Beaucoup, beaucoup trop de mineurs sont vendus par des familles pauvres au Yémen aux riches pays du Golfe. Le piège de la faim et des facteurs culturels sont les causes de ce phénomène, dont la croissance est alarmante.
![](resizer.php?imgfile=img/jpg/chevel_esclavage.jpg&max_width=476)
Sanaa (AsiaNews/Agencies) – Le drame de la traite des enfants est un fléau pour le Yémen, où environ 1,2 million d’enfants sont vendus chaque année à des criminels en Arabie saoudite et dans les riches pays du Golfe. Pour des millions de jeunes Yéménites, au-delà des frontières de leur pays les portes de l’enfer sont ouvertes: ils finissent par mendier dans les rues, travailler comme domestiques dans les foyers les plus prospères, exploités comme ouvriers d’usine ou comme jockeys de chameaux.
Les enfants viennent des provinces yéménites les plus reculées et les moins fertiles, où pas même l’agriculture ne fait vivre les familles pour qui chaque enfant devient une bouche impossible à nourrir. Pour les familles patriarcales, en outre, les fils doivent assumer des responsabilités à partir d’un âge très tendre, mais le prix à payer pour « grandir » est vraiment trop élevé.
Aboudou Adjibade, le représentant de l’UNICEF au Yémen affirme, dans une déclaration publiée par l’agence de presse Reuters: «Ça se passe dans la clandestinité. C’est difficile à maîtriser, car il y a beaucoup de complicité de la communauté et des fonctionnaires». Adjibade déclare que le commerce expose les enfants à des risques de violence, d’abus et d’exploitation sexuelle.
Pendant des années, l’UNICEF a tenté de faire la lumière sur la situation, faisant appel aux autorités yéménites qui ont toujours refusé d’envisager le problème. Selon l’islam – la religion d’État du Yémen – les enfants doivent être protégés et il est inconcevable que la violation des droits des enfants dans ce pays extrêmement religieux soit à l’ordre du jour.
Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), il semblerait que le gouvernement est de plus en plus conscient de la tragédie. «Il y a deux ans, nous ne pouvions même pas parler officiellement de ce problème», affirme Stefano Tamagnini, représentant de l’OIM. «Maintenant, il commence à accepter le mot trafic».
Mais le rythme auquel le gouvernement prend connaissance de la situation ne rejoint pas celui des trafiquants, qui mois après mois poursuivent leur trafic sans être inquiétés. Le trafic atteint un pic au cours du mois du Ramadan, lorsque grâce à l’afflux de pèlerins vers la Mecque les petits mendiants espèrent réunir quelques pièces de monnaie.
Voir aussi:
Enfants vendus aux enchères en Égypte – les Arabes achètent
La violence contre les femmes est nécessaire pour préserver la culture musulmane au Yémen
Le mariage temporaire en droit islamique – une violence sociale légitimée
Les Saoudiens importent des esclaves en Amérique