Glané sur le blog Bivouac-ID
Selon des informations obtenues par Radio-Canada, un présumé terroriste lié au réseau Al-Qaïda a réussi à poser le pied en sol canadien le 12 juillet dernier, avant d’être intercepté par les autorités canadiennes à l’aéroport Pearson de Toronto.
Dans une note secrète au ministre de la Sécurité publique, Stockwell Day, datant du 17 juillet 2007, obtenue par Radio-Canada, la direction de l’Agence des services frontaliers du Canada explique que l’homme, d’origine pakistanaise, est soupçonné d’être impliqué dans le programme d’armes de destruction massive d’Al-Qaïda.
Le présumé terroriste, dont l’identité n’a pas été révélée, arrivait de Newcastle, au Royaume-Uni. Il était muni d’un visa de résidence temporaire, délivré par le Haut Commissariat du Canada à Londres.
En vérifiant son passeport, les douaniers canadiens ont constaté que l’individu était fiché par les autorités canadiennes. Selon les notes obtenues par Radio-Canada, il a subi un interrogatoire, mais a ensuite demandé à retourner en Angleterre et a renoncé à son visa.
Le pilote de l’avion a refusé de l’embarquer. L’homme a été transporté dans un centre de détention de Toronto. Les autorités ont pris ses empreintes et sa photo.
La note ne mentionne pas cependant si la Gendarmerie royale du Canada (GRC) ou le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) ont interrogé le présumé terroriste.
Le 13 juillet, soit le lendemain de son arrivée au Canada, l’individu a été déporté vers la ville de Manchester, au Royaume-Uni. Les autorités britanniques en ont été averties. On ignore toutefois où il se trouve maintenant.
Comment ce présumé terroriste a-t-il réussi à obtenir un visa et à déjouer les contrôles des aéroports britanniques? Selon le directeur de l’équipe de recherche sur le terrorisme de l’Université de Montréal, Stéphane Leman-Langlois, le transfert de ces informations ne se fait pas facilement.
«Certaines organisations ont des informations qu’elles ne partagent pas entièrement ou pas du tout avec d’autres organisations qui ont, elles aussi, leurs silos, donc une espèce de montagne d’informations qui est séparée de l’autre», a expliqué M. Leman-Langlois à Radio-Canada.
Source : Radio-Canada
Cette information restée secrète près d’un an témoigne de dysfonctionnements aux conséquences potentielles dramatiques. Il est heureux que les douaniers canadiens aient fait montre de plus de sérieux que les services consulaires canadiens, et aient intercepté cet individu. Cela n’a toutefois rien de rassurant : si un islamiste clairement fiché comme étant impliqué dans un programme d’armes non-conventionnelles pour le compte d’Al-Qaïda réussit à obtenir un visa au Canada, combien de ses congénères moins nettement identifiés par les services anti-terroristes ont-ils pu obtenir ce précieux sésame ? Et pour l’un d’entre eux intercepté par les douaniers, combien réussissent à passer entre les mailles du filet ? Question subsidiaire : où se trouve notre adepte du prophète de paix, d’amour et de tolérance © à l’heure actuelle ?
Voir aussi:
Charkaoui – Rapport des Services secrets canadiens
Canada – Un paradis pour les vilains
Le péril canadien, ou le pays des « imbéciles confiants »
Charkaoui : Des musulmans montréalais recrutaient des Djihadistes dans les mosquées avant le 11/9
Moyen-Orient – Al-Qaida : le 11/9, c’était bien nous
Canada – CAIR-CAN met des bâtons dans les roues à la GRC et au SCRS