«Son pays veut le pendre, ce qui pourrait se produire d’ici quelques mois. Sallah Uddin Shoaib Choudhury est un journaliste, un éditeur et un activiste pour la paix qui a renoncé à la haine des Juifs et au suprématisme musulman qui infecte son pays depuis ces dernières années. Cela lui vaut d’être accusé de «crimes contre l’humanité» et de «ternir l’image de l’islam».»
Traduction de: Must He Die? Meet A Muslim Dissident Who Loves Jews, Christians And Free Speech, par Brenda West, Israel eNews.com, le 13 août 2008
Le journal qu’il publie, The Daily Blitz, critique la culture du djihad qui est de plus en plus prononcée dans son pays, et préconise plutôt le respect entre musulmans, chrétiens et juifs. Choudhury, qui se désigne lui-même fièrement comme un «musulman sioniste», est partenaire dans un projet de paix avec un cheikh qui estime que le Coran veut que les Juifs soient les habitants de plein droit d’Israël. Ce n’est pas ce que l’on s’attendrait d’un musulman. En novembre 2003, il était en route pour Tel Aviv pour prendre la parole à une conférence sur le rôle des médias dans la promotion de la paix. S’il avait été autorisé à se rendre en Israël, cela aurait été une première pour un journaliste bangladeshi car son pays refuse de reconnaître Israël comme un État et n’y permet pas les voyages.
Choudhury a quand même tenté sa chance puisque le Bangladesh interdit également de voyager à Taïwan mais semble souvent fermer les yeux. Malheureusement, il a été appréhendé à l’aéroport par des fonctionnaires du Bangladesh, ce qui fut pour lui le début de 17 mois de torture aux mains du gouvernement. Choudhury a été battu si durement que sa jambe a été brisée, on ne lui a donné que l’eau sale des toilettes à boire, et il est presque aveugle parce qu’il a été privé de soins médicaux pour une infection oculaire. Les accusations de sédition, de trahison et de blasphème portées contre lui étaient dénuées de fondement. Même le procureur a voulu les abandonner, mais le juge islamiste chargé de l’affaire a insisté sur la poursuite du procès même en l’absence de tout élément de preuve contre Choudhury. D’autres fonctionnaires ont aussi dit qu’ils aimeraient abandonner la cause, sauf qu’ils ont peur de «la réaction des radicaux».
Le texte du discours avorté de Choudhury peut être consulté en cliquant ici.
Sur un ton passionné mais étonnamment serein, il confronte la haine irrationnelle principalement dirigée contre les Juifs et Israël qui enflamme le monde musulman, y compris la croyance semi-religieuse dans le négationnisme. Choudhury loue la démocratie et le progrès d’Israël, et propose de créer ce qu’il appelle une «Culture de la paix» fondée sur la justice et la tolérance pour tous les peuples par opposition à la «Culture de la mort». Sa mission est d’assumer personnellement la responsabilité de briser le «mur de mensonges» et l’ignorance qui séparent les peuples en utilisant ses talents d’écrivain et d’éditeur. Entendez-vous les échos du célèbre «Abattez ce mur» de Reagan? Vous devriez.
Pourquoi était-ce important pour les autorités du Bangladesh d’arrêter Choudhury au moment où il devait partir pour Israël, alors qu’il avait jusque-là ouvertement critiqué la culture montante du djihad? C’est peut-être parce que la volonté d’Israël de bâtir une culture de respect mutuel entre Juifs et musulmans aurait nui à l’imagine des Juifs agresseurs démoniaques qui prévaut chez les djihadistes. Le mur serait tombé. Si Israël doit rester l’Ennemi, alors les relations diplomatiques et le dialogue sont certainement tabous. Une autre raison concerne le pouvoir. Les muftis perdraient leur contrôle sur les masses non éduquées du Bangladesh qui, écrasées par la pauvreté, s’animent principalement sous l’incitation à la haine des Juifs par les mollahs. Si les masses étaient animées par la raison et le respect, les mollahs seraient au chômage.
Choudhury a grandi dans une famille musulmane qui lui a enseigné à respecter et à aimer autrui, y compris les Juifs et les chrétiens qu’il a appris à connaître comme amis. Cela l’a aidé à passer outre aux préjugés et aux idées suprématistes qu’il entendait chez les autres musulmans et qui étaient présentes dans sa jeunesse sans toutefois être aussi répandues qu’aujourd’hui. Même si sa population est largement musulmane, le Bangladesh avait une réputation internationale comme pays tolérant et démocratique, du moins dans la mesure où il a un système parlementaire. Bien que l’islam soit religion d’État, la constitution du Bangladesh reconnaît le droit de pratiquer la religion de son choix.
Toutefois, depuis une douzaine d’années, l’infiltration islamiste a modifié le caractère du pays. On rapporte des liens directs avec Osama bin Laden à qui certains militants ont prêté allégeance. Comme les forces d’Al-Qaïda ont rencontré des résistances en Afghanistan et au Pakistan, elles se sont déplacées, gravitant vers le Bangladesh comme siège potentiel de la prochaine révolution islamique. Selon Choudhury, une fois implanté au Bangladesh, Al-Qaïda pourrait lancer des attaques contre l’Inde, pays principalement hindou. L’énorme population du Bangladesh, son histoire de coups d’état militaires depuis sa récente naissance comme nation indépendante en 1971, ses fréquentes famines et catastrophes naturelles et sa pauvreté endémique le rendent vulnérable aux yeux de ceux qui veulent son renversement.
Financés par l’argent des pays du golfe Persique, des groupes islamistes tels que le Jamat-i-Islam ont fait d’importants progrès vers l’implantation de la charia. Cela signifierait que la démocratie et l’État de droit, considérés comme blasphématoires par les islamistes, seraient remplacés par une théocratie islamique similaire à celles de l’Arabie saoudite et de l’Afghanistan.
Le Hezballah s’y est aussi implanté, revendiquant des liens avec le groupe terroriste libanais. Les islamistes ont gagné en influence dans de nombreux secteurs de la société. Les chaînes de télévision imitent Al-Jezeera. Des madrassas ont été ouvertes pour les garçons dès l’âge de cinq ans où ils entendent les messages d’Osama bin Laden. Ces écoles attirent maintenant des jeunes de familles riches et influentes, et pas seulement les pauvres pour qui elles sont le seul moyen d’obtenir une éducation et même un bol de riz. De nombreux fonctionnaires de la police, du système judiciaire et au Parlement ont des liens avec les islamistes. De plus, la corruption prévaut depuis longtemps dans le gouvernement.
Le Bangladesh pourrait être à un point de rupture entre une démocratie au moins nominale et une prise de contrôle islamiste sur le modèle du régime des Talibans. Il est gouverné par une coalition de partis qui semblent plus préoccupés de se défaire les uns les autres et d’être réélus que par le bien-être de la nation. Ils sont donc vulnérables à l’intimidation des voyous islamistes en mal d’influence, et l’État de droit s’effondre. De fréquents attentats à la bombe, des émeutes, et même des attentats-suicide ciblant les tribunaux et les établissements publics sont utilisés pour amener la population à se soumettre à la charia.
L’un de ces groupe islamistes, le Jama’atul Mujahideen Bangladesh, déclare ouvertement que son objectif est de transformer le Bangladesh en un État de Talibans, et il utilise des attentats terroristes pour faire comprendre son message. Ils exigent l’imposition de la charia et menacent d’assassiner tout fonctionnaire qui leur barre la route. En ce qui concerne les processus politiques établis, aux élections générales d’octobre 2001, le groupe fondamentaliste Jamaat-e-Islami Bangladesh est apparu comme le troisième plus grand parti, prenant 17 sièges sur 300 au Parlement. (Pensez-vous que les fondamentalistes peuvent avoir été encouragés par le «succès» du 11/9?) Leur montée a déstabilisé la Ligue Awami farouchement laïque et légèrement de gauche qui était au pouvoir depuis 1996. Avec la montée en puissance des fondamentalistes, la persécution des groupes minoritaires, principalement les Hindous, a augmenté, de même que la rhétorique anti-américaine.
Outre Choudhury, d’autres journalistes sont réduits au silence par l’intimidation. Dans le cas de Choudhury, qui a attiré l’attention internationale parce qu’il continue à s’élever contre le djihad et la corruption, le harcèlement à son endroit continue depuis qu’il a été libéré sous caution grâce à la pression internationale. Le bureau de son journal a été bombardé à deux reprises et la police a refusé d’enquêter. Quand une foule d’environ 40 hommes l’a agressé dans son bureau, l’a volé et lui a cassé la cheville, la police a refusé de l’aider et l’a plutôt traité de fauteur de troubles. Ses enfants en bas âge ont été intimidés à l’école. Il reçoit presque chaque jour des menaces de violence, y compris récemment le chantage par un individu impliqué dans des activités criminelles lui demandant de payer une somme exorbitante sinon sa famille pourrait souffrir.
Il y a manifestement quelqu’un qui n’aime pas ce que dit Choudhury.
Choudhury avait une chance de laisser ce cauchemar derrière lui quand il a visité l’Amérique et l’Europe pour accepter plusieurs prix qui lui ont été décernés pour son franc-parler comme journaliste. De nombreux pays occidentaux lui ont offert l’asile, dont les États-Unis. Il aurait pu amener sa famille et rester à l’étranger. Mais il a choisi de retourner au Bangladesh sachant qu’il pourrait être inculpé de nouveau – comme il l’a été en octobre 2006 – et que le procès ne serait pas mené selon les règles normales d’équité.
Par exemple, son avocat ne peut appeller aucun témoin pour sa défense. L’explication donnée par Choudhury pour être retourné dans le pays qui le persécute est : «Que les radicaux quittent. C’est mon pays ». Il se voit comme devant donner un exemple de courage aux nombreux autres musulmans qui partagent ses sentiments, et pour cela il doit revenir, même si il court le risque d’être pendu. Les musulmans dissidents surveillent son cas avec anxiété pour voir si l’appui international leur permettra de rester dans leur pays.
J’ai connu Shoaib Choudhury à travers une série d’échanges par email. Sa mission de vivre pour un idéal élevé, et peut-être même d’en mourir, est palpable et il manifeste une incroyable absence de colère ou de peur. Il rayonne de gaieté, c’est un homme gentil, sensible et attaché à son pays.
Si Choudhury meurt sur la potence dans sa terre natale, des milliers de musulmans qui partagent son désir de pratiquer la tolérance et le respect d’autrui ressentiront un frissonnement qui les réduira au silence. Ou peut-être vont-ils se soulever et renverser les tyrans islamistes. Nous ne savons pas ce qui se passera, mais n’y a-t-il pas un meilleur moyen de parvenir à la paix que la mort de cet agneau sacrificiel?
Vos prières pour sauver la vie de Choudhury, qui soutient les principes les plus élevés de notre propre culture, peuvent aider à parvenir à la paix par de meilleurs moyens.
En outre, vous pouvez demander à votre représentant au Congrès d’aider à persuader le gouvernement du Bangladesh, qui bénéficie d’une aide massive des États-Unis, de mettre fin au procès illégal de Choudhury et de le déclarer innocent.
Pour participer à un boycott des produits du Bangladesh, voir:
http://www.boycottbangladesh.org/
Pour des mises à jour sur le sort de Choudhury, voir:
http://www.InterfaithStrength.com, un site hébergé par le Dr Richard Benkin, le porte-parole de Choudhury
Brenda West est une auteur et psychologue de New York. Elle s’intéresse à la guerre de l’islam contre le monde non musulman depuis le 11/9. Elle blogue fréquemment sur le site
http://thesilentmajority.wordpress.com/