Attaquer la religion devrait être un crime au Danemark, selon la moitié des immigrants et de leurs descendants en provenance de pays musulmans qui ont participé à un sondage d’opinion réalisé par Statistique Danemark pour le think tank libéral Cepos.
2.792 personnes ont répondu à la question de savoir si la loi devrait interdire les films et les livres qui attaquent la religion. 50% des immigrants et de leurs descendants ont répondu par l’affirmative, alors que 35% des immigrants et 40% de leurs descendants ont répondu par la négative, selon Morgenavisen Jyllands-Posten.
Geert Laier Christensen, directeur de recherche pour le groupe de réflexion civique Cepos, pense que les réponses au sondage sont inquiétantes, et il note en particulier que les descendants d’immigrants originaires de pays musulmans pensent que la loi doit protéger la religion.
« Je suis étonné de voir qu’ils sont si nombreux à ne pas soutenir la liberté ici. Si ce point de vue gagne du terrain, on risque de voir les débats libres être censurés, et il deviendra légitime de s’en prendre à ceux qui critiquent la religion, dit-il.
Au cours des derniers mois, la conférence de Durban II, qui se tiendra en avril, a suscité des débats puisque l’Organisation des pays islamiques veut assimiler la discrimination raciale et la critique de la religion. De ce fait, plusieurs pays ont menacé de ne pas y participer en signe de protestation.
Le consultant en intégration Manu Sareen a écrit une critique de la conférence. Il n’est pas surpris de voir qu’il y a de nombreux musulmans au Danemark qui veulent aussi interdire la critique de la religion.
« C’est une proportion lamentable, mais ces résultats ne font malheureusement que confirmer ce que j’ai entendu de jeunes descendants d’immigrants. Pour eux, tout est mieux dans le pays d’origine de leurs parents, 6 mille kilomètres plus loin» dit Sareen.
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Ce n’est pas inquiétant que la moitié des immigrants veulent interdire les livres et les films qui critiquent la religion, alors que 80% des Danois de souche rejettent une telle interdiction. C’est un débat théorique car au Danemark, la religion est protégée tant par des lois sur le blasphème que sur le racisme, explique Morten Østergaard, porte-parole pour l’intégration du Parti social-libéral danois à l’agence de presse Ritzau.
Il prévient que des politiciens comme la ministre du Bien-être social Karen Jespersen (Parti libéral) gonflera artificiellement l’opposition des musulmans.
Il n’est pas d’accord avec Manu Sareen qui trouve que les chiffres sont lamentables.
Inger Støjberg, porte-parole du Parti libéral, n’est pas d’accord et veut que les imams et autres prêcheurs de religion suivent des cours de démocratie.
Sources: DR et Kristeligt Dagblad (Danois) via Islam in Europe
Voir aussi:
L’enjeu de Durban II : la liberté d’expression, par Mark Dubowitz, Wall Street Journal
La folie de l’ONU se poursuit, par Anne Bayefsky