La nouvelle demande du Jamaat-e-Islami survient quelques jours avant le 4 septembre, date à laquelle le parti islamiste pakistanais compte instituer une ‘Journée internationale du hijab’.
Original English version on The Express Tribune via JihadWatch
Traduction française de Point de Bascule
JihadWatch (1 septembre 2012): Pakistan: Islamic supremacist party demands that hijab be made compulsory
Multan (Pakistan) – Le Jamaat-e-Islami (JEI) a demandé dimanche dernier (1 septembre 2012) que la constitution du Pakistan soit modifiée afin de rendre le port du hijab (voile islamique) obligatoire pour toutes les femmes.
Plus de 200 femmes de Multan se sont rassemblées à la place Nawaz Shehar pour protester contre «les campagnes des médias qui dénigrent le hijab». Elles ont annoncé qu’elles allaient célébrer une ‘Journée internationale du hijab’ le 4 septembre de chaque année. La manifestation était dirigée par Nazima Lala Rukh, la responsable de l’aile féminine du JEI de Multan.
Les protestataires ont déclaré que l’Occident utilisait les médias contre l’islam : «Le hijab, ça fait partie de l’identité des femmes. Les médias (pakistanais) ignorent le caractère sacré du hijab et ça aide l’Occident».
Les femmes qui manifestaient étaient couvertes de la tête aux pieds. Elles ont déclaré leur appui à l’obligation faite aux musulmanes du monde entier de porter le voile.
Sur les pancartes et les bannières des manifestantes, on pouvait lire des messages hostiles à l’Occident et des blâmes envers les médias (du Pakistan) accusés d’en être les agents et les supporteurs.
La manifestation a duré deux heures.
Le Jamaat-e-Islami prévoit organiser des séminaires dans les institutions fréquentées par les femmes à travers le Pakistan pour promouvoir l’importance et l’obligation de porter le hijab à l’occasion de sa ‘Journée internationale du hijab’.
S’il est exact que les militantes islamistes vivant en Occident comme Geneviève Lepage portent le voile par choix après s’être converties, qu’on sache que là où la doctrine des Frères Musulmans et du Jamaat-e-Islami s’impose, il devient de plus en plus difficile pour les femmes (musulmanes ou pas) de choisir de ne pas le porter. Le harcèlement sur la rue, les menaces de la famille et de la communauté, les agressions physiques incluant des attaques à l’acide sont autant de méthodes utilisées par les islamistes pour imposer leurs vues. L’inclusion du port du voile dans la constitution du Pakistan ne ferait que consacrer un principe de charia bien établi.
Le recours à la coercition pour imposer les règles de la charia (et formellement pas pour convertir) est accepté et promu par le Jamaat-e-Islami et par les Frères Musulmans qui leur sont alliés.
Youssef Qaradawi résume ce principe au chapitre 4 de son livre The Priorities of the Islamic Movement in the Coming Phase quand il écrit qu’un des principes de l’islam c’est de recourir à la force «à toutes les fois que c’est possible» non pas pour convertir mais pour faire appliquer les principes de l’islam (“changing wrong by force whenever possible”).
Cette justification du recours à la force vaut pour celles qui refusent de porter le voile comme pour tous les autres (musulmans ou pas) qui dérogent à la charia. C’est cette justification du recours à la coercition et la défense du concept d’honneur caractéristique de la culture islamique qui a valu à Aqsa Parvez et à plusieurs autres adolescentes d’avoir été tuées par des membres de leur propre famille parce qu’elles refusaient de porter le voile.
Tarek Fatah et Farzana Hassan (Muslim Canadian Congress – 12 décembre 2007) : La mort tragique d’Aqsa Parvez – La face meurtrière de l’extrémisme islamique
Point de Bascule (18 mai 2012) : Un exégète musulman confirme l’importance que les sociétés islamiques accordent au concept d’honneur (Il s’agit du titre d’une des sections d’un article consacré au crime d’honneur)
Dans une scène du film complaisant de Francine Pelletier mettant en vedette Geneviève Lepage, cette dernière s’offusque qu’un musulman puisse permettre à son épouse de ne pas porter le hijab. Si Francine Pelletier avait pu couper court à la complaisance pour quelques instants, elle aurait demandé à Geneviève Lepage de préciser jusqu’où elle croit qu’un mari peut aller pour forcer son épouse à se conformer à la charia et l’obliger à porter le voile. Elle lui aurait aussi demandé jusqu’où des parents sont justifiés d’aller avec leurs filles pour les forcer à faire de même.