, et leur témoignage devant une cour de justice est égal à celui des hommes.
2. Aucune fille n’est forcée de se marier et aucune jeune fille n’est autorisée à se marier avant d’avoir atteint sa pleine maturité physique. Chaque femme est libre d’épouser un homme de son choix, sans l’autorisation de parents ou d’un tuteur, ou de rester célibataire si tel est son choix. Les femmes musulmanes sont libres d’épouser des non-musulmans. Elles sont libres de divorcer et ont droit à une pension alimentaire en cas de divorce.
3. Les femmes ont un accès égal à une éducation laïque, l’égalité des chances pour l’enseignement supérieur, et sont libres de choisir leur sujet d’étude. Elles sont libres de choisir leur propre travail et sont autorisées à participer pleinement à la vie publique, de la politique aux sports en passant par les arts et les sciences.
4. Tous les citoyens sont égaux devant la loi, sans distinction de race, de religion, de croyance ou d’orientation sexuelle. En d’autres termes, les non-musulmans (chrétiens, juifs, païens, zoroastriens, hindous, bouddhistes, athées) et les homosexuels jouissent des mêmes droits que les musulmans.
5. Le DJihad au sens militaire est rejeté car il ne respecte pas les droits des non-musulmans. La liberté d’expression, la liberté de pensée et de croyance, la liberté intellectuelle et de la recherche scientifique, la liberté de conscience et de religion – y compris la liberté de changer de religion ou de conviction – et la liberté d’être en dehors de la religion – la liberté de ne pas croire en aucune divinité – sont tous protégés, et où le blasphème n’est pas un crime. Ces libertés comprennent le droit d’examiner les fondements historiques de l’islam, et d’expliquer la montée et la chute de l’Islam par les mécanismes normaux de l’histoire humaine, et la liberté de critiquer l’islam et le Coran
6. Nul ne peut être soumis à des châtiments cruels tels que la mutilation de membres pour vol et la lapidation à mort pour adultère. Des exemplaires des Versets Sanatiques de Salman Rushdie, et de Why I am not a Muslim par Ibn Warraq sont disponibles librement. Eh bien, au moins celui-ci plutôt que celui-là!
Mais comment une telle réforme est-elle probable dans les sociétés islamiques d’aujourd’hui? L’islam peut-il mettre en place de telles réformes et demeurer l’islam? Il y a certains musulmans libéraux qui, je crois, veulent avoir leur gâteau et le manger. Ces libéraux font souvent valoir que le véritable islam est compatible avec les droits de l’homme, que le véritable islam est féministe, que le véritable islam est égalitaire, que le véritable islam tolère les autres religions et croyances, et ainsi de suite. Ils procèdent ensuite à certaines réinterprétations véritablement créatrices des versets embarrassants, intolérants, belliqueux et misogynes du Coran.
Mais l’honnêteté intellectuelle exige que nous rejetions ce genre de bricolages malhonnêtes des textes sacrés qui, bien qu’ils puissent être ouverts à certaines réinterprétations ne sont pas infiniment élastiques. Comme tactique, ça ne marchera tout simplement pas soit parce qu’échanger des versets avec les fondamentalistes est se battre sur leur territoire. Pour chaque texte que les musulmans libéraux produisent, les mollahs apportent des dizaines de contre-exemples beaucoup plus légitimes en termes exégétiques, philosophiques et historiques.
La réforme ne peut pas être atteinte sur ces modalités – quelle que soit la gymnastique mentale qu’effectuent les libéraux réformistes ils ne pourront échapper au fait que l’islam orthodoxe est incompatible avec les droits de l’homme. Il y a des musulmans modérés, mais l’islam lui-même n’est pas modéré. L’Islam lui-même est une idéologie fasciste. Il n’y a aucune différence entre l’islam et le fondamentalisme islamique, il y a tout au plus une différence de degré mais pas de nature. Tous les principes du fondamentalisme islamique sont tirés du Coran, de la Sunna, des hadith – le fondamentalisme islamique totalitaire est une construction des juristes musulmans fondée sur les textes fondamentaux de l’islam.
La seule solution est d’amener les questions de droits de l’Homme hors de la sphère religieuse et dans la sphère de l’État civil, en d’autres termes, séparer la religion de l’État et promouvoir un État laïque où l’islam est relégué à la vie personnelle où il continuerait à fournir la consolation, le réconfort, et du sens pour des millions d’individus. Les sociétés islamiques sont-elles sécularisables? Oui, voici mes raisons de penser cela.
Depuis le 11 septembre, chaque journaliste a été désireux de souligner que dans l’Islam il n’y a pas de séparation entre la mosquée et l’État. En effet, en arabe classique il n’y a pas de paire de mots correspondant à «laïc» et « religieux », « spirituel» et «temporel». Mais ce que ces mêmes journalistes ne parviennent pas à ajouter est que le manque de doctrine de la séparation d’une mosquée et de l’État ne signifie pas que l’histoire islamique est une chronique d’une implacable série de théocraties musulmanes. Au contraire, comme l’a démontré récemment Carl Brown, l’histoire musulmane a été marquée par une séparation de fait de l’État et de la communauté religieuse.
Beaucoup de leaders modernes de pays à la culture islamique étaient laïques dans leur perspective et leur approche aux problèmes de l’industrialisation des sociétés modernes : des dirigeants tels Muhmmad Ali Jinnah du Pakistan, Nasser en Égypte, Sukarno en Indonésie. Malheureusement, la corruption, le népotisme, l’incompétence, l’asservissement aux désirs des mollahs, l’obscurantisme des savants religieux, et surtout l’échec économique dans les pays islamiques ont conduit à l’augmentation de l’influence des fondamentalistes islamistes qui, sentant que leur temps est venu, ont exigé l’introduction de plus en plus d’islam dans la vie publique.
D’autres indications que les sociétés islamiques sont sécularisables viennent de la République islamique d’Iran, de tous les lieux. L’Iran a adopté plusieurs des institutions des démocraties occidentales qui n’ont rien à voir avec l’islam historiquement ou doctrinalement, des institutions telles que les élections populaires, une assemblée constituante, un parlement, et même une constitution inspirée de la Constitution française de 1958.
La preuve empirique ne confirme pas la sagesse conventionnelle qui veut que l’islam militant soit né du désespoir économique. Néanmoins, les islamistes sont habiles à exploiter les échecs économiques et politiques de presque tous les régimes dans le monde islamique. Ainsi, seule l’introduction d’un gouvernement représentatif et responsable qui puisse améliorer les conditions économiques de son peuple peut chasser le vent qui souffle sur les voiles des islamistes. La démocratie fera en sorte que les citoyens auront des débouchés légitimes pour exprimer leurs griefs, avec espoir d’améliorer leur vie. À l’exception partielle de la Turquie, il n’y a pas une seule démocratie stable dans le monde islamique. Il n’est pas surprenant que les musulmans qui vivent sous des régimes répressifs se tournent vers les islamistes pour le soutien moral et économique.
Comment la sécularisation a-t-elle eu lieu dans l’Occident chrétien? Certains des facteurs impliqués dans la sécularisation de l’Occident ont été les suivants: le progrès de la connaissance en général et de la science en particulier a signifié que les critères de rationalité pouvaient être appliqués aux dogmes religieux avec des effets dévastateurs. La critique de la Bible a conduit à l’abandon d’une lecture littérale de la Bible, à la tolérance religieuse et au pluralisme religieux qui ont finalement conduit à la tolérance et au pluralisme tout court. Comme le savant Chadwick a dit, « une fois concédée l’égalité à un groupe distinctif, vous ne pouviez pas la limiter à ce groupe. Vous ne pouviez pas la limiter à des protestants ni, plus tard, aux chrétiens ni, enfin, à ceux qui croient en Dieu. Un marché libre dans certaines opinions est devenu un marché libre dans toutes les opinions … La conscience chrétienne a été la force qui a commencé à rendre l’Europe «laïque» : permettre de nombreuses religions ou aucune religion dans un État, et rejeter toute forme de pression sur l’homme qui a accepté ou qui a rejeté les axiomes hérités de la société …. Ma conscience m’appartient ».
Quelles leçons pouvons-nous tirer de ce processus de sécularisation de l’Occident? Tout d’abord, nous qui vivons dans la liberté de l’Occident et jouissons de la liberté d’expression et d’investigation scientifique, nous devrions encourager le regard rationnel sur l’islam, la critique du Coran. Seule la critique coranique peut aider les musulmans à regarder leurs saintes écritures de manière plus rationnelle et objective, et empêcher les jeunes musulmans de se fanatiser par les versets les moins tolérants du Coran. Cela n’a pas de sens de déplorer l’absence d’une réforme en islam, et en même temps de boycotter des livres comme «Why I am Not A Muslim». Au lieu de cela, les dirigeants politiques, les journalistes et même les universitaires sont déterminés à protéger les tendres sensibilités des musulmans. Nous ne faisons pas de faveurs à l’islam en le protégeant des valeurs des Lumières.
Deuxièmement, par le simple fait de protéger les non-musulmans dans les sociétés islamiques, nous encouragerons le pluralisme religieux, qui à son tour peut mener au pluralisme en général. En insistant sur l’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, qui dispose que «Chacun a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion : ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction..», nous desserrons l’emprise des fanatiques, nous encourageons, selon les paroles de Chadwick, un marché libre de toutes les opinions, en d’autres termes, la démocratie.
Nous pouvons encourager la rationalité par l’éducation laïque. Cela se traduira par la fermeture des madrassas religieux où de jeunes enfants issus de familles pauvres apprennent seulement le Coran par coeur, ils apprennent la doctrine du djihad, bref, ils apprennent à être des fanatiques. L’échec de l’administration centrale, au Pakistan, par exemple, à fournir des écoles gratuites et la prospérité économique pour tous les citoyens a conduit à la montée des madrasas où les enfants des familles pauvres reçoivent une certaine scolarité et de la nourriture que leurs parents ne peuvent fournir. Au Pakistan, il est clair que beaucoup de ces écoles religieuses sont financées par l’Arabie saoudite. L’Occident doit faire tout son possible pour réduire l’influence idéologique et financière des Saoudiens, et plutôt encourager le Pakistan à fournir gratuitement une éducation laïque pour tous les enfants, garçons et filles. L’Occident peut apporter de l’aide avec des ficelles attachées à cette fin.
Quel type d’éducation? On espère que l’éducation encouragera la pensée critique et la rationalité. Là encore, pour encourager le pluralisme, je voudrais voir les gloires de l’histoire pré-islamique être enseignées à tous les enfants. Mais l’éducation seule ne peut pas résoudre les problèmes.
Plusieurs millions de jeunes diplômés entrent sur le marché du travail pour apprendre que leur formation n’a pas ouvert les portes de la prospérité économique dont ils avaient rêvé. L’éducation sans débouchés économiques conduit à la fin à des frustrations sociales qui ne peuvent que servir les fondamentalistes.
Les pays islamiques ne pourront jamais faire des progrès s’ils continuent à blâmer tous leurs maux sur l’Occident. Les pays islamiques ont besoin de leaders charismatiques capables d’auto-critique qui peuvent dire à leur peuple que le problème n’est pas dans nos étoiles, mais en nous-mêmes; que nous sommes des exécutants; pas plus que la faute incombe à un certains complot impérialiste-sioniste présumé; des dirigeants qui peuvent conduire leurs peuples à la démocratie, qui peuvent instituer un État civil et un code uniforme des lois civiles distinctes et indépendantes des institutions religieuses, mais permettant le libre choix des croyances et pratiques religieuses et qui peuvent adopter une loi visant à consacrer les droits de tous ses citoyens, hommes et femmes, musulmans et non musulmans tels qu’ils sont énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme et les différentes conventions des Nations unies; qui ont instauré une éducation laïque gratuite pour tous.
L’Occident doit revoir son soutien inconditionnel et continu de l’Arabie saoudite qui est responsable de la propagation de l’islamisme radical. L’Occident va-t-il encourager la laïcité dans le monde musulman quand deux de ses récents dirigeants, Tony Blair, et maintenant, Gordon Brown, et George W. Bush, ont fait plus que tous les autres dirigeants de l’Occident depuis 1945 pour introduire de plus en plus de religion la sphère publique? Je leur rappelle les mots de James Madison, «Il n’y a pas l’ombre d’un droit pour le gouvernement à s’immiscer dans la religion. La moindre interférence serait la plus flagrante des usurpations. »
FP: Quels sont vos projets futurs à court terme? Quels projets avez-vous en tête? Comment voyez-vous votre contribution à la prochaine bataille? Qu’est-ce qui, finalement, vous pousse et vous incite à agir? La bataille peut nous épuiser et souvent nous désillusionner. D’où tirez-vous votre énergie et votre inspiration, votre courage et votre passion d’aller de l’avant?
Warraq: Je tiens à travailler sur deux projets. Tout d’abord, je voudrais revenir sur un certain type de critique de l’interprétation coranique, de nature philologique et historique. J’ai la chance d’être impliqué avec certains universitaires allemands qui sont des pionniers dans le domaine de l’histoire de la montée de l’islam, et de la collecte du Coran, en particulier sa relation avec les antécédents linguistiques syriaques dans le Proche-Orient.
Je tiens également à faire des recherches sur des aspects positifs et négligés de la civilisation occidentale, à écrire sur sa singularité, et essayer d’expliquer les raisons de son succès évident.
FP: Ibn Warraq, je vous remercie de vous être joint à nous. Et je vous remercie pour votre courage et votre inestimable contribution à la lutte pour la vérité historique et la liberté – et contre l’amnésie historique et la tyrannie.
Warraq: Merci beaucoup pour m’avoir écouté patiemment.
Source: Defending the West, par Jamie Glazov, FrontPageMagazine.com, le 8 janvier 2008, www. Frontpagemagazine.com
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