RÉSUMÉ – Un doyen d’une université liée au Hamas et aux Frères Musulmans évoque la conquête de territoires européens intégrés à un califat (gouvernement islamique mondial).
Original English version on GMBDR
Traduction française de Point de Bascule
Campus de l’Université islamique de Gaza
Le 25 mai 2012, dans une interview diffusée par al-Aqsa TV, le doyen du programme des Études coraniques de l’Université islamique de Gaza, Dr. Subhi al-Yaziji a déclaré espérer la conquête de l’Andalousie (Espagne) et la capture de Rome par les musulmans. L’Université de Gaza fournit des cadres à l’organisation islamiste Hamas qui contrôle la région. MEMRI a traduit en anglais les propos d’al-Yaziji :
La conquête de l’Andalousie (Espagne) est un vieux rêve, quelque chose que les musulmans espèrent et pour laquelle ils continueront d’espérer dans le futur.
(…)
Nous mettons nos espoirs en Allah et nous avons confiance que le jour viendra où nos succès ne seront pas limités à la Palestine. Nos espoirs vont au-delà de ça : ils visent à hisser la bannière du califat au dessus du Vatican, la Rome d’aujourd’hui, en conformité avec le hadith du prophète Muhammad : «Constantinople sera conquise puis ce sera le tour de Rome».
Le califat évoqué par al-Yaziji réfère à un gouvernement islamique mondial. Depuis leurs débuts en 1928, les Frères Musulmans mentionnent constamment ce projet de domination planétaire dans leur programme. Récemment Hammadi Jebali, leader du Ennahda tunisien, et Mohamed Badie, guide suprême de l’organisation en Égypte, y ont fait allusion.
Le 1er mai 2012, lors du lancement de la campagne de Muhammad Mursi, le candidat des Frères Musulmans à la présidence égyptienne, un des présentateurs de l’événement a annoncé que Mursi allait œuvrer au rétablissement du califat islamique et qu’il ferait de Jérusalem la capitale des États-Unis arabes. Ce n’était rien de moins qu’une déclaration de guerre à Israël puisque Jérusalem est sa capitale. (Vidéo sur MEMRI)
Le 28 octobre 2011, Mahmoud al-Zahhar, le leader du Hamas, est allé dans le même sens en déclarant que la civilisation occidentale «sera incapable de résister au grand et glorieux islam et à son programme humanitaire. (…) Demain, (les fruits du printemps arabe) triompheront en Égypte, puis en Libye et ce, jusqu’à ce que l’islam, qui règne en conformité avec les règles du Coran, prévale sur la planète entière».
Point de Bascule (15 novembre 2011) : Un des fondateurs du Hamas avertit que la civilisation occidentale «sera incapable de résister au grand et glorieux islam»
En 2010, le Boston Globe a présenté un profil de l’Université islamique de Gaza :
L’Université islamique n’est pas une institution marginale. C’est la meilleure université à Gaza. La majorité des étudiants sont inscrits dans des domaines techniques. Tous ne sont pas nécessairement religieux. Si vous désirez obtenir un diplôme à Gaza, là où résident plus d’un million de personnes, c’est le meilleur endroit où aller.
Le rôle de l’Université ne s’arrête pas là : c’est une source d’expertise (brain trust) et un centre de décision (engine room) pour le Hamas, l’organisation islamiste qui contrôle Gaza et qui sert de modèle à la politique islamiste renaissante au Moyen-Orient. Les penseurs qui travaillent à l’Université ont développé les idées qui ont amené le Hamas au pouvoir. Ils ont écrit des traités sur la gouvernance islamique, l’art de faire la guerre et la justice dont les grandes lignes se sont retrouvées dans les programmes du mouvement. Le but de l’Université est encore plus radical et ambitieux que celui du Hamas lui-même. Le Hamas est voué principalement à combattre Israël et à maintenir son pouvoir politique alors que la mission de l’Université consiste à islamiser la société à tous les niveaux, avec un accent sur Gaza mais des aspirations qui englobent tout le monde musulman.
(…)
Aujourd’hui, le Hamas ne dirige pas l’Université islamique mais le chevauchement entre le parti et l’institution d’enseignement est parfait. Les scientifiques et les spécialistes de l’Université jouent également le rôle de technocrates pour le Hamas : médecins, ingénieurs, économistes, enseignants et spécialistes des médias. L’Université islamique embauche les leaders du Hamas et leur sert de lieu de ressourcement intellectuel.
En Israël, l’Université islamique est devenue un symbole de la haine palestinienne persistante. Plusieurs de ses professeurs partagent les vues radicales du Hamas qui incluent la négation du droit d’Israël d’exister. Les Israéliens décrivent souvent l’Université comme une pépinière de candidats pour les attentats-suicide et les fabricants de missiles, une sorte de club social qui sert de terrain de recrutement. Mais, blâmer l’Université, c’est ignorer que presque tout Gaza est couvert de laboratoires d’armes souterrains et de volontaires prêts au martyre. En cela, l’Université reflète la culture ambiante.
Le rapport du Boston Globe a également élaboré sur le rôle joué par les Frères Musulmans dans la mise sur pied de l’Université islamique de Gaza :
Quand l’Université islamique a été fondée en 1978, il n’y avait aucune institution de haut savoir dans la bande de Gaza. Ses fondateurs appartenaient aux Frères Musulmans. Ils croyaient que la société devait être organisée en conformité avec les principes islamiques et ils concevaient l’Université comme un endroit où pourrait prospérer leur variété d’islamisme pur et sans compromis. À l’époque, Gaza était un site de villégiature sans règles strictes dont les restaurants sur le bord de la mer étaient bondés de touristes israéliens et égyptiens attirés par le fameux poisson grillé de la région.
Les Palestiniens laïcs dominaient la société et les instances du pouvoir dans les années ’70 et ils méprisaient ceux qui évoquaient les ambitions de contrôle des islamistes. Sans compétition locale, l’Université islamique avait le monopole du haut savoir, une situation qui devint de plus en plus importante au fur et à mesure qu’Israël restreignit la possibilité pour les résidents de Gaza d’aller étudier en Cisjordanie.
Pendant ce temps, les Frères Musulmans qui dirigeaient l’Université se consacrèrent à l’organisation politique de leur milieu, ce qui mena en moins de dix ans à la mise sur pied du Hamas, un acronyme qui signifie «Mouvement de résistance islamique». À l’aube du nouveau millénaire, les accords d’Oslo dépérissaient, l’Autorité palestinienne s’avérait un gouvernement inefficace et les Israéliens devenaient désabusés par le processus de paix. La culture de Gaza se transforma en un très court laps de temps : le Hamas passa en une vingtaine d’années d’un réseau clandestin d’imams, de professeurs et de militants au rouleau compresseur qui domine la population de Gaza de plus en plus pieuse et conservatrice.
Dans son article, GMBDR a ajouté les informations suivantes au sujet de l’Université islamique de Gaza (UIG) :
En 2008, le Chicago Tribune a révélé que le gouvernement américain avait accordé une subvention de 1 million $ à l’UIG et à 1000 de ses étudiants.
L’UIG est appuyée par la World Assembly of Muslim Youth (WAMY), une organisation saoudienne proche du réseau des Frères Musulmans. En janvier 2012, l’Agence du revenu du Canada a révoqué le statut d’organisme de bienfaisance de la section canadienne de WAMY parce qu’elle a financé le terrorisme.
L’UIG est une fréquente récipiendaire des dons d’organisations appartenant à l’Union of Good, une coalition d’organismes de bienfaisance qui amasse des fonds pour le Hamas et qui est dirigée par le guide spirituel des Frères Musulmans Youssef Qaradawi.
En 2007, le New York Times a rapporté que l’UIG était «l’un des principaux instruments du Hamas pour convertir les Palestiniens à la cause islamiste».
Référence supplémentaire
Point de Bascule : Le projet de conquête islamique