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«Le livre Shakedown de Levant qui vient de paraître pourrait être le plus important de l’année. Levant y démontre de façon convaincante pourquoi il n’est pas « normal » pour une démocratie à maturité d’imposer des limites à la liberté d’expression, hormis celles du Code criminel. Il mérite largement d’être lu, et un nombre croissant de Canadiens devrait se demander pourquoi les politiciens ne sont pas empressés de laver cette tache sur leur démocratie que sont les pouvoirs de censure des commissions des droits.»
Le Canada et l’Union européenne ont voté contre les résolutions du Conseil des droits de l’homme de l’ONU parrainées par l’Organisation de la conférence islamique (OCI) en vue d’introduire en droit international un délit de blasphème, particulièrement de l’islam. Or, paradoxalement, nos commissions des droits au pays, sous couvert de lutte contre le discours de haine, appliquent la conception tronquée de la liberté d’expression promue par les nations totalitaires membres de l’OCI plutôt que celle des nations véritablement libres et démocratiques.
Comme dit Ezra Levant dans cette vidéo, les citoyens doivent prendre conscience du grave danger qui menace nos libertés, et inciter les politiciens à agir. Nous vous proposerons sous peu un modèle de lettre à transmettre à tous nos politiciens, et d’autres actions à prendre. La défense de la liberté et de la démocratie n’est pas un combat de la droite. Comme dit Salim Mansur, c’est un combat qui nous concerne tous.
Traduction de: Levant defends us all
, par Salim Mansur, Sun Media, 11 avril 2009
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Le livre Shakedown : How Our Government is Undermining Democracy in the Name of Human Rights par Ezra Levant paru le mois dernier pourrait être le plus important livre de l’année. Il documente l’état de la liberté d’expression au Canada.
Les Canadiens qui suivent l’actualité et les affaires publiques ont entendu parler de Levant et de son expérience avec la Commission des droits de la personne et de la citoyenneté de l’Alberta.
Les ennuis de Levant ont commencé à l’époque où il éditait le magazine Western Standard, aujourd’hui disparu. En février 2006, il a publié les caricatures danoises de Mahomet, le prophète de l’islam, qui faisaient l’objet d’une immense controverse. Publiées pour la première fois au Danemark en septembre 2005, ces caricatures ont déclenché une vague de manifestations et de violence musulmanes à travers le monde arabo-musulman, et semé la crainte en Europe.
La peur d’attiser de nouvelles violences a incité les médias occidentaux à refuser de publier ces caricatures ou de les montrer à la télévision. Levant les a toutefois vues comme un sujet de reportage, et a jugé qu’il ne pouvait pas s’abstenir de les montrer.
Il les a publiées en expliquant: «Je publie ce qui est au cœur d’une controverse. C’est ce que font les magazines ». Mais l’explication de Levant était politiquement incorrecte en cette ère où les commissions des droits agissent comme chiens de garde de ce que les Canadiens ont le droit d’exprimer sans offenser, ou risquer d’offenser qui que ce soit. Le Commission a accepté de façon routinière de recevoir la plainte déposée par un certain Syed Soharwardy contre le Western Standard. Levant avait deux options : accepter un règlement négocié ou contester la plainte.
En plaidant son droit à la liberté d’expression garanti par la Charte canadienne des droits et par la common law, qui remonte aux principes énoncés dans la Magna Carta il y a 800 ans, Levant est entré dans le labyrinthe de la Commission des droits d’où aucun Canadien poursuivi pour « incitation à la haine » n’est jamais sorti libre et sans tache.
Levant a gagné malgré l’historique de ces commissions qui se prononcent immanquablement en faveur des plaignants. Après plus d’un an d’enquête sur «l’affaire Levant », la Commission a rejeté la plainte de Soharwardy. Pourtant, le rejet de la plainte n’est pas vraiment une victoire, comme l’explique Levant dans son livre.
La plainte a été portée en vertu de dispositions du Code des droits de la personne sur le discours de haine qui sont toujours en vigueur. Les Canadiens qui n’ont pas les capacités de Levant doivent faire preuve de prudence dans leur discours, sinon ils s’exposent à des poursuites. Il y a un prix à payer pour la liberté d’expression dans ce pays.
Le Canada est l’une des plus vieilles démocraties, et, à juste titre, un pays fier de ses traditions, dont le droit à la liberté d’expression arraché de haute lutte et garanti par la constitution. Mais l’ingénierie sociale des années 1960 a donné aux Canadiens les commissions des droits de la personne dotées du pouvoir statutaire de contrôler la liberté d’expression et de punir les contrevenants. C’est une tache sur la démocratie canadienne.
La liberté d’expression est le fondement de la démocratie libérale et le socle sur lequel reposent toutes les autres libertés. Elias Canetti, un écrivain d’origine bulgare qui a reçu le Prix Nobel de littérature en 1981, a écrit avec mordant, « La liberté trouve sa source dans la respiration. »
Vouloir empêcher que les gens se sentent offensés est l’excuse la plus boiteuse qui soit pour limiter la liberté d’expression.
Essayez d’imaginer que des commissars du type de nos commissions des droits auraient prédominé au début de la Renaissance et de la Réforme. Le monde moderne aurait été tué dans l’oeuf.
Dans Shakedown, Levant démontre de façon convaincante pourquoi il n’est pas « normal » pour une démocratie à maturité d’imposer des limites à la liberté d’expression, hormis celles du Code criminel.
Levant mérite largement d’être lu, et un nombre croissant de Canadiens devrait se demander pourquoi les politiciens ne sont pas empressés de laver cette tache sur leur démocratie.
Voir aussi:
Caricatures de Mahomet : La saga Ezra Levant (la suite, mais c’est loin d’être la fin)