Un iman tente de calmer les craintes au sujet de la disparition de Canadiens d’origine somalienne.
Par Stewart Bell,
Publié dans le National Post, le 11 décembre, 2009
Traduction Point de Bascule
Toronto – Dans une mosquée du nord de Toronto, l’imam Saed Rageah a dénoncé dans son sermon du vendredi les attentats suicide dans son pays natal, la Somalie.
«Ceci n’est pas l’islam» assure-t-il.
Mais, ils ne s’adressaient pas tant à ceux qui l’écoutaient ce jour-là à la moquée Abu Huraira qu’à ceux qui n’étaient pas présents: plusieurs jeunes hommes disparus cet automne qui pourraient être devenus membres d’un groupe terroriste en Somalie.
L’un d’eux, Mahad Ali Dhore, 25 ans, accueilli par le Canada quand il avait 9 ans, terminait un cycle d’études à l’Université York.
Manquent également Mohamed Elmi Ibrahim, Khalid Aden Noor, Mustafa Ali, Ahmed Heybe Ahmed, Abdirahman Yusuf et Mohamed Ali Gacal, un américain du Minnesota qui, apparemment, était venu faire une visite à Toronto.
Personne ne sait ce qui leur est arrivé, mais leurs familles, l’imam et les responsables de la lutte contre le terrorisme sont préoccupés, car la même chose s’est produite aux États-Unis où au moins une vingtaine de jeunes américains d’origine somalienne, portés disparus, sont devenus membres du groupe terroriste Al-Shabab, une filiale d’al-Qaida.
On a observé la même tendance en Grande-Bretagne, en Australie et en Europe. Tout récemment, un membre de Al-Shabab a commis un attentat suicide, qui a causé la mort de deux douzaines de personnes, dont trois ministres du gouvernement. Le responsable était un citoyen danois âgé de 26 ans. Un autre attentat suicide a été commis par un américain du Minnesota.
Ahmed Hussen, président du Congrès des Canadiens somaliens affirme que la communauté est très préoccupée par les disparitions. Il souligne que rien ne prouve que les jeunes hommes disparus aient rejoint Al-Shabag et que s’ils l’ont fait, il s’agit seulement de 5 ou 6 membres d’une communauté qui en compte 150 mille. Pour lui, ça demeure un problème très circonscrit.
Mais les autorités canadiennes se demandent ce qui pourrait arriver si les disparus reviennent au Canada animés par une idéologie extrémiste et formés aux techniques du terrorisme. L’imam Rageah affirme connaître certains des disparus, dont Mohamed Elmi Ibrahim. Il ajoute que les jeunes gens ne fréquentaient pas la mosquée régulièrement. Pour lui, ce sont très probablement de jeunes hommes instables, qu’on a pu facilement endoctriner.
L’imam, qui est très populaire, n’a jamais parlé de la disparition des jeunes hommes dans ses sermons. Il s’est contenté de parler de la violence en Somalie. Il ne voudrait surtout pas qu’on croit que l’islam approuve les attentats suicides. Il observe cependant que rien ne laissait croireà un changement de mentalité chez les jeunes gens et ajoute: « Je ne sais plus maintenant à qui faire confiance. Je ne suis pas en mesure d’identifier ceux qui ont de telles idées afin de les ramener dans le bon chemin.»
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