Ce n’est pas réaliste de penser que des Talibans «modérés», auxquels Obama vent tendre la main, se porteront à la défense des humanitaires et des petites filles qui veulent aller à l’école, passant outre aux instructions de leur chef, le mollah Omar.
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KABOUL, Afghanistan (CNN) – Un haut commandant taliban a lancé une nouvelle menace contre les travailleurs humanitaires étrangers, affirmant qu’en vertu de la nouvelle « constitution » du groupe d’insurgés, ils les exécuteront comme espions ou les prendront en otage en échange de la libération de combattants talibans.
Dans une interview téléphonique exclusive vendredi soir avec CNN, Mohammed Ibrahim Hanafi a déclaré que la branche du renseignement des talibans procédait activement à la collecte d’informations sur les humanitaires. « Si nous mettons la main sur quelqu’un, c’est comme cela que nous allons le traiter en vertu de notre nouvelle constitution », a-t-il dit.
Il a ajouté qu’il disait à «ses frères afghans de ne pas travailler avec les ONG».
Dans l’interview de 15 minutes organisée par un intermédiaire pour CNN, Hanafi a réitéré l’engagement des talibans d’exclure les filles de l’école publique.
«Notre loi est toujours la même vieille loi qui était en vigueur sous notre régime en Afghanistan », a-t-il dit. « Le mollah Mohammad Omar a été notre leader et il est toujours notre chef et nous allons suivre la même loi, comme avant. »
« À mon avis», a-t-il ajouté, « les talibans ne permettent pas aux filles d’aller à l’école parce que les talibans veulent préserver le respect pour les femmes. Elles doivent rester à la maison et ne pas travailler comme ouvrières ou pour les autres. »
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Des dizaines de crimes à travers le pays, en particulier des attaques à l’acide, ont assombri la rentrée scolaire en Afghanistan. Des fillettes afghanes ont été brûlées et attaquées à l’acide pour les punir d’aller à l’école. Plus de 600 écoles n’ont pas ouvert cette année en raison de problèmes de sécurité, selon le ministère de l’éducation de l’Afghanistan.
Les écoles qui ont ouvert, toutefois, résistent. Des jeunes filles ont avoué à CNN qu’elles ont peur, mais elles sont déterminées à s’éduquer et à améliorer leur vie. Ce sentiment est partagé par le directeur de leur école, qui travaille depuis 35 ans dans des écoles de filles en Afghanistan.
« Je demande à ceux qui ferment les écoles et jettent de l’acide à la figure des écolières de laisser les enfants de ce pays aller à l’école parce que c’est un crime que de fermer des écoles, un crime contre les enfants de ce pays», dit Safia Hayat, directrice de l’école Zarghona pour filles à Kaboul.
Hanafi, quant à lui, a parlé d’éventuels pourparlers de réconciliation avec le gouvernement afghan.
« Je ne pense pas qu’il puisse y avoir des pourparlers de paix avant que les étrangers ne quittent l’Afghanistan », a-t-il dit, faisant référence à la présence des troupes de la coalition.
Bien qu’il semble confirmer qu’il y ait des discussions sur une réconciliation, Hanafi a aussi dit qu’il se demande quel genre de paix est possible tant que les Afghans continuent de mourir sous les bombardements de l’OTAN.
Hanafi s’est décrit comme un commandant dans la province méridionale de Helmand, mais a annoncé qu’une nouvelle offensive des talibans dans le nord était sur le point de commencer et qu’il y jouerait un rôle clé.
Voir aussi:
Pakistan : Tuba, 11 ans, poète, affronte les Talibans avec sa plume
Afghanistan – Écolières aspergées d’acide par des Talibans