Durant les derniers dix-huit mois, le Hezbollah a généralement nié être impliqué dans l’action militaire aux côtés des forces syriennes, en dépit d’accusations émanant des forces rebelles et de leaders de l’opposition. Les rapports concernant les funérailles d’un leader du Hezbollah mort en Syrie semblent indiquer que l’organisation a choisi de ne plus cacher sa participation aux combats en Syrie.
Original English version on The Syndey Morning Herald via AtlasShrugs
Traduction française de Point de Bascule
Martin Chulov (The Sydney Morning Herald – 4 octobre 2012): Hezbollah commander killed while on ‘jihad duties’ in Syria
Un des leaders les plus importants du Hezbollah a été tué en Syrie et enterré dans son village de la plaine de la Bekaa au Liban, a confirmé un porte-parole du groupe.
Ali Hussein Nassif, un des membres fondateurs de l’organisation a été tué le weekend dernier à Al-Qusayr, une ville située entre Homs (Syrie) et la frontière libanaise, dans ce qu’on croit être une explosion en bordure de la route.
Un responsable du gouvernement libanais a confirmé que le corps de Nassif était arrivé de Syrie via le poste frontalier de Masnaa.
Le Hezbollah supporte le président Bachar al-Assad depuis que les affrontements ont commencé. Cela lui a valu une grande perte de popularité dans le monde arabe. Pendant longtemps, le Hezbollah a été révéré comme un des principaux opposants d’Israël. Le mouvement islamiste chiite s’appuie sur la Syrie qui sert de lien avec l’Iran, son principal commanditaire.
Les médias loyaux au Hezbollah, incluant le réseau de télévision al-Manar et le site moqawama.org, ont rapporté la nouvelle de la mort de Nassif qui est survenue, disent-ils, alors qu’il «accomplissait son devoir de jihad». Les rapports n’ont pas précisé où il avait été tué.
Les autorités de Bouday, le village de Nassif, mentionnent que sept autres militants du Hezbollah ont récemment été blessés en Syrie.
Un autre rapport mentionne qu’un autre membre du Hezbollah, Zain al-Abidin Mustafa, a également été tué «alors qu’il accomplissait ses obligations». Des membres importants du parti se sont déplacés de Beyrouth pour assister aux funérailles dans le bastion du parti à Baalbek.
Durant les derniers dix-huit mois, le Hezbollah a généralement nié être impliqué dans l’action militaire aux côtés des forces syriennes, en dépit d’accusations émanant des forces rebelles et de leaders de l’opposition.
Durant l’été, de nouvelles tombes dans les cimetières du Liban ont été creusées pour enterrer des membres du Hezbollah qualifiés de martyrs. Il y a également des rapports qui font état du mécontentement des familles qui ont perdu des parents au combat.
Les rapports concernant les funérailles de Nassif semblent indiquer que le Hezbollah a choisi de ne plus cacher sa participation aux combats en Syrie.
La présence du Hezbollah en Syrie démontre encore un peu plus la dimension sectaire de la guerre civile en cours. L’opposition au régime est dirigée par la majorité sunnite du pays.
Un nombre croissant de jihadistes sunnites provenant de l’extérieur de la Syrie s’est également joint à la bataille depuis la mi-juillet. Le régime Assad soutient depuis avril 2011 que le soulèvement populaire contre lui est une offensive islamiste.
Des déserteurs de l’armée syrienne ont affirmé que des membres du Hezbollah étaient déployés à leurs côtés alors qu’ils se battaient encore pour le régime d’al-Assad.
Deux déserteurs ont confié au Guardian britannique en août dernier qu’ils avaient vu des membres du Hezbollah à Homs et dans la campagne avoisinante près d’Al-Qusayr à quinze kilomètres de la frontière libanaise.
«Ils ne cherchaient pas à cacher leur identité ni les motifs de leur passage dans la région», a déclaré un des hommes dans la ville turque de Reyhanli. «Ils ont déclaré être là pour mener le jihad et aider Assad à défaire les terroristes».
Dès le mois de mars 2012, Youssef Qaradawi, le guide spirituel des Frères Musulmans basé à Doha (Qatar), a dénoncé le Hezbollah pour sa participation aux combats en Syrie aux côtés des forces de Bachar al-Assad.
Référence supplémentaire
Point de Bascule (28 juin 2012) : Québec solidaire divisé sur le sort à réserver au régime de Bachar el-Assad en Syrie