La plupart des analyses écrites par des musulmans tentent de réaliser un mariage difficile, sinon impossible, entre la pensée moderne des droits de l’homme et la philosophie du droit en islam. Certaines analyses peuvent atteindre les plus hauts degrés de la mauvaise foi, notamment celles qui se livrent à des interprétations alambiquées du texte coranique pour nous enseigner que le jihad ne vise nullement quelque forme de violence que ce soit.
Récemment, l’Observatoire de l’islamisation a publié un extrait de l’ouvrage La deuxième fâtiha (Paris, Presses Universitaires de France, 2011) dans lequel son auteur Yadh Ben Achour s’en prend à la mauvaise foi de nombreux islamologues musulmans qui refusent d’admettre que certains concepts-clés de leur doctrine sont responsables des maux qui affligent la civilisation islamique.
Yadh Ben Achour est un juriste tunisien qui s’opposa au régime Ben Ali et qui dirigea une Commission de réforme des institutions tunisiennes après que ce dernier ait été chassé du pouvoir.
Parmi les concepts dont on tente de fausser le sens, Ben Achour mentionne le jihad que plusieurs islamologues tentent de présenter au monde comme une combat intérieur du musulman contre lui-même sans implication violente, la qiwama (prévalence des hommes sur les femmes) et la shura (consultation) qu’on présente comme un équivalent de la démocratie.
Wikipedia anglais rapporte que Ziad al-Doulatli, un porte-parole d’Ennahda, l’organisation des Frères Musulmans en Tunisie, a dénoncé Ben Achour dans le journal Asharq al-Awaz du 30 janvier 2011 (Traducteur Microsoft).
Voici un extrait de la page 15 du livre de Ben Achour, tel que reproduit par l’Observatoire de l’islamisation :
«La plupart des analyses écrites par des musulmans relèvent d’une apologétique animée par la défense d’une foi, fermement tenue par des dogmes. La plupart ne peuvent dépasser une perspective concordiste qui tente de réaliser un mariage difficile, sinon impossible, entre la pensée moderne des droits de l’homme et la philosophie du droit en islam. Certaines analyses peuvent atteindre les plus hauts degrés de la mauvaise foi. Il en est ainsi de toutes celles qui se livrent à des interprétations alambiquées du texte coranique pour nous enseigner que le jihâd ne vise nullement quelque forme de violence que ce soit, que “frappez-les” signifie autre chose que l’action de frapper, que la qiwama, prévalence des hommes sur les femmes, n’implique aucune infériorité de cette dernière, ou que la shûra (consultation) constitue le fondement même de la démocratie, sans compter toutes les tentatives de retrouver la laïcité au cœur du premier islam. Ces tours de magicien ne font qu’aggraver les problèmes. Ils sont inventés pour plaire à tous les camps.»
Références supplémentaires
Tunivisions : M. Yadh Ben Achour publie son livre La Deuxième Fatiha
Le blog de Yadh Ben Achour : yadhba.blogspot.com