«Devons-nous rapatrier Omar Khadr ? Un simple coup d’oeil à la page du courrier des lecteurs du National Post révèle qu’il s’agit là d’une de ces questions épineuses sur lesquelles on n’obtiendra jamais un consensus national. Curieusement, ce n’est pas le cas dans certains milieux universitaires qui affichent une unanimité suspecte».
Le rôle des universités en tant que pôles de libre investigation, recherche, débats et opinions est de première importance dans une société démocratique. La pensée unique au service du politiquement correct a envahi plusieurs campus occidentaux. Trahissant leur mission, des universités sont devenues des centres d’endoctrinement où la liberté d’investigation et d’expression est bafouée. Nous avons traduit la dernière chronique de Barbara Kay dans le National Post pour illustrer cette problématique. – M. Lebuis et A. Lessard
Omar devrait-il être rapatrié (quelle que soit le vrai sens du mot patrie : le Canada, le Pakistan ou l’Afghanistan)? Un sentiment partagé par tous les Canadiens (y compris, j’en suis convaincue, la plupart des musulmans), est qu’ils seraient heureux que Omar soit remis en liberté si seulement lui et sa tribu renonçaient alors à leur citoyenneté canadienne pour disparaître dans une grotte située dans les hauteurs (très haut) de l’Hindu Kush.
Dans l’immédiat, nous sommes aux prises avec la réalité que les Khadr sont très attachés à leur citoyenneté canadienne et à tous les avantages qu’elle confère. La question est donc: Devons-nous rapatrier Omar, c’est-à-dire le ramener au «Canada»? Un simple coup d’œil à la page du courrier des lecteurs du National Post – tant la version imprimée que la version en ligne – révèle qu’il s’agit là d’une de ces questions épineuses sur lesquelles on n’obtiendra jamais un consensus national.
Curieusement, ce n’est pas le cas dans certains milieux universitaires qui affichent une unanimité suspecte sur ces questions. Par exemple, sur l’énigme Khadr, je suis frappée par un élément troublant du Hansard (ndlr : transcription des débats aux Communes) rapportant le témoignage d’un professeur de droit de l’Université d’Ottawa (et ses étudiants « en banc ») devant le Sous-comité des droits internationaux de la personne du Comité permanent des affaires étrangères et du développement international de la Chambre des communes. Il semble que le Sous-comité a accepté d’agir comme public pour un cours intitulé « Politique étrangère appliquée» qui est entièrement consacré à M. Khadr – ou, comme ils l’appellent fréquemment et familièrement dans le mémoire qu’ils ont présenté : « Omar »
Dans la transcription des débats, le député néo-démocrate Wayne Marston demande au professeur et à son groupe d’étudiants en droit s’ils sont d’avis que M. Khadr devrait être «jugé» au Canada. Un étudiant répond : «Je pense qu’il est assez évident que nous allons tous vous répondre par l’affirmative. C’est la motivation même de notre mémoire». (mon souligné)
Une myriade de questions se posent à savoir s’il est approprié d’allouer des ressources universitaires (des fonds publics) au lobbyisme politique et au militantisme. Est-ce que tous les étudiants étaient d’accord avec cette recommandation? Y a-t-il des étudiants qui étaient en désaccord avec les conclusions du mémoire? Si tel est le cas, leur a-t-on refusé l’occasion de se présenter devant le Sous-comité – une occasion enviable de se démarquer comme candidat potentiel pour l’avancement professionnel? Les étudiants en droit qui se seraient autrement inscrits à ce « cours » ont-ils été informés que le résultat du cours était déterminé à l’avance? Le professeur a-t-il encouragé la dissidence et la liberté d’investigation au cours de la recherche et de la rédaction du mémoire final?
Je ne prétends pas qu’il y avait des dissidents, ou que le résultat du cours était pré-décidé, ou que les étudiants ayant des points de vue divergents ont été dissuadés de s’inscrire au cours, ou que le prof n’a pas encouragé le libre examen des enjeux. Tout ce que je dis, c’est que l’ensemble des Canadiens sont amèrement divisés sur la question de Omar Khadr, et que la faculté de droit de l’Université d’Ottawa (que les Canadiens amèrement divisés financent) ne l’est pas. Pourquoi est-ce comme ça? C’est la question que je me pose.
Voir aussi:
Omar Khadr rêve d’une vengeance, son frère rêve de 72 vierges (video en anglais)
États-Unis – Quand lire un livre en public est du “harcèlement”
Des fonds publics financent des islamistes radicaux sur les campus américains
Front Djihadiste – Les chaires d’études islamiques en Occident
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