Le National Post a publié un échange entre les ambassadeurs d’Israël et d’Arabie saoudite au Canada. L’ambassadeur d’Israël dénonce le « mythe vénéneux » de l’apartheid israélien. Le représentant de la maison des Saoud répond que Israël est bien un état d’apartheid.
Nous traduisons d’abord l’op-ed par Alan Baker, ambassadeur d’Israël au Canada. La réponse de l’ambassadeur d’Arabie saoudite suit.
The poisonous myth of ‘Israeli apartheid’, par Alan Baker, National Post, le 14 février 2008.
Le mythe vénéneux de l’Apartheid israélien
La semaine dernière, plusieurs campus universitaires canadiens ont accueilli des manifestations liées à la «Semaine de l’apartheid israélien». Ce phénomène international annuel, qui a débuté en 2005, est une occasion pour ceux qui diabolisent Israël de cracher leur haine. Comme son nom l’indique, le thème majeur est que Israël est au Moyen-Orient l’équivalent de l’infâme régime d’apartheid de l’Afrique du Sud.
Cette comparaison trahit une grave ignorance – à la fois sur le sens du mot «apartheid» et sur la nature de l’État d’Israël.
L’apartheid est la dégradation d’un ou de plusieurs groupes ethniques sanctionnée par l’État et générée par lui, sur la prémisse d’une infériorité raciale. Un tel système s’appuie pour sa mise en œuvre sur la ségrégation, la dénationalisation et le déni des droits fondamentaux. Comment quelqu’un peut sérieusement assimiler Israël avec un tel système défie toute logique.
Israël est une démocratie libérale qui garantit les droits civils, religieux et sociaux, l’égalité de tous ses citoyens – y compris les juifs, chrétiens, musulmans, druzes et Baha’is. Les citoyens arabes d’Israël ont le droit de vote et sont représentés par trois partis politiques arabes au Parlement d’Israël (la Knesset), représentant un large éventail de points de vue du communisme au fondamentalisme islamique. Plusieurs journaux présentent librement l’opinion des citoyens arabes d’une manière beaucoup plus libre que ce qui est autorisé dans les médias des voisins d’Israël.
Une entière liberté de religion pour tous est strictement protégée en Israël – à la différence des pays voisins qui ne reconnaissent qu’une seule religion d’État, l’islam, et vont même jusqu’à criminaliser et persécuter la pratique d’autres religions. Songeons, par exemple, à l’Arabie saoudite, dont la police a récemment arrêté 40 chrétiens pour le «crime» d’avoir prié dans une maison privée. Les adeptes de la religion bahaï, qui sont persécutés en Iran, sont accueillis en Israël, et maintiennent leurs institutions religieuses centrales à Haïfa et Acre. Les chrétiens coptes, qui font face à des restrictions dans les pays arabes voisins, jouissent de la liberté de religion en Israël.
En Israël, tous les citoyens et résidents ont la liberté de s’adresser à la Cour suprême d’Israël sur tout soupçon d’une violation des droits fondamentaux par tout organisme gouvernemental ou officiel. L’arabe est une langue officielle, avec l’hébreu. Toute la législation, la jurisprudence et la documentation officielle paraissent en arabe.
Les panneaux de signalisation sont en hébreu et en arabe. Les films sont sous-titrés en arabe, en hébreu et en russe. Il y a un membre arabe du cabinet israélien et un juge arabe sur le banc de la Cour suprême. Les officiers supérieurs de l’armée israélienne sont à la fois arabes et druzes, y compris au grade de général. Les équipes arabes de foot figurent de manière proéminente dans la ligue de football en Israël, et les joueurs de football arabes font partie d’équipes de football israéliennes.
Est-ce que tout cela sonne comme de «l’apartheid»?
Un tiers du personnel de l’hôpital Hadassah d’Israël – l’un des hôpitaux les plus prestigieux et avancés dans l’ensemble du Moyen-Orient, est arabe. Les Arabes ont un accès égal et complet à toutes les universités israéliennes. L’université de Haïfa, par exemple, compte 20% d’arabes.
Le système juridique israélien attribue un statut égal à la charia musulmane, au droit canon chrétien, à la loi druze et à la loi juive talmudic pour tous les aspects du droit personnel tels que le mariage, le divorce et l’adoption et les tribunaux religieux de toutes les confessions constituent explicitement une partie du système juridique d’Israël. Les tribunaux israéliens font appliquer strictement la norme d’égalité entre tous les citoyens – Arabes et Juifs confondus – dans l’achat et l’attribution des terres.
Malheureusement, les libertés dont jouissent les Arabes d’Israël sont inconnues pour les Juifs dans certains pays arabes, ils sont empêchés par la loi de posséder des biens, et sont souvent victimes de persécutions. Dans de nombreux pays arabes, les juifs ne peuvent même pas devenir citoyens.
Les gays et les lesbiennes, traqués dans les pays arabes et ouvertement persécutés en Iran, sont protégés dans la société israélienne ouverte. En Israël, des femmes de toutes les religions ne sont pas obligées de se cacher derrière un voile, ou de faire face à toute autre limitation religieuse ou sociale. Elles se comportent comme elles le souhaitent.
En Israël, des têtes ou d’autres parties du corps ne sont pas coupées en vertu de sanctions pénales. Les gangs religieux ne sont pas incités par le gouvernement dans des émeutes où des bâtiments et des véhicules sont incendiés. Dans les écoles et les universités d’Israël, les auteurs d’attentats-suicide ne sont pas glorifiés par des affiches sur les murs. Le hit parade d’Israël est composé de véritables chansons pop – pas des chansons appelant au djihad et au meurtre.
Alors comment, en toute équité et honnêteté, un observateur peut-il assimiler Israël avec “apartheid”?
– Alan Baker est l’ambassadeur d’Israël au Canada
L’ambassadeur saoudien répond
Même si je reconnais le droit de l’ambassadeur d’Israël de défendre son pays à l’égard de la «Semaine de l’apartheid israélien» récemment organisée par plusieurs universités canadiennes, je ne pense pas qu’il ait le droit d’impliquer et d’attaquer en quelque sorte le Royaume de l’Arabie Saoudite dans son article. Le fait que son pays est considéré comme un régime d’apartheid n’a absolument rien à voir avec l’Arabie saoudite.
Quand je suis arrivé au Canada, j’ai vite réalisé que ce pays a une histoire profondément enracinée de valeurs et de principes élevés et que tous sont égaux devant la loi en termes de droits et d’obligations. Dans ce même esprit, j’ai essayé d’éviter de m’impliquer dans des affrontements avec l’un quelconque de mes collègues, tout en sachant qu’il n’y a aucune telle chose que la vérité absolue.
Ainsi, j’ai été très soucieux de ne m’impliquer dans aucune friction avec l’ambassadeur d’Israël, car je suis convaincu que la réalité sur le terrain est suffisante pour condamner la conscience d’Israël sans autre forme de contribution de ma part.
Pour cette raison, je laisse le soin aux lecteurs de connaître la réalité sur le terrain en Israël, en se référant, par exemple, à la militante américaine pour la paix, Rachel Corrie, sur Internet, ou en lisant Palestine: Peace not Apartheid par l’ancien président américain Jimmy Carter.
Abdulaziz H. Al-Sowayegh.
Ambassadeur du Royaume d’Arabie saoudite au Canada, Ottawa
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