«Le Québec est un havre de paix et un espace de liberté où il fait bon vivre, nous avons la responsabilité de le préserver contre les assauts de l’obscurantisme et de l’intolérance. Nous n’avons pas le droit de nous résigner et encore moins d’accepter le pacte de suicide que Bouchard et Taylor nous proposent du haut de leur chaire». – Helios d’Alexandrie
Helios d’Alexandrie répond au commentaire laissé sur notre site il y a quelques jours par Véronique Dupuis. – Annie Lessard
Commentaire de Véronique Dupuis
…«Est-il né le politicien que nous élisons ici pour défendre nos droits et libertés adéquatement ? J’ose en douter. Si toutes les élites qui nous représentent sont à l’image des Bouchard -Taylor et bien il ne nous restera bientôt plus que nos deux yeux pour pleurer!»
À Véronique Dupuis,
Votre cri du cœur est à la fois rassurant et inquiétant. Rassurant parce qu’il traduit une prise de conscience et une lecture sans fard de la réalité, inquiétant parce qu’il exprime un sentiment d’impuissance que rien ne justifie.
Soyons francs, nous payons et nous continuerons de payer le prix de nos erreurs collectives. Faute d’avoir pris en main nos responsabilités en tant que citoyens libres, nous risquons de perdre le contrôle de notre devenir. Nous avons abandonné à l’État le soin de prendre en charge notre destinée du berceau jusqu’au tombeau, or l’État est une entité impersonnelle et contrôlante; à partir d’une certaine taille, toute organisation étatique se montre moins préoccupée par sa mission que par son désir de s’étendre et de contrôler, elle attire invariablement ceux qui veulent avancer leurs intérêts et tous ceux qui possèdent un agenda «politique» particulier. C’est ainsi que l’État hégémonique devient l’instrument de tous les particularismes.
Les groupes remuants et glapissants ont des intérêts particuliers, c’est pourquoi ils infiltrent le gouvernement et ses agences. La majorité silencieuse, soit madame et monsieur tout le monde, est «trop occupée» par la vie de tous les jours pour constituer des groupes de pression ou pour militer dans des organisations subventionnées par le gouvernement. Par conséquent elle reste littéralement sans voix, pire elle se fie sur les médias pour être informée et se faire une opinion sans se rendre compte que les médias eux-mêmes sont noyautés par les mêmes groupes et qu’ils donnent par conséquent aux gens une information (plus souvent une désinformation) essentiellement biaisée.
L’État et les hommes politiques n’ont aucune vision à long terme autre que garder le contrôle et le pouvoir, dans ce but ils établissent des alliances avec ceux qu’ils perçoivent comme étant les «forces agissantes» de la société. Or ces forces sont minoritaires, leur pouvoir est disproportionné reflétant la place privilégiée qu’ils détiennent auprès des décideurs que tantôt ils influencent et tantôt ils intimident. J’en veux pour exemple le lobby des droits des criminels (hommes de loi, universitaires, militants des droits de l’homme, sociologues etc.) qui en est venu à occulter presque entièrement la détresse des victimes et leurs droits. Dans ce cas précis l’État a laissé faire, il a simplement cédé à la pression et a fini par y trouver son compte. Ce n’est que récemment, grâce au combat acharné des victimes, que l’État a consenti à redresser timidement la barre.
La boucle est bouclée, nous avons une telle horreur du risque que nous avons confié notre destinée à l’État et voilà que l’État naturellement nous trahit dans nos aspirations les plus profondes et nous conduit là où ne voulions pas aller.
C’était prévisible, nous lui avions donné carte blanche pour faire en notre nom tout ce qui est «bon pour nous»! Il n’est donc pas étonnant que le gouvernement ait confié à des personnalités comme Bouchard et Taylor, connus pour leur parti pris, la présidence de la commission qui porte leur nom. Il n’est pas moins étonnant que leurs conseillers aient été recrutés parmi les gens qui professent ouvertement le multiculturalisme au nom de la «tolérance» et de «l’ouverture». Bien avant que la commission ne débute ses travaux, les déclarations des commissaires laissaient déjà entrevoir leurs conclusions. Le déroulement des audiences n’a fait que renforcer cette perception, autrement dit les dés étaient largement pipés.
Le peuple a-t-il raison de s’en plaindre? C’est vrai qu’il s’est exprimé clairement et majoritairement contre l’islamisme rampant dans l’espace public et dans les institutions, c’est vrai qu’il a tenu à affirmer les valeurs et la culture du Québec et demandé qu’elles ne soient pas diluées, c’est aussi vrai que cette opinion majoritaire n’a pas été prise en compte par les commissaires. Malgré cela les Québécois devraient s’adresser à eux-mêmes une part non négligeable du blâme, non d’avoir cru au processus de consultation mais d’avoir laissé depuis plus de cinquante ans la bride sur le cou de l’État qui, imperceptiblement, les a conduit à la situation actuelle.
Le réveil est pénible, le Québec voit la chape de plomb s’abattre sur lui et ne sait pas comment réagir. L’illusion véhiculée intentionnellement par Bouchard et Taylor que tout va bien est une invitation aux Québécois à aller se rendormir. Selon les commissaires, il ne faut surtout pas remettre en question le système étatique actuel, au contraire il faut le renforcer, augmenter le nombre d’agences et d’organismes gravitant autour du gouvernement, donner plus de place et d’effectifs aux lobbies, les financer généreusement, s’assurer qu’ils soient les seuls à être entendus, les doter d’un réel pouvoir de censure. Autrement dit, faire en sorte que la situation actuelle continue de s’aggraver.
Comment s’en sortir?
En ne répétant pas les erreurs du passé et en admettant courageusement que l’État ne peut en aucune façon véhiculer nos aspirations communes. Nous devons nous impliquer individuellement et convaincre les gens autour de nous de s’impliquer. Il s’agit d’un travail de fourmi qui prend du temps et qui ne donne pas de résultat à court terme.
L’union fait la force, le gouvernement ne tient compte de l’opinion de la majorité que dans la mesure où elle s’exprime avec force et clarté, si l’opinion publique est divisée ou s’il elle ne s’exprime pas clairement le gouvernement ne déviera pas de sa trajectoire, il continuera à céder aux revendications des islamistes. Ceux qui reprochent à la majorité québécoise laïque de vouloir «opprimer» les musulmans fanatiques utilisent la culpabilisation pour paralyser les québécois, cependant ils ne ressentent aucune gêne à voir la minorité fondamentaliste imposer ses diktats.
Qu’on s’ôte cette idée de la tête, il n’y a pas et il n’y aura jamais de «Sauveur»! Il y a seulement des citoyens qui partagent une culture, des valeurs et des aspirations et qui sont disposés à souffrir pour les défendre et les promouvoir. On ne délègue pas ses combats, on les mène courageusement, les mercenaires que sont les politiciens de carrière et les faiseurs d’opinion sont les premiers à pactiser avec la partie adverse.
La fierté est un ingrédient essentiel à la lutte. Nous avons de quoi être fiers, le Québec d’aujourd’hui est l’œuvre de plusieurs générations, nous en sommes les héritiers mais aussi les dépositaires, nous devons le transmettre aux générations suivantes de la même façon qu’il nous a été transmis. Le Québec est un havre de paix et un espace de liberté où il fait bon vivre, nous avons la responsabilité de le préserver contre les assauts de l’obscurantisme et de l’intolérance. Nous n’avons pas le droit de nous résigner et encore moins d’accepter le pacte de suicide que Bouchard et Taylor nous proposent du haut de leur chaire.
L’avenir dira si les québécois épris de liberté sauront relever le défi ou s’ils se résigneront au joug et à la muselière. Le combat est d’ordre moral et c’est sur le plan moral qu’il se gagnera.
Helios d’Alexandrie
Voir aussi:
Le Québec est un havre de paix : protégeons-le de l’obscurantisme islamique
Le “train” de Gérard Bouchard – M. Bouchard avez-vous perdu le Nord ?
Rapport Bouchard-Taylor : fabriquer l’Homme Nouveau par la dictature de l’harmonie
Rapport Bouchard-Taylor : le débat ne fait que commencer !
Rapport Bouchard-Taylor ou l’accommodement immoral, par Mohamed P. Hilout
Question sur un forum internet : Qui est-ce qui nous dérange ? les immigrants… ou les Musulmans ?
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