https://twitter.com/INM_voix/status/775392129933651968 / WebArchive – Archive.Today
Le journaliste Taïeb Moalla du Journal de Québec rapporte que le ministère des Relations internationales et de la Francophonie (MRIF) qui organise une conférence sur la ‘radicalisation par internet’ avec l’UNESCO a refusé de lui transmettre la liste des participants invités à l’événement. Un porte-parole du MRIF a évoqué «la sensibilité des sujets» qui seront abordés lors de la conférence pour justifier l’embargo. L’événement se déroulera du 30 octobre au 1er novembre (au Centre des congrès de Québec selon Taïeb Moalla).
Malgré l’embargo du MRIF, le 12 septembre dernier l’Institut du Nouveau Monde a indiqué sur son compte Twitter qu’il participera à cette conférence sur la ‘radicalisation par internet’.
Si on se fie à la présentation de la conférence, l’événement semble être destiné à noyer le poisson de la radicalisation en n’identifiant pas l’allégeance islamiste de ceux qui nous menacent.
Présentation de la conférence Québec-UNESCO / WebArchive – Archive.Today : «L’extrémisme violent n’est pas lié à une religion, une nationalité, une culture ou un groupe ethnique en particulier.»
En février 2016, un premier article de Point de Bascule sur cette conférence à venir a fait ressortir les points suivants :
- La sous-structure de l’UNESCO responsable d’organiser la conférence avec le Québec est le PIPT (Programme Information pour tous). Il est dirigé par Chafica Haddad de Grenade. L’ambassadeur de Grenade auprès de l’UNESCO est l’homme d’affaire saoudien Hamza B. Alkholi. M. Alkholi bénéficie vraisemblablement de la double citoyenneté.
- Dans notre article de février 2016, nous avons exprimé notre crainte qu’une conférence centrée sur la ‘radicalisation par internet’ qui omet d’identifier les acteurs qui utilisent l’internet ne soit qu’un prétexte pour justifier une censure de l’internet basée sur le modèle du projet de loi 59 au Québec. Déjà en 2015 lors d’une conférence sur le même thème, l’UNESCO a souligné l’importance «de bien comprendre les limites de la liberté des médias vis-à-vis des discours de haine», une façon de préparer le terrain pour la censure.
- Le gouvernement Couillard a confié à Clément Duhaime le rôle de chargé de mission pour la tenue de la conférence à venir sur la ‘radicalisation par internet’. Jusqu’à la nomination de Michaëlle Jean au poste de secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) en 2014, M. Duhaime était administrateur de l’organisation. Il a dû céder sa place car deux dirigeants importants de l’OIF ne peuvent pas venir du même pays.
Point de Bascule (8 février 2016) : L’UNESCO s’associe au Gouvernement du Québec pour une conférence sur la ‘radicalisation par internet’
L’Institut du Nouveau Monde
En septembre 2016, au moment où l’INM a annoncé sa participation à la conférence sur la ‘radicalisation par internet’, il a fait disparaître les noms de trois de ses agents de projets de la liste de son personnel affichée sur sa page Équipe de l’INM.
Page de l’équipe de l’INM avant le retrait des noms de trois agents de projets : Version du 25 août 2016
Page de l’équipe de l’INM après le retrait des noms de trois agents de projets : Version du 29 septembre 2016
Page courante de l’équipe de l’INM : Version du 12 octobre 2016 / WebArchive – Archive.Today
Au moins un de ces agents de projets (Hajar Jerroumi) a des liens avec l’islam radical. En août 2013, les médias l’ont identifiée comme une porte-parole du Collectif 1ndépendance. Cette année-là, le Collectif avait invité quatre prédicateurs islamistes basés en France à venir s’adresser aux jeunes musulmans au Palais des Congrès de Montréal. L’événement qui s’est déroulé les 7-8 septembre 2013 avait été déplacé à la mosquée Al-Omah Al-Islamiah au centre-ville de Montréal après des critiques nombreuses contre les invités dans la presse et les médias sociaux de Montréal.
À la fin août 2013, Fabrice de Pierrebourg avait cité, dans La Presse, Nader Abou Anas, un des conférenciers invités, qui affirme qu’un homme qui serre la main d’une femme, «c’est déjà de la fornication, de l’adultère». Un site français consacré à l’islamisation de la France avait rappelé qu’Anas affirme que la musique est un «dégât» et qu’il condamne la célébration de la Saint-Valentin. Le Devoir avait rappelé qu’Anas déclare aux femmes qu’elles ne sont «pas libres de faire ce qu’elles veulent dans ce monde». Selon lui, «refuser le voile, c’est pire que d’avoir le cancer ou le sida». Il estime que les femmes non voilées iront en enfer.
Le 13 septembre 2013, Hajar Jerroumi s’est elle-même identifiée comme une porte-parole du Conseil musulman de Montréal (CMM) à l’émission 24/60 de Radio-Canada.
En décembre 2004, le leader du CMM, Salam Elmenyawi, a déclaré au Devoir que le Conseil de la charia, qu’il travaillait à établir, comptait consulter le guide spirituel des Frères Musulmans, Youssef Qaradawi (al Kardaoui), dans le futur pour trancher des questions de jurisprudence islamique. Selon Qaradawi, les apostats de l’islam sont passibles de mort. Dans un exposé à la télévision arabe (article – vidéo), il a même reconnu que «s’ils [les musulmans] avaient cessé d’appliquer les châtiments pour apostasie, l’islam n’existerait plus aujourd’hui». Dans le passé, Qaradawi a également plaidé pour la conquête musulmane de l’Occident, il a justifié les attentats suicide et il a présenté Hitler comme un envoyé d’Allah venu punir les juifs. En 2016, sur sa page Facebook, le CMM déclare chapeauter plus de 70 institutions musulmanes dans la région de Montréal.
Le 2 mai 2014, dans une décision majoritaire, le Conseil de presse du Québec a blâmé une journaliste du Devoir pour information incomplète parce qu’elle avait évoqué des positions politiques de Hajar Jerroumi sans mentionner son affiliation au Collectif islamiste 1ndépendance qui avait invité des prédicateurs islamistes à Montréal l’année précédente.
Même si les noms de Hajar Jerroumi et de deux autres agents de projets ont été retirés de la page Équipe de l’INM, leurs bios sont toujours disponibles sur le site de l’INM, ce qui laisse croire qu’ils sont toujours à l’emploi de l’INM.
Lectures complémentaires
Hashtag #ConfQcUNESCO (Messages Twitter consacrés à la conférence Québec-UNESCO sur la ‘radicalisation par internet’
Point de Bascule (8 février 2016) : L’UNESCO s’associe au Gouvernement du Québec pour une conférence sur la ‘radicalisation par internet’
Taïeb Moalla (Journal de Québec – 11 octobre 2016) : Anonymat imposé pour une conférence sur la radicalisation à Québec / http://archive.is/OZKYb