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Une somalienne arrivée en Norvège il y a plus de 10 ans critique sévèrement les immigrants somaliens et les autorités norvégiennes. Dans un livre récent, elle écrit que les Somaliens ne veulent pas s’intégrer dans la société norvégienne, et que les programmes sociaux norvégiens leur permettent aisément de rester isolés.
Le livre écrit par Amal Aden, un pseudonyme, soulève déjà un tollé. Amal Aden n’utilise pas son vrai nom en raison de craintes pour sa sécurité.
Dans une interview accordée au journal Aftenposten, l’auteur dit qu’elle espère lancer un nouveau débat sur l’immigration et ce qui peut être fait pour faciliter l’intégration.
«J’ai écrit le livre dans l’espoir que les enfants auront une vie meilleure», a-t-elle dit. «Je veux voir une plus grande intégration, et la responsabilité en incombe aux Somaliens eux-mêmes et aux autorités».
Elle affirme que la résistance à l’intégration est très répandue, surtout chez les hommes, qui craignent de perdre leur culture et leur religion. Beaucoup craignent les Norvégiens et les considèrent comme des infidèles à qui ils ne peuvent faire confiance.
Dans son livre intitulé Voyez-nous! (Se oss!), Amal Aden écrit que les Somaliens exploitent l’État Providence norvégien et ont de nombreux enfants afin de bénéficier de plus de prestations sociales. Plusieurs couples «divorcent» en vertu des lois norvégiennes pour que les femmes reçoivent plus de prestations sociales comme mères célibataires, et elles continuent ensuite de vivre avec leur mari selon les coutumes somaliennes et d’avoir d’autres enfants, affirme l’auteur.
Elle écrit que la violence fait partie de la vie dans les foyers somaliens, que les jeunes filles sont souvent victimes d’abus sexuels et que les enfants sont intentionnellement maintenus isolés. De nombreux hommes de Somalie, écrit-elle, préfèrent vivre sur le bien-être social plutôt que d’accepter des emplois inférieurs à leur statut social.
«Je suis fatiguée de tolérer une situation où les enfants ne reçoivent pas suffisamment de nourriture à la maison, où les femmes sont battues par leur mari, où les prestations d’aide sociale aux familles somaliennes sont utilisées par les hommes pour acheter de la drogue (khat), où le désir d’obtenir plus de prestations sociales est plus fort que la capacité de prendre soin des enfants», écrit Amal Aden. Elle traite de nombreux portes-parole de la communauté somalienne d’hypocrites, écrivant qu’ils disent promouvoir l’intégration alors qu’en réalité, ils ne le font pas.
Plusieurs activistes somaliens en Norvège rejettent déjà le livre et reprochent à Amal Aden de critiquer des immigrants traumatisés par la guerre et la pauvreté dans leur pays d’origine. «La moitié des Somaliens en Norvège sont ici depuis moins de cinq ans, ils sont peu éduqués et ils ont des difficultés d’intégration», affirme Saïd Abdulwahab. «Ça n’aide pas de les critiquer».
Abdulwahab a lui-même cinq filles âgées de quatre à 14 ans, mais il les a toutes envoyées à l’école au Kenya. Non pas parce que les Norvégiens ne sont dignes de confiance, dit-il, mais parce qu’il veut qu’elles aient une bonne éducation.
L’importante maison d’édition Aschehoug a publié le livre, disant que bien qu’on puisse lui reprocher de stigmatiser les Somaliens, il est important de «faire entendre des voix nouvelles » sur la question. L’éditeur Halvor Fosli de Aschehoug dit que Amal Aden a «une plume courageuse».
Une population relativement importante en Norvège
Les Somaliens sont l’un des plus importants groupes d’immigrés en Norvège, environ 20.000. Près de la moitié vivent dans la région d’Oslo et la plupart sont venus comme réfugiés. Seulement 13% ont une éducation supérieure, et plus de la moitié ont moins de 20 ans.
L’agence Reuter a rapporté lundi que le nombre de personnes ayant besoin d’aide humanitaire en Somalie a bondi de 77% cette année, à plus de 3,2 millions. Un rapport de l’Unité d’analyse de la sécurité alimentaire peint un sombre tableau d’une crise aggravée par la sécheresse, la hausse du prix des aliments, l’inflation, et le pire manque de sécurité dans un pays de la Corne de l’Afrique depuis le début des années 1990.
«La Somalie est maintenant confrontée à la pire situation en matière de sécurité depuis les 17 dernières années, à une augmentation des conflits armés et des combats, au ciblage des travailleurs humanitaires, à la militarisation, à l’augmentation de la piraterie maritime et aux tensions politiques», selon le rapport. «Cette situation compromet gravement les activités économiques et les livraisons humanitaires, contribuant ainsi à la détérioration générale de la situation humanitaire».
Voir aussi:
Somalie – Un insurgé islamiste canadien aurait été abattu
Canada- Saisie de Khat, une drogue liée au financement du Djihad
Norvège – Un couple a fait exciser ses 5 filles